Paris. 5 h : Maufrais à l’interphone. Il est en bas avec son frère. (Thérond n’a pas voulu qu’on dépense de l’argent à aller le chercher au Havre.) Très marqué, teint gris, toussotant. Il mange très peu, l’estomac resserré, dit-il, par la faim éprouvée lors de sa « disparition ». Téléphone à Thibault qui accepte de le voir demain matin à l’hôpital pour un examen général. La Pagode : « Les 7 samouraïs » de Kurosawa.
Catégorie : août 1964
Maufrais à déjeuner. « Je suis trop fatigué pour continuer, mais j’espère qu’il vit ». C’est ce qu’il veut qu’on dise – à cause de sa femme.
Apéritif avec Maufrais, venu au journal.
Les Américains, attaqués par les N. vietnamiens dans le golfe du Tonkin, les attaquent à leur tour. Cela rappelle Haiphong – dans le climat préélectoral américain.
Partir pour Champignolles dans le Jura, interviewer le chef des rescapés. (On a payé 12 millions pour cela, à la caisse des mineurs.) En voiture conduits par Coresa.
Hôtel Repetot où Le Bailly a loué une chambre pour nous deux et pas pour coresa. Il a d’ailleurs disparu et on ne le verra plus. Réveil à 7 h. Sur le Mt Rivel, parmi les sauveteurs, un peuple et un matériel énormes. De là, à Ney, chez l’un des rescapés, Martinet contremaître qui raconte l’histoire. Déjeuner, puis écrit le papier de 3 h à 7 h (16 feuillets).
Partis à 8 h après un dernier tour sur les lieux – où l’on démonte tout. On a renoncé à sauver les 5 manquants. Filé sur Paris.
La crise du Tonkin se calme – mais des Américains reconnaissent que leur navire de guerre attaqué en premier se trouvait dans les eaux N. vietnamiennes.
Au journal, visite de Robillard, « écouteur de catastrophes » qui était à Champignolles. Entendu à 6 h à Monte Carlo avec Thérond et … ses enregistrements. Terrible ! Des coups frappés, une voix. Il y avait de la vie lundi dernier, ailleurs qu’à l’endroit d’où sont sortis les 9.
Cdf. Hervé à la maison (voir J.J. Servan-Schreiber qui veut me prendre pour son nouvel Express). Convoqué par J.P. à 7 h 30. Dans le bureau, Hervé et Gaston. Il s’agit de papiers pour Marie-Claire sur Danton : « monstre » et bon époux. J.P. confirme augmentation et m’interdit de travailler à l’Express « Je suis un épicier ».
Prévenu Mille de l’opposition de J.P. à toute collaboration avec l’Express. A 11 h 30 vu J.J.S.S. Il compte beaucoup sur moi, a l’air catastrophé par la nouvelle, propose alors que je demande un congé de 6 mois pour travailler à l’Express à salaire complet (le même qu’à PM). Vu Gaston qui me dit de travailler aussi à Marie-Claire. Bref, le délire à mon sujet. Les enchères montent.
Vu Hervé et Gaston. Me déconseille d’accepter l’offre de JJSS.