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1996

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1996

Vu Frédérique.

2 janvier 1996

Vu Thierry. Déjeuner chez Marie-Christine.

3 janvier 1996

À La Seyne chez la belle-mère. Lecture : Le Compagnon secret (Conrad).

4 janvier 1996

Déjeuner avec les Henry dans un restau d’Hyères, en bord de mer.

5 janvier 1996

Beau. Déjeuner chez les Henry avec d’autres invités. Mal au ventre.
Lectures : Pascal (Passions de l’amour), Wiesel-Semprun (Oublier est impossible), Conrad (Le Compagnon secret), Melville (Bartleby), P. Lévi (Le Devoir de mémoire).
La pluie. Sur la tombe.

8 janvier 1996

Beau plutôt. Mort ce matin de Mitterrand. Galette des rois chez les Gilbert.

9 janvier 1996

Pédicure 9 h 15. Expo de Christophe (Loyer) rue des Francs-Bourgeois. 17 h – 18 h. Seul avec son labyrinthe peuplé de figures et de mots. Pain, fromage et jus d’orange. Et pas un chat. N’a pas voulu m’accompagner à Vincennes (Théâtre à Bretelles) pour « le tournage ensorcelé » (Méliès-Dreyfus). L. Bourgeois, Laurent Bermann, Anne Quesemand.

10 janvier 1996

Lettre avec manuscrit de Dominique Dubreuil. Dentisse Saadoun dans l’aprèms.

11 janvier 1996

Enterrement de Mitterrand (télé). Déjeuner Négociants avec Georgio et plus tard Gilles. Projets de films (le tombeau de Gengis Khan, etc.). Gilles annonce qu’on va poser la pierre souvenir à la MSH (nous – bien entendu et en toute clandestinité).
Cdf de Gilbert Sans (un ami de J.A. Penent). On n’avait pas réussi à aller ensemble ou en groupe sur la tombe de l’ami. Mal fichu. Écœuré. Couché tôt.

12 janvier 1996

Répondu à lettre (avec manuscrit) de Dubreuil.

14 janvier 1996

Très beau temps – presque incroyable. Éric et Beï aux Puces de St-Ouen.

15 janvier 1996

Continuation du beau temps. Beï, Éric aux Puces de Montreuil. Carte de la fille de K.G.

21 janvier 1996

Avec Beï, vers 16 h gare Montparnasse, sur la dalle. Expo Des Allemands résistent à Hitler. Fermé 17 h 30. Retourner.

23 janvier 1996

Bricolage par Mister Smith (bois à la cuisine, papiers peints en haut).

25 janvier 1996

Neige dans la matinée – et qui reste. 0° dehors. Lettre de Weisenfeld – avec l’adresse d’Adelheid. Surtout l’annonce de la mort de son frère (Arnulf). Écrire à Arndt.

26 janvier 1996

Cdf à Jacqueline Lazarus (Grumbach). Claude est maintenant établi à La Salpêtrière (villa Marguerite). Tableau à dresser les cheveux. Y aller. Jacqueline m’envoie un article sur Prouvost dans Paris-Match.

28 janvier 1996

Par un beau soleil d’hier, avec des restes de neige, j’écris à Arndt Gerstein (Condoléances).

29 janvier 1996

À 15 h 30 au Thermomètre place de la République avec Chevalier et « Othuin » ( ?) de la télé qui tourne un film sur les séquestrés de St-Flour (L’assaut).

30 janvier 1996

Reçu le faire-part Gerstein. Dîné chez les Gilbert avec les Rennevey. Beaucoup parlé du transsibérien : projet en cours.

31 janvier 1996

Avec Beï, au cimetière Montmartre Division 24 – pour voir de 10 h 30 à midi. Vu tombes du chanteur Berger, de Fernando Sor, des Guitry et d’une duchesse à peu près folle (voir le monument). Allé à 15 h 30 à la Mutuelle pour M. Turcs, conseiller juridique : y a-t-il une loi qui régit la nécrologie ? Tête du Monsieur (maîtrisée). Ne sait pas. Va chercher. À la pharmacie mutualiste, rencontré Claudie Van Selder. Passé ¼ d’heure au café à parler de Paris-Match.

1er février 1996

Théo : 1er février 1944. Y aller bientôt. Fait brûler une bougie. Dans l’aprèms, vers 18 h, Institut Goethe, av. d’Iéna, expo de photos de Gisèle Freund (33/40). Beaucoup de monde : survivants et sous-vivants. Aperçu l’héroïne une toute petite vieillarde.

3 février 1996

Visite d’Othnin Girard (film sur St-Flour). Formé projet d’aller avec lui lundi là-bas, via Marcolès. Après consultations, etc., décidé de partir en train le jeudi et de louer à Aurillac une bagnole.
Lecture : Martres (Le Cantal de 1939 à 1945), l’histoire de l’enseigne.

7 février 1996

Avec Gilbert, train 7 h 20 pour Brive. Aurillac. Lu l’Assaut et le reportage St-Flour en 85. À la gare, Othnin. Déjeuner au buffet. Puis taxi pour Marcolès dans la neige. Chance de rencontre au seul café ouvert des contemporains de 1944. Kaddish au cimetière. Othnin reparti jusqu’à demain pour St-Flour. Vu ensuite avec Gilbert, M. Martres, auteur d’un livre sur la Résistance dans le Massif Central. Appris des choses sur la dénonciatrice Francesca.

8 février 1996

Gilbert parti par le train direct de 10 h. Retour de Othnin. Déjeuner en face du restau d’hier soir. Allé à l’hôpital psy. Vu le Dr Courtial, un peu trop discret, et un infirmier, Porte, un peu plus disert. Attendu la thèse Courtial que devait nous prêter Porte. Rien. Parti pour Paris en voiture avec Othnin. Bonne conversation jusqu’à 5 h du matin.

9 février 1996

Pas trop fatigué, malgré le peu de sommeil, 3 h au plus. Allé à la FNAC (demandé – et pas obtenu – la pellicule pour le Minolta).

11 février 1996

Pas bougé. Tapé « Le Nez ».

12 février 1996

Pluie et vent d’ouest.

13 février 1996

Avec Beï et les Gilbert, vers 10 h 30 au cimetière Montmartre. Visité le secteur « israélite » choix des Gilbert. Nous, c’est encore l’hésitation.
Dentiste Saadoun 500 F. (C’est la dernière fois, je pense.) De là, à l’Institut Goethe. Rendu des cassettes, emprunté d’autre – toujours sur le sujet.

14 février 1996

Grand vent toute la nuit et ce matin encore.

15 février 1996

Beau temps sec. Bien travaillé (fin du Nez). Lettre à Polia(kov).

16 février 1996

Eu Lucien Lazare au téléphone. Chaleureux. À déjeuner, Catherine Breillat. Chaleureuse. C’est bien, l’hiver. Visite d’Othnin Girard. Peu de progrès dans cette direction. Sur Arte, un film consacré à Celan.

18 février 1996

Déjeuner chez les Samarkos avec un de leurs amis, le sculpteur Van Tighien.

19 février 1996

Neige vite fondue le matin, toute la journée.

20 février 1996

Au réveil, neige partout (5 cm). Avec Beï et les Gilbert, au cimetière pour la signature de l’achat. Vu les tombes de Heine et Berlioz.

21 février 1996

– 3° le matin. Revisité l’expo de la gare Montparnasse (« Les Allemands et la Résistance »). Cdf de Jean Diwo. RV le 29 déjeuner.

23 février 1996

Allé à la banque faire revoir ma déclaration par Mme Martinet. De là, au Quartier, restau chinois rue Royer-Collard. Déjeuner avec Léon Poliakov.

24 février 1996

Allé chez les Gilbert (rue St-Placide – Mouche et La City). De là, chez Jeannette rue du Fg-St-Denis : déjeuner avec L. Bourgeois et Lecoq.

27 février 1996

Avec Gilbert dans le ghetto (rue des Rosiers, Mahler, du Roi-de-Sicile, etc.). Chez Wange. Renseignements sur le caveau, etc. Déjeuner avec Meynard aux Négociants. Me remet son dernier livre : Le Bateau-feu ( ?).

28 février 1996

Avec Gilbert quai de Valmy chez Ajius. Ma feuille de revenus puis celle de Beï. Ensuite pris un café avec elle.

29 février 1996

Au centre 381 (Sécurité sociale) pour Beï. Déjeuner Club de la presse avec Diwo (et Beï) : me dit que Françoise Verny m’a « jugé » : un très bon écrivain, mais alors… (Ce mais alors doit couvrir à la fois ma façon d’écrire comme elle n’y tient pas et mon caractère ?).

3 mars 1996

À 11 h, Montreuil chez les Chevalier RDC : on tourne pour Cl. Othnin-Girard (son Assaut). Plus des amis des uns et des autres – dont L. Bourgeois. Déjeuner chez le chinois voisin. Ensuite, travail de mémoire entre les Chevalier et moi filmé 1 000 F à chacun de nous trois. Jacky pressenti pour la musique.

4 mars 1996

Lecture : Né la nuit (J.P. Campagne).

5 mars 1996

Coup de fil de Frédéric Meyer (l’exalté) : il a une fille, Léa née aujourd’hui – anniversaire de Gilbert.

6 mars 1996

Cdf de Peter (il est à Paris). Déjeuner avec Th. Harlan aux Négociants.

8 mars 1996

À déjeuner, Peter Kunze.

9 mars 1996

Avec Beï à Bichat : RV avec le Dr Delmas. De là, chez Tati à Barbès. Journée resplendissante.

11 mars 1996

À déjeuner, Jacky Moreau et son fils Guillaume (10 ½).

13 mars 1996

Geneviève me dit que Marcelle Rapinat est morte hier soir. 93 ans. Elle sera enterrée lundi.

16 mars 1996

Écrit à Maria (à propos de la mort de sa grand-mère).

18 mars 1996

Deux ans d’abstinence tabagique.

19 mars 1996

Avec Peter, assisté à la lecture de L. Harig. Maison des écrivains, rue de Verneuil, puis dîner sur place.

23 mars 1996

Malade dans la nuit : vomissements, etc. Debout tout de même pour conduire Beï à la gare (quelques jours à La Seyne). Toute la journée, dormi ou somnolé.

24 mars 1996

Pas déshabillé : continué de somnoler jusqu’à 10-11 h. Mieux ensuite.
Travaillé. Terminé les 2 pages du « Pâtissier d’Hayange » en panne depuis des jours.

25 mars 1996

Sur le conseil d’Ariane (Cdf hier), téléphoné à Serge Lask qui doit être opéré d’un cancer ces jours-ci. Lui envoyer le « Choulaine Arouk » (la Table dressée) qui est en rapport avec un de ses arrangements.

27 mars 1996

Travaillé à fond sur les 2 ou 3 pages des « Gâteaux » – que je croyais finies ; Lettre de mon traducteur allemand – insistant sur mes textes en train concernant la Mongolie qui seraient « un très bon projet pour le programme de Kiepenheueur ». Du coup, excitation à aller vite, à en finir avec le reste.

28 mars 1996

Avec Steven (Vidler) et Peter (Kunze) à l’Institut Goethe vers 14 h 30. Partie du colloque (sur la Résistance allemande). Orateur : Kurt Nowack, content de nous voir.

30 mars 1996

9 h 30 Sorbonne. Soutenance de thèse sur Céline (ses pamphlets) avec comme président de thèse M. Rougeot (qui avait déjà été de la thèse Roque avant de reculer suite à l’intervention de Peter). Avec Peter. Curieux mais ennuyeux. Déjeuner au Bon Marché. Puis visite du musée de Cluny (la Licorne, etc.).

1er avril 1996

Lettre d’Adélaïde Gerstein contenant une lettre de son père (elle avait alors 3 ans, c’était son anniversaire).
Cdf de Gatti, retour d’Italie depuis deux jours. R.V. ces jours-ci. Me dit qu’à Los Angeles une affiche énumère les amis de Gatti avec « Pierre Joffroy en tête puis les autres Cage, Boulez, Helmann ».

2 avril 1996

Chez Blum ; reprise de l’action contre la clinique. Dentiste Neumann : retour chez lui.

3 avril 1996

Pesé 76 Kg. Allé voir Vermandel. L’ai informé que nous allions l’impliquer dans la nouvelle expertise que nous allons demander. Seder de Pâques, chez Jacqueline avec Béa, Jessica, Charlie et sa femme puis Emmanuelle.

4 avril 1996

Vers 6 h ce matin, me levant dans le noir, chuté lourdement. Cassé une lampe de faïence. (Vermandel m’a donné hier des médics pour les vertiges…)

5 avril 1996

Terrasse : Bernard, de l’entreprise Courreau, nettoie au jet (Karcher) la terrasse – colmate un peu le toit du grenier. À Montreuil, salle Berthelot, la pièce de Welcott montée par Chevalier – et très bien jouée par lui (Le Défi du Diable). Présents aussi Othnin-Girard et Daniel Meynard.

6 avril 1996

Renvoyé décompte de la Sécurité sociale au nom de W. Maurice au lieu de W. Marie (100 %). Cdf de Peter K. Me lit l’article qu’il a fait sur la thèse de la Sorbonne. Très bon. Destiné à Gatti – qui pourrait la lire (à la Sorbonne justement).

8 avril 1996

Passé la journée à Houx avec Beï, chez les Gilbert et Emmanuelle et les 3 filles. Moyennement beau. Mais reposant. Retour sans bouchons.

11 avril 1996

Avec Beï, théâtre Déjazet 20 h 30 : spectacle récital Anna Prucnal. Vu Pompon Michaud, ensuite Anna.

12 avril 1996

Dentiste Neumann à 11 h.

15 avril 1996

Cdf à JJ Lerrant. Lui ai parlé de Dante (qui regrette de ne pas lui avoir envoyé le texte promis pour le jubilé JJL). Cherché à Orly Ariane et les piots vers 16 h. Beau soleil. Belle arrivée.

16 avril 1996

Allé l’aprèms chez le prothésiste de Neumann. Me repose l’appareil entre 2 h et 5 h 30. Passé ces heures à la brocante des Batignolles, dans l’église à lire le Tibetan Beobachter (sur la disparition du plus jeune prisonnier du monde, le panchen lama 6 ans) et au café en plein soleil terrasse.

17 avril 1996

Avec Beï, Ariane et les piots vers 19 h 30au cimetière Pantin. L’aprèms, pris deux places pour le stade des Princes demain (PSG/La Corogne).

18 avril 1996

Emmené Clément au Parc des Princes vers 20 h. Match PSG-La Corogne vers 21 h. 1 à 0 pour le PSG, qualifié pour la finale (contre Vienne). La foule, les chants, les slogans, les ovations, les banderoles, la musique de boîte, le speaker fou, la vague, les flics (des centaines), la fouille. Un ballon avalé par la tribune des supporters – « Eviva España » chanté par les Corogniens. « Passez, jeune homme » – moi « C’est votre petit-fils » – encore moi ! Banderole : « Le parc est à nous, St-Denis on s’en fout ».

19 avril 1996

Avec Ariane et les mouflets au Louvre de 14 h à 19 h. Le « nouveau Louvre » – d’ailleurs très beau – et les habituels Vénus de Milo, Victoire de Samothrace, etc. Rentré par le bas des Champs-Élysées – décoré de sculptures d’aujourd’hui.

21 avril 1996

À 18 h, presque 30° au grenier. Très enrhumé : inhalations.

23 avril 1996

Occupé du papier de Peter (« le fascisme ordinaire en Sorbonne ») : tél. Gatti (qui n’a pu en parler hier à « ? de la pédagogie » aux Arts et Métiers). Le Monde (par Braudeau), Politis (J. Bertin), Kravetz (message).

24 avril 1996

9 h Cdf de Poliakov. Il aimerait que j’aille à Jérusalem pour KG – à travers son procès contre Faurisson (dont il me fera donner le dossier par son avocat). Lui ai dit qu’après avoir passé le papier de Peter.

25 avril 1996

RV à 11 h avec Allouche, ami de Marc Kravetz. À Libé. Remis le papier de Peter. Fait la même chose un peu plus tard à Montreuil, à J. Bertin de Politis. Allouche veut consulter l’avocat d’abord mais pense qu’il va le passer.

26 avril 1996

Conduit Ariane et les piots à Orly vers 7 h 30.

27 avril 1996

Rhume : le regain. Mal fichu.

29 avril 1996

Allé l’aprèms à la Foire de Paris : repérage de baignoires (balnéothérapie) et lits.

30 avril 1996

Foire de Paris avec Beï.

1er mai 1996

Acheté quelques roses rouges. Allé de nouveau à la Foire pour des lits.

4 mai 1996

Conduit Beï à Montparnasse. Gâvres et Tréboul (Quimper). En rentrant, à St-Lazare un vieil invalide qui gémit, gémit – un cri de souffrance insupportable. M’explique qu’il n’a plus de jambes et que chaque mouvement de marche le force à hurler. Comme si j’avais pris sur le fait rue St-Lazare la monstrueuse douleur humaine.

5 mai 1996

Invité Jérôme à déjeuner – qui vient mais ne mange pas. Pas d’appétit, dit-il. Gêné, plutôt, je crois. Il a bu. (Sa tentative a tourné court.)

8 mai 1996

Pluie. Allé avec Jacqueline Grumbach à La Pitié-Salpêtrière voir le pauvre Claude – tombé dans la sénilité, bavant un peu, gourmand, pas gai surtout, il n’est pas « gâteux », simplement coupé du monde. Muré dans le silence. Je me sens ému, triste. Volonté de l’aider. Mais comment ? À la fin, avance sa main gauche. Compris. Je l’ai serrée. Il était content, il savait qui était venu le voir.

10 mai 1996

Cdf de René Desmaisons qui voudrait nous inviter chez lui (à Bourbon, je crois). Il s’est fait mal au genou, dit-il, ce qui le relie à toute une série d’accidents du même genre. Allé déjeuner avec Kravetz, restau portugais près de chez lui. Parlé de la mort de Griset, de Libération.
Repassé la cassette du film de D. Trumbo (Johnny Got his Gun). Toujours terrible. (Johnny, c’est Claude – lui aussi conscient – et anéanti.)

11 mai 1996

Terminé de taper « Le Bossu ». Dîner au « Beauvillier » avec Nicole Piantanida. Pas très bon et plutôt cher (1 000 à deux).

15 mai 1996

Déjeuner avec Th. (Harlan) aux Négociants. Pour la 1ère fois depuis le déclenchement de la crise de la vache folle, mangé du bœuf – de la macreuse (sans doute la folie même de l’animal). Th. me raconte une histoire de rats belges (qui ne doivent laisser aucun doute sur leur victoire finale contre l’espèce humaine). 5 h 30 Dr Parent. Médics. Passé à la librairie allemande (Marissol) chercher un bouquin de H. Mann (le Sujet de l’empereur) recommandé par Peter approuvé par Thomas.

16 mai 1996

Recopié « Le Bossu ». Dîné chez les Chevalier. Ils vont partir en septembre pour Châteaubriant où il aura sa troupe et son théâtre.

18 mai 1996

Gros orage en fin d’aprèms.

19 mai 1996

Dîné chez les Chevalier, à Montreuil. Puis de là, chez les Pays (où la petite Carole m’attendait avec impatience).

20 mai 1996

Vers 10 h, café de la rue Gay-Lussac, vu Weisenfeld puis Poliakov qui font connaissance. Vers 20 h 30 au Forum des Halles, projection d’un film de P. Lary (« Le Trouble-fête »). Rien à en dire.
Relu : Tradition de la trahison chez les Maréchaux (Galtier-Boissière).

21 mai 1996

Déprimé. Toute la journée. Sans relâche. Tenir.

22 mai 1996

Mal fichu. Envie de vomir. Je l’ai un peu moins ? ces jours-ci. 14 h Cdf de Truc : il a déménagé à St-Maur et vit avec une copine (Thas). Veut nous inviter, bientôt.
Cdf Beï. Elle se doute que je ne vais pas très bien. 20 h Cdf de Gatti. Parlé de J.-J. Lerrant, le voir ensemble (dès qu’il vient à Paris). Dante déménage à Sarcelles demain. Le voir.

23 mai 1996

Le plombier et le factotum (Cordaso et Smith) travaillent. Un siège de WC neuf, aérateurs et raccords divers peinture au grenier.

25 mai 1996

Allé chercher Beï à Montparnasse à 18 h 15.

27 mai 1996

Georgio à déjeuner rue Custine. Parlé de la plaque (clandestine) à apposer à la MSH.

28 mai 1996

Achats de papier peint et mastic injectable chez Castorama pl. Clichy. Puis déjeuner avec Nicole Piantanida et Beï au « Poulbot gourmand » rue Lamarck. Très bon.

1er juin 1996

Cdf vers midi de Jacqueline Grumbach (Lazarus) : lors de sa visite à Claude, elle a vu qu’il était mieux que nous ne l’avions vu – et se souvenait très bien de moi. J’en ai eu du bonheur. Dans l’après-midi, allé écouter des poèmes d’enfants du 18e.

3 juin 1996

Soleilleux. Vu à midi au Raspail en face de la MSH Gilles plus Anne Laurent qui travaille dans cette maison et Lucien, l’ami de Gilles. Parlé de la pierre. Quand ? Comment ? De là, pris un taxi pour Sarcelles où je retrouve Chevalier pour une cérémonie Gatti : les 7 moines assassinés, trappistes comme ceux du film tourné pendant l’expérience de S. Pas mal de gens, plus les stagiaires de la nouvelle expérience (sur le résistant Jean Cavaillès et la théorie des quanta. Salle Pablo Neruda). Coup de fil de Christo Gorski qui m’envoie un manuscrit.

4 juin 1996

Grand soleil. Courses dans Paris. Près de Beaubourg, chez « Mona Lisait », acheté 5 « Cheval chauve » (10 F pièce…).

5 juin 1996

Avec Beï au building « Hachette Filipacchi » pour le départ en retraite de Geneviève Coste. Clowns musiciens, homme orchestre et les souvenirs : Croizard, M.L. René, François Gragnon, le Poitevin Hilleret, Jardin, Dr Klein, Christ. Descouteaux. Et des chauffeurs ou des garçons qui se souvenaient que j’étais « de gauche ».

6 juin 1996

32° balcon/35 au grenier.

7 juin 1996

RV avec Thomas Harlan au café des fossoyeurs près du cimetière Montmartre. Remplir mon « bulletin de déclaration » (pour Molom).

9 juin 1996

Rue Custine : passage d’une nuée de cyclistes, des « milliers ». 30 Km à VTT dans Paris. Fini (pour combien de temps ?) le texte « Le Gardien de sa sœur ».

10 juin 1996

Re-canicule. Écrit à Dominique Dubreuil à propos de son « Absente ».

12 juin 1996

19 h allé chez les Cahen. (Les Boris invités.) Cdf de Lask qui est encore en traitement (pour son cancer) à Albi.

13 juin 1996

Déjeuner aux Négociants avec Braudeau – qui boîte (la goutte) et a le visage un peu marqué. S’inquiète de n’avoir rien écrit depuis 6 mois. Laissé un message sur le répondeur de M. Gerstein, 3 rue Laplace.

14 juin 1996

Par le RER ligne D, allé à Sarcelles voir Gatti – en compagnie de Georges Samarkos, heureux comme tout. Vu d’abord les 40 ou 50 stagiaires en répétition de Kung-Fu. Puis Durupt nous emmène déjeuner à la cantine du foyer des jeunes travailleurs puis retour à la salle Pablo Neruda : vu Gatti (à qui je donne 2 photos prises sur la tombe de Théo à Marcollès). Assisté à un « cours » de Gatti : exercices de marche, de rassemblement, d’organisation sous son contrôle. Scénettes dont il s’agit de deviner le thème, etc. Vu aussi Stéphane. Rentré vers 17 h. Message pendant mon absence : de M. Gerstein. Il rappellera ce soir. Lettre très intéressante d’une cousine de Gerstein.

17 juin 1996

Allé à midi à l’école Lecoq voir les travaux des « 2e année ». Pas vu L. Bourgeois.
B. nerveuse, désespérée, parlant de suicide (« Je ne peux plus rien faire comme une vieille de 80 ans »), pleurant au téléphone.

18 juin 1996

Déjeuner aux Négociants avec Florent Brayard, auteur de « Comment l’idée vint à M. Rassinier ». On sera amis, je crois.

19 juin 1996

Déjeuner du côté de L. Bourgeois et de l’école Lecoq. Cdf de Weisenfeld (le garde forestier Martin Gunther et mort à Oldenbourg). Yvonne Némarq téléphone à Fleurette, la femme du (faux) médecin est morte dans le Midi. C’était la fille de la tente Hermance et la sœur de Roger Némarq.

20 juin 1996

Cdf de Peter. Allouche lui a téléphoné que son papier allait passer (la semaine prochaine sans doute).

21 juin 1996

Téléphoné à R. Coste à Clermont-Ferrand, le fils d’un ami du père Gerstein. Aller le voir.

22 juin 1996

Fini au début de l’aprèms « Le Gardien de sa sœur ». Ouf. L’aprèms, vers 16 h, place St-Sulpice : visité l’église et ses 3 Delacroix puis le marché de la poésie. Vu Mouna monté sur un banc, Serge Martin de l’Encre vagabonde et Gilbert Desmée (Sapriphage). De là, avec Jean Michaud, Anna et quelques autres Polonais, chez d’autres Polonais de la rue Bonaparte devant l’écran allumé d’un match de foot (Angleterre-Espagne). Le soir, rue Custine, c’était France-Espagne.

23 juin 1996

Cdf vers midi de Georges Guy. Des siècles qu’on ne s’est vus ou parlé. Promesse réciproque de se voir. Il habite du côté de Lyon.

24 juin 1996

20 h 30 rue Trapon, club de l’Étoile. Projection de « Parfait Amour » de Catherine Breillat. Ni vraiment bien, ni trop mal. Parti sur un verre de vin rouge.

25 juin 1996

À Pantin : enterrement de Fleurette Bruant (Némarq). 84 ans. Vu Yvonne et Roger Némarq, leur fils, Monique et son mari. Une petite vingtaine autour de la fin d’une vieille histoire d’amour. Avec Monique et son mari, ensuite, visite des tombes (son père : l’oncle Henri et la famille Pariente) – les collectives, les souvenirs d’Auschwitz. Décidé Monique à écrire ce dont elle se souvient de Bergen-Belsen (déportée à 7 ans). Le Jean Zac là aussi – et Léa.

26 juin 1996

Au Centre culturel La Clef, rue de la Clef, rencontre avec « l’armée zapatiste de libération » sous la forme d’un film sur le sous-commandant Marcos et d’une pièce de Gatti écrite à Berlin en 74 (« Quatre schizophrénies »). Film et lecture organisés par Sarah Franco-Ferrer. Discussion ensuite avec le chargé d’affaires de l’EZLN en France, un barbu poivre et sel, à lunettes, en jeans du bas et veste croisée en haut. Vu Sappart (lumbago), Claude Reznik, Stéphane, Joachim, etc. Petite salle presque pleine.

27 juin 1996

Courses toutes la matinée. À 17 h 30, dans le bâtiment C. Assemblée générale des copros.

28 juin 1996

Visite à 14 h d’Andréas Wilkens (envoyé par Weisenfeld). Allé 37 rue de Babylone, une galerie installée dans un hôtel particulier avec jardin intérieur, expo de Anne Le Moal.

29 juin 1996

Cdf à J.J. Lerrant, lui annonçant l’envoi prochain d’une nouvelle. Parti pour Gap et Barcelonnette à 22 h 20.

30 juin 1996

Gap 7 h 10. Éliane venue nous prendre. Hôtel. Personne. 2 chambres pour nous : la 1 et la 2. À déjeuner aux Voûtes (avec le plus délicieux plat que j’aie jamais goûté : ravioles au saumon et aux coquilles St-Jacques avec des nouilles. Une merveille.)En terrasse sur la place, apéritif (ou digestif) avec Paulette Dumond et sa fille, l’employée du notaire, et qui nous en baille de belles sur le nouveau propriétaire de la Bergerie et surtout sur sa naïve compagne.

1er juillet 1996

Arrivés hier, on a deux chambres pour le prix d’une. Donc : bureau pour moi et antichambre à bagages.

2 juillet 1996

Pluie. Les ouvriers de chez Couttolenc rentrent à toute vitesse le foin coupé la veille.

3 juillet 1996

Le Sauze. 10 Km faits assez facilement en moins de 3 heures, avec visites chez Paulette Rossetto, au cimetière, au dépôt « Le Troc », à la poste – et sans boire sous un fort soleil. Au dîner, je vomis – et me couche mal en point (coup de soleil ? Indigestion ? Le Dr Benedetti ne se prononce pas).

4 juillet 1996

Soleil. Crise de foie, je crois.

5 juillet 1996

Le froid, le brouillard à nuages nuit à rêves : voyage pour Prague (que je ne connais pas). On y parlait français ; j’y ai trouvé le n° 100 du « Monde », exhibé par la vendeuse de journaux.

6 juillet 1996

Brouillard, pluie, froid, comme hier. Rêve : embarquement général sur un bateau, genre Gascogne, Guardian ou Rose Schiaffino : un voyage lointain – dont je ne serai pas. (Peut-être celui de la vie, si j’en juge par mes pensées actuelles, j’ai déjà effectué une fois la traversée). Tous les amis, surtout journalistes, sont là pour faire ce reportage : Gatti, Kravetz, etc., etc. petits et grands, et même des enfants dont Clément qui apprend quelque chose. On ne me repousse pas mais on ne m’aide pas. On est « désolé ». Le bateau s’en va. Bateau des fous, mais des fous de la vie.

7 juillet 1996

Gris, pluvieux, froid. Allés déjeuner chez Mme Léon. Fini de lire « Comment l’idée vint à M. Rassinier ». Écrire un mot à l’auteur.

8 juillet 1996

5 h à la Combe, avec Mme Léon. Arrivée d’Éric vers 16 h 30. Changé d’hôtel. Loué 2 apparts à l’Alp, dont un pour Ariane qui vient demain.

9 juillet 1996

Bien dormi. Soleil ! Arrivée vers 15 h d’Ariane et des mouflets. Elle était partie de Prades à 8 h 30.

10 juillet 1996

Joué aux boules avec Clément qui me surclasse dans un 1er temps (j’espère…).

11 juillet 1996

…avec de belles éclaircies. L’après-midi, concours de boules, Clément et moi. Battu 2 fois (la 2e fois dans la consolante).

12 juillet 1996

Orages, fatigue.
Beï pleure dans le noir : « Qu’est-ce que je vais devenir avec ça ? » (sa boiterie). « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? »

13 juillet 1996

Changé de chambre ou plutôt d’appart. Contractions dans le dos comme il y a quelques semaines : pris les mêmes médics.
22 h feu d’artifice en haut de la Savonnette. Très beau, très riche.

14 juillet 1996

14 juillet 1789 : Rien, écrit le Roy
14 juillet 1996 : Rien, écrit l’Écrivain.
Dîner au chalet-hôtel.

15 juillet 1996

Gris – frais. « You’ll have wonderful holidays ! Come and enjoy the beach ! »
Déjeuner chez les Oustry à « L’Arpillon » (restau) pour l’anniversaire d’Ariane (Crouzets). Vernissage des peintres d’Enchastrayes.

16 juillet 1996

Grand soleil. Avec Ariane et Marion allé chercher les 2 filles de Manuelle à Pra Loup (Marmotel). Amenées au Sauze. Bob, luge, golf miniature, trampoline. La petite pleurait tout de même en téléphonant à sa mère.

17 juillet 1996

Soleil. Mauvaise nuit. Aigreurs très douloureuses. Lecture : Der Untertan ».

18 juillet 1996

Soleil. À déjeuner chez Ariane Jacqueline Léon et son amie Marie-Louise.

19 juillet 1996

Déjeuner à l’Équipe (chez M. Aubert et sa fille Isa) avec tous et Éliane Estani.

20 juillet 1996

Allé au Super Sauze (chez le brocanteur Merle, avec encore dans son antre des objets de la Bergerie). Puis avec Ariane à la Bergerie, vide et silencieuse. Des changements visibles. Au moins, on n’a pas touché à la tombe de Pop. (Avant visite au cimetière d’Enchastrayes.) Dîné chez les Olivero.

21 juillet 1996

Re-préparé les bagages.

22 juillet 1996

Départ des Ariane à 8 h. Puis Éric nous mène les bagages chez Mme Léon – et s’en va.

24 juillet 1996

Allé au marché à Barcelonnette avec Mme Léon. Rencontré Castellani pour le scooter de son fils.

25 juillet 1996

Déjeuner avec Beï et Mme Léon et son amie Marie-Louise au Brec invités par les Bondiou. Parlé beaucoup des yaks qu’il faudrait réintroduire dans la vallée. Repassé chez les Aubert en revenant. Elle venait de partir en ville avec son 4 x 4.

26 juillet 1996

Départ pour Marseille de Marie-Louise. Après dîner, dans le parc de la Sapinière, concert de jazz avec un orchestre de jeunes et Stéphane Grappelli qu’on avait déjà vu cet aprèms place Manuel dans un fauteuil roulant.

27 juillet 1996

Pluie. Fraîcheur. Allé faire taper « Le Gardien » chez Sandra Barré. 9 pages à 4 ex. 400 F. À l’enterrement d’une vieille crapule catholico-milicienne (Touvier), un abbé Laguerrie parle du paradis où ira sûrement la crapule en question et sûrement pas les gens de la Licra (citée texto).

31 juillet 1996

Beau. Avec Beï, à la Sécu pour contrôle des 100 %. Malheureusement le médecin commet l’erreur d’avouer que la guérison pourrait être à longue échéance… Le moral tombe au-dessous de zéro !

1er août 1996

Allé à Bichat, Dr Hayem. Beï plus optimiste.

10 août 1996

14 h visite attendue de P. Brayard. Consulté mes archives Gerstein.

14 août 1996

Déjeuner avec Braudeau au coin Custine/Mt-Cenis. Dîner avec les Chevalier (2 adultes et 2 enfants) rue Caulaincourt à l’Alsacienne.

15 août 1996

Nouvelle et dernière mouture du « Gardien de sa sœur ».

16 août 1996

Allé vers 11 h à l’église St-Bernard (XVIIIe) : 300 Africains menacés de « charters » par le ministre Debré : assez peu de monde dehors, surtout des journalistes (les télés et radios). Les grévistes de la faim.

20 août 1996

À déjeuner, Mister Smith – qui nous fait quelques petits travaux dans la matinée.

21 août 1996

Allé avec Beï chez Karima fêter l’anniversaire de Georgio – avec une dizaine d’autres. Dans le jardin inondé, par une pluie battante jusqu’à 1 ou 2 h du matin.

22 août 1996

Cdf d’Isabelle Rognoni. Elle dit qu’elle a traversé une (ou des) mauvaise passe mais que tout va mieux. RV demain aprèms.

23 août 1996

Les sans-papiers de l’église St-Bernard expulsés par la police vers 7 h. Isabelle me remet un chèque de 1 200 F.

25 août 1996

Avec Beï, à Ivry pour les fiançailles de Franc et de sa copine, en présence de la mère d’icelle venue des E.U. Restés à table de 14 à 19 h. Avons déjeuné à la vietnamienne.

26 août 1996

Cdf de Jacky Moro, Cdf à Gatti.

27 août 1996

Cdf de Georgio. À dîner, à la maison, Chevalier (premier retour de Châteaubriant).

29 août 1996

Avec Georgio, déjeuné à la pizza Custine puis RER et Sarcelles : Durupt, Gatti et les stagiaires. On répète (la pièce sur Cavaillès, qu’il écrit au fur et à mesure). Puis interview de Dante par un journaliste d’une institution qui mécénise. Rentrés vers 19 h. Un verre au café d’en face. Reparti à moto.

31 août 1996

Allé voir « la City », le nouveau magasin tenu par les Gilbert. Plus grand, plus clair. Fini « Der Untertan ». Commence le Krysto (les pensées de Bo Chapillon).

3 septembre 1996

Loué place de train pour Clermont-Ferrand (M. Coste). Prévenu Coste, Miguaval – et P. Vialatte (pour l’inauguration du monument d’Alexandre).

5 septembre 1996

8 h 49 train pour Clermont. À la gare, Ph. Miguaval. M’emmène au restau. De là vers 15 h chez Coste. Conversé gaiment avec lui jusqu’à 19 h. Ensuite, chez Miguaval, dîner et coucher (chambre d’enfant). Mais comment aller à Marcolès ?

6 septembre 1996

Beau temps. À la gare avec Ph. Miguaval. Aurillac. Panne d’un train. Stoppés à Massiac. Car pour aller plus loin. Neussargues. De là, un train vide nous emmène à Auriac. À la gare, le taxi est le même que la dernière fois. Le monument, le cimetière, le café. Retour sur Clermont par le train de 16 h 10, eu de justesse.
Clermont : hôtel Coubertin. Pas agréable. Une patronne jeune et putréfiée de l’intérieur.

7 septembre 1996

Car pour Ambert à 12 h 55. (Une omelette à la gare de Clermont.) Le buste de Vialatte devant la gare enveloppé dans un tissu jaune, comme les condamnés à la pendaison. (Illisible) À l’arrivée du train de Thiers (Ambert), une fille court derrière, tombe, écrasée. J’arrivais juste (illisible).

13 septembre 1996

Visite de Geoffroi Crunelle. Avec lui, Cdf de la mairie. Isabelle Rognoni : travail pour son petit livre d’enfant.

14 septembre 1996

Écrit le « Vol au square Rossini » pour I. Rognoni. Avec les Gilbert chez Emmanuelle, le seder dans les formes.

15 septembre 1996

Tapé « Le Vol ».

17 septembre 1996

Rue de Prony, Asnières. Renouvellement de l’aide Ddass à Thinh. Jusqu’en avril 97 après, on verra. Cdf de l’Yvonne Némarq. La Fleurette Némarq est morte cette nuit. Enterrement jeudi à Pantin.

18 septembre 1996

À la Sté d’horticulture, dicté à Joëlle Hocquard une grande partie du « Gardien de son frère » puis déjeuner rue de Grenelle à la « Petite chaise ».

19 septembre 1996

Enterrement de la tante Fleurette (Lehmann, 86 ans en décembre). Jacqueline se casse le poignet en tombant devant le garage (clinique Marcadet, plâtrée), avec Gilbert et Beï ; Pantin : peu de monde. Béa retourne à l’hôpital (où devait la conduire sa mère). Rayons X ?
Dîner dans un chinois rue St-Laurent avec les Postel. Xintian : « Wang est mort ».

23 septembre 1996

Fini pour peut-être la 20e fois « le Gardien ».

25 septembre 1996

Re-fini le « Gardien » !

26 septembre 1996

Avec Beï, Musée d’art moderne : Calder – belle expo, aérée, amusante.

28 septembre 1996

À Beaubourg, entouré de barrières (rénovation du bâtiment), expo Francis Bacon. Abondant et « bien achalandé ». Avant, me suis fait vacciner contre la grippe.

29 septembre 1996

Préparé la nouvelle pour l’envoi à J.J. demain ou après-demain. Cdf de Weisenfeld – pour Bochum.

30 septembre 1996

Retapé deux pages ½. Cdf de Brayard. Viendra certainement à Bochum.

1er octobre 1996

Envoyé à JJ Lerrant « Le Gardien de sa sœur » avec 2 photos.

3 octobre 1996

17 h Cdf de JJ Lerrant. Merci pour le texte, son texte, à lui envoyé.

6 octobre 1996

Allé à la braderie de la rue Ramey (vendanges de Montmartre).

7 octobre 1996

Hôpital Bichat : le Dr Hayem. S’ouvre à l’optimisme. « Ça guérira, ce n’est qu’une question de temps. » C’est la 1ère fois qu’il dit ça. Dîné à la maison, avec Peter (Kunze).

8 octobre 1996

Train gare de Lyon pour Montpellier et Prades 8 h 12. Tous débarqués du train à Narbonne : incendie sur la voie. Correspondance à Perpignan. Attendu celle de 17 h 14. Moche. Venteux.

9 octobre 1996

Beau, venteux. Visite du Dr Vilatte : pense que c’est une tendinite. Demande une radio, qu’il fera suivre d’une ou 2 infiltrations.

10 octobre 1996

Photo de la pioque, dormant. Allé faire une radio de l’épaule chez Dr Bibo : « tendinite ».

11 octobre 1996

En faisant les courses en ville, empiété sur une propriété privée. Interpellé par le proprio (86 ans, ancien coiffeur) ; il finit par l’excuser, me donne 2 kakis qu’il cueille, déplore de n’avoir pas de ciseaux pour me couper une grappe de raisin – me parle de sa vie : « Devinez combien de permanentes j’ai faites en un jour… 32… C’était un jour de fête naturellement ».

12 octobre 1996

À déjeuner chez Ariane, les Olivier (de Féral). À dîner à Vernet, au « Pommier », les 3 Lask (elle prépare une thèse sur les j. d’Auschwitz et leurs descendants. Je l’aiderai).

13 octobre 1996

Avec Ariane, sans les enfants gardés à la maison, partis pour le château Penent (Moulis, 200 Km). Arrivés vers 13 h à St-Girons. Déjeuné. Repartis aussitôt pour Moulis. Visite de la tombe (un monument fermé) – de la chapelle (fermée pour cause de vandalisme et vol) et du château fermé (M. Pierre, le magistrat fou, a donné l’ordre de ne laisser entrer personne, même de la famille comme Michel Heuillet », dit le fermier Marcel, abondant en paroles. Appris de petites choses. Retour à Prades sous la pluie à 19 h 30. Pendant cette absence, Marion a écrit une « histoire », celle d’un camembert qui a peur d’être mangé.

14 octobre 1996

Pluie. Cdf au Dr Bournazeau (St-Girons) pour le saluer – et regretter de ne l’avoir pas vu. Au dîner, Michel le peintre, ami d’Ariane. Lecture : Dernier jour d’un condamné (Hugo).

15 octobre 1996

Conduit à Perpignan par A. pris le train pour Paris. À Paris vers 19 h.

17 octobre 1996

Grève des fonctionnaires.

18 octobre 1996

À Sarcelles avec Peter venu de son côté. Déjeuner à la cantine, puis à la répétition (un chant dirigé par le musicien J.P. Olive).

19 octobre 1996

Allé voir Parent (pour Prozac).

25 octobre 1996

Avec Florent Brayard à Hagen – 14 h. Colloque Gerstein. Vu tout le monde : la fille, les filles d’Arnulf, Weisenfeld. Hôtel.

26 octobre 1996

Matinée colloquiale. Déjeuner. Taxi 14 h pour la gare. Changé Cologne – Bruxelles. Paris 21 h.

31 octobre 1996

Gilbert nous conduit à la gare de Lyon : Beï par vers 11 h pour Toulon. À déjeuner Jacky Moreau. Premier accroc tabac.

1er novembre 1996

Avec Jacky Moro, au cimetière du Calvaire (place du Tertre), ouvert seulement ce jour (1 jour par an). Cimetière privé avec encore quelques enterrements récents – des familles nobles ou grandes bourgeoises. Regardé le mouvement de ronde des touristes sur la place. Flâné, rêvassé, etc.

3 novembre 1996

Avec Gilbert, à Metz pour La Route. Hôtel Novotel puis la choule : mariage de l’aîné Zach (Laurent). La choule ultra bourrée, puis la réception salle Erroyer (2 à 300 personnes) puis le dîner même salle (200 personnes environ). Vu André David, le seul de Hayange.

4 novembre 1996

Retour en voiture à Paris. Départ vers midi.

7 novembre 1996

Allé vers 18 h voir l’expo de Lask cité du Labyrinthe. Lui-même, amaigri, mais bien portant.

8 novembre 1996

Aidé Isabelle Rognoni à fabriquer de la lecture pour enfants.

10 novembre 1996

Entendu à France-Musique le nom d’un certain Maurice Vallard qui participait à une émission sur le groupe des 6 (ou sur Poulenc ?). C’était mon nom pendant la guerre, mon nom de guerre.
Fini (pour de bon) le Tsong Khapa. Relevé des titres pour la pièce à faire (avec Chevalier).

11 novembre 1996

Allé le soir avec Lask à La Villette (pavillon du Charolais). Hélène met en scène l’Enfant-Rat. Remarquable (à 19 h 30, une présentation par Hélène évoquant le Gatti du Parisien libéré – et me saluant au passage) puis par un dédale, gagné le théâtre (un chapiteau). Vu Hocquard puis Hélène. La pièce a gardé toute sa force, sans avoir besoin d’injections ou d’amputations.

13 novembre 1996

Visite vers 17 h de Geoffroi Crunelle (Maufrais). Me rend de la docu, parle du livre qu’il fait (le journal du père Maufrais). Envoyé à Chevalier qui me le demande le titre proposé pour la pièce commandée, dont je suis le futur auteur et dont je ne sais strictement rien, absolument rien. Titre (parmi onze autres que je garde) : « Cet été en décembre ». Me rappelle pour me dire qu’il est ravi de ce titre.

15 novembre 1996

Froid. 3°. Cdf de JJ Lerrant : recherche le père de sa fille (le vrai père), qui travaillait au Parisien libéré. Jacques P. Elle voudrait le voir, rien d’autre. Je le ferai d’autant plus volontiers que je me trouve dans une situation semblable par rapport à MHN.

18 novembre 1996

Toujours froid. Allé à La Villette. Sarah Franco présente une « lecture scénique » de « Les Personnages de théâtre meurent dans la rue ». Vu Hélène (qui chapote le tout), sa fille.

19 novembre 1996

Tempête de matinée, pluie, vent, froid.

21 novembre 1996

Cdf de Christine Maurel. Me demande des pièces (docu) utiles à la Pièce (dont je n’ai toujours pas la moindre idée). Envoyé dans l’après-midi.

22 novembre 1996

Allé chercher Beï à la gare de Lyon.

26 novembre 1996

Acheté chez Darty Madeleine le radio-cassette-CD (que m’offre Ariane). 990 F.

27 novembre 1996

Cdf de Chevalier (la pièce). De son côté, tout baigne, semble-t-il. L’aprèms, courses avec Lask et avec lui chez J.-L. Peninou (fête pour le livre sorti de Mireille « Poursuivi par la chance »). Vu grande quantité de vieux porteurs de décorations, surtout 2 Légions d’honneur, y compris le général de Bénouville. Vu et discuté abondamment avec Kravetz, J.-Louis et Sonia.

3 décembre 1996

Vers 12 h 45, visite de BHV, de Sylvie sa copine et de Françoise copine de sa copine. De là, aux Négociants. Le soir à Sarcelles, inauguration de l’expo sur l’expérience Gatti à Sarcelles (Jean Cavaillès, « Soit X l’inconnu »). Au F.T. 3e étage les portes le long des couloirs avec, dans l’ombre, trouée de lueurs (insuffisantes pour lire le catalogue) des chambres vides de 5 objets choisis par les participants.

4 décembre 1996

79,5 Kg (mon poids).

5 décembre 1996

Vers 11 h, visite de Jérôme Petit, en assez bonne santé mais encore bien confus (alcool ?). Ne demande rien. Reviendra, dit-il. Ira sur la tombe de Penent.

6 décembre 1996

Pluie. Rêve. MH descendue de son appart, me voit, dit non, s’écarte. Je la convaincs de rester, de monter avec moi. Plus tard, intervient je ne sais comment une souris qui ne devrait pas pouvoir s’évader – mais qui le fait avec une facilité réellement scandaleuse.

7 décembre 1996

Pas allé à L’Unesco pour le colloque. J’irai demain.

8 décembre 1996

10 h Unesco. Matin : Gitta Screny qui fait allusion à KG. Aprèms : Thaelmann – Pisar, puis Sommaringe (Croix-Rouge) Gaymard, secrétaire d’État à la Santé ; Brücker. Pris RV avec Pisar. Rentré vers 20 h.

13 décembre 1996

Déjeuner Négociants with Gilles et Georgio. 2 sujets à l’ordre : 1) la plaque KG (pour janvier : l’idée géniale de demander l’autorisation de tourner…) 2) la pièce pour Chevalier. Idées, tempête sous 3 crânes.

14 décembre 1996

Beau – Froid. 9 h 45 Dr Parent. 18 h Piantanida venue me chercher pour jouer le père Noël chez elle. 3 enfants.

16 décembre 1996

À déjeuner rue Custine Jacky Moreau. Lui donne mon avis sur sa pièce (Ici) : difficile de comprendre « où l’auteur veut en venir »).

17 décembre 1996

Arrivée de Mme Léon pour quelques jours.

18 décembre 1996

Avec Gilbert à Pantin. Nettoyé un peu la tombe des parents. Étudié ce qu’on peut faire sur celle de Théo à Marcolès (photos, les mains ?).

19 décembre 1996

Mme Léon nous emmène déjeuner chez Bofinger, rue de la Bastille. Choucroute.

20 décembre 1996

Gilbert me donne une perceuse-visseuse à piles en cadeau de Noël.

21 décembre 1996

Dîné (seul) chez les Hocquard rue d’Enghien. Frédéric le fils et la sœur de Joëlle.

23 décembre 1996

Fontannaud m’envoie un chèque pour l’éventuel avocat des Truc (30 000 F, résultat d’une collecte chez ses amis).

24 décembre 1996

Train à 10 h 30 pour Montpellier. Réveillon chez les Woignier (Thierry, Marie-Christine, J.P., Philippe et enfants).

25 décembre 1996

Bien dormi. Réveil 9 h. Soleil doux.

26 décembre 1996

Beau froid. Ciel bleu. Lecture : St. Hawking (Trous noirs et bébés univers).

27 décembre 1996

Train pour Perpignan puis Prades. Ariane à l’arrivée. Les piots seront là demain.

28 décembre 1996

Mal dormi. Mal fichu. Vomi dans la matinée. Mieux ensuite. Diète.
Les piots rentrés de chez leur père. Jouets. Marion a reçu (sur sa propre commande) un punching-ball avec des gants de boxe. Peut-être pour tenir tête à Clément. Pensé à Théo le boxeur et à nos propres envies de taper dans un sac de sable.

29 décembre 1996

Allé faire les courses en ville. Acheté chez le broc Julio une boussole armée française et les « cinq codes 1821 ».

31 décembre 1996

Allé au marché. Ariane, Beï, les mouflets. Revisité l’église. Les pigeons sont sourds (tentative d’explication). À 14 h 30, la neige. Elle tombe sans arrêt. 10, 20 cm.