Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens rescapés des massacres nazis.
Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.
1er janvier 1992
Fait « l’argumentaire » du K.G. Cdf d’Ariane. La bonne année. Et de Thierry.
2 janvier 1992
Déjeuner avec Stéphane aux Négociants. Préparé le film et le voyage à Hayange. Doisneau à une table voisine. (Preuve qu’on est bien dans un bistro parisien.)
Envoyé Sylvie Duhamel (Seghers) les 4 pages de l’argumentaire.
Vu le Dr Vermandel pour la (fausse) gale et le rhume.
3 janvier 1992
Mal fichu toute la nuit avec au bout la nostalgie. Cdf à Gatti : traduction en yiddish de « le mot chien aboie-t-il ? ». (Das Vort Hund ? ). Le voyage en Israël fixé : 10-20-II. 16 h 10 Cdf à blanc.
Cdf de Joëlle Hocquard : Vœux. Verdier ne publierait pas « la Parole errante », l’autobiographie imaginaire de Gatti.
4 janvier 1992
Réécrit au propre 20 poèmes.
5 janvier 1992
Fini vers 20 h la calligraphie du 40e poème. Lecture : Vialatte (n° 18 des « Cahiers »).
6 janvier 1992
Cdf à Stéphane – pour annuler le RV de midi. Toujours la crève.
Cdf 17 h Fournel : réclame quelques détails pour compléter l’argumentaire.
Cdf de J.C. Vernier. RV vendredi.
7 janvier 1992
Cdf de Rapinat 17 h 30. Dolente.
Trouvé dans un article de Vialatte (Cahiers AV n° 18) que la scène de rupture des fiançailles en juillet 14 s’est passée, avec le beau-père, à l’hôtel d’Ascanie à Berlin (l’Ascanischer Hof où j’ai logé en novembre 89, chute du Mur. Mais sans doute reconstruit).
8 janvier 1992
Toujours enrhumé, pleurs, nez coulant, etc.
Visite de Gilles. Remis les 40 poèmes de l’empereur chinois. Il part pour Berlin dans deux jours.
9 janvier 1992
Écrit à Glenn (Mullen) à NY pour le voyage en Russie mongole au printemps.
Déjeuner avec Beï et Éric au restau tibétain de Chophel. Quelques renseignements. Écrit à Le Floch (Crozon) et P. G. (Libération) pour les mettre en contact – papier sur la flotte de pêche en perdition. Acheté rue de la Montagne-Ste-Geneviève des biddies.
10 janvier 1992
Temps trop doux et humide : pas moyen de sortir. Rhume, coryza, influenza, etc.
Reçu contrat de Laffont. Repris le Tibet (les quintuplés).
Cdf à la piote. Le jugement, rendu aujourd’hui, lui sera envoyé. Le nouvel avocat ne la séduit guère : ce doit être l’espèce qui ne va pas, ne lui va pas.
11 janvier 1992
Plus froid. À 10 h 30, Montreuil. Discussion sur Hayange, avec Stéphane. La solution : le papier impossible (celui que je devais écrire pour Libération).
Envoyé 2 000 F à Ariane, pour régler son avocat.
16 h Cdf à Toudène (René Sérémange). Réticent, vexé. Pas coopératif.
Tibet : ajouté quelques lignes.
12 janvier 1992
Tibet. Avancé.
13 janvier 1992
Cdf de Stéphane : finit demain ses 2 pages. Cdf de Vidler : RV samedi.
Poursuivi tranquillement Tibet.
14 janvier 1992
Cdf du Moine de Hayange, Bourgassier. D’ac pour le château. Carte de Le Floch (Rose Schiaffino) sur le sauvetage des bateaux condamnés. Fait suivre à Libération (P. Grundmann). Allé chercher le 2e manuscrit sur KG chez Verdier.
Départ d’Éric. Cdf de Penent, toujours en difficulté avec son CNRS.
15 janvier 1992
15 h 30 chez Seghers : rue des Canettes avec Gilles, arrivé à midi de Berlin. Vu la couverture de Fournel. À modifier. Vu Monique Touzard, effarée par les ajouts et corrections. Sur le conseil de Gilles, repris le manuscrit pour l’arranger, le rendre plus lisible (voir Claude Pfeiffer – et la régler par la même occasion).
Stéphane : a mis dans ma boîte son projet de film (« La Frontière »). Pas pu aller à 19 h à la projection de l’Enclos à l’Entrepôt (rétrospective Gatti). J’aurais aimé le revoir. Cdf de Stéphane : l’ai félicité de son scénario (je n’ai plus rien à faire !) mais il a tout de même trouvé quelque chose à me faire faire.
Cdf d’André David, recommande son neveu de Bruxelles, écrivain.
16 janvier 1992
Fait hier soir de 21 h à 1 h 39 le texte Hayange pour Stéphane. Recopié. Envoyé. Avec Penent, un peu vacillant, allé dîner à l’Émile avec Croizard et Coral. Discours extravagants de Penent approuvant la droite, désapprouvant la gauche et ses valeurs, l’action contre Touvier, Papon et Bousquet, contre des « gens de 70 ans », comprenant Pétain, etc. Consternation, surtout chez Coral. Je ne réagis pas trop : je connais ses malheurs : santé, mise à la porte du CNRS, lâchage des amis. En rentrant, sur le trottoir Custine, me parle, plus détendu, de ce qu’il fume le soir… Autre cause ?
17 janvier 1992
Cdf de Liliane (foyer Clichy). Démêlés avec les psy au sujet de Thin (le malade).
Cdf de Stéphane. Content de mon envoi. Commencé ajouts et corrections du KG, en attendant de trouver un Mac et sa manipulatrice (téléphoné hier à Claude, aujourd’hui à Vivienne).
18 janvier 1992
Carte d’Espagne de Karine. Se rétablit d’un cancer. 50 ans. Continué le travail sur KG. Visite de 15 h à 18 h de Vidler le cinéaste.
19 janvier 1992
Fini le travail – avant transferts.
20 janvier 1992
Grisaille et pluie. Pas de nouvelles de Vivienne et Claude (Mac). 16 h allé rue Falguière voir Jean Denis pour la couverture avec Gilles Lacombe. J. Denis pas là. Parlé avec son assistante, Nicole Lhote. Gilles bien reçu. Propose sa couverture. Pas d’objection. En partant, rencontré J. Denis à la porte. Bonjour, Bonsoir.
Écrit à Karine Königseder. Vu le Dr Vermandel : radio à faire (urographie). Hum…
Cdf de Penent : cherche une clinique proche pour quelques jours.
21 janvier 1992
Froid sec. Ciel bleu. Porté à Vivienne et JF Méla le manuscrit à remettre d’aplomb, Stéphane apporte la disquette – et le projet Hayange.
Cdf de F. Gendron. Proposition de travailler à un projet sur Montreuil (50 ans d’oubli. De l’histoire en France : Vichy et les juifs). Décliné par manque de temps et nullité oratoire. Indiqué Poliakoff, Gatti surtout.
Repeigné dans l’aprèms le scénario Stéphane. Un avion tombé cette nuit près de Barr. Cdf à Penent : donné des n° de cliniques, conseillées par F. de Latour.
22 janvier 1992
Allé chercher à la Parole la machine à écrire (pour faire la biblio et l’index du KG). Rendu à Stéphane Hayange corrigé.
Cdf à 17 h de Gatti. Un simple besoin de parler. Difficultés d’approche avec Israël, interview « pas intelligente » sur Le Pen, nécessité intime de « faire quelque chose pour Castro-Cuba ».
Cdf à Ariane. Mauvais temps là-bas. Neige, etc. Plan Orsec comme il y a quelques années ? Ordonnance du juge pas encore rendue. Besoin d’argent.
23 janvier 1992
Envoyé 2 000 F à la piote. Rédigé la 4e de couverture (Sylvie Duhamel). Ariane bloquée dans sa maison mais ne travaille pas, les piots ne vont pas à l’école. TVB.
24 janvier 1992
La machine à écrire de la Parole en panne, chariot bloqué depuis hier. Les instructions téléphoniques de Stéphane ne la débloquent pas.
Vers 19 h, bruit de vaisselle cassée. Descendu plus tard, sur un Cdf de Janine qui voulait parler à Beï. B., allongée inerte sur le carreau, de tout son long dans les débris d’assiettes. Ranimée, portée sur le lit, tisanes, etc.
Cdf vers 22 h 30 de JF Méla. Il terminera peut-être demain.
25 janvier 1992
Allé chercher chez les Méla les deux disquettes finies, le manuscrit et une machine à écrire mécanique. Amené le tout à Montreuil. Laissé la machine (en panne). Commencé à sortir le texte des disquettes. 7 heures sans intermède alimentaire. Vu Stéphane, JJ, Jacqueline la secrétaire puis Hélène. Rentré 18 h.
Commencé immédiatement le rafistolage.
26 janvier 1992
Travaillé de 9 h 30 à 1 h 30 du matin avec 1 heure pour le déjeuner. Fait 500 pages.
27 janvier 1992
Fini vers 12 h.
28 janvier 1992
Cdf à 14 h 30 de Fontanot (foyer Clichy). Faire une lettre au Dr du foyer approuvant le travail chez lui, Fontanot, des deux petits Truc. Mieux compris pourquoi Liliane voulait me voir – et me conseillait de ne rien signer avant. Une affaire de mœurs ? Tél. de S. Lehmann, fille de l’avocat de KG. Où en est le livre ?
22 h-1 h visite de Liliane. C’est bien de ça qu’il s’agit. Des rumeurs. Aller voir le directeur, voir Truc.
29 janvier 1992
Porté le manuscrit chez Laffont (Monique Touzard). Tapé la table des matières. Envoyé.
30 janvier 1992
8 h 30 Clichy. Foyer. RV avec le directeur. Le cas Fontanot : décidé de réunir le conseil de famille. Envoyé la biblio à Touzard. Préoccupé par l’affaire Fontanot. Que faire réellement ? En parler d’abord franchement avec Fontanot ?
31 janvier 1992
Travaillé Index.
Cdf de Liliane (foyer). Enfin quelques détails concrets sur les jeunes et Fontanot. La drogue aussi. À déjeuner, Truc. Pas évoqué le problème Fontanot. Seulement les approches – les sorties hors du foyer.
18 h avec Beï au Grand Palais. Salon peinture. 2 tableaux. Vu la Marie-Marguerite. Dîner chez les Gilbert avec les Gagnon.
1er février 1992
Brouillard. Lettre de Hey (archives KG) : m’envoie des docs – et m’annonce la mort de Mme Gerstein le 2 décembre 1991. Anniversaire de la mort de Théo à Marcolès. 15 h visite de Laurence Bourgeois, étudiante en architecture, amie de Gilles. Me met dans son jury (Mémoire sur les sans-abri dans la ville).
2 février 1992
À La Route. Un peu de brouillard puis soleil chaud, oiseaux, etc. Rentrés 16 h. Chauffage défaillant : 15° seulement au départ.
Cdf de Cristina : elle a eu une fille, Élisa (Thiollier). Continué à taper l’Index.
3 février 1992
Écrit à Hey (Archives de Rielfeld). 14 h Cdf de Clerc : elle a rencontré Georges Samarkos qui lui a dit de me téléphoner « parce que je suis fautif ». Est allée en Colombie, s’est remise à la peinture (à l’huile), écrit un livre – est au chômage depuis juin.
15 h visite de Fabrice Argelos, journaliste au Provençal, qui veut revenir ici mener les 2 carrières (poésie et fiction). Bavardé une heure. Donné « Le Grand jour ». Conseillé de s’intéresser aux cosmonautes russes qui ne peuvent pas redescendre.
Fini l’Index KG. 20 h Hôtel Printania, rue du Château-d’Eau. Beï et moi voulons assister au spectacle de danse Kharata-Natyan de Deveyani. Annulé depuis le début. Mais elle est là. Conversation. Regrets (elle s’est cassé quelque chose au pied). Projets.
4 février 1992
Pluviotements. Cdf de Xintian. Repart en Inde. Visite 15 h de Laurence Bourgeois et Pascale Lecq. Signé pour le jury d’examen de L.B. le 23 avril.
Nombre exceptionnel de Cdf depuis ce matin, sur les sujets les plus divers (renseignements, saluts, invitations, etc.) : Lask, Serge Z., René H., Janine), Laurence Bourgeois, Chevalier, Jacqueline (Gilbert), Conchita (Oliveiro), etc.
Cdf de Gatti vers 20 h 30. S’inquiète de la pièce de Georgio. Où en est-il vraiment ? Téléphoné Georgio pour qu’il le voie. Georgio viendra vendredi de Berlin. Il en avertit Gatti.
5 février 1992
Mutuelle : urographie avec injection, entracte au café (Vélocipède), docteur, baragouin, oreille à la fois attentive et distraite, inconfort physique, gêne (bien qu’on garde le slip). Moniteur, console, clavier, tableaux, touches et manettes. 12 h : « Vous avez une prostatite » – je ne vois rien d’autre ».
Revu le manuscrit final de Bidenboyle. Pour info. Plus question d’y retoucher.
Travaillé à cocher les noms dans K.G. Cdf à Jacqueline Grumbach : fatiguée par son opération. Me dit que Claude va mal, crise d’hémiplégie ? Comprend de moins en moins – s’empiffre. Tristesse.
6 février 1992
Assez bien dormi. Beau temps. 12° le soir.
Terminé le cochage des noms de l’Index dans le manuscrit K.G. Cdf à Delannoy. Viendra-t-il ce soir voir la pièce où jouent les Chevalier ? No. Ni les Méla.
Théâtre de la Main d’Or dans le XIe. La pièce : Edith ? de J.P. Bauer, avec Christine dans le rôle titre (et Odile Locquin : mise en scène). 7 personnes, dont nous, dans les gradins (ça me rappelait Tonton Couteau à la Cour des miracles). Ramassé un sac de femme sur la banquette en revenant. Une animatrice de théâtre. Téléphoné. Arrangé.
7 février 1992
Très beau. Ensoleillé. Regardé les radiographies, cherchées hier – et la feuille blanche qui les accompagne. Pas trop grave, pour un lecteur amateur du moins. RV avec Vermandel lundi.
Melle Cot venue, un bouquet à la main, récupérer son sac perdu. Cdf de Marlène Deschamps (St-Quentin) : où en est la nouvelle que je dois leur donner ? Rassurée. Cdf de Gilles. Réglé la couverture. 16-17 visite du neveu et de la nièce d’André David. La nièce, Kathy 25 ans, étudiante en psychiatrie. Est venue pour me consulter. Fait. Réfléchi tard sur la conduite à tenir avec Fontanot (foyer) qui vient dîner demain s
8 février 1992
Brumeux. Cdf à 9 h de Peter (Kunze) : adresse de Arnulf (pour les condoléances que je lui ferai). Reprise des Quintuplés. Cdf d’Auclair. RV à déjeuner samedi.
Lu « Docks », scénario des Gatti père et fils. Merveilleuse idée : raconter la vie d’un personnage (le grand-père) par la couleur.
Dîner Custine avec Fontanot. Ensuite, on parle du Foyer. Expliqué mon refus d’écrire la lettre (pour décharger le foyer de sa responsabilité qui tomberait sur moi). Lui ai dit que la psy tenait sa relation avec Nha et Thinh pour trop affective, etc. « Que voulez-vous que je fasse ? Ils vont souffrir si je les abandonne. Moi aussi. » Conseillé de ne rien faire. Rien.
9 février 1992
À La Route par le train de Tournan, puis taxi. Retour de La Route à 17 h, par la pluie (mais en train encore). Visite de 18 h à 19 h 30 de Georgio. Pour la pièce de Dante (Auschwitz), les commanditaires se défilent. Ne sait plus trop quoi faire. Verra Dante demain. J’y serai.
10 février 1992
Beau de nouveau. Paperasses presque toute la matinée (impôts, rappel, déclaration, etc.). Cdf à Hocquard : « Je ne vais pas en Israël (15 au 23). Trop de choses sur le dos, y compris la radio montrée à Vermandel à 14 h 45 (prostate, échographie à faire, urologue, etc.).
À 18 h 30 chez Gatti. Arrivent Georgio, JJ Hocquard, Stéphane, Verdier et Gilles Lacombe. On parle de la pièce de Berlin (Le Chant d’amour des alphabets d’A.). Georgio expose ses difficultés. Il va essayer de poursuivre mais D. lui conseille de monter le poème de Berlin : il aura l’argent de Hurstel de Strasbourg. Mais c’est tomber d’Auschwitz en RFA – deux tabous.
Journée dépressive. Au physique comme au moral.
11 février 1992
Corrigé les poèmes chinois (2e frappe). Puis RV pour radios Mutuelle. Rêve de sieste (cheval cru). Cdf de Lombroso. RV lundi prochain.
12 février 1992
Continué les Quintuplés. Avec Beï et Truc, à l’expo rue de Nesle. Bourré. 150 peintres et leurs invités. Cohue. Vu Pottecher et pris un verre avec lui au café de l’entrée. Revenu. Les Boris, les Gilbert, les Josseline (vendeuse). Rentré avec les Gilbert. 15° au balcon Nord à 21 h 30. Après mon départ, à l’expo, Gilles Lacombe et une amie.
13 février 1992
Arabica sans caféine. Haut de gamme.
11 h chez Gatti. Remis le livre de bord du « Guardian » (Th. Herzl) et l’idée de l’Allée des Justes. Pris un café chez Magne avec P. Thierry et lui.
Cdf 13 h de Fontanot (Foyer). Attend que je téléphone au directeur et prenne position. Pense que je vais le lâcher, etc. Cdf à 18 h de Liliane Fatna. Même sujet. Décidé de voir le dirlo puis les éducateurs, puis le conseil de famille avec Danh (qui y est déjà) Truc et Phong. Demandé le règlement intérieur du Foyer. Cdf de Truc puis, le soir, de Mme Séry la psy du foyer. Intéressant. Décision.
14 février 1992
Mutuelle : échographie. Rédigé déclaration de revenus. Cdf de Penent : cherche la trace d’un huissier qui serait venu me voir pour le voir (à cause de son nom sur ma propre boîte). Aucun souvenir. Se débat toujours entre faux amis et indéfectibles ennemis (au CNRS).
15 février 1992
Travaillé Quintuplés. Presque fini.
16 février 1992
À La Route sous une pluie battante. Commencé à emballer des choses. M. Fortin entreposera les meubles chez lui, nous trouvera un déménageur. Évalué le cubage : 10 m3. Retour 17 h 30. Vers 19 h, orage et vent.
17 février 1992
Belle matinée. Consulté mon échographie. RV avec Vermandel. Écrit déménageur de Gap. Téléphoné au commissaire-priseur de Lagny. Cdf Christophe Geicher (Tibet et impôts), Clichy RV mercredi, Penent (pour une citation de Le Pen), Lacombe (KG), Éric (La Route), Fournel, etc.
Vermandel : opération. Choisir le chirurgien. Consulter Thibault. Cdf à Christophe (adresse Mullin) (après Cdf à O. de Féral, à Prades à ce sujet. Parlé d’Ariane. « Ce bout de chou, dit-il, épaisse comme une planche mais déterminée… »).
18 février 1992
Compléments aux Quintuplés. Cdf de Seghers : m’envoie les épreuves de KG – à rendre vers le 26. M’y suis mis immédiatement. (Toute la journée, déprimé profondément sans pouvoir chasser l’idée d’un revers, ou d’un verre.)
19 février 1992
Suite des corrections d’épreuves. À midi, Brood (Foyer de Clichy), m’emmène déjeuner avec sa fille (Déméter, 15 ans) à La Villette. Elle veut faire du journalisme. Conseils et recommandations.
20 février 1992
Arrivé à la moitié des épreuves.
21 février 1992
À 10 h, au Foyer avec Beï. Clichy. Brood et Liliane seulement. Le Dr « craint que ce soit, autrement, un tribunal ». Le cas Fontanot. D’abord, obtenir du frère aîné une lettre par laquelle il accueille les 2 petits le week-end et les vacances. Courant mars, ils auront tous avec Fontanot, une réunion de synthèse. 15 h Asnières. Aide sociale, rue Montesquieu.
22 février 1992
À La Route avec Alexis. Meubles déménagés dans le camion de Fortier et gardés chez lui jusqu’à nouvel ordre. Déjeuner chez les Fortier. Fini 17 h 15. Rentrés 19 h après détour rue de Nesle pour décrocher les tableaux de Beï et Marie-Marguerite.
23 février 1992
Gris. Remis au KG. Fini le plus gros.
Truc à la maison. Dîner. Il est arrivé sans Phong à qui j’avais fait dire de venir signer la note exigée par le foyer (sur les week-ends et les vacances).
24 février 1992
Fini les épreuves à 15 h. Cdf du correcteur (Rodier). Unification du texte !
Cdf à Brood (Foyer). Les éducateurs ont envoyé une lettre et il en a envoyé une au centre de Lille. Rien de bon pour Fontanot. Lui téléphoner.
Visite vers 15 h d’Alexis Chevalier (rapporte des cartons de La route). Cdf à Fontanot (pour le tranquilliser). Cdf à la psy (Mme Séry) qui répète qu’elle fera ce que nous voudrons (lettre autorisant Fontanot à recevoir les enfants).
Cdf de Fournel : pas d’accord pour la couverture du livre. Cdf de Gilles. RV demain matin gare du Nord.
25 février 1992
Gare du Nord. 11 h. Gilles. Téléphoné à Fournel pour RV. Regarde le manuscrit, suggéré un filet pour les encadrés. Prend le train à 11 h 27.
Cdf de Fontanot qui ne veut pas des restrictions de Brood à son travail avec les petits. Lui confirme mon intention de régler tout ça à la fin de la semaine prochaine. Cdf de Liliane Fatna (Foyer) : Qu’en est-il de la lettre de Phong ? Je lui réclame la lettre des éducateurs au directeur (dont me parle la psy) et de voir ceux-là « pour avoir quelque chose de concret » dans ce flot de non-dit, de rumeurs ou de calomnies. Rédigé déclaration de revenus.
26 février 1992
Journée soleilleuse. Relu la nouvelle du « Petit chié » refusée par une revue. Elle me ravit. Je l’enverrai à St-Quentin, faute de terminée les « Quintuplés ».
Cdf à 10 h à Thibault. Conseille Delmas. RV avec Delmas le 23 mars à 10 h.
Visite de Serge Lask, venu accrocher un tableau au salon de Mai. Il y a été invité, il est content, sent que ça marche, qu’on le traite « comme un jeune peintre » parce qu’il n’a pas été compromis dans une aventure politique picturale. Entre 15-17 h.
Vers 20 h, Cdf puis arrivée de Jérôme Petit, protégé de Penent : « P. arrêté à 6 h par la police. Conduit quai de Gesvres, brigade des mineurs ». (Histoire des cassettes porno ?). Jérôme relâché à 9 h 30. P. en garde à vue lui a dit de me voir. Il a lâché, paniqué, etc. Téléphoné à 6 ou 7 avocats : personne là. Cdf à Metz aux fils de Serge. Puis à Coral, à Delarue, qui me dit qu’un avocat, si j’en trouve un, ne verra pas P. cette nuit, il pourra seulement s’informer. Jérôme s’en va à 23 h 30. Demain, j’avertis Th. Lévy (qui connaît P.).
27 février 1992
Jérôme là à 9 h. Tél. Th. Lévy : ne peut pas le voir pendant la garde à vue. Parle de vieux homos : une tragédie, et les flics ont plaisir à le malmener. Le rappeler. Jérôme est un dépressif, en arrêt de travail depuis un an. Donné un peu d’argent.
Cdf de la cousine Jacqueline Grumbach : Claude dans un état épouvantable – une plante. J.P. m’emmènera le voir un de ces jours.
13 h au quai de Gesvres avec Coral et Jérôme. Attendez. Déjeuner. Attente. Vu l’inspectrice, jeune, qui remue sans rien dire. Ne prend que les médias, pas les victuailles ni les objets de toilette. À la maison, Cdf du médecin puis du frère magistrat. Cdf à Lévy : rappellera. Rappelé à 18 h 30. Une avocate du cabinet ira demain matin à la 12e section. Cdf à 20 h 30 du frère aux nouvelles. « Magistrat, ça ne va pas m’arranger pour un poste à Paris ».
28 février 1992
Cdf et Cdf. Vers midi, la collaboratrice de Th. Lévy : il sera relâché cet après-midi. Y assiste puisqu’elle l’assiste auprès du juge. Cdf de Chevalier : m’offre d’écrire une pièce pour Messidor, à la suite d’un Cdf de Maryse Deschamps (St-Quentin). Révision du « Petit chié » pour envoi immédiat.
La télé à la maison (pour Beï : hypnotisme et peinture).
Cdf à l’avocate vers 18 h : « À cause de son état, il a dû être libéré ». « Où est-il ? »
« Il m’a tenu des propos délirants ». Cdf – Cdf. Le Dr Solignac : « Je l’ai vu ». Penent 20 h 05 : « Téléphone à ma sœur que je viendrai rédiger la déclaration de revenus demain ou après-demain. Je suis crevé. Je vais dormir à l’hôtel ».
21 h Cdf de Dante, retour d’Israël. Impressions plutôt négatives – sauf Jérusalem « le bouleversement, la ville où il faut vivre ». (Le syndrome de Jérusalem « dans les asiles psy ».)
29 février 1992
Cdf du frère de Penent : « Écroué ? » « Non, libre ».
Travaillé à partir des épreuves du correcteur envoyées hier. Vite fini.
18 h 30 Cdf de Penent, calme, raisonnable. Demande si j’ai téléphoné à sa sœur, où est Jérôme (lequel doit dîner chez nous mais ne vient pas). 16° au balcon Nord.
1er mars 1992
À La Route, par un temps de soleil et une autoroute encombrée (vacances). Fin du déménagement : cartons et bouts de bois. Déjeuner chez les Pothin. Rentré 19 h 30 après 1 h ½ d’embouteillages.
Vers 20 h Cdf de Penent. Veut savoir si son frère Pierre est au courant. Oui. Par Solignac (sûrement). Un coup terrible pour lui – qui voulait tenir sa famille éloignée de tout scandale pouvant les concerner. Par le frère (qui le déteste bien qu’il l’ait tiré « de sa clochardise à Barcelone », le père et la sœur sauront tout. « Je n’irai plus jamais à Pouech… ». Insisté pour qu’il vienne manger un morceau. Promet de téléphoner demain.
2 mars 1992
Trouvé dans la boîte une lettre de P. et un message (demandant le nom de la policière). Fait le nécessaire. À La Route à 9 h. Déménageur du commissaire-priseur. Retour 12 h. Dans la lettre de P., « ton misérable et reconnaissant ami ».
Porté mes épreuves corrigées chez Laffont (Claude Siegel). Les secondes dans 15 jours. Cdf à Brood et Liliane (Foyer). Ça devrait s’arranger. Lille n’a pas trouvé étrange ou incongru le fait pour les petits d’aller travailler chez Fontanot. Cdf à Fontanot, plus gai qu’à l’ordinaire. Liliane, elle, quitte le Foyer.
Jérôme venu vers 19 h boire une bière, et encore une. Mais pas une 3e. Revient vers 10 h à l’interphone. Pas ouvert.
3 mars 1992
Commencé à taper les Quintuplés. À déjeuner, les deux galéristes de Quiberon-Dax, Alain et Guy. Dans l’aprèms, visite de Fabrice Angelos (recommandé par Éliane). Il quitte le Provençal et le Midi pour Paris. Cherche une place dans un journal d’ici. A fait un papier sur le repreneur de la Truffe. Marion Scali et Bouguereau (l’Evènement) disent que c’est un magouilleur. Refus. Aussi de La Croix. 19 h visite de Jérôme qu’on fait dîner. Accepte la bière sans alcool. Cdf de Penent qui rappelle plus tard, vers 19 h 30. Très lucide, beaucoup plus calme, exprime son dégoût et son indignation devant ce qu’on lui a fait subir (excitation de mineurs à la débauche ! moi !). Me demande de parler à Th. Lévy.
4 mars 1992
18° à 17 h. Cdf à blanc à 7 h 50. Le voyou ? Repris tapage.
Cdf à Thierry Lévy : qu’il s’occupe de P., je me porte garant de tout (paiement).
Cdf à Geneviève Coste (pour Angelos). Visite d’Éric Tournerat, jeune photographe, un ami de Dubois (Schlaffenmaier). Réduit à essayer de vendre ses photos d’Indiens Esquimaux. Conseils sur la présentation. Tél. à Claire Eruyen pour la mettre en contact avec lui (Enfants de la rue de Lappe).
5 mars 1992
Couvert. Mal dormi. Déprimé. Machine en panne. Révisé et corrigé encore les « Quintuplés ». Visite entre 18 h et 19 h 30 de P. Première fois que je le vois depuis l’aventure. Traits tirés, pâle, mais raisonnable et posé. Me parle de sa famille, de ses frères, de sa faute à lui et des leurs – du magistrat fou, etc. Cela lui fait du bien. C’est aussi la première fois qu’il me réclame à boire (Muscat). A repris contact avec son père mais retarde le moment de descendre à Moulis. L’invitons à dîner demain.
Dîner chez Gilbert (son anniversaire) avec Lucien, Emmanuelle et les Piaut (sans Béa). Parlé des juifs et du judaïsme, surtout.
6 mars 1992
Beau, clair. Mieux, moi. « Les Quintuplés ». Commencement des fournis au grenier. Tél. à Thibault (RV avec Delmas).
Cdf de Penent. A besoin de 10 000 F. Sait que je suis fauché. Me demande de voir si Coral… Ne peut pas. Cdf à Clerc… Mensuel ! Demandé à Gilbert le prêt. Fait. P. vient chercher le chèque. Reçu. Son chien malade : il va mourir. Téléphoné clinique rue Del Sarte.
7 mars 1992
10 h 20 Cdf de Bernard Toussaint, étouffé de sanglots. Sa mère est morte (rue du Laos, Percevallière, rue de Sèvres, P.). Messe à ND le 23. (La dernière fois que je l’ai vue, c’était à l’expo Saby en 86 : elle ne voulait pas nous voir, se trouvant trop vieille.)
11 h Cdf de Penent, pleurant : « Ils ont tué mon chien ! » « Raymond » mort à la clinique. « Il n’a jamais été malade… Ça continue, tu verras ». Soupçonne un empoisonnement (« les flics »). Travaillé les « Quintuplés ».
8 mars 1992
À La Route vers 11 h. Quelques petites choses à prendre. Ensuite, à Samoreau près Valvins (Mallarmé). Cherché la tombe, pas trouvée. Déjeuner dans une auberge. Reparti au cimetière avec des renseignements : pas trouvé. Mais repéré une dalle vieille, couverte de mousses et lichens avec vaguement un A et deux LL. Peut-être « Ici-bas chu d’un (autre) désastre obscur ».
Cdf à Lacombe. N’a pas vu Fournel. Le verra sans doute demain. Me fera envoyer les 7 500 des poèmes chinois.
9 mars 1992
Les Quintuplés. Cdf d’Angelas : le « Quotidien » lui prend son papier sur la Truffe, nouvelle manière. Cdf de Gilles : n’a pas joint Fournel. La couverture de F. est partie. (« C’est un peu ma faute, dit Gilles. Trop de travail ».) Cdf de Fournier. Me décrit la couverture, maintenant irrévocable.
Interphone : Jérôme. Beï couchée, moi crevé. Lui dis de repasser demain.
10 mars 1992
Toujours beau. Cdf à Olivier de Féral (quelques renseignements sur le bouddhisme). 11 h Cdf d’Isabelle Lescure (cabinet Th. Lévy) : veut joindre P. pour annuler RV cet après-midi. Eu P. au téléphone (je le croyais à Moulas). Il dormait encore. S’occupe de la chose.
17 h arrivée de Peter K. pour quelques jours (studio). Cdf de Stéphane : les choses suivent leur cours (pour la Lorraine).
Reçu de St-Quentin et corrigé l’épreuve du « Petit chié ». À renvoyer demain.
À dîner, Peter. Arrivée de Jérôme et Penent véhiculant un grand carton : une gravure pour nous. Et ils s’en vont.
11 mars 1992
Papiers pour La Route (EDF, eau, impôts, etc.). Long coup de fil de Liliane Fatna (foyer) : amère, révoltée contre Brood. Cdf vers midi de Fontanot : la suite. Se plaint de virevoltes, lui aussi, de Brood. Cdf de Brood qui serpente entre tous. Décision prise d’envoyer la lettre à Fontanot.
Allé chercher à la FNAC l’appareil photo d’Ariane. Conduit Penent chez Mme Joubert (déclaration de revenus de son père).
12 mars 1992
Crachineux. Dernière voiture pour La Route. Allé signer chez le notaire. Reçu le chèque. À midi, chez les Pothin. Rentrés vers 17 h.
13 mars 1992
Mal dormi. Grand vent. Quelques lignes des Quintuplés. Vite fatigué.
17 h avec Peter, au Club 13, av. Hoche, le petit film (5 ou 6’) de St. Vidler, « Blood Rumerez » – une histoire ironique de vampires. Parlé ensuite deux heures au café. Lui donne la position de Fournel sur les droits (attendre la sortie du livre, et mettre en concurrence s’il y a d’autres amateurs). Dîner Custine avec Peter. Plus tard, 22 h, visite de Jérôme (Petit). Une ½ heure.
14 mars 1992
Peter Kunze me traduit de vieux papiers de famille (testament, lettres, promesses de mariage, etc.). Cdf à Delannoy et Gatti S. ; membre du conseil de famille des petits Truc (signatures pour la lettre d’autorisation à Fontanot).
Cdf toute la journée par dizaines (Beï 3, Coral 2, psy foyer, femme de Frédéric).
15 h Fontanot vient avec la lettre que je signe (en y ajoutant les signatures de Beï, Delannoy et Stéphane).
15 mars 1992
Terminé « le Voyage des ? ». Remboursé Gilbert de ses prêts (env. 60 000).
16 mars 1992
Mauvais rêve : le doux Bernard (Saby) me snobant, m’ignorant presque.
Envoyé à Cl. Pfeiffer 7 500 sur les 12 000 (dactylographie de K.G.). Cdf à Penent (Mme Joubert qui lui a rédigé la déclaration de revenus de son père m’a chargé de le remercier de ses fleurs). Cherché biddies et chèque (7 500) chez Claude et Gilles.
Vu au courrier la couverture de KG, envoyée par Fournel. Elle a profité du travail de Gilles. Cdf vers 20 h de Gatti. Proposition pour Georgio (participer aux Alphabets à Marseille). Téléphoné à Georgio, Berlin. Pas eu.
17 mars 1992
Pédicure. Laffont, St-Sulpice. Riegel : les épreuves. Tout rendre, y compris l’index, mercredi ou jeudi en huit. Joint Georgio. Il téléphone à Gatti. Cdf de Rognoni, de Truc. Anniversaire de Clément (8 ans). Train pour Perpignan 21 h 45.
18 mars 1992
Assez bien dormi. Train de Villefranche 8 h 03. À la gare, Ariane et les piots. Déjeuner et dîner au restaurant. Commencé à corrige le KG (50 pages).
Temps assez frais.
19 mars 1992
Bien dormi. Beau temps au lever. Travaillé (150 pages). 17 h allé chercher les piots à l’école. Vu Alice – et Mme Villatta. Les devoirs, la douche, le dîner, le coucher (avec lecture). À 21 h 15, quand rentre Ariane, tout est en ordre.
20 mars 1992
Encore beau.
A. apprend par téléphone que le voyou a démissionné d’un de ses deux emplois pour ne pas payer de pension.
13 h Infos A2 : Beï parfaite dans le passif (hypnose) et l’actif (peinture). Le lui téléphone. Bain de soleil dans le transat. Travail. Cherché les piots, etc. Ariane, les piots, Alice, les siens, tous déguisés pour le bal masqué. A en Romaine ou Vénitienne, Clément pirate, Marion lapin.
23 h 30 arrivée d’Éric. Allé avec lui au bal, salle polyvalente, ¾ d’heure, et retour. Sur le front, à droite, une grosse verrue se montre, jamais vue.
21 mars 1992
Assez beau. Marion : « Hi – er c’était – le 1er jour du printemps ». Ariane, fatiguée, se repose. Avec Éric et les piots, à travers les vignes, au musée de Fontavel et au château de ? (Cathares). Trop de vent pour y monter : il aurait fallu « attacher les enfants ». Dîné tous au « Pommier ». Très bon. Coucher 22 h.
22 mars 1992
Quitté A. et les piots à 9 h avec Éric. Montpellier 11 h 30. Déjeuner avec les neveux et nièces : Christine, Frédéric, J.-Pierre, Thierry. Train de Paris 14 h 04.
Fini de corriger les 2e épreuves. Paris 18 h 47.
23 mars 1992
Avec Beï à Bichat. Vu le Pr Delmas, ami de Thibault. Opération décidée (le 6-IV). Annuler le voyage à St-Quentin. À 18 h 15, messe à ND à la mémoire d’Hélène Toussaint, avec Beï. 4 à 500 personnes devant le chœur. Un évêque et 5 ou 6 chanoines. Vu Robert T. et Bernard puis Ph. Thibault, boiteux qu’il faut pourtant rattraper à la course.
24 mars 1992
Pluie et froid. 5°, grand vent.
Matin : l’index de KG avec Peter Kunze. Révision l’aprèms. Constaté que la pagination des 1ère et 2e épreuves est différente. Tout refaire.
Cdf de Michel Nguyen, le dentiste, comme sur le « Rose Schiaffino » en mer de Chine. Il est à La Seyne maintenant. (Téléphoné pour dire bonjour.)
25 mars 1992
15 h Laffont. Discussion sur l’index.
27 mars 1992
Pluie. Vent. Recopié l’index. Obtenu de le rendre lundi matin.
28 mars 1992
Gris. Mieux. Décidé de fainéanter, lire. Invité Chevalier à venir déjeuner. Il est à un tournant, me dit-il. 10 ans de théâtre et de social (entreprises) : il y a pour eux risque et difficultés économiques de continuer. 10 ans, ça suffit toujours, lui dis-je. Il est temps de changer, de repartir autrement. Rencontre avec Gatti proposée. Me laisse à lire « Journal d’un homme de trop » (Tourguénieff) dont il voudrait tirer quelque chose.
Vers 19 h, visite de Jérôme, soûl et sale. Un n° d’ivresse. S’incruste. Penent au téléphone : « Je ne veux plus le voir, c’est un saltimbanque, etc. S’il vient chez moi, retiens-le, le temps que je me taille ». (« Jérôme ne s’est jamais occupé du chien », Penent.)
29 mars 1992
Commencé à taper le voyage des Réincarnés. Pas longtemps. La flemme. Bricolages.
30 mars 1992
Analyse de sang puis porter chez Laffont les 2e épreuves et l’index. Travailloté à la machine à écrire (1 page !) Cdf de Geneviève Coste, Patrice Angela, Joëlle Hocquard, etc.
31 mars 1992
Bichat. L’anesthésiste. 13 h 30 Jérôme Petit – qui vient s’excuser de sa précédente visite (ivresse, insultes contre Penent, etc.). 14 h 30 Cdf de la Ddass pour les deux petits Thinh et Nha. Fontanot aura 5 h de payées par semaine pour eux. Approuvé. Cdf à Gatti. Déjeuner demain chez Magne avec Gilles, Hocquard, etc. Déjeuner samedi avec Chevalier.
18 h 15 chez le nouveau syndic, Pech, rue du Commandant-Rivière. Conseil des co-pros. Rentré avec Mme Joubert, Mme Munier et la voisine du RDC.
6 avril 1992
Bichat jusqu’au 15 (journal à part – agenda volé – jusqu’au 5 mai).
7 avril 1992
Opération.
5 mai 1992
Très beau. 2e sortie (St-Philippe pour aller chercher la recharge de l’agenda).
Beï revenue ivre-morte. Scène habituelle – et plus grave : tentative de briser la télé et agression sur moi qui voulait l’empêcher. Pour la 1ère fois, prévenu les Gilbert, qui savent, disent-ils, et les vendeuses aussi. Jacqueline s’occupe d’elle.
Vers 21 h 30, Cdf de Penent pour un renseignement sur la cour de cassation. Ne veut pas que je lui envoie « L’Espion de D. ». L’achètera.
Pleurnicheries, lamentation et malédictions jusqu’à 2 h du matin. Lecture du Tao ! Jusqu’à la même heure.
6 mai 1992
Train pour Perpignan.
7 mai 1992
Villefranche. Taxi. Mas fleuri (400 F + déjeuner). Beau mais peu soleilleux. Soleil devant la chambre. Vers 18 h chez Ariane. Dîner. Retour à l’hôtel 9 h 30.
8 mai 1992
Beau. Gardé Marion dans le parc de l’hôtel. Soleil. Lecture de Krzyzanovski (Verdier), « Le Marque-page ». Très bon.
9 mai 1992
Mal dormi. Un peu frigorifié. Mal fichu. Soleil quand même. Ariane venue avec Marion chercher Beï (marché de Vernet). Déjeuner chez Ariane qui part ensuite pour Perpignan jusqu’à 1 9 h. Soleil. Très chaud toute la journée. Restau « le Pommier » le soir.
10 mai 1992
Très beau encore. Bien dormi, mais toujours fatigué. Rêve curieux où Charles VI parle de fusiller « les biscuits secs » (des traitres ?). Ariane repartie à Perpignan. Obtenu de la patronne de l’hôtel une vieille machine et recommencé à taper les « Réincarnés ». À 18 h, place de Vernet : attendu Clément et son car avec Beï, Marion, puis Ariane. Dîné. Retour à l’hôtel.
11 mai 1992
Gris. Re-mal fichu. Ariane amène à 8 h 30 les piots. Beï les conduira vers 9 h à l’école. Tapé. Quelques rayons de soleil. 17 h 30 fait faire les devoirs de Clément. À 19 h, Olivier (de Féral) venu dîner. Rentrés à 22 h.
12 mai 1992
Beau de nouveau. Ariane me fait une prise de sang (pour Delmas à Paris). Beï conduit les piots à l’école. Tapé. Déjeuner chez A., absente. Soleil écrasant. Fatigue toute la journée, mal de ventre. Le soir, comme souvent, soulagement. « Tu réclamais le soir, le voici, etc. ».
13 mai 1992
Grand soleil. A ; me dit qu’elle était trop préoccupée pour avoir ri hier soir au film de la télé (Wanda). Préoccupée ? Inutile de chercher les raisons ; il y en a trop.
Partis tous à Prades. Déposé 40 000 F à la Banque populaire pour les urgences d’A. Cherché l’analyse sanguine. Pas mauvaise. Anémie. Revenus vers 16 h. Retourné taper à l’hôtel.
14 mai 1992
Ciel rayonnant. Tapé. Visite à 11 h du Dr Villatta, venu voir la patronne de l’hôtel. Cdf de Martine Prelle : une journaliste de Télérama voudrait me voir. Téléphoné dans l’aprèms : RV la semaine prochaine. A. et les piots nous conduisent à Villefranche. Perpignan. Train de Paris 21 h 25.
15 mai 1992
Soleil sur Paris. Et pile de lettres et journaux. Visite de Vincent Soldevila. Donné un « Espion de Dieu ». Cdf Vidler. Son scénario fin juin.
30° à 14 h 30 dans le bureau. Extérieur Nord : 28, puis 29 vers 19 h.
16 mai 1992
Déjeuner (chez l’Argentine) avec Christopher Groscke. Me propose de travailler sur le prochain film (la Mongolie bouddhiste). Me dira en juin s’il a les sous pour le faire, si le Dalaï coopérera, etc. En attendant, lire quelques livres qu’il me donnera : le travail de docu sera payé. Lui ai parlé des « Voyages des Réincarnés ».
Regardé au magnétoscope une émission sur Serge Daney, parlant ciné et télé. Remarquable (Parcours d’un « ciné-fils »).
17 mai 1992
Fini ce matin. 49 pages Matière première encore. À laminer.
18 mai 1992
10 h. « Grands yeux » vient me chercher pour aller à La Villette. 11 h 30 soutenance de diplôme de Laurence Bourgeois. Je suis dans le jury avec deux architectes et le directeur de recherche (Dollé). Discussion. J’émets quelques réflexions. Délibération : elle l’obtient avec félicitations du jury. Bravos. Vin d’honneur. Vers 14 h 30, déjeuner avec elle et quelques autres, dont Dollé, rue Corentin-Cariou chez « L’Ami René ». Retour 17 h. Content.
18 h 15 Cdf de Geoffroy Crunelle. Il y aura un lycée au nom de Maufrais et une plaque sur la maison de la rue des Bonnetiers. La suite de la rue, Edgar et Raymond Maufrais. Cdf de Gilles. Ça s’est bien passé à La Villette ? Où étais-tu ces derniers temps ? (Répondu : maladie.)
19 mai 1992
Beï partie pour Gâvres – quelques jours. Lettre de Poliakov et de Nadine Fresco.
Cdf de Mme Viard : Ariane ? Les enfants ? Elle ne marche plus, dit-elle, ne sort plus. 15 h Cdf de Stéphane. Le dossier « la Frontière », bien reçu par les Allemands de ZDF qui réclament, du coup, un scénario. Il commence par faire un synopsis de 3 pages, qu’il m’envoie. On verra après.
18 h Cdf à Gatti qui m’a téléphoné 10 fois sans me joindre. « Tu n’étais pas à Berlin… Défection ». Lui ai dit que j’avais des circonstances atténuantes. Je les lui dirai. Projet Montreuil devenu « L’Éléphant » : restituer au peuple de Paris son éléphant. RV dès que Georgio sera là.
20 mai 1992
Mal dormi. Obsédé (éro). Cdf à Delannoy. Revient d’Égypte (« pure dérive ») et travaille à une biographie contemporaine (Matzneff) et à un film (scénario I. clerc). RV dans quelques jours. Travaillé. Réincarnés (inserts surtout).
18 h rue Neuve-Popincourt. Dans un hangar, les peintures récentes de Planchet. Vu Claudine et Philippe. Remis un KG – et aussi à Gilbert Desmée, venu aussi avec sa revue. Et Maria. Rentré 19 h 30.
Vu les Gilbert. Me parlent de la faillite frauduleuse de Yossi, l’ex-gendre. Un escroc. Poursuivi par les Turcs, etc. Béa menacée. Gilbert soumis à des pressions. On n’est pas heureux avec nos gendres, légitimes ou non !
21 mai 1992
13 h Bichat. Delmas me cueille gentiment, sans me faire attendre. TVB. Faire un contrôle tous les ans.
22 mai 1992
Bricolé. 15 h Chevalier qui me propose de faire la pièce qu’il médite sur les ouvriers (de 1905, fondation des Syndicats à aujourd’hui). L’histoire dramatique de « la classe ». J’élargis : l’éléphant (dont parle Gatti à propos de Montreuil). Va rassembler moyens et docu. Plus frais. Quelques gouttes.
23 mai 1992
Re-beau. Bricolages. Toujours l’arrosage de la terrasse. Nettoyage. 30° au grenier à 17 h 30. Visite de Dominique Bidenboyle. Ses projets, difficiles à alimenter (l’ai approuvé de rentrer dans l’enseignement, quitte à s’en aller plus tard).
Travaillé « Réincarnés ». Inspirations diverses sur le sujet pendant la nuit.
Bourdonnement, bruit de criquet dans l’oreille.
24 mai 1992
Bien dormi. Bien travaillé.
25 mai 1992
12 h Royal Luxembourg, 3 rue Gay-Lussac. Déjeuner avec Poliakov. Choucroute et glace pour lui (invariable). Parlé de tout. Gens à toucher. L’Allée des Justes.
Pédicure 15 h 30. Orages dans l’après-midi.
26 mai 1992
Les Réincarnés : journée, non d’écriture, mais de culture. Dépouillé le Mullin et le Bardo Thodol. Pris des notes.
27 mai 1992
Levé fatigué. Dormi tard. Aprèms : visite de Melle Le Foulon (Télérama). Interview sur KG. Pas réussi. Lettre de Penent, revigorante. Orages en fin d’aprèms. Ascenseur.
28 mai 1992
Gris. Allé acheté des bidis à Maubert. Orages dans l’aprèms. Retour Beï de Gavres.
29 mai 1992
Pluies. Cdf de Clerc : ma santé ? Elle part pour la Colombie jusqu’en septembre.
30 mai 1992
Travaillé Réincarnés. Reprise de tout – au millimètre. Carte de Th. Harlan. Il est à Tbilissi. « D’enterrement en enterrement… Deuil et honte ».
31 mai 1992
Travaillé.
Fuite chez les Gilbert, absents. Placé des récipients. Toute la journée là-dessus, avec téléphonages, visites. La fuite commence au 4e. Rien chez nous ni au studio. Remue-ménage et conciliabules. Les événements se précipitent. Pompiers. Eau coupée. Ascenseur arrêté. On bouche une sortie d’évacuation sur la terrasse. L’orage redouble, etc., etc. Réveillé à 3 h du matin : la terrasse couverte d’eau, qui s’infiltre dans l’atelier. Obligés d’ôter le bouchon d’étoffes qui obturait l’écoulement, etc., etc.
1er juin 1992
Peu dormi. 3 heures ? Recensement des dégâts. Lettre aux assurances, au syndic. Sonneries de téléphone, d’interphone, de la porte, etc. Visites, conseils. Évaluations. Difficile de travailler. Après lecture du Snelling manuscrit (Dorjiev et la saga du bouddhisme en Russie). Pris des notes. Christopher doit revenir de Dharamsala demain.
2 juin 1992
Gris. Visite du plombier Lécuyer pour le toit de l’atelier. Lettre de G. Desmée sur K.G. 15 h Martine Gozlan de l’Événement du Jeudi. Très bien. Cdf de Daniel le pilote. Offre aux Truc de faire de l’hélicoptère à Issy-les-Moulineaux.
3 juin 1992
Gris. Pluvieux. Les Danois rejettent le traité de Maastricht (Europe). Choc. (C’est donc possible ?) Suite de visites pour les Gilbert (électricité, ascenseur, etc.). À 18 h aux Ondes, brasserie de la Maison de la radio. RV avec Martine Galle. Puis à 19 h : Philippe Valot, France-Info (105,5). Courte interview. Elle passera en boucle dix fois lundi et mardi.
4 juin 1992
Plus clair. Vers 11 h, arrivée sur le palier de Jérôme (Penent), complètement saoul, qui cherche à se faire ouvrir la porte par la voisine. Resté là très longtemps à monologuer, à discuter, à insulter. Mme Friquet, puis Beï réussissent à passer sans se faire intercepter. Trop saoul pour ça.
17 h visite de Geoffroy Crunelle. Parlé du livre Maufrais (bien vendu), de l’expo. Suggéré une bourse – un prix Maufrais – pour un séjour parmi les Indiens.
19 h Dîner à la maison avec Daniel Chelmel, Truc et les 2 petits frères. Parlé du Vietnam. Truc très anti-communiste, anti-Ho en face de Daniel très anti-américain.
RV mercredi à Issy pour un tour en hélicoptère.
5 juin 1992
Gris. Multiples tâches domestiques toute la journée : ouvrir l’appart de Herry rue St-Jacques (pour l’assurance), chaussures au cordonnier, photocopies des Quintuplés, fruits et légumes, etc., etc.
6 juin 1992
À déjeuner, Jacky Moreau. Parlé théâtre. 14 h Cdf de Ph. Delannoy. A reçu le KG.
7 juin 1992
Cdf de St. Vidler, de retour à Paris (KG). Travaillé « Réincarnés ». Avancé.
8 juin 1992
Visite à 16 h de Xintian qui part mercredi pour la Chine – de reposer. Récits sur l’Inde dont elle a plus qu’assez.
9 juin 1992
Allé à Levallois acheter un lave-linge. L’aprèms, dentiste : contrôle. Orages avec fuites au grenier, comme toujours depuis quelque temps.
10 juin 1992
L’ascenseur remarche (à la suite d’un Cdf). 14 h 45 Balard. En route avec Daniel et les 3 Truc pour l’héliport. 1 h sur Issy à tourner par la Seine, le château de Versailles, etc.… et par beau temps. 2e vol : Truc, Daniel, etc. Pris un verre ensuite. Donné le KG à Peter et Daniel. Cdf de Georgio. RV vendredi chez Gatti.
11 juin 1992
Travaillé. Un peu de fatigue. Les Gilbert à dîner.
12 juin 1992
18 h 30 chez Gatti. Parlé de l’éléphant. Veut faire une « expo » sur le sujet pour sensibiliser. Puis sur la mémoire, appuyer la démarche de la maison de l’Éléphant à Montreuil. Je m’en occupe. Allé dîner au Chinois voisin avec Georgio (qui parle de la pièce à Berlin, J.-J. Hocquard et Stéphane (avec qui je parle du film sur Hayange). Rentré minuit 30.
13 juin 1992
Arrivée de la machine à laver.
Appris par la radio prise le matin la mort de Serge Daney.
14 juin 1992
Fini, en principe, les Réincarnés.
15 juin 1992
Commencé à taper les nouvelles. Les Gilbert, toujours privés d’électricité, à dîner. Regardé un match du championnat d’Europe (Hollande-CET).
16 juin 1992
10 h 30 à la maison, Christopher, Marie et Xavier Simon leur adjoint. Parlé du film mongol (Dorjiev).
L’aprèms, Christopher avec 10 000, reliquat de l’autre film. Le salaire de celui-ci sera discuté. Nécessité d’aller en Mongolie. M’apporte un bracelet sur lequel a « soufflé » le Dalaï, et un cordon rouge, également béni par le Dalaï.
Grand vent toute la journée.
17 juin 1992
Envoyé à Ariane le cordonnet du Dalaï.
Cdf de Marie de Poncheville : la brouille entre elle et Christopher : il veut cosigner la réalisation (et non la production).
Cdf de Thonon. On me demande mes livres depuis « Le Cheval chauve ».
17 h Vermandel. 12,7 tension. Lui ai dit.
18 juin 1992
Avec Gilbert, allé chercher à 9 h 150 ex. restants du Grand Jour, rue des Canettes.
Ouvriers sur le toit : réfection entière. Fini vers 17 h.
19 h : 57 rue du Fg-St-Denis à l’ancien Central, au fond d’une impasse tortueuse, devenu l’école de théâtre Lecoq, le père de Pascale. Présentation des travaux d’élèves devant 100 à 150 personnes. Vu Pascale et Laurence Bourgeois – qui lit KG en ce moment et en est frappée. 1 heure.
Cdf de Penent, qui a relu KG. Trouve que dans cette 2e édition on ne pourrait pas mettre « roman ».
Lettre de Thibault – toujours KG : il y aura une Société des lecteurs de l’ « Espion » comme du « jeu des perles de verres » de Hesse. Étonné du silence de la presse.
19 juin 1992
Trottier : le mélangeur et le lave-linge. Marie-Marguerite au téléphone. Choses et autres.
20 juin 1992
Pluie toute la journée. Le toit tient. Imperméable ! Allé chercher des bidis dans l’aprèms. Tapé les Réincarnés.
21 juin 1992
Lettre de Wang – qui se dit cloué dans son fauteuil, réduit à la seule lecture (ischémie).
22 juin 1992
Courses pour fournitures électriques rue Marcadet – et un dépannage pour jeudi (raccord électrique du lave-linge). Cdf de Brodo : RV vendredi.
23 juin 1992
Pluie. Christopher à 9 h : a trouvé un aménagement avec Marie (« sur une idée de Christopher… »).
Vu Penent. Remis ses papiers. Dîné chez les Chevalier avec Beï. Baptiste 22 mois, plus blond qu’un Norvégien. Emmenés et ramenés en voiture. Pluie.
Penent : M’apporte des pages découpées de son roman ancien »Les Temps morts » dont il a marqué les passages annonciateurs de sa vie : son gauchisme libre, sa difficulté d’écriture, le massacre à Paris des « ratons », une affaire avec la police (2 flics bretons, la gifle) – prémonitoire.
24 juin 1992
Gris et froid. Bien dormi mais fatigué depuis hier.
Cdf Thomas Harlan. RV samedi matin.
Midi allé chercher Gatti. Vu Guinguin, retour du Vietnam où elle est allée avec son copain, un eurasien. De là, à l’Ircam, cherché Boulez et déjeuné dans le quartier.
18 h 30 Cdf de Rapinat, toujours un peu larmoyante et nostalgique.
Gatti m’a annoncé le succès des travaillistes (Rabin) en Israël. Je n’avais pas entendu la radio. Et je ne lis pas les journaux. Beaucoup d’espoir dans ce changement.
25 juin 1992
Lettre circulaire de Fournel à ses auteurs. Il explique la situation.
Terminé papier sur l’éléphant (pour « L’Oiso fluteur »). Chevalier m’apporte de la doc sur les éléphants (leur survie). Cdf de Laurence et Pascale : une fête rue du Fg-St-Denis. Décliné, trop de travail.
26 juin 1992
Meilleur temps, plus sec.
À 10 h jusqu’à 13 h 30, avec du 51 à foison, Steven Vidler. Il m’apporte son scénario. Et on discute. Conseil d’acheter les droits pendant l’interrègne (Seghers-Laffont). Braudeau. RV dimanche. Doit voir son médecin à cause de son foie (alcool). Stéphane à 15 h 30. Parlé du scénar Hayange (1 aller-retour rapide, un jour, aussitôt que possible) et du journal (éléphant).
Avec Gilbert.
27 juin 1992
9 h 30 visite de Thomas (Harlan). Me demande de participer à un film qui se tournera en Russie de mars à juillet 93. M’envoie le scénario.
Fini de taper l’éléphant.
18 h place St-Sulpice. Marché de la poésie. Stand de Sapriphage : Gilbert Desmée, Maria, Davidson. Vu Georgio, Pascale Lecoq, Vivienne – et une adjointe (?) de la direction du Marché, Caroline.
28 juin 1992
Beau temps. Déjeuner avec Braudeau au Chinois (Château-Rouge). Abstinent par ordre des médecins. S’ennuie un peu au Monde avec sa chronique des livres, un boulet. Voudrait un enfant. Mais la femme ? Amoureux d’un jeune quelqu’un. (Mangé « légumes de Bouddha »). Pris un taxi dont le chauffeur est allé au Tibet. Il me mène difficilement au temple tibétain au bois de Vincennes. Fête pour l’anniversaire du Dalaï lama. Retrouvé Georgio. Vu Ribes, Chophel, mon marchand de bidis. Prières. Allocution de Ribes, danses et chants. Georgio me ramène à moto à 19 h.
29 juin 1992
Très beau. Chaud. Envoyé à Stéphane les articles de l’éléphant (Hélène, l’édito et le parcours bouddhique).
Cdf Gatti. Parlé du voyage de Mitterrand que j’approuve mais où il voit, ou craint de voir, un lâchage des Serbes. 15 h visite de Christopher. Accord sur le film mongol – et le paiement (10 000-20 000 puis 100 000 et 5 % bénéf.).
Boudiaf assassiné à Bône.
Train de Gap 21 h. Peu de monde (couchettes). Lu le début du roman de Vivienne (la Guitare) et le scénario de Thomas (le Kinématograf).
30 juin 1992
Taxi pour la Bergerie (600 F). Petits travaux habituels. Commencé à lire le découpage de Vidler. (KG)
1er juillet 1992
Oublié l’agenda en partant sur la Conche. Petites notes à la fin du 2e trimestre, puis, ici, 29 juillet.
Pluie.
2 juillet 1992
Arrivée des meubles de La Route. Camion bloqué. Tracteur. Livré bataille aux fourmis. Bataille bouddhiste.
3 juillet 1992
Soleil. Continué le combat contre les fourmis noires.
4 juillet 1992
De nouveau, le gris, la pluie. Envoyé fax (papier Mongolie). Marie téléphone : ça va. Christopher part pour la Mongolie. Fini KG de Vidler.
5 juillet 1992
Temps variable, assez beau le matin, pluie dans l’aprèms.
6 juillet 1992
Pluie. Reçu par fax le texte tapé du Mongolie. Quelques corrections.
7 juillet 1992
Gris. Blocages routiers. Fatigué. Rien fait de bon.
8 juillet 1992
Pluies. Rêvé Normand. La réconciliation. À 2 h 45, sur France-Culture, petit débat sur KG. Mauvais. Mal lu. Mal jugé, sauf par les deux femmes de l’émission. ¼ d’heure.
9 juillet 1992
Froid. Un peu de soleil. Visite à Paulette Rosseto, très vieillie.
10 juillet 1992
Même temps humide et froid. Bricolé. Revu « le Petit chié ». Arrivée d’Éric.
11 juillet 1992
Un peu de soleil. Reçu 10 000 de Lung Ta productions, pour le film mongol. Lu « L’Histoire secrète des Mongols ». Dîner chez les Oliveiro.
12 juillet 1992
Beau. Bricolages. Lecture du « Baron fou » (Ungern) par Jean Mabire. Roman bête.
13 juillet 1992
Soleil. Cdf de P. Lary (renseignements sur les épouses brûlées en Inde pour cause de non-versement de la dot). Bricolages.
14 juillet 1992
Bricolages. Lectures mongoles. 13 h arrivée des Ariane. Les mouflets joyeux, contents de barboter dans la fontaine. Les piots au feu d’artifice de Barcelonnette.
15 juillet 1992
Antirouille sur verrou du portillon menant à l’armoire EDF et gonds et ferrures des autres portes (avec Ariane). Cdf de Christopher, parti et revenu de Leningrad, partant pour la Mongolie ces jours-ci.
16 juillet 1992
Courses avec le piot (Serrurerie Garnier, plâtres chez Olivero). Vernissage de l’expo de Sauze, discours d’Olivero.
18 juillet 1992
Visites à Mme B. Jouffret, à Mme Olivero et aux Armand (Ludovic, le fils, me signale un papier sur KG dans l’Événement du jeudi).
20 juillet 1992
Orages menaçants. Déjeuner chez Mme Léon. Lettre de Steve (KG) de Rome.
21 juillet 1992
À déjeuner Éliane au soleil. Carte d’I. Clerc, de Colombie + violette séchée (« retour sur soi »). Après-midi d’orages. Dans la soirée, Gilly, l’ébéniste-menuisier des Thuiles, venu voir si nos capricornes ont fait des dégâts. Recommandé le xylophène sur la ferme récente.
22 juillet 1992
Chaud et nuageux. Orages dans l’air. Allé poster une lettre R. avec AR (déménageurs de La Route). Cdf de nouveaux membres de l’équipe mongole (dont un connaît Enchastrayes).
23 juillet 1992
Grand soleil.
24 juillet 1992
En deux voitures, à Larche. Mangé des crouzets à l’hôtel de la Paix. Quelques pas à la frontière, déjà presque défunte.
25 juillet 1992
Beau. Chargé la camionnette de Lestelloni – pour Vernet. Éric parti avec lui à 23 h. Demain, A. suit avec les piots.
26 juillet 1992
A. partie à 5 h 30. Bien arrivée à 13 h. Éric sera là dans la soirée. Ne se sont pas vus en se croisant. Visite apéritive de deux Anglais, qui séjournent à La Conche.
27 juillet 1992
Très chaud. Cdf de Marie de Poncheville. Ça va ? Ça va. On se verra vers le 5 août avec Christopher.
28 juillet 1992
Le bagad de Lann Bihoué en concert sur la place de la Mairie. Fait assez inattendu. Orages violents.
29 juillet 1992
Départ.
(Reprendre 3e trimestre de l’agenda.)
Arrivés de La Conche vers 7 h. Chaleur : 32° au grenier à 16 h. Cdf de Georgio qui parle du KG comme d’un succès, à cause du papier dans le Monde et des échos entendus. 27° dans la chambre N.
31 juillet 1992
Même temps. Tapé quelques pages des Quintuplés. 18 h 30 Cdf de Peter, de passage pour rejoindre sa famille à St-Malo. Me raconte que les Russes ont envoyé une fusée pour effacer d’un satellite la faucille et le marteau ! Sublime (dans le genre).
1er août 1992
Cdf de Christopher, retour de Mongolie. Voyage fixé au 25 août. Oulan-Bator-Oulan Ourdi (avec le Dalaï) er retour milieu septembre par le transsibérien (arrêt à Moscou). Du coup, tapé plus vigoureusement les Quintuplés : il faut que ce soit terminé avant.
2 août 1992
Tapé toujours les Réincarnés.
3 août 1992
Plus frais. Tapé. Vu Vermandel. Conseils médicaux pour la Mongolie.
4 août 1992
Mal fichu. Déjeuner avec Georgio à la pizza Custine. Nos projets. Dîné avec Beï et les Soldevila au Chinois Custine.
5 août 1992
Travaillé Réincarnés.
6 août 1992
Très chaud. À Tournon 15 h pour voir le notaire Mordohey. Succession. Long bavardage amical. Il voudrait être clown, le notaire.
Passé square Montholon faire réparer mon rasoir électrique.
7 août 1992
Fini à 20 h la Xe rédaction et le tapage des Quintuplés. Très chaud. Pas gêné. Je me sens mieux depuis quelques jours.
8 août 1992
Très chaud (35 balcon nord), 33 grenier). Commencé à préparer le travail sur la Mongolie et le transsibérien.
9 août 1992
10 h 30 Christopher. Quelques détails sur le film. On part le 24 avec un avion d’Elf Aquitaine. Oulan-Bator, Oulan-Oude. Le Dalaï. Retour par le transsibérien (début octobre). Cdf à Stéphane : notre film lorrain en automne. Ça colle. En février, St-Petersbourg pour l’autre partie de la bande mongole.
22 h Cdf à Marion Scali au journal pour savoir qui dirige en ce moment (J.M. Helvig). En profite pour me faire un éloge terrible de l’Espion.
10 août 1992
Lettre de Wang, sur « L’Espion de Dieu ».
11 août 1992
Gris. Plus frais. À 15 h, rue du Bac chez Marie. Séance de travail pour le film : avec Christopher, Alain le documentaliste et Xavier, l’assistant (que Christopher ne peut déjà plus voir). En rentrant vers 20 h en taxi, ma conne de chauffeuse accroche un vélo. Je prends le 80.
12 août 1992
Rue du Bac. Les mêmes, plus l’opérateur, Jacques. Déjeuné dans la petite cour. Téléphoné Fontanot (les petits Truc).
13 août 1992
Frais. Rue du Bac de 10 h à 12 h. Allé à 16 h 30 rue N.D.-des –Champs voir Uligo, film sur la Mongolie.
À 20 h, chez Lary à Neuilly. Odile Grand – rencontrée dans la profession vers 1960 (du Proust : révélation qu’elle était née d’un père mort à Auschwitz) et Georges Walter, écrivain. Beaucoup parlé du procès du sang.
14 août 1992
Il a plu tôt ce matin. Le beau revient.
Travaux d’électricité rue Custine. La pièce d’Asie centrale n’a pas d’avenir dans la soie.
À 14 h 30, rue du Bac avec les mêmes. Un Mongol, cinéaste, me dit en anglais qu’il veut collaborer avec moi. D’accord, dis-je (subjugué par cette illumination).
15 août 1992
Dormi jusqu’à presque 9 h. Beau. Le « Contrat d’auteur » pour le film.
16 août 1992
Gris. À Libération dont l’entrée a subi des transformations. Pas un chat dans les bureaux. Vu à 11 h J.M. Helvig. Le projet transsibérien l’emballe – surtout pour le magazine du samedi, en projet. En parlera à Dupuy, qui devrait me rappeler.
Rue du Bac de 15 h à 19 h. Liste des lieux. Envie de dormir. Résisté.
Métro : le jeune qui me regardait – à la fin m’a souri. Bon présage pour le voyage.
Regardé sur cassette « les Chevaux de feu » (Paradjanov). Lecture de Quincy « La Révolte des Tartares ».
17 août 1992
Gris. Froid.
Pris des photos au magasin (dans la perspective de sa fin).
15 h rue du Bac. La « scénographie » du film. Vu aussi Devers le producteur, et d’autres de l’équipe.
18 août 1992
10 h rue du Bac jusqu’à 16 h. Sandwiches. Travail dans la cour. Christophe part pour Moscou. Passé rue Montesquieu, Asnières à 17 h. Renouvellement par l’Aide sociale des contrats Trucs (Nha et Thinh). Signé.
Chaleur épaisse et lourde – à décorner un yak.
19 août 1992
10 h rue du Bac. Vu Adjani qui a dormi chez Marie. Avancé. Dîné dans la cour. Juondan, le Mongol, repart demain pour Oulan-Bator avec d’autres. Fini 16 h.
17 h allé voir Vermandel. Tension 13,8. Bruit dans l’oreille (une banquise en débâcle mais minuscule, à l’échelle fourmis).
Cdf de Catherine Mariette et Marie-France. À propos du K.G. Des amies flatteuses. Les Productions de l’ordinaire renaissent.
20 août 1992
Pluie. 10 h rue du Bac jusqu’à 16 h 30. Orage dans la journée.
Cdf à Dante. Il part pour Aurillac. L’ai mandaté à la visite de l’Enseigne (Théo). Me rappellera en rentrant pour déjeuner ensemble.
21 août 1992
10 h arrivé trop tôt. Adjani finissait sa toilette. Reparti boire un chocolat au café. Revenu avec les autres. Travaillé jusqu’à 16 h. Fini le découpage. Regardé le film du reportage de Marie l’an dernier sur le voyage du D.L. en Bouriatie.
Cdf à 21 h 30 de Gatti. M’annonce la mort de John Cage. Voudrait faire un n° du journal sur lui – avec Boulez. Non possumus. La Mongolie c’est le 31.
22 août 1992
Travailloté le matin. À 12 h impasse Mousset au nouvel Ordinaire. Déjeuner, pas bon, au Vieux Chêne » (dédicacé au patron Tellier), avec Marie-France et Catherine Mariette. Puis Claude Reznik et Gilles. Je raconte les « Réincarnés ». Gilles dit qu’il veut le tourner. OK. Avec lui, en moto, rue du Bac : il explique au quatuor comment faire l’image virtuelle de Lhassa et ce que ça coûtera. Puis, révision générale du découpage. Pluie vers 19 h au retour.
23 août 1992
Travaillé Réincarnés. L’aprèms de 17 h à 19 h aux Puces. Acheté biddies à 75 F le paquet (150 rue de la Montagne-Ste-Geneviève). Beaucoup de monde, beaucoup de Slaves à la découverte du riche Occident. Ceux-là et les touristes ordinaires, avaient l’air extatique que n’ont pas – ou plus – les immigrés, les fous, les déguisés du marché.
24 août 1992
Pluie. Plus frais. Bac Street. 10 h. Contact téléphonique, par Gilles, avec Judith Deparle qui fera peut-être le Transsib avec moi. Rentré 17 h.
Cdf de Rognoni retour de vacances. Cdf à Helvig. Ils ont trop de papiers sur la Mongolie et la Sibérie, a dit Dupuy. Ce qui les intéresse, c’est le voyage du D.L. à Oulan-Oude. Mais moi…
25 août 1992
Déjeuner chez les Wilms. Vu Judith Deparle, ma possible accompagnatrice du transsibérien. À 15 h rue du Bac. Pas de travail. Reparti avec Marie et Sylvie chez Anabace, la production.
26 août 1992
Rue du Bac. Allé prendre le chèque (20 000). Réunion technique : Marie, Xavier, Jacques cameraman et Jean ingénieur du son.
Lettre sur KG d’un lecteur. Élogieuse – mais juste. Commencement de magouilles dans le film. Xavier veut qu’on le reprenne, Alain en a marre d’être maltraité par lui. L’ingénieur du son voudrait qu’on emmène Xavier. Lui et le cameraman sont d’avis que je dois rester jusqu’au bout, etc. P. Devers m’a téléphoné à ce sujet : Marie commence à se sentir mal !
27 août 1992
Matin : travaillé Réincarnés. Avec Beï, au Vieux campeur, rue des Écoles et Bd St-Germain : achat d’un sac de voyage, de chaussures de marche, d’une gourde, d’une lampe de poche, d’une « couverture de survie ». Passé ensuite à 17 h rue du Bac. Marie, écrasée de fatigue et d’angoisse aussi, dormait. Rentré.
28 août 1992
Lettre de vacances des piots – les premières. Travaillé Réincarnés.
Téléphoné au notaire Mordohay (Tournon) pour Mme Viard (sa petite-fille veut qu’elle mette l’appart à son nom – après lui avoir dit de payer à l’avance ses funérailles… Comment être sûre de rester dans l’appart ?)
15 h Judith Deparle. L’interprète. Remis 1 200 F pour avion Oulan-Oude. 16 h Cdf de Xavier Simon – pour prendre congé.
29 août 1992
Pluie. Fraîcheur. L’automne ? Cdf à Marie. C’était un accès de fièvre ; elle en a encore ce matin. On partirait lundi à 11 h d’Issy-les-Moulineaux. Devers dans la soirée dément : c’est à 8 h au Bourget.
Terminé les Quintuplés – pour Catherine Mariette demain.
30 août 1992
Gris. Venteux. 19 h remis les « Réincarnés » à Catherine. Téléphoné à Ariane qui va s’occuper de Mme Viard (notaire).
31 août 1992
Levé 5 h. Marie vient nous prendre en taxi à 6 h. À 7 h Le Bourget – avions d’affaires. À 8 h décollage sur le Falcon d’Elf Aquitaine. Déjeuner à Elf à Moscou. Visite d’un studio, puis le Kremlin (Lénine ajourné), la synagogue avec ses schours et un boucher rituel apportant une volaille évidée, puis l’arbot et ses puces, plein de monde, de marchands. Un type sur une moto tchèque de 650 avec un serpent au cou photographiait les amateurs (de serpent). Retour à Elf. Douche. Départ à 19 h pour un aéroport militaire. Nous prenons un gros avion affrété spécialement, avec le reste de l’équipe, vers 9 h 30. Attente : brouillard sur Irkoutsk. Décollage 23 h 45. Repas. Beaucoup d’alcool.
1er septembre 1992
Irkoutsk 5 h. 9° à l’extérieur. Sorti et rentré en vitesse. Énormément d’avions et de troupes. Départ pour Oulan-Bator 1 h 20. Sans escale. Arrivée 17 h 20 heure locale.
À Oulan-Bator, Christopher et autres. Hôtel des hôtes importants, du Paradis. Entrée, bureau, salon, s. de b. WC, lingerie, TV, radio, etc. Frais déjà. L’automne et la pluie qui pointe. Dîner 20 h avec les amis, les candidats acteurs, etc., soit 30 ou 35 personnes. Fait téléphoner à Beï que j’y suis. Vite dormi.
2 septembre 1992
Envoyé cartes postales Beï, Ariane. Gris, frais.
Vu palais du Koutou khan et inscriptions préhistoriques. Cerfs dans les collines. Déjeuner hôtel. Aprèms, visites : musée national (peintures contemporaines réalisme socialiste). Déposé cartes postales à la poste. Atelier mongole pour les films – cinéma : vu un film sur Gengis Khan (coproduction russo-mongole). Pluie et froid. 4 saisons dans une journée.
Grand dîner avec le ministre de la Culture, l’ancien, le directeur du musée, etc. Vodka !
3 septembre 1992
Réveillé 4 h, levé 5 h. Pas d’eau jusqu’à 7 h 30. Douche tiède. Visite du monastère de Ganden. Du monde. Reçus chez les Khanyro Lama, chef du monastère et du bouddhisme mongol. Musées ensuite (3 ou 4).
La crise menace entre Christopher et l’équipe. L’aprèms, vu un autre film mongol (La Reine Mou). En revenant, vu la grande roue (à utilise dans le film). Après dîner, travaillé jusqu’à 1 h avec Marie et Christophe à l’établissement d’un texte définitif.
4 septembre 1992
Soleil. Bien dormi. Écrit à Beï. Lavé linge de corps (non lavé par l’hôtel). Envoyé lettre à Beï et cartes postales. Reposé. Vu le docteur de l’équipe : 13,8 de tension. Gris dans l’aprèms. Un verre dans la chambre de l’assistant son. Après dîner, 2e séance de travail chez Marie. Fini minuit.
5 septembre 1992
Levé 7 h 15. Douché à la lampe torche. Pas de courant. Ciel bleu pâle. Neige. Au studio, essai de costumes pour Molom. Il a neigé sur les sommets. L’hiver est déjà là. Déjeuner (avec Tsulterna et la nouvelle interprète, une dame qui parle assez bien le français). Il neige copieusement dès le début de l’aprèms. Lu et annoté le Rabrouck. Après dîner, réunion (Marie, Christopher, Jean, Jacques, Alice et Fromager). On regarde les vidéos et les polaroïds. Demain, premier tour de manivelle. Froid. Chambre pas faite.
6 septembre 1992
Pellicule de neige. Froid. Pas d’eau chaude. Cdf de Marie : bagarre avec Christophe. Allé au monastère de Ganden : repérages. Froid de loup. Scène au déjeuner (Christophe-Alice). Sieste heureuse d’une heure.
Fini le Rabrouck, à 16 h. Entretien avec le vieux Tsulterna (plus la traductrice et son mari). Puis douché vers 18 h, lavé du linge et travaillé.
Retour de l’équipe de tournage. 5 plans. Ils sont contents. Moi aussi. Champagne à dîner.
7 septembre 1992
Gris. Froid. Hier soir, me dit M. grande scène de fureur de Chr. Écrit à Ariane. Pas allé au tournage. Vu un jeune Mongol qui parle très bien français, mais hésite à partir avec nous à Karakoum (raisons familiales).
Cdf à Beï vers 15 h (8 h à Paris). 5’ : 35 dollars. TVB. Commandé quelques médics.
Après-midi difficile. Essai de conciliation entre M. et Chr. Dans ma chambre. Engueulades puis ça se calme peu à peu. Dîner calme. Chris. Adouci. On prépare les bagages de l’expédition.
8 septembre 1992
Départ pour Karakoum. Tout le monde en bas à 9 h 30. Attente. Départ à 13 h. Allé déjeuner au Bajan hôtel. De là, par la route, puis des pistes, puis la steppe vers le village de Jemdan. Réception à mi-chemin dans une tente bleue, puis à l’aventure dans la nuit lunaire. Arrivés après des erreurs et des passages difficiles au village. Dormi dans une yourte sur un lit. On était là, Français et Mongols mêlés.
9 septembre 1992
Mal dormi. Mais dormi. Pas de rasage. Soleil. Préparatifs de départ. Cérémonie de départ avec écharpe bleue et bol de Koumis. Puis des heures de route par des chemins impossibles, des arrêts multiples, des demandes de renseignements, etc. Arrivés à Karakoum vers 20 h. Dîné et couché (quelques-uns, dont moi, à l’Orkon Hôtel), les autres en yourte touristique.
Pas d’eau chaude, pas d’électricité dans la salle de bain. Panne de courant au dîner. Vite dormi, sans dormitif.
10 septembre 1992
Levé 7 h. Pas d’eau. Panne d’électricité 7 h 10/7 h 40. Partis pour le monastère d’Erolani Zu (108 Stupas plus un tout petit fait de bric et de broc, émouvant). Temple, puis repéré l’emplacement du palais des Khans pour la troupe de théâtre. Retour déjeuner. On me débouche la baignoire, on répare la lampe. Un peu d’eau chaude vite finie. Pas le temps de prendre une douche. Resté l’aprèms à l’hôtel. Lecture de « La Parole de bouddha ». Après dîner, visite de la troupe de cinéma mongole qui tourne aussi un film à K.
11 septembre 1992
Levé 7 h. Bien dormi. Doux, nuageux, gris. Partis tourner vers 11 h 15 au sommet d’une colline éventée, vent de sable. Molom et l’enfant 12 h 10. On tourne. Rentrés 18 h à l’hôtel. Autres prises de vues dans les bosquets. À 21 h 30, eau chaude. Douche. Puis Sylvain.
12 septembre 1992
Mal dormi (café). Vent violent pendant la nuit. Froid dans la chambre.
Repos aujourd’hui. Christophe part en exploration pour le tournage de demain. Vent fini vers 11 h. Lavé linge. Visite aux yourtes, aux malades. Plus d’électricité à 13 h. Un tour en ville dans l’aprèms. Poussière et platitude, chevaux. Magasins rares et peu fournis, poste où l’on essaie d’obtenir Paris. Je l’ai deux fois ! Une fois Mme Friquet, une fois Beï au magasin. Vite et pas cher. Le soir, discussion de nouveau entre Chr. Et Marie. Accord final. On fera venir un 1er assistant – et on ira demain voir l’atelier de Zanabazar dans les hautes terres. Couché minuit sans chauffage.
13 septembre 1992
Beau. Partis pour Zanabazar vers 9 h 10. Arrivés (par un sentier forestier très dur) vers midi. Cassé du bois. Tué mouton. À 14 h descente de la falaise. Remonté avec eux vers 15 h. Temple sur un petit plateau. Soudaine tempête de neige. La fuite avec les voitures cahotant dans la forêt blanche. Arrivés à Kara à 23 h après un voyage fatiguant, gelant avec, à un gué rétif, passage de passagers d’un véhicule à l’autre. Les pieds froids. La chambre froide. Pas d’électricité. Dîné aux bougies.
Gants de laine, grosses chaussettes, pile.
14 septembre 1992
Réveillé glacé. Il pleut. Les montagnes neigeuses. Pas d’électricité. Partis 11 h 30. Longue route : arrivés 19 h 40. Éjectés de l’hôtel, renvoyés à l’hôtel annexe, luxueux. Eau chaude. Le bus jaune n’est pas avancé. On dîne entre ? et jeep soviétique vers 22 h. Monté me doucher – sans affaires de rechange (elles sont dans le car jaune), sans serviettes, sans savon. Mais chaud – et la chambre, pour la première fois depuis que je suis en Mongolie est chauffée.
15 septembre 1992
Le car jaune arrivé à minuit, après avoir porté secours à des accidentés de la route. Levé 8 h. Ciel bleu. Travaillé « Théâtre de la steppe ». Aprèms, réunion pour la Bouriatie – et re-travail « théâtre » (pour Charles). Lavé du linge, lavé cheveux. Pris du Panfurex 200 (diarrhée). Nouvelle conférence dans ma chambre : sur les objets et décors. Dîner à 25 comme à midi et hier soir. Charles me prête une paire de gants fourrés pour la Bouriatie.
16 septembre 1992
Levé 7 h. Ciel bleu. À partir de 13 h, passé le temps à attendre dans les salons du R.D.C. le visa russe d’un chauffeur. Des heures, entrecoupées d’une légère collation à 17 h, puis d’un dîner à 19 h. Départ en car à 19 h 40. Voyage lent dans la steppe de nuit.
17 septembre 1992
Arrivés à la douane de Kiakhta vers 6 h. File de camions en attente – tout est fermé jusqu’à 8 h. Sommeil dans le car. Révélation plus tard : il manque les passeports de Molom et du chauffeur, oubliés par un Mongol à O.B. Négociations. À midi, toujours là. Partis à 14 h 45, laissant Molom qui viendra demain. 300 Km jusqu’à Oulan-Oude. Un autre pays. L’Europe, pas l’Asie. Arrivés 19 h 30. Hôtel. Dîner de groupe avec Vitali et sa femme. Chambre avec Jacob.
18 septembre 1992
Musée de la pourriture.
Bien dormi. Grand soleil. Allé à cathédrale devenue musée. Vers 13 h à l’aéroport. 13° 7 à l’aéroport d’O. O. Attendu en rêvassant, en causant. Et Molom apparaît au beau milieu des bravos. Décollage 15 h 50. Écrit dans l’avion lettre et poème. Arrivée à Kiakhta à 19 h (18 locale). Hôtel avec eau chaude. Mais il fait doux, lumineux. Pays curieux. Voir et réfléchir. Demain à 6 h debout pour le Dalaï.
1 cafard (vidé).
19 septembre 1992
Réveillé trop tôt par Vitali. 5 h au lieu de 6 h. Assez bien dormi.
Vers 15 h, place Lénine : grande fête du D.L. Il arrive. Hourrah ! Pas loin de 15 000 personnes, la plupart bridés. Les Russes et autres sont aux bords du quadrilatère : policiers, armée, curieux, sympathisant bouddhistes. Discours du D.L. Il s’en va, provoquant la rupture des cordons, des chutes, etc.
Dans la soirée, filmé des chanteurs au bord de l’Ienisseï, de l’autre côté.
1 cafard (reconduit à la porte). Il a fait plutôt beau – un temps d’automne frais. Le spectacle du Goulu ?, le Dr Alain.
20 septembre 1992
Maastricht. Le vote.
Levé 7 h. Soleil froid. Petit-déjeuner, abondant. Meilleure forme.
L’aprèms, on tourne près d’une yourte mais les vieux bouddhistes qui doivent nous aider l’ont désertée : ils sont sur la grande place en train d’écouter l’enseignement du D.L. Passé le temps à marcher, boire et manger, tandis que les autres filmaient des arrivées de Molom à la yourte, en grand et en petit.
21 septembre 1992
Partis filmer le D.L. dans la campagne à 2 h de route, à la montagne sacrée Khaïrakhan. Discours par un vent violent. Une foule de gens venus par toutes sortes de moyens, assis dans l’herbe au pied du mont. Estrade. Le D.L. s’en va vers 12 h 15. Molom en proie au respect de la foule.
Retour par la montagne sacrée : quelques images. De là, chez les « vieux bouddhistes » qui ne sont toujours pas là. Attendu entre Marie et Jean (son) puis entre Christopher et Marie-Alice. Fatigue générale et sentiment qu’on n’avance pas. Réunion dans ma chambre : Jacques et Christophe (ce qu’on fera à Oulan-Oude). Dîner très arrosé. Reconduit dans ma chambre pat Christophe et Cantoro.
22 septembre 1992
Réveillé 7 h. Beaucoup de pâteux. Tourné dans une yourte où le D.L. viendra, après nous, poser la 1ère pierre d’un nouveau temple. (Molom et le Khombs. Lama de Kryzyel.)
Déjeuner rapide. Repartis pour Oulan-Oude dans l’avion du D.L., un yok 40 qui a mis 2 h 30 (8 de l’équipe ; les autres prennent l’avion qui vient avec les bagages). Moines et officiels dans la suite, équipe de la BBC. Arrivés 18 h. Hôtel. Douche. Regardé la télé de Moscou. Les autres arrivés. Soupé ch. 218 chez les Fedko : pommes de terre rôties, tarte au fromage, quetsches.
23 septembre 1992
Gris. Au monastère d’Ivolguiski, près d’Oulan-Oude. Le D.L. Le grand parc d’arbres et arbustes à drapeaux (où se trouvent les chiottes des moines). Superbe.
Appris par Marie qui l’a su hier que le traité de Maastricht a été approuvé par 51 %. À l’hôtel un chœur bouriate – utilisable pour le film.
24 septembre 1992
Levé 7 h. toujours grippé, bronchiteux. Il neigeote vers 9 h 30. Avalé médics sur médics. Travaillé avec Marie. Le soir, visite d’Alain le docteur. Fièvre 38, tension 14,5. Bronchite. Prescrit Bactrim et Soluprad. Couché vers 10 h avec couverture supplémentaire, gants, chaussettes.
25 septembre 1992
Beau bleu. Dormi comme un plomb jusqu’à 8 h. Beau temps, bleu. Me sens mieux. Visites Cantero, Marie, Christophe. Jacques ne va pas bien, Vitali a quelque chose au cœur. Ils partent filmer la steppe de Dorjiev. Je travaille aux textes suivants.
Déjeuner au retour de l’équipe vers 15 h. Déclaration de diarrhée en plus ! Acheté un pendentif reliquaire avec l’image peinte par l’artiste du patron des arts (Sarasvatî en sanscrit ?). Ce sera pour Ariane. Travaillé dans la chambre. Dîner.
26 septembre 1992
Dormi vers 3 h – mal. À 8 h, réveillé par le Dr : Tu sais ? Non. Finalement, cédant à tout, je m’envole en hélico pour le lac Baïkal. Il fait beau. Départ 10 h 30. Arrivée 12 h 20 au bord d’une plage dans une crique de sable fin. Magnifique : forêt, montagnes de l’autre côté, labo scientifique, maisonnettes de bois bien chauffées. Allées et venues. Au soleil sur la plage – sur des rondins de bois. Parlé avec les biologistes de la station scientifique : 130 000 phoques.
27 septembre 1992
Beau. Bleu. Écris dans mon isba, ma datcha, ma kasbah, etc. Pas bougé de l’enclos des chercheurs – travaillant, parlant, interrogeant. Allé jusqu’au village.
Le soir, au retour de l’équipe contente de son travail, grand dîner pour l’anniversaire de Christophe. Le film, les pilotes, les scientifiques, des pêcheurs, etc. Toasts, bière, vodka, etc. Dans l’aprèms, 4 saoulôts bouddhistes – venus griller du poisson sur la plage, sous le mont sacré.
28 septembre 1992
7 h levé. 7 h 15 en hélico dans l’île des chasseurs. ¾ d’h de vol. Vent froid sur le mamelon où on tourne. Des blanchenobles dans les prés. Repartis pour Manorova. Rapide déjeuner et en hélico encore pour Oulan-Oude. Arrivés à 16 h. Hôtel. Fatigué. Pas d’eau chaude. Incident avant le départ avec Marie qui me donne des ordres… ou croit m’en donner ! Alain vient me voir. Tension 13,8. Encore la bronchite : continuer le Bactrim et le pneumorole. Marie venue s’excuser de son « impolitesse ».
29 septembre 1992
Dormi jusqu’à 8 h. ensuite, en repérage taxi avec Marie, Christophe, Jacques (recherche d’une prison). Déjeuner, sieste, assez bien – sauf toujours ma bronchite. Reçu 40 $ défraiement. Vers 16 h allé parler avec Lénine sur la place. Conversation fructueuse. Retour en Mongolie demain.
30 septembre 1992
Réveil 4 h 45. À la gare, train à 6 h 30 pour Oulan-Bator. Assez beau temps. Wagons-lits, restaurant. Attente en gare de 14 h à ? (frontière). Trafics divers.
Peu et mal dormi. Cris, hurlements, bagarres vers minuit.
6 h Oulan-Bator, avec soulagement. Aube. Christophe là avec le car, Sylvain, Marcel, etc. Ils ont été plus vite en car que nous, arrivés hier soir. Hôtel Oulan-Bator, ch. 411. Petit-déjeuner. Vu le 1er assistant et P. Devert. Paquets de Beï : nourriture, café, tabac, chaussettes, etc. Merveilleux. Plus lettres. Écrit à mon tour.
1er octobre 1992
Fatigué. Essayé de dormir après déjeuner. Mais réunion des chefs chez Marie, Christophe, Jacques et les deux autres. Dîner. Anniversaire de Jacques Besse 38 ans : champagne. J’offre les gâteaux (Butterbucker envoyés par Beï et les cakes).
2 octobre 1992
Réveillé à 5 h. Pas reposé. 2 séances de travail dans la matinée. Dans l’aprèms, allé acheter une ceinture jaune mongole et des cartes postales. Cherché la statue de Staline du côté de la bibliothèque nationale. À 17 h, travail avec Marie : le synopsis – jusqu’à 22 h. Changé de chambre : douche, et plus vaste.
3 octobre 1992
Réveillé 6 h. Petit-déjeuner 7 h. Ciel bleu. Douché, baigné, cheveux lavés. La 1ère fois depuis des jours et des jours. Rédigé le synopsis. Dicté à Alice (ordinateur) jusqu’à 14 h 30. Écrit des cartes postales l’aprèms. Après dîner, retravaillé le synopsis avec Marie jusqu’à 23 h (suivant les suggestions émises pendant la réunion de l’aprèms).
4 octobre 1992
Levé 6 h. Baigné. Ciel bleu printanier. Travaillé avec Marie 10 h-11 h. Tension 12/8.
Écrit la séquence 2 (Voix intérieure de Molem et rencontre avec l’enfant).
5 octobre 1992
Levé 5 h. Ciel bleu. L’équipe part vers 9 h tourner la séquence 2 – avec sa traductrice mongole. De 9 h à 11 h, écrit la séquence 2a (rivière rouge) et 3 (omoplate, Chambella). Déjeuner avec l’équipe Jumdan (film mongol), Jean-Louis l’opérateur et son interprète Single et Reginald, l’acteur. Ils ont des problèmes eux aussi. Fait entendre quelques plaintes sur le manque de moyens du texte.
6 octobre 1992
Assez bien dormi. 6 h. Fini quelques séquences.
Vers 17 h, promenade sur les places, parmi les statues : Lénine, Soukhe-Bator. Des chèvres au palais du gouvernement.
Temps doux avec peu de vent. Pris ensuite un bain chaud.
7 octobre 1992
Beau ciel bleu. Fait séquence 8 du bonheur dans la yourte (Mandukhai). Tension 13/8. Aprèms : sur le tournage, dans une sorte de « Monument Valley » (séquence Chambella). Très beau, très doux temps. Corbeaux favorables (selon un expert présent). Au dîner ; deux Français : Guy Goutard et Dominique Genty, professeurs à l’université. Me sens mieux physiquement. Bronchite en régression.
8 octobre 1992
Réveillé 6 h. Discussions sur la traduc, les photocopie jusqu’à 9 h 30. Départ de l’équipe. Travaillé séquence 4, 4a (le grand débat) de 10 h à 16 30. Martial (Fromaget) recopie en capitales.
Le soir, Martial, Sylvain, les Mongols saouls. Rentré à 21 h – après avoir fait engager le professeur Dulam comme traducteur.
9 octobre 1992
Réveillé 7 h. Ciel bleu brillant. Travaillé dans la matinée avec Charles (abréger le texte théâtre Karakorum). Dulam rapporte des textes traduits, en remporte d’autres. TVB. Décidé que je n’irais pas à Karakorum (déjà vu) mais certainement au Gobi.
10 octobre 1992
Levé 6 h. Toujours le ciel bleu. Fatigue, engourdissement, indolence. Rien fait. Reçu de Dulam 2 séquences. Avec Alain (le Dr) allé au marché aux Puces d’Ob (Black market, disent-ils). Revenus à pied (4 à 5 Km) par un soleil doux puis froid.
11 octobre 1992
Levé 6 h. Beau ciel. Révisé avec Marie les scènes de la yourte du bonheur et du grand débat. Avec Christophe, discuté sous. À 18 h, soirée de ballets (classiques) à l’opéra avec les deux Alains et une amie mongole de Fromaget. Au restau, grosse bagarre d’ivrognes.
12 octobre 1992
Levé 7 h. Ciel bleu un peu plus pâle. Trouvé la terrasse aux massacres : au 6e.
Reçu de Luc le plan de travail d’après Karakorum. Le téléphone fonctionne !
Écrit une séquence (11 a, Altan Khan et le D.L.) remise à M. Dulam. L’hôtel ne veut plus nous recevoir après Karakorum. Trop de scandales ! Reçu de Sylvain des vivres pour la période de Karakorum.
13 octobre 1992
Réveillé tôt 5 ou 6 h. Bleu brillant. Christophe part en avant pour préparer le campement de Karakorum. Les autres, demain. Vu Marie. Ajouts et ratures. Visite de Dulam. Dîner avec les époux Guitard et Richer, délégué à la conférence des pays.
14 octobre 1992
Levé 6 h. Trouvé une idée pour le film (« Ce n’est pas moi qui donnes, c’est toi qui prends »). Branle bas de départ des Karakoruméens. Depuis 7 h du matin jusqu’à 14 h/15 h pour les 2 cars et 16 h 30 pour la dernière voiture (celle des chefs).
Je reste seul avec le Fromaget et Tanier. Toute de suite, les ennuis de fric : je dois payer une communication avec Paris et mon dîner ! Le comptable mongol ne s’est pas montré. Lu « Le Voyage » de Indira Ganesen. Intéressant. Une fin bâclée.
15 octobre 1992
Levé 6 h 30. Ciel toujours bleu. Travaillé. Donné à traduire à Dulam dans l’aprèms. Promenade Soublé-Bator vers 17 h. Remis au travail. Lecture de Walden (Thoreau). Barbant souvent.
16 octobre 1992
Réveillé 5 h. Ciel bleu. Travail. Dulam. Bain. Vers 16 h 30, promenade sur les places.
17 octobre 1992
Réveillé 6 h 30. Douché, mais ça ne dure pas longtemps l’eau chaude.
Travail. Donné textes à taper en cyrillique à une dame qu’on a engagée. Pas de Dulam : la fin de la semaine est sacrée.
18 octobre 1992
Levé 6 h 30. Travail. Toujours le beau temps. Fini le gros du travail. À taper sur la machine prêtée par Dulam.
19 octobre 1992
Levé 6 h. Ciel bleu. Travail. Dulam, dactylo. Le temps semble virer au gris.
20 octobre 1992
Levé 6 h. Ciel bleu gris. 3° le matin. Commencé à travailler sur le reportage.
À 14 h avec Tamir à la télé nationale. Après entrevue avec la sous-directrice, visionné les cassettes d’actualités 1981. Trouvé de bonnes choses.
Pluie au retour et froid.
21 octobre 1992
Réveillé 5 h. Neige, un peu dans la ville – et les montagnes bien saupoudrées.
La neige continue par intermittences, puis violemment. En rentrant de la télé vers 14 h tempête, vent hurlant. – 15° selon Tamir. Lecture : toujours « Walden », moins emmerdant que je ne l’avais cru.
22 octobre 1992
Levé 6 h. Bien dormi. Me suis senti reposé. Le photographe s’en va au petit-déjeuner. Pas de nouvelle neige. Un peu plus clair qu’hier.
23 octobre 1992
Levé 6 h. Ciel redevenu bleu. Écrit. Le 4e encore occupé par l’équipe Jumdann. Vu Dulam et la dactylo cyrillique. Dominique Genty n’est pas venu au RV de 17 h (pour contrôler les textes en mongol).
Le soir, au Bayangol, joué un figurant du bar-dancing. Vu Christophe qui venait d’arriver, puis les autres. Rentré, en trébuchant vers 1 h.
24 octobre 1992
Levé 6 h 30. Fait bagages. Un camion et des taxis nous déménagent. Au Bayangol. B. ch. 402. Plus neuf, plus agréable. Vue sur la montagne, le pont. Mais la table est lente et moins bonne. R2cits de Karako. Fatigué. Tension 14,8. La muflée d’hier soir ? Sorti 2’ de l’hôtel pour acheter une blague à tabac à la boutique dollars.
Lecture des « Mille et une nuits ».
25 octobre 1992
Beau. Arrivée du restant des troupes de Karakorum vers 13 h puis 15 h. Promenade : traversé le pont, descendu sur la rive, des enfants patinaient sur la glace sans patins, ou jouaient au hockey, toujours sans patins. À 17 h avec Cantero au cirque. Très bon : les loups, les exercices de force. Pas bons, les clowns (une invention occidentale).
Dîner : tout le monde et Molom. Après, vu Jean dans sa chambre. Critique de la « passivité » de Marie et suggère des moyens de sauver le film.
Essayé de téléphoner à Beï : pas là.
26 octobre 1992
Levé vers 6 h. Colère en pensant au film, et redoublement quand Marie m’apporte mes textes de 1 à la fin, remaniés « à cause de la faute de Charles à Karakorum », tronçonnés, coupés. Je dis mon opposition et mes propositions. Elle n’en tient pas compte. « Réunion technique » à 17 h 30. Ni Marie, ni Luc. La séance est levée.
27 octobre 1992
Levé 7 h (après longue insomnie). Ciel gris. Marie croit que je boude. Réunion à 18 h 30 pour l’écriture, dit Christophe qui veut arranger les choses. Je reste insensible. Panne d’électricité 11 h 20. Vu Christophe à 18 h. Apaisant. Mes textes seront rétablis. Il a trouvé des bouddhas.
28 octobre 1992
Levé 3 h (couché 10 h). Gris, froid. Allé au tournage de la séquence 17 (atelier du sculpteur) à 10 h. Déjeuner sur place, sorti des sacs. Revenu vers 14 h. Essayé de téléphoner à Beï : eu Mme Friquet. Beï est en Bretagne. Téléphoné Moscou à Judith Deparle (la guide du transsibérien). Le numéro, me dit-on, n’est pas exact.
18 h réception par l’ambassadeur de France en Russie (et Mongolie) de la colonie française et francophone à l’hôtel Oulan-Bator. Morel, l’ambassadeur, sympathique et lettré. (Prépare un livre sur Alexis Léger, diplomate et poète qui a passé dix jours en 1920 à Ourga. Rentré vers 20 h 30.
29 octobre 1992
Levé 6 h 30. Courant coupé à 7 h. Ciel nuageux. Flocons au tournage, palais des K. Très froid. Un peu de neige. Rentré à l’hôtel. Me suis fait un café, lav » un peu de linge. De 14 h à 16 h à la poste pour essayer de téléphoner à J. Deparle à Moscou (pas là) ou de lui faxer un message (guichet fermé). J’essaierai demain matin à 5 h.
Au dîner, Marie se dit contente de ce qu’elle a tourné aujourd’hui « j’ai respecté ton texte… ». Après dîner, Luc, Charles, Alice venus me faire un compte rendu des « changements » apportés au texte à Karakosoum. Profité de ça pour relancer « l’agression » et en montrer la nécessité.
30 octobre 1992
Levé 5 h pour téléphoner. Réussi à 13 h à avoir une communication avec Judith. Nuageux. Pas allé au tournage. Téléphoné difficilement vers 13 h 45 à Moscou (J. Deparle). Travaillé : fait 5 « voix intérieure » de Molom.
Écrit poème.
31 octobre 1992
Réveillé à 2 h 30. Pas rendormi. Pas d’eau chaude. Ciel clair, rose et bleu. Panne d’électricité à midi (ascenseur). Parti avec Dulam sur le lieu du tournage, le temple mongol de Dasho-Ling, une grande yourte. Cérémonie. Allé vers 11 h au marché aux Puces (Black Market) avec Cantero, Slava. Mon sac coupé légèrement avec lame de rasoir. Mais le pickpocket n’a pas réussi a y prendre quelque chose – surtout mon carnet de notes…
Déjeuner à l’Oulan-Bator avec Dulam, Cantero, Slava. Décidé de ne pas aller au tournage à Ganden – les Adieux – étant donné la façon évasive de Marie de répondre à une question sur le texte. Vers 16 h, Christophe dans ma chambre : me règle – expose son idée sur le film, les difficultés et mes difficultés. Voyage de Gobi et voyage de retour.
1er novembre 1992
Levé 5 h 30. Lavé linge. Fait un café. Assez belle journée.
André me fait écouter les enregistrements – chant du loup magnifique. Allé assister aux enregistrements des « Voix intérieures » de Molom dans un studio de cinéma vers 13 h. Très froid. Rentré à l’hôtel vers 4, 5 h. Un de nous s’est fait piquer son portefeuille au « Marché noir » (papiers et 300 dollars).
2 novembre 1992
Levé 6 h. Il doit faire plus froid. Café, bain. L’équipe part pour Teredj (où l’on a déjà tourné : les corbeaux) et y restera la nuit. Avec Erholt, traducteur, passé au consulat russe pour le visa de transit (50 $). Deux vendeurs d’œufs de dinosaures.
M. Dulam prend congé de nous après son exemplaire collaboration.
L’hélicoptère est à notre disposition le 5 et le 6. Je partirai le 7 par le train de Pékin. À 20 h, essayé de téléphoner à Beï (chez nous, au magasin, chez les Gilbert, de nouveau au magasin) sans l’obtenir.
3 novembre 1992
Levé 6 h. Lavé du linge. Beau soleil. Empoignade au petit-déjeuner entre Sylvain et Fromaget (à propos d’eau chaude pour le café…). Continué avec Erholt la tournée des visas (photo). 14 h eu Beï au téléphone à la maison.
Je n’assiste plus aux tournages ; les erreurs, les oublis, les fautes et les coupes s’accumulent. Pourquoi voir ses propres funérailles ?
À 22 h 30, à la boîte de l’hôtel. Reparti vers 23 h 30. Lavé du linge, lecture et sommeil, j’espère.
4 novembre 1992
Réveillé 8 h (à 2 h, du Lexomil). Beau temps. Pas allé, plus allé aux tournages.
Clinton élu président des E.U. contre Bush. Demain, le Gobi. Samedi, train pour Oulan-Oude.
5 novembre 1992
Réveillé 4 h 30. Petit-déjeuner dans la chambre de Christophe. Nuit noire.
Aéroport. Décollage 7 h 45. Beautés. Arrêt fuel et chameaux. Et arrêt cinéma. Couché en hôtel dans la « capitale » de Gobi (avec un chameau déféquant (statue) devant l’hôtel.
6 novembre 1992
Gobi. Repartis tôt. Bientôt pris dans la neige et le brouillard. Arrêt vers 3 ou 4 h de l’après-midi. Pas repartis. Dormi là, dans une yourte. Sacs de couchage.
7 novembre 1992
Réveillé 7 h. Départ 9 h 30. Tout est blanc. Un arrêt aux stèles. Un autre sur le lieu de tournage, monastère. Puis, O.-B., à 12 h 30.
Lavé, rasé. Bagages faits. À la gare avec Jumbaw, Cantero et Sylvain. Train à 21 h 30, en compagnie de 3 voyageurs dans le compartiment. Dormi d’un œil (et demi).
8 novembre 1992
7 heures dans les gares frontières. Toilettes et portes verrouillées à l’arrivée 22 h (17 h locale). Personne. Trouvé de l’aide pour aller à l’hôtel Gesar. Téléphoné à Slava (explication : malentendu avec Tamir, etc.). Judith, mon guide, sera là le 9. Couché, épuisé.
9 novembre 1992
Dormi, mais encore crevé. Visite de Slava. Il a tout arrangé : l’arrivée de Judith D., le départ pour Moscou. Sieste longue. Classé papiers pour le voyage du train.
Dîné chez Slave avec son beau-père Bouriate, un ami Yakoute, un prof de français bouriate, sa femme et son bébé. Rentré vers 11 h. Dormi 11 h.
10 novembre 1992
Levé 6 h. À 8 h, Slava téléphone : l’avion n’arrive que ce soir à 22 h (au lieu de 9 h ce matin). Pas bougé. Reposé. Sieste. Préparé travail transsibérien – et poème. Slava vient passer la fin de l’après-midi, en attendant d’autres renseignements. On dîne et on apprend que l’avion n’arrivera pas avant 2 ou 3 h du matin. Préparé une collation pour la voyageuse qui a dû rester 24 h dans un aéroport sans dormir ni manger ? RV vers 1 h du matin à l’hôtel.
Commencé le poème « Transsibérien » – que je crois voué à de plus amples développements. Allé chercher Judith à l’aéroport à 2 h 30. Hôtel.
11 novembre 1992
Levé 7 h 30. Gris. Gros nuages. Petite neige. Aprèms, avec Slava au musée ethnographique (petites maisons bouriates). Puis marché : achats nourriture, cigarettes. Puis magasin : bijoux et montre fantaisie.
On tâche d’avoir des billets pour le transsibérien de Vladivostok vendredi, mais il semble qu’on n’en aura que pour dimanche (sauf corruption appuyée).
Dîner au « Mythe », restau de la mafia – très cher (relativement : pour nous cela revenait à 15 F par personne). Rentrés 10 h 30.
12 novembre 1992
Levé 7 h. Gris. Bien dormi. Vers midi, parti en taxi pour le Baïkal. Déjeuner vers 16 h de poissons achetés à des pêcheurs, grillés sur la plage puis consommés chez eux. Retour à O.-O. à la nuit 21 h 15. Et pas de billets pour demain.
13 novembre 1992
Train Oulan-Oude-Moscou. Réveillé, sans l’avoir réclamé, à 6 h. Lavé du linge. S’occuper du train qui passe à midi (sinon dimanche). À 10 h, obtenu 2 places dans un compartiment à 4 jusqu’à Irkoutsk et ensuite deux jusqu’à Moscou. Départ midi 15. Irkoutsk et la suite. Gares, renseignements. Dîné au restaurant, pas mal. Au lit à 23 h. Sommeil difficile.
14 novembre 1992
Mal dormi. Lit trop dur. Excitations diverses. Levé 5 h 30. Toilette aux WC. Rencontre d’un musulman. Parlé dans le couloir en fumant. Arrêt buffet, petit bled dans la neige. Et la suite : interviews d’un compartiment caucasien, de la provodkine du wagon, de la serveuse du W.R. À minuit, dans le calme. On transsib pendant 4 h entre Novossibirsk et B.
15 novembre 1992
Mal dormi. Fatigué et préoccupé. Levé 9 h. Rien de changé. Interviews. Le poème se précise. Dîner au W.R. Un provodkine m’invite à fumer de l’herbe. Le reste est confus.
16 novembre 1992
Réveillé 5 h. Fait un café. Dernier jour de train. Adieux au W.R. Cadeaux de part et d’autre (d’eux, du poisson, de la bière). Moscou Iaroslav 17 h 15. Brouillasse dans les rues. Un étudiant (du train) porte mon sac. Taxi ! Chez J.D., on tombe dans un anniversaire (son fils). Mangé et bu. Dormi habillé sur le lit jusqu’à 22 h. Taxi. Une chambre chez des amis de J.D. – une secrétaire de Libé mariée à un journaliste anglais. Appartement confortable – au 8e mais l’ascenseur est en panne. Bu une tisane, parlé, couché. On me remet la clé de l’appart. Crevé. Englouti dans une odeur de pommes que mes hôtes entreposent dans la chambre, laquelle est grande, froide. Manteau sur le lit pour me sauver du gel.
17 novembre 1992
Réveillé 6 h dans la chambre aux pommes. Frais. Pris petit-déjeuner avec le mari, correspondant du Daily Telegraph. Me parle de Tonva. Il neigeotte sur les toits. Essayé d’aller voir le monastère de Novo-Di. Fermé. Visité la maison musée de Tolstoï. Acheté une toque de fourrure. Allé à Libération : vu Bernard Cohen. Téléphoné Beï. TVB. La Marie lui avait déjà passé un coup de fil… Appris que mon vieil article de P.M. sur Sisley sera repris à l’occasion d’une nouvelle expo.
Dîner restaurant géorgien avec J. D. et deux de ses amis, chercheurs en histoire, qui travaillent sur les archives françaises du Komintern (P.C. et Moscou). Me suis aperçu que j’ai dépassé la limite de validité de mon visa… Le calorifère est froid. On a dû éteindre (à cause des pommes). Il fait 10 à 12°, pas plus.
18 novembre 1992
Levé 6 h. Bien dormi. Ciel nuageux. Avec le taxi, place Rouge : le mausolée est fermé. Visite d’un musée d’armes et de mobilier, etc. Mal fichu. Toilettes à tout bout de champ. Il pleut de la neige fondue. De là, au Goum. Acheté deux montres pacotille à des revendeurs. Puis, Libération : question de visa, de la chambre froide. Déjeuner dans un géorgien voisin avec les deux. De plus en plus mal fichu. Allé chercher les bagages chez mes hôtes. Transporté à l’hôtel Belgrade, après avoir pris la place d’avion (Aeroflot, vendredi 20). Hôtel chauffé, chambre convenable. Effondré très vite.
19 novembre 1992
Ciel gris. Levé 7 h 30, toujours fatigué, un peu moins malade peut-être. Petit-déjeuner à 9 h 30. J.D. s’occupe du visa périmé. Me réclame 75 $ maintenant.
Travaillé sur les journaux de Moscou. Déjeuner à l’hôtel. Une bonne soupe aux pâtes poulet, un bif à goût de bœuf.
Essayé la sieste. Impossible. Trop d’idées dans la tête sur le poème. Appris par Beï (téléphoné vers 14 h) que le papier Sisley est passé dans PM et que les grèves provoquent la pagaille dans la circulation. Marina Fedko venue à l’hôtel me traiter par ses « massages » et passes. Dîner seul au restaurent dans la musique d’un trio sans talent.
20 novembre 1992
Réveillé 6 h. Fait les bagages, très allégés par dons à la poubelle). Déjeuner avec les Fedko, au Varsovie. De là, à l’aéroport. Pas autorisé à passer les 5 300 $ (salaire), seulement 600. Le reste, donné à J.D. pour transmission ultérieure. Embarquement long retard. Départ 18 h 50 (airbus). Arrivée 11 h 50 (9 h 50). Beï et Chevalier à Roissy. Pris 5’ avec Alexis à la maison. Déballé un peu – et sombré.
21 novembre 1992
Levé 9 h. Téléphoné à Christophe pour mon salaire en panne à Moscou. Gris. Pluvieux. Téléphoné J.J. Lerrant à Lyon. Opéré d’un calcul. Encore faible. Content de mon Cdf. « Tu ne sais pas à quel point ça me fait plaisir ! » L’ai invité, s’il peut, à ma fête d’anniversaire (70 ans). Autres catastrophes : Béa cancer du sein ? Le voisin Vincent perd la boule, Thierry et sa femme se séparent, les affaires vont mal, etc. Vu Jacqueline, puis Gilbert. Xintian s’est mariée. En 80 jours, notre monde change. Trié l’énorme courrier. Rien de vraiment attendu – hélas.
22 novembre 1992
Levé 6 h. Continué le tri du courrier. Temps gris, pluvieux. Cdf à Clerc. Colombie et Mongolie : quelle distance !
Tout le monde se plaint de la situation économique. Gilbert (« On ne fait rien »), les Marie-Marguerite (faillite en vue), Catherine Mariette (« La vie devient morose au bureau » – Productions de l’ordinaire).
23 novembre 1992
Levé 7 h 30. Un peu moulu. D’humeur triste. Très beau temps. Cdf à Mariette (Catherine) pour le manuscrit tapé des « Quintuplés ».
17 h chez le Dr Vermandel. Tension 13,8. Une fin de bronchite.
24 novembre 1992
Réveillé 7 h. La pluie. Allé en taxi impasse Mousset. Récupéré le manuscrit tapé auprès de Catherine et Marie-France. Gilles songe à le tourner. Pris le petit-déjeuner avec eux. Parlé du voyage, de Gatti, de Marseille, etc.
Cdf de Lombroso, d’une relation de Chevalier à propos de Ph. Denis que cette relation veut mettre en scène dans une pièce d’H. Cixous. (Gilles me dit que les biddis sont encore plus nocives que les cigarettes ordinaires. Il les abandonne. Moi aussi. Ariane, hier, m’avait dit la même chose.)
Cdf de Penent (de l’Ariège). Content de me savoir de retour, dit-il.
25 novembre 1992
Beau. Venteux. Appris par l’avis de décès la disparition de Xavier Le Bolzer (38 ans). Fin des classements, rangements, etc. Cdf à Truc, installé dans sa résidence universitaire d’Antony. TVB. Cdf à Joëlle Hocquard (ce que fait Gatti à Marseille) – à Rognoni (voix fatiguée. Il a fait trois jours d’hôpital avant de s’enfuir : « Je préfère boire du whisky et mourir chez moi que d’être médicalisé »).
26 novembre 1992
Bien dormi (je dors mieux depuis mon retour – et tout le monde prétend que j’ai bonne mine). Ciel clair, lumineux. Téléphoné à Julie Le Bolzer : son frère est mort du Sida. Séro depuis un an. Écrit à sa mère.
Avec Beï, allé au dîner d’anniversaire de Croizard à « l’Émile » (Nicole et Coral).
27 novembre 1992
Levé 7 h. Pédicure 9 h. Ciel bleu, froid.
Cdf vers 13 h de Frédéric Meyer, fils de Jean mon cousin. Me félicite de mon article Sisley et me parle de son père (infections urinaires, prostate) – lui téléphoner.
28 novembre 1992
La pluie. Fini les classements, remises en ordre. Attaqué les « Quintuplés » avec ce que je sais de nouveau (Mongolie). Ça tient.
Cdf à Jean Meyer, cousin, étonné et content. 18 h allé voir expo en appartement de Karina (les Productions de l’ordinaire). Acheté une petite œuvre (500 F). Cherché au magasin Beï pour filer à Montreuil. Fête des triplettes. Jean-Louis, Marie-Jo, les trois filles, les Rita Mitsouko (parlé avec eux de mon train miniature des Réincarnés inspiré, peut-être de leur chanson), Francis Gendron. Rentrés minuit.
29 novembre 1992
Pluie. Grisaille. Travail. 35 pages revues.
30 novembre 1992
Poste et Grand Palais (retiré les tableaux de Beï). « Les Quintuplés ».
1er décembre 1992
Levé 8 h. Beau temps, comme hier. Travaillé « Réincarnés ».
2 décembre 1992
70 ans ! (« Avis de tempête » depuis hier soir). Pluie, vent. Fini les « Réincarnés ». Maintenant, c’est « parfait » ! Lettre du Chili, de Cristina Lhomme. Stéphane, son mari, est mort. Elle ne dit pas de quoi. Mais c’est facile à deviner. Drogué, Sida. Écrit une lettre.
3 décembre 1992
Pluie. Cdf de Braudeau, qui part en Chine pour quelques jours.
4 décembre 1992
Pluie. Orage (grondements). Vers 10 h 30, visite de Vincent Soldevila. Vacciné grippe. Bagnolet 20 h 30. Bibliothèque. Lecture par Gatti de « Adam quoi ? », déjà lu en manuscrit. Trois heures. 50 à 60 personnes. JJ Hocquard, Joëlle, Séonnet, Stéphane – qui veut tourner le film Hayange dès l’été. Est allé à Auschwitz. Frappé surtout par le ghetto (vide) de Cracovie). « Le reste, le camp, c’est inimaginablement petit – étriqué… ». Gatti plus tard : « J’ai vu Théo ». (Il était allé à Aurillac.)
5 décembre 1992
Bleu, froid. Beau finalement.
6 décembre 1992
Froid. Beau. À déjeuner, Wang Wenong (« littérature harmonieuse »), prof de français, boursière de 6 mois. Cadeaux de Wang (chemise de soie, papiers découpés). À 14 h 30, impasse Mousset. Correction des « Réincarnés ». 50 pages. On terminera mercredi. Gilles aura par contrat les droits avant l’édition. (Jean Charvein à Gilles : « c’est le meilleur scénario que j’ai lu depuis 30 ans. »)
7 décembre 1992
Cdf de JJ Lerrant pour mon anniversaire. Il est bien mieux (le voir). On lui a retiré sa sonde. À la choule avec Gilbert pour le kadish de la Mutter.
8 décembre 1992
Gris, brouillardeux, froid. À la choule, kadish.
9 décembre 1992
Beau temps froid. À 9 h 30, impasse Mousset. Suite des corrections (Réincarnés). Jusqu’à 18 h 30. La voisine ce matin : Pottecher s’est cassé le bras à un arrêt de bus. Cdf de Thomas (Harlan). RV fin du mois.
10 décembre 1992
Rien fait. Des courses. Allé chercher à 18 h chez Gilles le texte définitif – pour l’instant – des Réincarnés.
11 décembre 1992
Gris, froid. Gilbert me remet 2 500 pour Ariane (Noël) et 5 000 pour mon ?
Acheté à M. Berdu (Olivetti, rue Custine) la Quaderno 4 990 F. Scène.
12 décembre 1992
La pluie. 21 h 45 train pour Perpignan. Peu de monde. Confiné dans le 1er compartiment de W.L., étroit et sur les roues. Infernal. Fini par dormir.
13 décembre 1992
Ciel bleu. À 8 h 50, Villefranche : Ariane sur le quai. Les piots à la maison.
Travaillé « Réincarnés ». Cdf de Sylvain (Mongolie). RV en rentrant. Marion m’a garni la tête de mon lit de six peluches (ours, souris, chien). Je crois qu’elle aime beaucoup son grand-père.
14 décembre 1992
Bien dormi. Ciel bleu. Travail. 17 h allé avec Ariane chercher les piots à l’école. Penché sur leurs devoirs (arithmétique et récitation). Fini (pour la 3e ou 4e fois) les « Réincarnés ». Donné à lire à A.
15 décembre 1992
Froid. Pas trop bien dormi. Harcelé, obsédé.
Abordé vaguement le poème (Transsibérienne). Cdf du notaire de Hayange : loyer des Kukour passe de 2 500 à 2 700.
16 décembre 1992
Réveillé 7 h. Bien dormi. J’ai mis le radiateur à 8 (dans la journée ‘ ou 5).
Emmené déjeuner en face du garage Ariane, les enfants, plus un petit voisin et la mère dudit (institutrice). Recopié agenda.
Cdf de Lask. Conseils pour son expo de Lyon.
17 décembre 1992
Rêves. Pluie. Fini l’agenda. Allé chercher Marion à l’école, Clément reste à la cantine (préfère). Vers 15 h, fête de l’école à la salle polyvalente. Chansons, dont Marion. Gardé les piots le soir.
18 décembre 1992
Levé 8 h. Bien dormi. Petit soleil. Brouillard sur la route de Taurinya où nous allons chercher le petit lit d’Ariane. Clément, Marion, Claire. Gardé les piots.
19 décembre 1992
Gris. Travailloté. Réfléchi.
20 décembre 1992
Levé 9 h. Assez beau. Emmené Ariane et les piots déjeuner au « Pommier ». Très bon. Après, chez Alice. (Elle et son mari, devenu gardien de prison – il est en stage à Paris – risquent de partir pour St-Pierre-et-Miquelon).
21 décembre 1992
Raccompagné à la gare par le trio. Train 10 h 37. Lecture : Le Parfum, Süsskind. Retard d’1 h ½. À dîner les Gilbert.
22 décembre 1992
Gris. Dépouillé courrier. Allé l’aprèms faire taper les Réincarnés par Catherine, jusqu’à 20 h. Dîner avec les Gilbert. Difficulté à dormir. À 4 h du matin, toujours à errer, à fumer, à penser.
23 décembre 1992
Froid. Allé chercher chez Olivetti, juste en face, la Quaderno (« ultra portable »). Écouté la cassette famille, recopiée par Patricia (productions de l’ordinaire) et la cassette de Moscou ( ? dans « l’Internationale »). Rangement des papiers, besogne de crépuscule.
24 décembre 1992
Déjeuner avec Thomas Harlan, au Chinois Custine. Me parle de ses projets de films, tous intéressants, brillants. Trouver l’argent. Triste, parce que son fils qui a 20 ans est un barbare, lui parle sur un ton impossible, etc. « Qu’est-ce que tu ferais ? ». Allé vers 15 h 30 chercher le texte corrigé des Réincarnés. Parlé avec Gilles du film. Il ira en Chine en février, passera par la Mongolie.
Les Gilbert nous emmènent dîner chez Béa, cheveux courts (son cancer, chimiothérapie), touchante, plaidant pour Yossi en prison. Fatiguée. Faire quelque chose pour elle.
25 décembre 1992
Froid. Gris, brumeux. Petits travaux Noël. Cdf donnés à la famille. Réfléchi, avec Beï, à la manière d’aider Béa. Faire sortir Yossi de prison ? (L’autre, le Paul, se désintéressant).
26 décembre 1992
Plus froid. Rencontré, en allant au tabac, un ancien de PM. « Petit personnel ». Oublié son nom. Il habite le coin. S’appuie sur une canne, s’est cassé la cheville. Les yeux noyés d’un vieux. Ne voit plus personne de PM. Téléphone, dit-il, de temps en temps à l’inénarrable Grunebaum.
Téléphoné à Danielle Gatti pour la voir. Impossible. Enrhumée. Elle l’est depuis deux ans au moins. On ne se reverra plus. Etrange personnage, une fois encore.
Tension 14/9,9. Pouls 93. À dîner, les Gilbert.
Toujours obsédé.
27 décembre 1992
Levé 10 h. Ciel bleu. O°. Revu les Réincarnés.
28 décembre 1992
Malade toute la nuit. Crise de foie. Tombé dans les WC. Un moment d’inconscience. Diète. Fini de relire les Réincarnés. Beau, bleu et froid. Déjeuner de vermicelle. À dîner, les Gilbert et les 3 Truc (avec des plats vietnamiens).
29 décembre 1992
Bien dormi. Froid 0°. Assez bien maintenant. Cdf de Vidler. Son scénario (KG) bien accueilli (« 80% positif… mais ce sera cher à tourner »). RV janvier.
Fini la relecture des Réincarnés. Cdf de Rognoni. RV en janvier. Les Gilbert à dîner.
30 décembre 1992
Bleu. Très froid. Mal dormi. À 4 h du matin ! Levé 9 h. Retouché les « Ré ». L’aprèms, des courses du côté de St-Lazare. Fait photocopier 5 exemplaires de « Ré » (5 x 92 pages).
31 décembre 1992
Matin brumeux. Encore froid. Olivier (de Féral) à la maison. Je lui passe « les Réincarnés » pour appréciation « doctrinale ». M’explique un peu mon nouvel ordi (de 17 h 30 à 19 h).
20 h : les Marie-Marguerite amènent les Pottecher. Frédéric, pâle, épuisé sort pour la 1ère fois depuis sa perte de conscience et sa chute près de chez lui il y a plus d’un mois. Assis à bas, se reprend, retrouve couleurs et verve – hypnotisant le médecin dépassé, Josseline, sa femme et son bébé. Fin vers 2 h.