PM. Vu Gaston qui m’explique comment les « écrivains » de PM vont pouvoir rester au journal tout en écrivant des livres pour lui, et à quel taux… très difficile à saisir. Lui ai demandé un topo.
Catégorie : mai 1966
Lettre de Flamand : il a mis le bouquin en fabrication.
En voiture à Versailles. Déjeuner avec Pottecher, Montarron, Coquet… au bar du Palais. 1 h 30 au Palais. Le fou a le visage qu’il doit avoir. Il est habillé en complet très clair avec une pochette rouge. Il soutient qu’il n’a pas tiré : c’est un autre, un nommé Henri. Il s’y prend mal.
Premiers témoins : le père et la mère Léger (elle, grosse, sans dents, cahotant, maîtresse femme). A la reprise, audition de Taron père et mère. Incident avec Naud qui insiste sur les condamnations encourues par Taron (coups et blessures, photos porno, etc.). Les psychiatres, dont le Pr Heuyer qui fonce comme un procureur, hurle, règle un vieux compte avec Me Maurice Garçon, etc. Naud le raille.
13 h 30 audience. Vu une amie de FG, Catherine Allégret, fille de Simone Signoret.
Rentré 7 h. Pas de papier : pas de place – grève de l’imprimerie. Verdict samedi avec impossibilité de repiquer.
Témoignages toute la journée. Une femme s’évanouit dans le public, quelqu’un l’a agressée : nolens volens, on l’arrête. Plus tard, le président adjure Léger de parler. Me Naud se joint à lui. Emotion. Léger dit : C’est Taron qui sait. Un homme crie dans la salle : on l’expulse. Réfléchissez, dit le Président.
Chester : Bradey et Hindley, prison à vie.
13 h 30 réquisitoire : demande la mort sans la demander, ouvre la porte à Naud. Mais… Naud plaide une heure : ému au début, puis calme et froid, cite Heuyer pour terminer « Surtout pas la mort ». Délibéré de 17 h 40 à 19 h 45 . Réclusion à perpétuité : il déclare qu’on a commis une erreur judiciaire, demande un certain Molinaro, promet à Taron qu’il ira à la maison d’arrêt. Scènes indescriptibles, on l’applaudit quand il parle d’erreur judiciaire ; on hue dehors Taron, la police ; les journaux cherchent Molinaro. On arrête un Molinari, etc. Au bar du Palais, on reste jusqu’à 9 h 40.
Cdf à Danielle : Stéphane ira à St Etienne après les compos. Elle cherche du travail, fait des travaux de dactylo pour Alain Jouffroy ; Bernard ne peint presque plus depuis un an : dépression. La galerie ne va sûrement pas continuer à le payer. L’appartement est mis en vente par les Leiris. Je parle de Chris, lui aussi en plein tunnel : elle me parle d’Hélène. Autant elle était agressive avec Chris, autant elle est gentille, agréable avec tout le monde, dit Danielle, rapportant les observations de Stéphane. « Est-ce que D. l’aime ? » Je ne sais pas, dis-je. Est-ce qu’ils couchent ensemble ? Même réponse. Pourquoi me pose-t-elle ces questions ? Peut-être que je le sais. Annoncé le krach Caillaud.
Déjeuner avec Flamand aux 3 Canettes. Parlé de Chris, de Dante. Les Prétendants édité en septembre. Parlé aussi du procès Léger (sa femme, graphologue a examiné l’écriture de la femme de Léger).
Train pour Saint-Etienne. Cdf de Sylvain qui part demain. Pluie, grisaille, odeur de fumée, tristesse. Restaurant, où je trouve Dante attablé avec Charvein, sa femme, Gasparini le photographe et la sienne et Lancelot et Hélène. Répétition à 9 h. Il s’énerve à cause des éclairages, éclate, tempête, mais en sourdine. Décor très beau de Monloup. Hélène joue et chante aussi – avant d’être déplacée… Vu Monloup, Meyrand, Monod, Santini. Rentré. Cdf de Perrin, de la Tribune-Progrès que j’ai connu naguère (mais son visage ?). RV demain.
Avec Perrin, de la Tribune, à son journal. Déjeuner avec lui, JJ et Simone, puis au théâtre où l’on règle les éclairages, puis tandis que JJ voit le musée local, je vais dormir. La pièce. Salle comble. Beaucoup mieux qu’hier. Une longueur certaine dans la première partie (2 h). Applaudissements finaux assez mous. Un pot au foyer puis, à 2 h à la Tribune-Progrès offert par Perrin, avec Dante, Dasté, les comédiens. Fini à 3 h.
Dante vient me prendre à l’hôtel, avec Hélène pour déjeuner à la campagne. On y va dans la voiture d’Hélène. Après viennent Chaussat et une Allemande, et les Monod. Parlé et plaisanté, tous très détendus. Gare : arrivée de Godde.
Le soir, ciné : au théâtre même « Une femme dans la lune » de Fritz Lang. Après, au Marengo où viennent Santini, Sanchez – plus tard Perrin et ses amis, plus Jean Brémond, rentrés 4 h.