Michaux a reçu – et refusé – le Grand Prix des lettres. Gueule des Bauer, Dorgelès, etc. Cdf Le Bolzer : Vital a placé lui-même dans les urnes 10 bulletins. Demandé à faire le pointage.
Catégorie : décembre 1965
5 décembre 1965
Voté à 9 h 30 Mitterrand. Du monde. Travaillé Jaccoud.
A 8 h à PM. A 8 h 30, le bruit courait déjà que De Gaulle était en ballottage, ce qui se confirme peu à peu. Tout le monde là. Lacaze inquiet, puis résigné. Mitterrand 2e. Hypothèses : il se retirera (je n’y crois pas du tout). Il doit être content au contraire d’avoir Mitterrand comme adversaire plutôt que Lecanuet.
Cdf de Dante : déposer « Clara » sous mon nom, dit-il. TVB autrement pour Sacco et Vanzetti.
6 décembre 1965
De Gaulle : 44 % – Mitterrand : 31 % – Lecanuet : 15 % – T.V. : 5 %
De Gaulle reste seul avec Mitterrand (les cocos réintégrés dans le circuit).
À la cinémathèque Chaillot pour voir les films Lumière de 2 à 5 h. Langlois, directeur, commentait (et déplorait entre-temps les attaques dont il est l’objet de la part d’un clan où se trouve sans doute le metteur en scène). Films merveilleux. À déjeuner, à midi, au Canter, on parlait encore des élections. Clouzot, assis en face de moi, demandait les journaux dans la rue : « On n’a plus besoin de lui… ». Langlois en parlait aussi.
7 décembre 1965
Terminé papier Jaccoud. Ignorance incroyable de tous : sur le 2e tour, sur le fait que 2 candidats étaient seuls en lice au 2e tour ; la fausseté de tous les pronostics : Marcilhacy, Barbu, TV). Vu des gens hocher la tête en disant : « Il fera un malheur, vous verrez » – et Lacaze qui demandait si de Gaulle resterait après le 1er tour ! C’était ne rien comprendre au personnage…
9 décembre 1965
Monté voir Diwo à 7 Jours. L’échec du grand Charles le réjouit, tous d’ailleurs, Le Bodo, André Roche, etc. On continue de ne parler que de ça – et d’évoquer même un échec au 2e tour.
12 décembre 1965
Cdf de Dante : TVB pour Clara, moins bien pour Manouchian. Les répétitions Sacco-Vanzetti se poursuivent convenablement. Ne vote pas mais m’indique gravement que la fédération anarchiste recommande de ne pas voter.
13 décembre 1965
Rêvé de meurtres (mais j’étais le meurtrier – et quels mensonges !).
Premier cours d’hébreu par M. Attias René, jeune homme brun, originaire du Maroc, ancien élève de l’Ecole normale et des Langues O, présentement étudiant en médecine. Parents en Israël. Me promet l’hébreu en 2 mois (lecture). C’est le rabbin Auraatt qui me l’envoie.
15 décembre 1965
6 h TNP, cherché Dante. Dîné dans un bouis-bouis avec lui, Hélène Châtelain, Lancelot, le conseiller américain Weingarten. Puis répétition dans la nouvelle salle J. Vilar sous l’escalier. 50 personnes, acteurs et auteur assis sur les chaises autour de la salle. Beaucoup de vétérans du gattisme : Monod, Duchicourt, Bénichou, Mme Michaud, etc. Filage de scènes finales. T.B. Au-dessus, on donnait « La Folle de Chaillot ». Pas un mot sur les élections.
17 décembre 1965
Vu Thérond qui me demande, de la part de J.P., de faire un « Clemenceau » pour février (3 ou 4 papiers). Remis à J.J. de Kerdre (TNP) un livre sur les échecs pour Dante – il me l’a demandé pour la pièce : quelque chose à changer.
19 décembre 1965
Election : Beï y va, moi pas. Me fais chercher par la voiture du journal. De là, rue Guynemer chez Mitterrand : je monte avec Le Bailly, mais ne suis pas reçu. M. est battu depuis 8 h. Puis, avec Luizet et Courrière, au cercle républicain, av. de l’Opéra. Vu Derogy… Attente jusqu’à 11 h. Déclaration de Mitterrand, flamboyante. Mais l’homme, en fait, est fini. Retour au journal. Pas de papier. Contrôlé celui de Le Bailly.