Funérailles de Juin. 23 ans que Théo est mort.
Catégorie : février 1967
2 février 1967
A 14 h vu Le Bolzer qui me parle de sa revue de théâtre (Tréteaux 67). Je le mets en contact avec Sylvain – venu me chercher pour aller chez Sinitzky (notre dernier espoir) en l’absence de Dante (à Toulouse). Mais Sinitzky a repoussé le RV à lundi prochain… mauvais présage.
3 février 1967
Vu Avner Len qui a instruit l’affaire Eichmann. Très important pour K.G.
Appris par Kelber la mort de Dibeluis – puis à la TV par Pottecher, celle de Pierre Stibbe (55 ans). Il plaidait en province (procès Meyaoui). Je l’avais appelé au téléphone le 31 janvier pour K.G. (le dossier judiciaire qu’il devait demander pour moi au procureur Robert). Il m’a demandé de lui écrire une lettre à ce sujet. Me signalant qu’il était candidat PSU aux élections à Colombes, il m’avait prié de le signaler éventuellement au journal, si on envoyait quelqu’un là-bas. « Bonne chance ! » ai-je dit. Il a dit : « Merde ! Dites merde ! ». « Oui, ai-je dit. » Il a insisté « Dites merde ! Dites-le ! Dites-le ».
6 février 1967
Mort de Martine Carol (46 ans). Crise cardiaque.
Avec Sanchez, chez Jo Sinitzky (auquel vient se joindre le frère). Il écoute et précise gentiment qu’il ne donnera pas d’argent. Il va lire, et on verra. Sanchez avait le trac. La crise russo-chinoise s’envenime. On ne parle plus que de cela – et du départ des familles russes, protégées à Pékin par les diplomates occidentaux (ambassadeur de France). C’est une histoire d’amour qui finit mal. Mais je suis Chinois. Travaillé vaguement au papier Munich. Pas sur qu’il passe demain.
7 février 1967
Cdf de Mme Desmaisons. Elle me demande conseil. Son mari vient de réussir la 1ère hivernale du pilier de Freney . Exploit indiscutable. La TV n’a dit mot. Il paraît que le préfet de service aurait agi dans ce sens, de concert avec les Frison Roche et autres. Lui conseille de parler aux journaux : Express, Observateur, Monde. Que René D. aille aussi voir M. le préfet et lui dise deux mots.
11 h 30 Grandval, Monnerville, Depreux, le bâtonnier, 3 discours. Robert Bonal, une grande foule, peu de têtes exotiques, un froid vif, en haut de la pente : funérailles de Stibbe, au Père-Lachaise. J’y venais pour la 1ère fois. Une ancienneté imposante. Des tombes célèbres.
Déjeuner avec Hemming chez un chinois – qui aurait besoin des gardes rouges pour redresser sa tendance culinaire. N’a plus revu ni F ni MC. Au cours de son voyage aux EU, a appris qu’il ne fallait pas « voyager » seul mais avec un moniteur. A trouvé un nouvel amour à San Francisco, une écrivaine.
10 février 1967
Chez le pasteur de Billy. Très intéressant : a entendu dire que la mort de K.G. était « louche ». A 7 h, av. Bosquet, Callot du SDECE. Très aimable, a passé trois ans en Israël. Va essayer de me trouver le dossier de K.G. à la Sécurité militaire.
11 février 1967
Expo Picasso au Grand Palais. Une foule énorme : 1 h ½ à piétiner dans le vent froid (mais le ciel restait bleu). Cela valait la peine. Des merveilles vues et savourées. De là, au Petit Palais pour les dessins, céramiques, sculptures.
14 février 1967
Vu l’abbé Lucien Lacour, aumônier des pompiers, et qui fut aussi au Cherche-Midi, très accueillant. Hildebrandt, de l’ambassade d’Allemagne, arrive avec 2 cameramen pour prendre des vues depuis la terrasse pour un film TV consacré aux Théâtres Aubervilliers et St Denis. Soleil
16 février 1967
Journal. Claude Sire et Gall démissionnent. Ils étaient menacés : depuis plusieurs semaines, ils ne travaillaient plus que pour l’UNR (la campagne électorale, le journal gaulliste, etc.).
18 février 1967
Rêvé d’incarcérations, de camps etc… Michaud à 3 h – révision du K.G. Mise au point.