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1998

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

3 janvier 1998

Tout le monde (avec Michel) à Villefranche. Visite. Déjeuner (bon mais long, long).

4 janvier 1998

Reprise des urines sanglantes. Avec Ariane, vers 15 h 30 au cinéma « Marius et Jeannette ». Bon film « populaire », bons sentiments, touchant.

5 janvier 1998

Beau temps. Visite du Dr Vilatta. ECBU à pratiquer. Fait au labo local. 15 h Pédicure Alduy (140 F 00 F Mutuelle). Cdf de Mme Friquet : inondation ou fuites dans le bureau, disjonction, etc. Prévenu la sœur de Mme Joubert – les Gilbert (mais ils ont un autre problème : Béa va mal, « très mal » dit Jacqueline).

6 janvier 1998

Marché de Prades, acheté des livres chez le libraire. Éric, salué Alex (Lask). À déjeuner, Olivier (de Féral). Un peu mal fichu (moi). Parti me coucher quelques heures.

7 janvier 1998

Train. Rentré seul à Paris vers 20 h. Beï continue avec Éric (en voiture) sur La Seyne. Très beau temps.

8 janvier 1998

Chevalier m’apprend par téléphone la mort de Jacky.

9 janvier 1998

Enterrement de Jacky à Champlain dans la banlieue sud – séjour de sa mère. Allé avec Dante, Stéphane, Hélène, Christine la 1ère femme de Jacky. Funérarium : dans son cercueil, bien fardé, bien coiffé, un autre que Jacky. Puis cortège à travers la campagne jusqu’au cimetière. Église : épisode inutile et navrant, un curé.

10 janvier 1998

Hôpital Bichat. Dr Delmas. Analyses à faire.

11 janvier 1998

Très beau et doux, de nouveau. Après déjeuner, allé voir Isabelle Clerc à l’Alteo. M’apporte un radiateur en attendant celui que je lui ai prêté.

12 janvier 1998

Bernard, de la plomberie Carreau, vient boucher la fuite du toit. Mais il faudra, dit-il, le refaire bientôt.

13 janvier 1998

Prise de sang au labo (Mescharès). À 17 h visite de Bernard Cohn (cinéaste pour son film sur les négationnistes).

15 janvier 1998

Levé à 6 h. À 8 h place Clichy, radio. Très long. Le temps, entre deux phases, d’aller me faire restituer par le distributeur de la Sté générale rue Custine la carte qu’elle m’a enlevée hier après-midi. « Il y a un polype » me dit le radiologiste. « Voyez donc M. Delmas aujourd’hui, il a sa consultation publique ». J’ai déjà pris RV pour samedi. Mais je suis le conseil. Le cabinet Delmas et bourré de monde – et je n’ai pas de R.V. Finalement, vers 16 h, je vois Delmas – chaleureux et rapide. Opération : raboter le polype. Le 28, ça vous va ? Téléphoné à Beï (pur ne pas le lui dire) et à Ariane (pour le lui dire ; elle avertira Beï).

16 janvier 1998

Cdf à 9 h d’Ariane qui me demande si j’ai dormi. J’ai. Elle me rappellera après avoir téléphoné à Beï. 13 h Cdf de Beï. L’annonce s’est bien passée. Inquiète sans doute mais ne le montrant pas. Son retour lundi (le 19) n’est pas changé. Allé chercher à Bichat des documents oubliés (l’analyse du radiologue). Au podomètre 2 298 pas = 940 m.

17 janvier 1998

847 pas, 270 m.

18 janvier 1998

Pluie en trombe. Revu la 1ère nouvelle. Pas 1 117, 360 m.

19 janvier 1998

Levé, endolori : au ventre, aux reins. Enrhumé ? Chez Vermandel. Médics. « Avec Delmas, vous êtes en de bonnes mains. » Retour de Beï, venant de La Seyne, vers 19 h. Content de la voir comme elle a toujours été. Pas triste ou sanglotante.

20 janvier 1998

Bei a appris la mort de Vincent, tombé dans la nuit de dimanche à lundi vers 4 h et plus relevé. (Un héros pour moi : je connais sa vie.)

21 janvier 1998

Matinée de dépression, de fatigue, des maux divers (ventre, rhinopharyngite, etc.). Un effondrement. Porté à 8 h mon urine. Déjeuné sans le moindre appétit. Avec Beï, à Bichat à 14 h 15. Consultation d’anesthésie et divers autres contrôles : ECG, tension, prise de sang. Rencontré V. Delmas : Beï demande à dormir dans ma chambre. À ma demande, Delmas confirme que c’est bien lui qui m’opérera.

22 janvier 1998

402, 120 m.

25 janvier 1998

Visite vers 15 h d’Anne Riquier (arrivée d’Auroville) et de Roger Harris. Parlé surtout de son livre pour lequel elle a trouvé, peut-être, un éditeur (Calmann).

26 janvier 1998

À Bichat avec Beï, « accompagnante ». Chambre 3 au 11e ouest. En une heure, température, ECG, radio.

27 janvier 1998

Les voisins du 48 bis commencent à déménager. Chambre 3 de Bichat.

31 janvier 1998

Emménagement de nouveaux voisins. Les autres se sont installés rue Tronchet.

1er février 1998

Souvenir de Théo (1er février 1944).

2 février 1998

Allé voir le remplaçant de Vermandel (pour mon mal au dos gauche).

4 février 1998

Froid. Allé avec Beï, place Clichy chez le Dr Parent. Réconforté.

5 février 1998

Moins froid, plus humide et brumeux. Un peu de sang.

9 février 1998

18 h arrivée par le train de Thierry (Woignier). Dîner chinois au 48 bis.

11 février 1998

Avec Thierry, tour Eiffel. Restaurant rue de la Marine.

12 février 1998

Tél. à M., notaire à Tournan (pour le Cté universelle). 20 h 30 Palais de Chaillot. Dans le hall « La Journée d’une infirmière » avec Thierry et Beï. Soirée magnifique.

13 février 1998

Thierry rentre à Montpellier. Réparation du toit de l’atelier (goudronnage entre 9 h 30 et 10 h). Lundi, le reste.

16 février 1998

Fini à 6 h matin « Le Juif dans le lotus », de R. Kamenetz. Très très bon.

20 février 1998

Crise irakienne (bis). Saddam Hussein n’y résistera pas. Démissionnera, nommera son successeur, disparaîtra. Je ne vois rien d’autre – de plus vraisemblable.

21 février 1998

Matinée : rénovation de la baignoire à l’acide chlorhydrique par un Péruvien et un Équatorien.

22 février 1998

Déjeuné au chinois Custine avec la veuve de Charly (Claudine).

26 février 1998

Avec Beï, Georges (Samarkos). À Redon par le train. À la gare, le directeur du théâtre qui nous conduit à l’hôtel Aster, puis au théâtre : Alexis et les acteurs. Quelques mises au point du début. Après, visite du centre (surtout l’église abbatiale, magnifique : les murs dénudés, la lumière parfaite (sans dôme). Pris café.

27 février 1998

Avec Beï, à Bichat. Vu le Pr Delmas qui regarde l’analyse et prend des décisions : Bactrim pour l’infection urinaire, instillations pour la vessie.

2 mars 1998

Cdf de la pioque pour me réciter une « poésie » (de Victor Hugo sur un chien).

3 mars 1998

Cdf de Chevalier. Rognoni m’a suggéré de vendre la pièce clés en mains au théâtre de Châtellerault où il a des amis. Journée sans souffrances ni dépression. Pas de fatigue. Inexplicable soulagement.

5 mars 1998

Passé chez Gilbert – où l’on célébrait par hasard son anniversaire.

8 mars 1998

L’aprèms, à Clichy chez Mme Viard.

10 mars 1998

Re-dîner le soir chez les Gilbert avec Béa, le joueur d’échecs et sa femme, l’Italien et la sienne.

14 mars 1998

Pris le train de St-Nazaire à 13 h 45. Hôtel Le Berry puis le théâtre à St-Marc (avec le souvenir de Tati, statufié sur la plage). Une centaine de spectateurs (contents).

15 mars 1998

Des asticots dans des biscuits… et pain tranché.

17 mars 1998

Des asticots dans des biscuits… et pain tranché.

18 mars 1998

Dentiste à 15 h. Remis à Neumann les souvenirs de P.G. de Roels (publiés il y a 50 ans dans le Populaire).

20 mars 1998

À Nantes avec Beï. Hôtel Terminus. Alexis vient nous prendre pour nous emmener à St-Herblain, le théâtre (grand cube noir). La salle pleine à peu près. Printemps. Élection des présidents de Conseils généraux – magouille nazie à la clé.

21 mars 1998

Vu les Chevalier avant de reprendre le train pour Paris.

23 mars 1998

Accompagné Beï à la gare (pour Toulon). Déjeuné avec Joëlle Hocquard qui me rend mes nouvelles tapées !

24 mars 1998

Mal fichu (ventre). Déprimette.

26 mars 1998

Gris. Pluvieux. Avec Peter, au Louvre : l’Égypte. Beaucoup de monde. Déjeuner sur place. Visite à 16 h de Georges Dreyfus (le geshi). Parlé de Céline, Wagner, Heidegger, etc. Il repart pour l’Amérique demain.

27 mars 1998

Déjeuner aux Négociants avec Clerc : suggéré les papyrus de Pompéi comme article pour le Readers. Dentisse (RV à 17 h 30 ; sorti à 21 h).

30 mars 1998

Chaud. Fait ECBU. Porté déclaration d’impôts rue Brécy. Allé chercher Beï à la gare (19 h 12) au train de Toulon.

31 mars 1998

Dentiste 18 h. Résultats ECBU.

2 avril 1998

Vers 10 h, Bichat avec Beï, pour instillations « endovésicales » de BCG. Une fois par semaine pendant six semaines. Bu 3 l d’eau. Pas autrement fatigué.

4 avril 1998

Cdf de Jacqueline Lazarus. Claude (Grumbach) est mort, enterré hier à Angers auprès de ses parents. Le garçon, l’homme le plus malheureux du monde. Autre Cdf d’Isabelle Ganz : Jean-Pierre, le M. Loyal, l’ami de Pépète et des Marquis, est mort en représentation. Lecture : « Apologie de Socrate ».

5 avril 1998

Allé chercher Ariane à la gare (venant de La Seyne). Les 2 petits avec elle.

6 avril 1998

Avec Clément, place Clichy acheté 2 billets pour le foot (PSG-Guingamp, demi finale).

7 avril 1998

Allé avec Marion et Clément à la FNAC (St-Lazare, passage du Havre). Achat de baladeurs. Dentisse : 18 h. Trompé de jour. Me prend quand même. Les Ariane retournent à la FNAC acheter des cassettes.

8 avril 1998

Chez Gilbert, avec Clément, à regarder le match PSG-Marseille (0-0).

9 avril 1998

Avec Beï, Bichat. Instillation endovésicale. Un peu de fatigue. Le soir, Beï en fureur – à propos du tract à faire contre la clinique Marcadet.

10 avril 1998

Avec Ariane et les piots, à St-Denis (la basilique) et le Grand Stade. Plus une écluse. Clément a squatté mon bureau depuis deux jours (pour un important devoir). Ariane : conversation familiale et confiante.

11 avril 1998

Avec Ariane et la pioque au musée Carnavalet.

12 avril 1998

Avec Clément à la demi finale de la Coupe au Parc des Princes PSG-Guingamp 1-0. Dans l’après-midi, à l’Eldorado pour « Six personnages en quête d’auteur ».

13 avril 1998

Pas bougé. Travailloté. Ariane et les mouflets à la foire aux Puces.

14 avril 1998

Malaise vers 14 h. Quelque chose qui ne m’a pas « réussi » ? Indigestion ? Ni déjeuner, ni dîner, Hépatoum. Le soir, au restau où j’accompagne la famille, je me sens beaucoup mieux.

15 avril 1998

Mal fichu toute la journée. Conduit Ariane et les enfants à leur train (vers 15 h pour Perpignan). A. a parlé à Beï. Le résultat immédiat est à l’opposé de ce qu’elle attendait.

16 avril 1998

Avec Beï, à Bichat. 3e instillation. Le sujet est déprimé.

18 avril 1998

Téléph. Dante vers 22 h. RV lundi ou mardi à Montreuil pour la répét. de sa pièce sur les Indiens avec les « loulous ». Amertume : à quoi je sers ? (Histoire de l’ombre qu’on veut couper).

19 avril 1998

Allé au CDJC pour voir un film sur le ghetto de Lodz (pour les 55 ans de la révolte du ghetto de Varsovie). Pas pu entrer. Salle bourrée. Reparti dans les vieux quartiers (rue Cloche percée).

20 avril 1998

Convié par Dante à la lecture de sa pièce, j’arrive juste quand elle s’achève. Que des actes manqués (si c’en est bien) depuis le début du mois. Les « ailes de l’imbécillité » ?

21 avril 1998

Vu Parent, comme d’hab.

22 avril 1998

Fini la mise au point d’une première nouvelle (Chien théâtre). À Aubervilliers, rue Lécuyer, Sarah Franco présente une pièce de Dante (4 schizophrénies à la recherche…). Bien fait. Vu Dante, Hocquard, Helmann (bien vieilli ou malade).
Pure journée d’été.

23 avril 1998

À Bichat, avec Beï. Instillation.

24 avril 1998

Visite de Crunelle. Parlé du livre qu’il est en train de « monter » pour Maufrais le père. À la Maison de la Culture du Japon, quai Branly, vu un spectacle japonais de Rostain. Je l’ai vu lui-même après : méconnaissable, un druide.

26 avril 1998

Conduit à la gare de Lyon Beï – inquiète de ma laisser seul.

28 avril 1998

Dentiste.

30 avril 1998

5e instillation – accompagné par Jacqueline. Malaise le reste de la journée et le soir. Un peu de fièvre. 38° 2.

1er mai 1998

Dormi dans la transpiration. Réveillé. Un peu travaillé (une phrase !). Dormi 2 heures encore le matin – avec la vision (rêvée) du bonheur (c’est-à-dire de la vie toute simple – malheur y compris). Brouillard dehors. Bonne journée de boulot. 37°

2 mai 1998

36° 8. Travaillé. Pluie. Regardé le soir à la télé la finale de la Coupe PSG-Lens 2-1.

3 mai 1998

36,8 le matin.

5 mai 1998

Allé voir de 7 à 10 h l’expo de Planchet rue des Rosiers. Rencontré une de ses amies, une frénétique nommée Florence.

6 mai 1998

Retour de La Seyne : Beï.

7 mai 1998

Gris. Bichat : 6e et dernière séance d’instillation.

10 mai 1998

Nouvelle journée d’été. Avec Beï, allé rendre visite au Palais Royal à Pottecher. Plus gros, plus pâle, plus impotent mais l’esprit vif encore.

12 mai 1998

33° au grenier à 18 h 30. Cdf de Fl. Brayard. Il sera à la gare de Wannsee jeudi soir.

14 mai 1998

Train pour Berlin 8 h 55 gare du Nord. À Berlin (Wannsee) pas de Florent Brayard. Taxi. Hôtel. Brayard m’y téléphone vers 22 h. Etait arrivé en retard, m’a cherché. Ne connaissait pas le nom de l’hôtel. A téléphoné à Beï, etc.

15 mai 1998

10 h Stauffenberg (Bandlerstr.). Nous sommes une quinzaine à colloquer. Brayard, les Berchmann, Heng – mais pas les Hollandais, Adélaïde de la G., Weisenfeld, etc.
Parlé du « nein » de K.G. Dîné avec Peter K. (venu juste à temps) dans un bon restau de la Regensburger Str. Un peu frais.

16 mai 1998

Avec Peter, dans Berlin : foire aux puces près de l’île des Musées et musée (œuvres de sculptures gothiques). Déjeuner au « Casino », dans le théâtre du Berliner Ensemble (la statue de Brecht assis devant). Tramway vers l’est. Dîner même restau qu’hier.

17 mai 1998

Cimetière. Retour d’un fatigué.

18 mai 1998

Cdf à Beï : elle est tombée dans la rue… (B ?). Pris le train de 11 h pour Paris. Téléphoné à Beï pour dire l’heure d’arrivée. Vu les Gilbert. B. me dit qu’elle est tombée le jeudi (après mon départ pour Berlin).

23 mai 1998

Avec Georges Samarkos, allé à la bibliothèque porte Montmartre (J.L. Porligeuer préside une petite maison « Goutte d’Or »).

25 mai 1998

Après quelques jours d’abstinence, hélas… a découvert en plus que je me suis remis à fumer, etc.

26 mai 1998

Travaillé au texte des « Colporteurs ». Allé avec Geoffroi (Crunebelle) à l’Ina, rue de Tolbiac, voir des bouts de films (autour de Maufrais). Rejoint par Jamain, auteur d’un 26’ sur le sujet.

28 mai 1998

9 h 20 : à la Mutu, Dr Vicong ophtalmo. Assurances : l’appart. 1 478 par an TTC.
Allé dîner chez les Pays à Montreuil avec les Lacombe. Gilles m’a apporté et montré la plaque Gerstein, grande et belle. Parlé cinéma : Pays a sorti sa collection d’affiches. M’apprend la mort il y a 2 mois de Bozzolini.

29 mai 1998

Allé chercher Chantal Kunze et Michel le fils à la gare.

31 mai 1998

11 h 30 appelé Éric. Lui ai parlé.

1er juin 1998

Beau. Terminé le cirque (colporteurs) que la Marie Mainguy est venue prendre. À midi, Mme Mariot (rue Custine). Allé chez I. Clerc où se trouvait sa fille Julie. Une des disquettes marchait sur son ordinateur, l’autre pas. Julie me montre ses poèmes – qui sont plutôt des poésies.

2 juin 1998

Dentiste 16 h.

3 juin 1998

Allé chez Clerc, rue des 3-Frères : son texte pour un album photos sur Montmartre. Vaine proposition de strip-tease.

4 juin 1998

Avec Beï et les Kunze, au théâtre de l’Atelier (Le Bonnet du fou, de Pirandello avec L. Terzieff et I. Sadoyan). Pris un verre avec elle, toujours semblable et gaie.

6 juin 1998

Avec Beï, rue Ramey la foire aux puces. Un peu de soleil.

8 juin 1998

Labo. Poste.

9 juin 1998

Allé chercher nouvelles lunettes à la Mutuelle. Au labo, une nouvelle analyse. Puis chez I. Clerc. Essayé de faire marcher mon ordi (Olivetti). Après dîner, chez Gilbert : Béa sans espoir. Métastases. Jacqueline parle d’une grande fête à lui donner…

10 juin 1998

Déjeuner Négociants avec Georgio. À la fin du repas, arrivée de Beï, furieuse et malheureuse que je ne lui ai pas souhaité bon anniversaire. Complètement oublié.

11 juin 1998

Avec Beï, chez Delmas (Bichat) à 18 h. Pas très bon pronostic : cystoscopie à faire fin juillet. Voit un lien entre tabac et altération vessie. Comme je lui dis que je vais m’arrêter tout de suite, il répond : « Je suis fier de vous ». De là, allé voir l’expo de Gilles rue Guénégaud. Reparti avec une bouteille de ? Vu Georgio dans la rue, défourchant de sa moto, Alain Coutero (Mongolie). À la maison, dîné avec Alexis Chevalier, puis regardé à la télé la 2e mi-temps de C.-Autriche. Isabelle Ganz m’envoie la photo de feu Jean-Pierre.

12 juin 1998

Peinture extérieure du grenier (Romero). Déprimé, mal fichu. Chevalier reparti ce matin. Le soir, Christiane.

13 juin 1998

Vers 15 h, visite de Jutta Niemann, documentaliste. À la poursuite de son grand-père.

14 juin 1998

Fini la révision du « Voyage des réincarnés ».

17 juin 1998

Arrêté de fumer ce matin à 1 h. Visite d’un assureur.

19 juin 1998

Avec I. Clerc au marché de la poésie place St-Sulpice. Vu Gilbert Moira. Desmet : Envoyer le texte. Aussi Serge Cabrol d’Encres vagabondes, plus réservé sur le texte. Vu Gicquel (ex-Match). Dîné d’une pizza dans le coin avec Clerc et une amie colombienne.

20 juin 1998

31° au grenier.

23 juin 1998

À la Maison verte, rue Marcadet. AG des copros Custine. Ravalement, électricité, etc.

24 juin 1998

Déjeuner Négociants avec Harris. Parlé de Gary surtout. Il repart pour Auroville. Se voir en septembre-octobre. Gary : me rend les cahiers. Pourrait en faire 60 pages – un ami cinéaste, Fabre, pourrait en faire un film. Pédicure, bd Voltaire (Montgolfier).

25 juin 1998

Téléphoné à Toussaint au sujet de Ph. Thibault. Toujours les mêmes nouvelles : réfugié tout le jour dans une famille amie. Ne veut plus se montrer.
Avec Beï, au Mémorial du martyr juif : expo sur les bateaux clandestins (45-48). Parlé à B. Kouchner, secrétaire d’État à la santé (ancien du Schiaffino, mer de Chine), à qui Beï fait part de ses doléances (bavure médicale). Au musée, la photo du Th. Herzl – et la mienne dans un article du P.L. de 1944.

27 juin 1998

Gilles (Lacombe) venu dans l’aprèms remettre l’arrosage automatique. Plus tard, visite des Courbet, voisins du RDC.

28 juin 1998

Corrigé tapuscrit de mon allocution à Berlin – à renvoyer à Brayard. Avec I. Clerc, à Montreuil. Maison de l’Arbre : un spectacle (Mayas). Rencontré Colin, vu Gilles, Stéphane, les Hocquard, les Mela, F. de la Tour et même Noir (l’ancien maire de Lyon), les Kravetz. Buffet. Quitté avant la pièce. I. Clerc, fatiguée et malade. Pas un mot de la Coupe du monde (match France-Paraguay).

29 juin 1998

Figaro : « Laurent Blanc sauve la France » !
À Montreuil, 20 h 30. 2e représentation des Mayas. Magnifique. « C’est un chef d’œuvre » ai-je dit à Gatti. Vu Clerc, Patricia, Marie-Jo, Grands Yeux, Hélène.

30 juin 1998

Avec Beï, à Bichat, 10 h. Vu l’anesthésiste pour l’opération du 28 juillet. Pris langue avec M.F. Poulizac pour le taping des nouvelles.

1er juillet 1998

Conduits par Gilbert à la gare pour la « grande sortie ».

2 juillet 1998

Soleil. Écrit l’appel à souscription (pour J.P. Vivier, à la demande de F. de Latour). Réécrit mon testament.

3 juillet 1998

Envoyé à MF Poulizac 7 nouvelles à taper.

4 juillet 1998

Arrivée vers 15 h 30 d’Ariane et des piots – puis d’Éric vers 21 h.

5 juillet 1998

À la plage, avec A et les 2 Marion. (Clément devant la télé.) Trempé les pieds. Vu les J.P. et les Philippe.

6 juillet 1998

À la plage. Trempé jusqu’au thorax. Restau : 11 à table.

7 juillet 1998

Cdf à Gilbert : Béatrice mal.

8 juillet 1998

Entretien avec Nicole et Maurice W.

10 juillet 1998

Avec Maurice (Woignier) à Maguelone. La très belle et antique cathédrale. Souvenir de la belle Maguelone. Deuxième drapo tricolore dans le coin.

11 juillet 1998

Presque fini « Le Gardien de sa sœur » – après une mi-temps devant la télé (Hollande-Croatie).

12 juillet 1998

Chaud, venteux. Clément a hissé le drapeau ! C’est la finale. Après la victoire, marché devant les enfants qui criaient derrière les drapeaux (Clément, Marion, les 2 enfants de Philippe).

13 juillet 1998

Déjeuner au restau avec dix. Un peu sombre.

14 juillet 1998

L’aprèms, en voiture avec Ariane et les deux piots (pour Prades). Beï partira demain pour La Seyne avec son frère.

15 juillet 1998

Allé voir Alex Lask. Acheté (1 000) un tableau pour Ariane (son anniversaire). Visite de la maison future de la famille. Du mètre carré, des moulures – et des termites.

17 juillet 1998

Très chaud. Vu Julie la broc. Acheté 4 petits livres anciens. Ariane signe aujourd’hui l’achat de sa maison.

18 juillet 1998

Dr Vilatte vers 18 h 30 à la maison. Tension bonne 12,7 et 12,8. Mais rhume, rhinite, etc. Traitement de choc aux antibiotiques, ce qui pourrait rendre impossible l’opération du 28. Téléphonerai à Delmas lundi. Mme Koro tapera « le Gardien » aujourd’hui. 3 pages chez Alex.

19 juillet 1998

Très chaud. Passé la journée chez les Lask à dicter le texte à Cathy Lask et à Mme Koro.

20 juillet 1998

Mal fichu. Ventre. Pensé à contacter Dante et le Petrus à une mise en œuvre du « Gardien ».

21 juillet 1998

Au marché, sous un soleil de plomb. Vu le bouquiniste, le broc, les Lask et Koro, l’écrivain (Ulysse).

22 juillet 1998

Revu le texte. Cdf de Marie-France qui tape le gros des nouvelles. Mal fichu de tête et de corps. Visite aux Ariane, Martin, le dernier de Féral et son fils. Dans la soirée, parlé avec Ariane – de tout. Sans tristesse.

23 juillet 1998

Taxi avec Ariane puis train pour Perpignan. Montpellier.

24 juillet 1998

Un des pires jours de ma vie : malade et démoralisé. Le nez, la gorge, le ventre, la pisse – et la tête. Entrée à l’hôpital lundi, radio des poumons, opération, etc., etc.
Retour à moi-même à la fin de l’aprèms.

25 juillet 1998

Mieux. Travaillé.

27 juillet 1998

Gris. Crachin. À 14 h à Bichat. Vu Delmas. Température, prise de sang, ECG. Découverte par Beï d’une hernie à gauche du bas-ventre. Averti Delmas.

28 juillet 1998

Opéré dans l’aprèms. Vu ça sur le moniteur de la vidéo.

29 juillet 1998

Sorti de Bichat – après un incident avec l’infirmière chef qui, malgré la béquille de Beï, mon opération de la veille et la hernie déclarée, ne voulait pas nous aider ou nous faire aider à transporter nos deux sacs.

31 juillet 1998

À 10 h, Marie-France (Poulizac) vient avec son ordinateur de poche compléter, corriger les textes qu’elle a entrés. Déjeuné en bas avec Beï. Continué jusqu’à 16 h. Discussion féroce avec B. Malaise au dîner.

1er août 1998

Gris. Allé dormir dans la petite chambre.

3 août 1998

Descendu les fleurs de la terrasse au balcon du salon.

5 août 1998

Beau temps chaud enfin !

6 août 1998

Fait des courses. Promenade radieuse dans le quartier de St-Lazare.

8 août 1998

À 17 h, 34° balcon de la cuisine, 35° dans le bureau, 31 dans la petite chambre. Visite dans l’aprèms de Xavier Simon qui travaillait chez Marie avant moi. Vient chercher une docu sur Dorjiev. Cdf à Desmée pour lui annoncer l’envoi du « Gardien de sa sœur ».

9 août 1998

Même canicule.

11 août 1998

Rechute de ? Arrivée de Thierry (Woignier) en mission à Paris jusqu’à vendredi.

13 août 1998

Allé Champs-Elysées avec Beï et Thierry.

14 août 1998

Départ de Thierry Woignier (après m’avoir installé un « site » sur Internet.

15 août 1998

Cdf de M.-F. Poulizac qui demande si j’ai du travail à lui envoyer. Oui. Trois textes.

16 août 1998

Brumeux d’abord, puis soleilleux.

18 août 1998

Fini péniblement le Banquet (Platon). Une traduction imbécile, vieillotte, sotte. Cdf de Clerc, qui rentre de Normandie.

20 août 1998

Vers 16 h 30, Cdf de Jacqueline : Béatrice est à l’hôpital de nouveau. Aggravation mais rentre demain.

21 août 1998

Allé chercher chez Clerc la nouvelle tapée (les Ré). Les Gilbert montés : Béa a été opérée ce matin.

24 août 1998

Téléphoné au maire de Marcolès (pour la tombe de Théo, pour mon prochain voyage là-bas).

27 août 1998

Conduit Beï à la gare. Restera 8 jours à La Seyne chez sa mère.
Écrit un poème pour Béatrice – qui s’en va…

28 août 1998

Vers 9 h, Cdf de Jacqueline : « Elle va mourir ». Gilbert très déprimé, dit-elle en pleurs. Parle d’un rabbin à trouver – un ashkénaze. De la tombe (à Montmartre).
Tapé le poème. Après dîner, chez Gilbert où se trouvent Monnette, Jessica (qui ne sait pas encore) et Simone. Béa est ramenée à l’hôpital. Ariane : c’est une question d’heures peut-être.

30 août 1998

Terminé la révision de la copie des Ré (la dernière révision, j’espère). Cdf à 19 h 30 de la Marcelle, de sa maison de retraite de Louvres. Irai la voir.

1er septembre 1998

Passé la soirée chez les Gilbert dans une douloureuse sérénité.

3 septembre 1998

Cherché Beï à la gare vers 19 h. Ensuite, chez Gilbert. Gilbert, avec un geste du bras définitif : « Khayat (le professeur) a dit que tout est atteint – jusqu’aux yeux ». Le mieux est de ne pas continuer à la soigner (c’est-à-dire à la faire souffrir… On la laisse finir sans douleur ». Écrit une lettre (projet) au directeur de la ? sur la façon dont on a traité Béa lundi (abandon).

4 septembre 1998

Montré la lettre tapée à Gilbert. Déjeuner avec lui et son homme d’affaires. Envoyé la lettre.

5 septembre 1998

Avec Beï, Bichat et Pr Delmas. TVB. Revenir dans le mois. Soulagement.

10 septembre 1998

Avec Gilbert et Jacqueline (très fatiguée), chez B. (pompes funèbres bd Edgar-Quinet). Dispositions prises (cercueil, rabbin, etc.).

15 septembre 1998

Béa, ramenée de l’hôpital, est morte ce matin vers 8 h. Gilbert, en un sanglot étouffé, s’est détourné. Coups de fil partout. À 16 h, chez Béa, le rabbin (pour ce qu’il faut faire, etc.). Il récite des psaumes. Beaucoup de monde, parents et amis. Avec Beï, rentré vers 19 h.

17 septembre 1998

Chez Béa, à 7 h 30. Rabbin. Cercueil. Pardon à la morte : 3 fois répété (des proches). Convoi vers le cimetière Montmartre. Une foule. 300 au moins (dont les gens de la rue Custine, René Michel, Renervey, les Baby, Monique). Prières du rabbin, mon poème, un adieu d’Emmanuelle, une plainte de Paul. Les mains sur le cercueil. Vers 16 h, avec Ariane et Beï, chez Béa : la visite. Dîné rue Custine à trois, plus Michel, le compagnon d’Ariane. Elle repart dans la soirée pour Prades en train.

18 septembre 1998

Chez Béa, minian (quorum) pour les prières. À 19 h 30 à la choule de la rue N. de Neuilly l’office de la veille du shabbat : kaddish. Dîné avec Gilbert, Jacqueline, Simone, Paul, sa fille et son fils, Jessica et les deux autres chez Emmanuelle.

19 septembre 1998

À la choule, à 8 h jusqu’à midi. On nous dote d’un taleth. Une barmitzva et une collation. Le soir, prière avec le rav chez Béa.

20 septembre 1998

Avec Gilbert, chez « Béa ». Minian. Le rabbin. Rentré vers 9 h.

22 septembre 1998

Pédicure 13 h 15.

24 septembre 1998

Chez Marie-France Poulizac à Montreuil. Correction des textes. À 19 h 30, bd Voltaire dans un café, vu Marie-Jo. Pays exposait ses collages. Allé avec Beï. Vu Gendron.

26 septembre 1998

Cdf d’Isabelle Sadoyan : on va inaugurer un jardin Jean-Bouise. Me demande d’intercéder auprès de Gatti (qu’il prononce un discours).
Discussion, sordidités, etc. Une claque ! Tous les arguments et reproches possibles – jusque dans le futur. Responsable de sa maladie (la jambe). A eu un amant, bien fait pour toi. Je change trop souvent de pyjamas, etc., etc. Tout ce qu’une cervelle d’alcool peut sortir.

28 septembre 1998

Cdf de Chevalier. Arc-en-ciel au N.N.E. Bref.

30 septembre 1998

Yom Kippour. Arc-en-ciel même direction vers 16 h 30. Dîner chez les Gilbert : Manu, les 3 petites filles, Simone et son ami iranien.

1er octobre 1998

Allé au cimetière Montmartre avec Beï, choisir une tombe. Vers 15 h à Montreuil Gatti. Débuts de répétition du nouveau spectacle. Stéphane (qui me demande une photo du Vater en soldat – Fritz). Dante projette d’écrire un Staline (élogieux – ce qui me plaît fort).

4 octobre 1998

Pluie, froid. Avec les Samarkos et Beï, au Marigny « Le Visiteur ». Vu Rufus, lui ai remis la nouvelle version Chien où il y a bien, ai-je dit, un très beau rôle de chien.
Lecture de « La Guerre des Gaules ». Passionnant.

7 octobre 1998

Cimetière. Achat de la concession.

9 octobre 1998

23 h. Attendu Rufus à la sortie des artistes. Allé au restau du théâtre du Rond-Point parlé du film qu’il a tourné en Roumanie (Train de vie), de son génial auteur Radu Mihaileanu, de la haine roumaine pour les Tziganes – de lui-même, à peu près le seul non-juif de l’équipe. Très frappé par la simultanéité du film et de la pièce (le Visiteur). Je lui conseille de ne pas se convertir… Grande foule dans le restau : soirée des concessionnaires Renault dans le cadre du « Mondial » (salon de l’auto). Rufus ne voit pas son rôle de chien dans les « Démêlés d’outre-tombe » ; il va en parler à un ami de France-Culture pour voir.

11 octobre 1998

Avec Beï et les Gilbert, plus Jessica, à Asnières : visite à l’Yvonne Némarq – chez qui se trouve son fils Alain, l’épouse et la fille. Échange de souvenirs.

12 octobre 1998

Montreuil : dîner chez le chinois voisin avec Dante, Valérie, Stéphane, Benjamin et Chrysostome, Catalan. Bordeaux.

13 octobre 1998

Pris un café en face avec Isabelle Clerc. Me prête son livre nouvellement paru, la Liane des dieux. Pas bien portante, en plus (son panaris).

14 octobre 1998

Avec Peter Kunze et son amie Verena à Nanterre-Amandiers. Un opéra de Donatoni (qui joue, dans un lit son propre rôle de compositeur malade) – Alfred Alfred monté par Wilms avec un film préliminaire de Stéphane. Bavardé avec Stéphane et Wilms.

15 octobre 1998

Coup de fil de Chevalier : montera « Démêlés d’outre-tombe avec le petit chié » l’année prochaine. Visite de Lask qui prépare une expo rue Quincampoix.
Avec Peter, à la Cité universitaire, théâtre : Hamlet (attaqué par Georgio). Peter s’en va avant la fin. Après le spectacle, vu Georgio, Gilles, Evelyne Didi.

18 octobre 1998

Vers 16-17 h, cérémonie d’un mois sur la tombe de Béa. Une vingtaine d’intimes et le rabbin. Ensuite, réunion chez les Gilbert. Appris la mort de mon cousin Lazarus, mari de Jacqueline Grumbach – puis celle de la mère de Le Querrec.
Écrit le texte du tract sur la bavure médicale de Beï.

19 octobre 1998

Belle journée – et belle déprime.
Mairie du IVe, salle des fêtes, peintures allégoriques. Conférence de G. Régner (sortie de son livre) interrogé par Cl. François Julien. Acheté son livre. Le verrai à Genève un jour ou l’autre.

20 octobre 1998

Déjeuné aux Négociants avec Kravetz. S’occupe de la revue d’Air France : voudrait me prendre une nouvelle (Monsieur).

21 octobre 1998

Entre 15 et 19 h, traduit avec Peter quelques textes sur KG, puis dîner avec lui et Beï au Zouave Gobichon, tenu par nos voisins de palier. Excellent.

23 octobre 1998

Gilles ne pouvant venir à Bochum, c’est Karima qui m’y conduit. Dans le camion. Quel voyage ! De 10 h 30 à 19 h – avec un taxi de Hagen qui nous précède sur le chemin de KG. Malade comme un chien – essaimant mes reliques un peu partout. La conférence parti pendant la séance de cinéma. Présenté quand même la plaque Gerstein – au coin du feu. Attribué la gravure à Karima.

24 octobre 1998

Arrivé en retard à l’exposé de Florent (Brayard). Repartis à 13 h 30. À Paris vers 20 h – sous la pluie, le vent, la bourrasque.

25 octobre 1998

Vers 16 h apporté médics à Isabelle Clerc, alitée (lumbago, rhume – ou grippe).

26 octobre 1998

Allé avec Beï à la Mutu passer un test auditif. L’oreille droite a perdu 40 %, la gauche seulement 25. On me propose un appareil petit et cher (6 200). À voir. Cdf de Kravetz : il prend « Monsieur » pour sa revue (Air France). Passerait en février.

27 octobre 1998

Très mal fichu. Allé voir le médecin (Vermandel) : une entérite par un virus. Reçu de Christophe Loyer deux plaquettes.

28 octobre 1998

Mieux. Conduit Beï à la gare de Lyon. Diverses courses l’aprèms puis l’expo de la Bastille (8e marché de l’art contemporain). Alex Lask y expose.

29 octobre 1998

De 15 à 18 h, Peter me traduit quelques docus sur K.G.
Donné deux sacs de vêtements et chaussures pour les paralysés de France (APF).

30 octobre 1998

Allé chercher Alex Lask à la Bastille. Déjeuner au « Petit Bofinger ». Bien.

31 octobre 1998

Déjeuné chez Toussaint avec Philippe Thibault, bien moins « détérioré » que je ne le craignais. Marche difficilement, parle bas et lentement mais parle. Parfois un obscurcissement : dit qu’il doit aller à Bichat (son ancien domaine).

1er novembre 1998

Vers 10 h, un arc-en-ciel plein nord (à gauche de la fenêtre alors que tous les autres, jusque là, étaient à droite). Vers 16 h, avec I. Clerc visite (la 2e) du cimetière de la butte. Sans intérêt. Mais « parce que tu m’aimes ». Allé chercher vers 19 h le tableau de Beï aux Indépendants.

3 novembre 1998

Cdf à Gatti vers 20 h. RV demain vers 16 h. Me parle de l’état de la planète qui se détériore : « Les Américains ne veulent pas de mesures qui pourraient les priver d’un seul dollar. Et c’est eux qui commandent ». Me demande si je vais bien. Gilles me posait la même question. On s’inquiète.

4 novembre 1998

Avec Gilles, allé voir Gatti et les loulous à Montreuil. Répétition. Stéphane me donne une affiche (avec le Vater et l’oncle René en militaires 14-18). Remis à Dante, le bouquin de nouvelles. Cdf à l’hôpital depuis 2 jours pour obtenir réponse à l’affaire Béa. L’enquête est finie. La réponse sera donnée par le Dr Latour.

5 novembre 1998

Meilleure santé ce matin. Plus de maux de ventre. Et beau soleil froid dehors.

6 novembre 1998

Pédicure. 1830 : expo Loyer (Mac 2000). 1930 : rue du Moulin-Vert 14e, signature du livre d’I. Clerc. 2130 couscous chez les Gilbert.

7 novembre 1998

Vacciné grippe (Vermandel).

8 novembre 1998

1206 Train pour Prades. Changements Nîmes et Perpignan. Prades 20 h 14. À la gare, Beï et Éric. Ariane, Michel et les piots à la maison (pas encore la nouvelle).

9 novembre 1998

Malade. Débâcle. Soleil. Je m’y mets, en bon vieillard soumis aux affectueuses injonctions de son affectueux entourage.

10 novembre 1998

Au marché.

12 novembre 1998

Débandage. Mal fichu.

13 novembre 1998

À déjeuner, O. de Féral. Vers 14 h 30, Vilatte (Dr) pour moi. Me conseille de reprendre du Prozac.

14 novembre 1998

Beau. Descendu en ville. Courses. Vu le brocanteur Julie, Alex, la nouvelle maison où s’activent Ariane et Michel et deux amis.

17 novembre 1998

Mal fichu. Tristes visions du matin : une tête écrasée, réduite en bouillie, qui continue de penser – un noyé qui prend la main (ma main ?) et entraîne (m’entraîne ?) au fond… Au marché. Très froid, 3°. Train pour Paris 18 h 23. Perpignan (buffet de la gare). Couchettes.

18 novembre 1998

Cdf à Chevalier. Cdf de Truc et Rognoni. Minuit 02 : arrêté de (dessin de fumée).

19 novembre 1998

Repris (même dessin) dans l’aprèms. Vers 20 h Cdf à Gatti. N’a pas encore lu les nouvelles, a commencé, dit-il. L’expérience de Montreuil va se poursuivre à Genève où on leur offre à partir du 1er décembre un lieu (de répétition) chauffé, commode, etc. Me parle du « Chema Israël » que les stagiaires vont réciter, chanter : bouleversant, dit-il. M’invite à venir avant le départ en Suisse.

20 novembre 1998

13 h 45 chez le Dr Parent. De la radio sort l’expression « Communauté universelle ». B. s’enflamme, etc., etc.

21 novembre 1998

Chez Truc, 24 rue H. Regnault. Un petit appart douillet. Grand dîner avec les frère Thinh (qui est à Nanterre) et trois amis plus tardifs. Une soirée de chaleur. La copine de Truc s’appelle Than.

24 novembre 1998

Fureur dans la matinée. Puis ça s’arrange. Calme. Le soir, Mme Lévin arrive, B. descend et tombe dans l’escalier ! Du sang partout. À Lariboisière entre 22 et 24 h 30. On lui fait 5 points de suture.

26 novembre 1998

À Bichat avec Beï. Vu le Pr Marmuse pour l’hernie.

27 novembre 1998

Ce matin, lettre de Gilbert Desmée (Sapriphage). Ils prennent « Le Gardien de sa sœur ». « Texte superbe », écrit G. Je m’attendais plutôt à un refus, à cause du long silence. Vers 19/20 h, à Montreuil pour le spectacle Gatti « Crucifixion métisse ». On était une centaine d’invités. Hocquard me dit : « Marc Kravetz m’a dit qu’il publiait ta nouvelle dans son journal ». Gatti : R.V. lundi. « De toute façon j’emmène ton manuscrit à Genève ». Rentré avec Stéphane et Sarah.
Une belle journée – qui ne suffit pas quand même à dissiper mes nuages.

28 novembre 1998

Avec Beï, à Montreuil. Anniversaire des triplettes Chichin. 13 ans. Fête aimable, douce fête.

29 novembre 1998

R.V. demain avec Gatti. Au téléphone à propos du bouquin : « remarquable… J’y ai retrouvé tout un tas de choses qui sont miennes et tiennes… Ça remonte au temps du Parisien libéré. J’ai toujours pensé que tu étais un grand écrivain – et ton bouquin me permet de continuer à le croire… Un éditeur suisse m’a contacté, je lui montrerai ton livre ».

30 novembre 1998

Grande conversation ce matin avec Beï. Un pacte est conclu.
À 15 h à Montreuil. À cause du froid, la répétition a lieu dans la Maison de l’Arbre avec, à un bout, Dante devant les 20 loulous, assis sur le sol. Il part demain pour Genève pour y rester jusqu’en juin. Me répète ce qu’il m’a dit au téléphone.

2 décembre 1998

76 ans. Avec les Gilbert, dîné au Zouave, rue Durantin (le restau de nos voisins).

3 décembre 1998

Grandes difficultés à terminer les corrections du « Gardien de sa sœur ». Fatigue, dégoût de tout.

5 décembre 1998

Depuis des semaines, je n’allume pas la radio, à peine la télé. Tout me pèse – et surtout m’ennuie. Pas la moindre curiosité de quoi que ce soit.

6 décembre 1998

Décision prise de retarder l’opération. Je téléphonerai demain au chirurgien. L’aprèms, scène entre Beï et Gilbert. Rupture. Sanglots. Crise de nerfs. Le drame.

7 décembre 1998

Resté au lit jusqu’à la visite chez Vermandel vers 17 h. Approuve le report de l’opération. 14/8. Cdf avec Ariane. Me dit de venir chez elle avant la fin de l’année. Lui répondrai demain. Tension continue au 48 bis.

8 décembre 1998

Je lui dis vers midi que, l’opération étant reportée, je vais aller à Prades. Pleurs. Grincements de dents. M’a accusé de prendre le parti de Gilbert.

9 décembre 1998

Journée de souffrance, presque de désespérance. Mes trois maux (dépression, hernie, ventre) conjugués avec la guerre rue Custine…
Lecture : Kubilaï Khan, empereur de Chine (Rossabi).

10 décembre 1998

Mal. Fais venir le Dr Vermandel. Embarras gastrique, ballonnements. 14/8. Pas de fièvre. Un peu mieux. Paix dans la maison. Lecture : Le Cas Wagner.

11 décembre 1998

Éclaircie à la maison. Dentiste 17 h 45. Lecture : Sévigné.

12 décembre 1998

Ça allait bien… Aujourd’hui, visage fermé. Brèves répliques. Oui, non.

13 décembre 1998

Mal fichu. Reprise d’hostilités. Je vais trop souvent au 3e « comme pour t’excuser… ».

14 décembre 1998

Téléphoné à Fr. Verny. RV mercredi midi chez Grasset. Proposé que Gilbert vienne s’excuser ce soir. Refusé : elle a passé une bonne aprèms (notre visite à Bichat, chez le Dr Hayem), elle ne veut pas la gâcher ! par un pardon qui s’inscrirait justement dans cette belle après-midi.

15 décembre 1998

Porté le manuscrit à photocopier. 178 F. Appris par un vieux Paris-Match que Fleury a été frappé d’une attaque cérébrale (1995), à peu près un an avant que je ne l’ai rencontré bd Malesherbes.

16 décembre 1998

Cher Grasset, vu F. Verny vers midi. Assise, un peu écroulée, le bras gauche invisible. Navrée naturellement que ce soient des nouvelles mais… Me donnera son avis dans trois semaines, un mois.

17 décembre 1998

Accalmie physique : pas de maux de ventre, d’estomac ou de foie. Bonne journée.

18 décembre 1998

Elle accepte de venir avec moi chez Ariane. Le 23.

21 décembre 1998

G. ne veut pas monter s’excuser. Fureur de B. Ne veut pas que j’aille le voir, etc., etc., tape sur Manu (« que j’ai élevée et ne fait rien pour m’entourer »). Conçoit un plan machiavélique pour reprocher à une voisine d’avoir amené son mari à la clinique Marcadet et l’en dégouter, etc.

23 décembre 1998

Gros bourdon. Cdf au Dr Parent : continuer le Prozac avec en plus les gouttes du même. Austerlitz : train de nuit (WL) pour Perpignan-Prades.

24 décembre 1998

À la gare de Prades, Ariane. Les enfants sont chez leur père. Visite de la nouvelle habitation – meublée, etc. Froid, malgré les radiateurs et le chauffage d’appoint.

25 décembre 1998

Un mieux (santé). Toute la journée.

26 décembre 1998

L’aprèms, avec A. et B., visité une expo (Vrac d’art) à Ria. Très bien.

27 décembre 1998

Rechute : tristesse, désespérance, idées noires. Arrivée de Michel (notre gendre).

28 décembre 1998

Mal. Mal. Mal. Retour des piots de chez leur père.

29 décembre 1998

Au marché avec Beï. Vu le libraire – qui écrit un roman en guettant le chaland (sur des cahiers d’écolier).

30 décembre 1998

Seul signe de mauvaise humeur (et d’autre chose peut-être) : elle ne me répond pas. Sur interrogation : « Tu ne me parles pas, hein ? ». Que dire – que la dépression n’est pas bavarde ? Lecture : Méharées (Th. Monod). Captivant. Inattendu.

31 décembre 1998

Réveillon jusqu’à 1 h. Arrivée d’Éric vers 22 h.