Acheté quelques roses rouges. Allé de nouveau à la Foire pour des lits.
Catégorie : mai 1996
Conduit Beï à Montparnasse. Gâvres et Tréboul (Quimper). En rentrant, à St-Lazare un vieil invalide qui gémit, gémit – un cri de souffrance insupportable. M’explique qu’il n’a plus de jambes et que chaque mouvement de marche le force à hurler. Comme si j’avais pris sur le fait rue St-Lazare la monstrueuse douleur humaine.
Invité Jérôme à déjeuner – qui vient mais ne mange pas. Pas d’appétit, dit-il. Gêné, plutôt, je crois. Il a bu. (Sa tentative a tourné court.)
Pluie. Allé avec Jacqueline Grumbach à La Pitié-Salpêtrière voir le pauvre Claude – tombé dans la sénilité, bavant un peu, gourmand, pas gai surtout, il n’est pas « gâteux », simplement coupé du monde. Muré dans le silence. Je me sens ému, triste. Volonté de l’aider. Mais comment ? À la fin, avance sa main gauche. Compris. Je l’ai serrée. Il était content, il savait qui était venu le voir.
Cdf de René Desmaisons qui voudrait nous inviter chez lui (à Bourbon, je crois). Il s’est fait mal au genou, dit-il, ce qui le relie à toute une série d’accidents du même genre. Allé déjeuner avec Kravetz, restau portugais près de chez lui. Parlé de la mort de Griset, de Libération.
Repassé la cassette du film de D. Trumbo (Johnny Got his Gun). Toujours terrible. (Johnny, c’est Claude – lui aussi conscient – et anéanti.)
Terminé de taper « Le Bossu ». Dîner au « Beauvillier » avec Nicole Piantanida. Pas très bon et plutôt cher (1 000 à deux).
Déjeuner avec Th. (Harlan) aux Négociants. Pour la 1ère fois depuis le déclenchement de la crise de la vache folle, mangé du bœuf – de la macreuse (sans doute la folie même de l’animal). Th. me raconte une histoire de rats belges (qui ne doivent laisser aucun doute sur leur victoire finale contre l’espèce humaine). 5 h 30 Dr Parent. Médics. Passé à la librairie allemande (Marissol) chercher un bouquin de H. Mann (le Sujet de l’empereur) recommandé par Peter approuvé par Thomas.
Recopié « Le Bossu ». Dîné chez les Chevalier. Ils vont partir en septembre pour Châteaubriant où il aura sa troupe et son théâtre.
Gros orage en fin d’aprèms.
Dîné chez les Chevalier, à Montreuil. Puis de là, chez les Pays (où la petite Carole m’attendait avec impatience).