Quitté La Seyne par le Mistral. A.P.ris à 23 h. Lettre de Dante qui reste en Corée jusqu’en septembre. Cela va lui coûter sa place à Libé mais les Coréens lui offrent 200 M pour le film : ce serait criminel, comme il l’écrit, de ne pas risquer le coup.
Catégorie : août 1958
Avec Gil et Jacqueline, monté pour la première fois à l’appartement et sur la terrasse. Parfait.
Krouchtchev vient de faire une visite inopinée à Mao à Pékin. Il y a sûrement quelque chose de grave là-dessous (sauf la possibilité que ce soit en vue de la conférence au sommet).
Au journal, vu Collin, Obo, Gaston (qui vient d’écrire un « De Gaulle », mouture d’un premier livre paru il y a longtemps). Avec Rabanite, le décorateur du journal, et Beï à la maison Custine pour discuter de la bibliothèque.
Commandé biblio.
Journal : Collin me rend 20 000 et Sabathier me dit qu’il va se marier avec une Américaine (Miss Fleming), dotée d’un enfant et d’une immense fortune.
Revu « Le Dictateur » de Chaplin. Toujours excellent et la fin toujours longuette.
Dans l’après-midi, Beï et moi partons avec Segonzac et H. Chandet dans la maison de campagne de celle-ci à Villennes. On y dîne. Le paysage est beau dans cette boucle de la Seine – mais quelle pluie… Vu dans l’Express d’aujourd’hui une photo de Corée : Gatti y figure, le bras en écharpe.
Un sous-marin atomique, le Nautilus, traverse le pôle Nord en plongée. Rien de plus admirable – mais les commentaires ! (L’Amérique peut attaquer la Russie de plus près – Réponse aux Spoutniks, etc., etc.).
Tante Jeanne téléphone, désespérée : deux coups de fil émanant de la Croix rouge lui disent de ne pas s’inquiéter pour son fils, parachutiste à Tebessa. Elle n’avait rien demandé. Est-il blessé ? prisonnier ? Elle essaie de joindre Tebessa : communications interrompues. Je fais faire une enquête par Grunebaum et Camus.
Lettre de Dante – en anglais, espagnol, italien, russe, chinois et même roumain.
Lu dans un numéro des Lettres nouvelles de nov. 57, un article sur Musil, un autre sur Lowry. Deux hommes d’un seul livre…
Grunebaum : « Alger répond que ton cousin ne figure pas dans la liste des blessés ; il est peut-être prisonnier ». Tante Jeanne : « Ca y est. Il est prisonnier. Je le sais par le député que j’ai contacté » (peut-être Duclos).
Aujourd’hui Grunebaum : « Il est sain et sauf. Pas du tout prisonnier. Notre correspondant l’a eu au bout du fil ». Je téléphone à Montreuil : sa mère folle de joie.