Lettre de Dante sur 4 pages avec une photo de Fidel, cigare aux dents. Plus explicite que les autres, mais toujours tourbillonnante. Il a terminé le découpage de « El otro Cristobal », film, prépare « Los Cabreras » et est très content de ce qui s’est passé à Lyon.
Départ avec Garofalo pour Munich en train (interview de la femme d’Eichmann).
Catégorie : mai 1962
Au Regina de Munich, vu Kelber. De là, à la Société africo-européenne, bondée d’anciens nazis, où nous avons rendez-vous avec Vera Eichmann par l’intermédiaire d’un agent de cette compagnie (ancien para). C’est une grosse femme boursouflée et sotte, sentimentale et travailleuse, comme il doit y en avoir des masses par ici. Son mari est « innocent » – et son imbécillité à elle est telle qu’elle se laisse photographier devant un écriteau portant « Dachau ». Papier dans la nuit.
Passé papier.
Puis avec Kelber, trainé dans Munich, ni très belle, ni très intéressante.
Arrivé à 8h30 à Paris.
Coup de fil de Chris qui cherche à joindre Jean Michaud qui part demain pour Cuba.
Chroniques martiennes (R. Bradbury) excellent.
Temps d’orage : aussi à la boîte. Nous déménageons ces jours-ci pour aller au 4e.
Visite de Jean Michaud. Il ne part que jeudi. Il ne sait pas où en est le film. Eddy ne voudrait plus s’en occuper par excès d’honnêteté etc…
Téléphone Eddy. C’est bien cela. Il renonce.
Chez Danielle. Lui ai donné 800 NF (Eddy va cesser de payer Dante). Vu Michaud et sa femme venus prendre congé : tout le monde assez inquiet sur l’issue de cette histoire – ici et à Cuba.
Je dois voir Joris Ivens qui a à proposer quelque chose sur un reportage sur Hemingway à P.M. Par lui, Dante m’envoie la flèche d’Olafi, petit objet charmant.
Dîné chez Danielle avec Bernard, Hélène, Lallier et H. Alcan (ces deux derniers devaient faire le film gatto-cubain). Parlé de la manière de redresser le courant après l’abandon d’Ulrich.
Papier paru- avec une énorme signature, avec annonce en couverture. Plusieurs plasticages bien sur.
Des journalistes de Mariv de Tel-Aviv viennent me voir : pour avoir des tuyaux supplémentaires sur Mme Eichmann.
Procès Salan : vu Pottecher qui me donne la carte. Déjeuner au Palais – avec Contades, Cuisset et Haedrich. 200 journalistes, 3 postes de garde et de fouilles. Salan : insignifiant, d’ailleurs il n’a pas parlé. Incidents et délibérations (compétence, instruction pas faite, etc…), à 18 h, c’était fini. Passé chez Contades en attendant son chauffeur (grèves métrobus). Vu sa femme, Evelyne et sa fille, rue de Rivoli (toiles non figuratives). Lui n’est pas idiot. Ce à quoi on s’attend toujours.
2e audience. Déjeuner avec Contades.
Après divers incidents à la Tixier, Salan parle. C’est médiocre, dépourvu d’émotion, puis il déclare qu’il se taira. Premier témoin : Ailleret, le commandant en chef. Tixier s’en donne à cœur joie sur ce militaire savant et complètement dépourvu de « défense ».