Marcel Niedergang du « Monde », qui devait aller avec Dante au Guatémala, y renonce.
Catégorie : août 1955
Dans le « Canard enchaîné » un article sur Pirey, assez faux et assez juste – mais suggérant le suicide par dégoût.
Conduit Dante au Bourget pour l’avion KLM. Il part avec Niedergang, finalement (Paule Thévenin là, avec Kessel, Toussaint, Kateb, Beï). Paule va partir pour Bargemon où se trouvent déjà Petrus, Saby et Jacobs.
Kessel se bat avec Hanoteau, colporteur du bruit qui l’accuse d’avoir suggéré l’article du Canard. Le revers de la veste d’H., déchiré. Grosse émotion. Mais cela freine les choses. Marianne Monestier dit à K. : « Si on veut faire de vous le bouc émissaire, je m’en vais. » K. voit Bonheur, Mille. Tout se calme, s’apaise en attendant la prochaine tempête. Diwo promu responsable de la « couleur ».
Vu Hanoteau, prêt à s’excuser. La chose est faite aussitôt après. Vu Dubois, préfet de police, papier sur Nord-Af (la Goutte d’Or). Mille, charmant esthète, parlé de Boulez, Jacobs.
Départ pour Lorient (parents de Beï) à 11 h. Arrivée 11 h 45. Hôtel Beauséjour. Lanester, vu la belle-famille.
Plage de Larmor, la Potinière, banquet de famille : 23 personnes, dont une en coiffe. Le cousin Maturin Juguet (dit le Conjuguet) m’a diverti.
Départ Lorient. Paris 17 h 15. Journal. Papier sur Dominici. La « bande » continue à désigner Kessel en coulisses : on donne les noms des gens à qui il aurait fourni les informations. Bisiaux me parle de Rognoni. Téléphoné à Rognoni : C’est Bré, d’Europe n° 1 qui a donné la chose au Canard !
Déjeuner chez les Thévenin. On parle de l’affaire Pirey-Kessel.
Bombe le soir : sorti du grand bureau à 20 h 15, Kessel pâle me dit : « Je pars avec mes indemnités. Je leur ai tout sorti ». Marianne Monestier l’attendait en bas pour le ramener à Versailles. Coup de fil vers 22 h de Kessel pour détails supplémentaires. Rigade a demandé des lettres attestant que P.K. aurait fourni les renseignements de l’article en cause (Rognoni, Bré, Bradier).
Mille a convoqué le père de Patrick. Bonheur aurait dit que la mise à la porte de P. était impossible (à cause de tout ce qu’il a dit hier sur le gang). Les types n’ont pas fourni de lettres, me dit Kessel. Écrit à Saby, Caillaud. Kessel à Clichy à 18 h pour me montrer projet de lettre que Mille souhaite qu’il signe.
L., Marie-Hélène, Durieux disent : « Lacaze a la preuve formelle par Laroche que Kessel est coupable. Laroche est venu soumettre à K. le texte de son article. « et K. l’a approuvé ». K. va voir G.Bonheur qui le convoque à 15 h 30 avec Lacaze. Mais, à cette heure-là, je trouve K. dans le burreau des reporters, subissant les invectives de L., déchaîné, sous l’œil haineux ou indifférent des autres. « Si on veut me compromettre dans cette histoire, dit L., ce sera sanglant. J’ai 37 ans. Je me fous de ma situation, etc., etc. » Et il essaie de dire que le suicide pourrait être « politique » – qu’un tiers aurait pu affoler Pirey en lui racontant des mensonges alors qu’il était en réalité le favori de Rigade, de lui-même, etc. J’interviens à deux ou trois reprises. On me lance des regards sombres. Me voilà averti et visé !