Pansement refait, plus serré. Mais impossible de bouger sans aide. La mer se calme un peu. Laurent me demande si je peux tenir. Oui. Passé la journée dans le salon. J’y dormirai. Les autres retourneront au conteneur.
Vers 23 h, alerte au boat. C’est un garde-côte qui tire en l’air pour nous renseigner.
Catégorie : mai 1989
Dormi assez bien. Claude m’a confectionné une canne. Je deviens autonome. Et il m’a douché au tuyau d’arrosage sur le pont – assis dans un fauteuil.
Bien dormi. Rasé. Lavé visage et torse au lavabos des toilettes. Bien être. Mer houleuse. Écouté avec écouteurs et cassettes les nouvelles de RFI.
Interview du chef mécanicien, Ulyssis, philippin. Avec Colette Mariana, le chef mec, le second me soigne : une pâtée de baume du tigre, de gingembre pilé et du whiskey. Et une bande souple.
Bien dormi. Rêves plutôt virils. Gris au lever du jour. Toilette sommaire. Gros temps dans l’aprèms : on fuit vers le sud. Message : 81 recueillis par un remorqueur de haute mer. On demande au Mary de les amener à Palawan. Refus de M. Gilles.
Dormi de 11 h à 6 h, malgré les vagues. La mer se calme au matin. Mauvais temps dans l’aprèms. Interview des 3 matelots.
Levé, fatigué. Peu dormi. Chaleur insupportable (impossible d’ouvrir le sabord d’avant : pluie). Pas lavé. M. Gilles a ordonné de prendre à bord les 87 de Singapour pour les mener à Palawan. On sera à Singapour demain en huit.
Levé à 6 h avec plus de difficulté à marcher. Pied plus douloureux. Mer belle. On quitte le golfe. Le soir, sur le pont arrière, une fête de l’espadon (on bouffe ce qu’il en reste). Mer calme, pied tranquille.
Levé 7 h. Nuit très chaude. Moins de douleur et de gêne aux premiers pas. Beau ciel, mer douce. Monté deux fois à la passerelle.
Le foutriquet refuse ouvertement de me prêter sa douche. C’est déjà bien de jouir de sa cabine. Chaleur intenable dans la soirée. Marianne venue me faire la lecture assise au pied de la couche après minuit. Foutriquet, tourmenté, ouvre sa porte, la laisse ouverte pour empêcher des débordements… !
Mauvaise nuit. Réveillé par la chaleur vers 4 h, recouché dans des draps dégoulinants. Pied amélioré pourtant. Mer plate. Soleil.
Nettoyage au jet sur le pont, par Claude. Lecture de nuit à mon chevet. Vers minuit on parle d’avarie à la pompe.
Réveil à 6 h 30. On retourne sur Singapour. Il n’y a plus d’eau. Robinet et douche ne donnent plus que de l’eau salée. Obtenu pour absorber les médics de remplir ma gourde. Rationnement !
Sévère explication avec le capitaine. J’évacue son bureau et regagne, par une passerelle spéciale, le conteneur.