A midi, au camp Robert où nous prenons l’apéritif avec les Woignier (grande discussion politique). À Cannes, vu les Diwo, puis la carte d’entrée. Puis, Monaco, où je largue chez Caillaud les 3 zèbres – dont un Monloup pâlot, éprouvé par les mauvais repas et les lacets de ce voyage dégueulasse (J. Bouise). À Grasse, à 9 h du soir, toujours sous la pluie.
Catégorie : mai 1963
Soleil. Promenade dans Grasse. L’après-midi, réception de « 7 Jours » avec tous du festival de TV. Vu Chalais, de Caunes, Droit et mes trois passagers. Ensuite, avec S. Yelin, représentant cubain à Cannes, nous voyons « The Sporting Life », moyen. Ramené la bande à Monaco. Retour à 2 h 30, pas dîné.
R.V. au Gourmet avec les Diwo, Yelin, les 3, puis dîner à Nice, aéroport, arrivée de Dante avec Guevara et la caisse contenant le film. Le Monde parle du scandale déclenché par Eddy Ulrich désirant s’approprier le film (pour le couper) ; grève de la faim de Dante, etc. Aperçu Eddy, raide et compassé sur la Croisette. Le soir, à la terrasse, avec la bande, Colpi et des confrères niçois.
Laissé la voiture aux 3. Maïté vient me prendre à 2 h. Projection privée de Cristobal dans la petite salle presque vide, hors Gatti, nous, Chris, Rochefort, Guevara et Yelin et Erlanger, ponte du festival venu se rendre compte. Après, Erlanger les bras au ciel, cachexique ; Guevara ravi. Au stand du Palais avec les 3. De là, à la gare, saluer Diwo, puis dîner au Blue Bar.
Le stand terminé ne désemplit pas. Arrivée de Bestina, la Vierge du film. Dans la petite salle, tous à une projection de Cuba Si et de La Jetée. Dante a appris qu’Eddy et son affidé cherchent à braquer les Américains contre le film. Il finit par les rencontrer. Colère et rage. Rien de rassurant. Il est inquiet. Il boit, se soûle de paroles, téléphone à S.
Retrouvé les 3 au stand, attendant Dante. Arrivent Ulrich et Maestretti. Bouise et Hubert viennent à eux. Ulrich à peine poli parle de menaces. Puis Dante surgit qui annonce : Ulrich a envoyé du papier bleu menaçant le film de saisie si son nom n’est pas cité. Ecœuré, Dante file avec moi à Monaco chez les Caillaud. Il rend visite à l’oncle Joseph, pendant que j’attends chez Colette et la suédoise au pair – puis, dîner au Pirate, cap Martin : la danseuse espagnole engagée dans le prochain film.
A 10 h, descendu à Cannes. La procédure Ulrich : annoncer que le film est produit par lui ! Arrivée de Sarrazin, du Grenier de Toulouse (il monte les « Chroniques »). Il déjeune avec Dante. Projection de 3 h avec la jeune fille de chez Caillaud et J. Michel, à côté de Claude Mauriac qui n’y comprend rien. Rires, réflexions, aveux d’incapacité, c’est la salle, à la fin mélange de sifflets et d’applaudissements. Conférence de presse : Ulrich envoie l’huissier. Enorme brouhaha. Incidents. A 8 h tout le monde en pingouin – sauf Gatti et moi. Nous attendons la sortie. Arrivée de Selma. Fin de la soirée au « Pirate » avec les gitans.
Déjeuner chez la mère Besson avec tout le monde. Dante reste avec un journaliste. Nous assistons à la projection de « 8 ½ » de Fellini (merveilleux film). Puis, avec Mack, Selma et Dante promenade en bagnole vers la Napoule. Après, salué sur le quai de la gare J. Michel. Dîné à Nice, à la Treppa : Mack, Monloup, Lulu, Dante, Selma, Charvein et Maïté. Palmarès sans surprise – sauf « Joli mai », prix de la critique. Les journaux mauvais, sauf la gauche et les locaux. La presse italienne invective Gatti.
Parti de Grasse à 9 h 30. Hôtel des Orangers où l’on se sépare de Gatti, Selma, Monloup, Lulu et Mac en partance pour Toulouse dans la voiture de Lulu. Dans Nice Matin, le Prix de la presse de cinéma est donné aux Abysses, « suivi de l’Autre Cristobal ». Surprise générale. Est-ce que ça veut dire ex æquo ?
Avec Maïté et J. Charvein roulé toute la journée. Soleil. A Chalon à 8 h 30, où l’on dîne au couvent des dominicaines (la tante de Maïté en est la supérieure, ou l’a été). Puis, hôtel Terminus, là où j’ai dormi après Autun ! Réduit n° 52.
Paris. Conduit Charvein puis Maïté bd de la Bastille. Danielle absente.