13 h 37 à Paris (voyage avec 2 journalistes du Progrès). Appris à Clichy la mort en Suisse (probablement suicidé) de Donald Sanon.
Catégorie : octobre 1951
2 octobre 1951
N. Af. Av. Faidherbe. Carte de Londres (Petrus) – Consulat d’Allemagne (visa) – Mort du bourreau (reportage).
3 octobre 1951
Téléphoné Souvtchinsky. Train demain soir pour Donaueschingen. Retiré mon passeport. Vu, île Saint-Louis, Dante et Bernard.
4 octobre 1951
Tél. de Mme Barkey. Visite de libérés. Dante à déjeuner.
22 h gare de l’Est. Souvtchinsky, Goldbeck, Messiaen, affairé, béret, lunettes, valises, carton – pour ‘Polyphonie X’ de Petrus (16 invités).
5 octobre 1951
Herzlich Willkommen den Gästen. Arrivée 10 h 50 à Donaueschingen. Hôtel Schützen. Carte à Boulez. Visite du château, musée loufoque (Lucas, Cranach, Holbein et des coucous). Fenêtre sur le Danube. Répétition Boulez 9 h par le S.W.R. « Grosse Attraktion » disent les chefs ; les musiciens, afférés, le croient schizophrénique. Le virtuose suisse Nüsse me dit : « C’est le plus grand fou ou le plus grand génie. C’est la musique de l’avenir ou le néant… Honnêtement, je dois dire que cette musique nous n’avons plus de connections avec elle – elle supprime l’interprète ». Répétition à 9 h : formidable. (Souvt., Goldbeck, pour ; Mihalovici contre et encore Hassang, Heugel).
6 octobre 1951
9 h : répétition Boulez, puis télégramme à Boulez à Londres : « Répétions magnifiques – partition éblouissante » – et à Gatti, Saby, idem. Festhalle (ancien manège du prince). Drapeaux, salle comble. 2 « œuvres » avant (Krenek et Liebermann). Puis, 17 h 07, le Boulez. 1er mouvement : 1 sifflet – 2e mouvement : mouvements divers – 3e mouvement : protestations (polies cependant), tension, exaspération contenue. Télég. de Boulez. Téléphone à Boulez : « Public remué. Pas un indifférent. Discussion générale passionnée ». Le soir, évitant la musique, sommes allés dans salle commune à côté du restaurant occupant – Une blonde allemande et un adjudant (prostituée, femme honnête – Charlotte), tombée amoureuse de moi.
7 octobre 1951
Petrus a envoyé un télégramme de Londres à Rosbaud. Répétitions Festhalle (Jallick, Hentze et autres babioles). Déjeuner général chez le Prince de Fürstenberg (tout le château d’un mauvais goût ahurissant). L’après-midi, concert Messiaen avec Gabrielle Dumaine (pas fort et mal chanté). Train 19 h 19 pour Paris avec Souvt. et Goldbeck. Discussions musique, littérature. Arrivée 7 h 35.
8 octobre 1951
Maman de nouveau tension… régime imposé. Affaire de Korat arrêté pour « intelligence avec une puissance étrangère » Triste et rigolo.
9 octobre 1951
Passé Aux Ecoutes (toucher 12 000 pour enquête), puis Lamy service des N. Afr. Rue de Picardie. Gatti à déjeuner chez nous. Puis chez Labarthe à Neuilly (Kessel, Coquet, Helsey, Bromberger, Devosne d’ailleurs honteux de son papier sur Korat), à propos affaire Korat, communiqué.
Lettre reçue de Petrus. Lettre à lui. Dîner. Yom kippour demain.
10 octobre 1951
Jeûne. « Il est plein de périls de commencer sa vie par l’apogée. C’est là le sort de beaucoup de femmes qui attendent trop du 1er acte et qui vont trop tôt au dénouement. La pièce ensuite traîne en longueur. » (Dumas fils). Voir Béthanie.