Revu Collin après l’algarade de samedi. Piteux. L’ai pris à part et sermonné (sa crise dirigée contre ses camarades, le chantage au suicide). Il proteste faiblement. Les autres (Menant, Sabathier) le reprennent. Son papier sur Foucault, sur ces entrefaites, est accepté et un autre lui est commandé par Merlin.
Catégorie : juillet 1957
4 juillet 1957
Molotov, Malenkov, K et Chepilov limogés pour opposition à la détente Est-Ouest et questions économiques. (Peut-être aussi crise hongroise.) De cette façon, liquidation des derniers staliniens.
16 h mairie du 2e. Mariage de Gilbert et Jacqueline en petit comité.
5 juillet 1957
Chaleur encore pire. Une sécheresse qui fait crier les enfants au fond des cours. 23° la nuit la plus chaude depuis 80 ans.
7 juillet 1957
Mariage de Gilbert à la synagogue de N.D. de Nazareth. Musique, fleurs, attente, Mendelsohn (Dante en chapeau claque, Menant, un photographe de Match, Périmont). Hôtel du Palais d’Orsay : 300 personnes.
10 juillet 1957
Envoyé 5 000 à l’éternel Masdebail. Alex Ancel mort dans un accident d’auto.
Le mariage de la dernière fille de tante Jeanne, annulé par suite des exigences du Monsieur.
12 juillet 1957
Coup de fil de Dante – à qui tout sourit (contrat pour le Poisson noir, engagement à Libé). Dubois me fait entrer dans son bureau. Que faire, dit-il, pour rendre P.M. moins cocardier, réac, etc. ? Cartier ! Il tape sur les informateurs réac (Le Tac, Poillet, heureusement vidé). Il raconte ses souvenirs du Maroc (le coup du drapeau que 3 officiers voulurent refuser à Rabat et Lagny les envoyant faire les farauds en Algérie). D. craint un coup dur en automne. « Il y a des général Faure dans l’armée ». (Moi, je vois ça en été.) De toute façon, il juge idiote et démentielle la politique algérienne. « Pourquoi ne fait-on pas comme l’Angleterre ? Pourquoi ne pas donner, et vite, l’indépendance ? Mais non. Vous savez quels sont les conseillers du gouvernement : un général Lecomte, un Dides, un Beylot. »
Collin me confie le manuscrit de « Bernadette », à charge de le faire éditer.
13 juillet 1957
Chez Dante : 1) à Libé, on le prendra comme rédacteur en chef pour relancer le journal et lui en ajouter un autre – groupant la gauche. 2) il me demande mes « nouvelles » pour le Seuil ou Lescure.
16 juillet 1957
Marcolès – cimetière et l’Enseigne. En prenant de l’essence à la sortie d’Aurillac, fais connaissance de Gourny ou Cournille, chef de maquis de Théo. D’après lui, Théo aurait commis l’imprudence de fréquenter une fille, Francesca, qui dénonça le maquis. Quand il fut tué, elle piétina son corps. Deux jours après, elle fut exécutée par les résistants et son cadavre enterré dans un jardin. Il y est toujours.
18 juillet 1957
Céret, Amélie-les-Bains. De là, par une route étroite et périlleuse, à Montalba, un nid d’aigle avec deux ou trois maisons, un cimetière, une église fermée à clef. Peu d’habitants (1 ou 2 familles), mais personne pour nous regarder. Coin de contrebandiers, jadis florissant. La route s’y arrête net. Mais pourquoi cette route ?
21 juillet 1957
Par le Perthus et Figueras, à Palamos chez Jeff : « El Faro ». Michèle absente, aux courses de Barcelone. Avec Jeff, loué pour 15 jours à Colella, hôtel. Au retour, altercation avec un flic français à la frontière.