Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens rescapés des massacres nazis.
Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.
2 janvier 1964
Cdf de Dante : Sacco terminé (« Une petite pendule qui n’a plus rien à voir avec le théâtre mais j’en suis content ».) Il va à Lyon le 8.
3 janvier 1964
Embarquement cet après-midi des 54 envoyés spéciaux dans l’avion affrété par PM.
5 janvier 1964
Cdf de Chris. Veut le n° Kennedy. Repart, dit-il, pour Moscou bientôt.
6 janvier 1964
Cdf de Dante. Part ce soir pour Lyon. Me signale article sur lui et Sacco et Vanzetti dans l’Huma, il y a deux ou trois jours. Croit qu’il aura son théâtre à Gennevilliers ou St-Denis.
14 janvier 1964
A déjeuner Obo et Croizard. Revu Hervé Mille dans les couloirs. M’a remercié de ma lettre. Très sombre, très triste. Avec Thérond, au Ritz : l’épée de Jeff, remise par Lazareff. Vu Gaston, Galante et toutes sortes de gens. Discours. Rentré. Thérond et J. de Coquet, disert et léger comme à l’habitude (parlait de sa chronique culinaire dans le Figaro littéraire). Revu aussi Sabathier, la figure ravagée, la démarche de l’épuisé (diabète). A vécu avec Harlan pendant 4 mois.
15 janvier 1964
Visite de J.P. Sallat, escorteur de Maufrais. M’apporte lettre et photos.
16 janvier 1964
Cinéma : Le Mépris (Godard), sans poésie, moyen. Tom Jones, simple et drôle.
17 janvier 1964
Cdf de Dante. Revient de Lyon. Content du décor d’Allio. Calder serait parti pour Marrakech : quid ? Veut faire des sujets pour les actualités Pathé : l’usine de Dunkerque_ Lui suggère Poggioli, journaliste niçois.
20 janvier 1964
Cf de R. Buffet du P.L. Viré comme un malpropre « pour réorganisation » par Bellanger, l’infâme foutriquet – avec Bresson, Flambart, Régine Gaby et autres.
Cf de Dante. On tape Sacco pour l’Athénée (éventuellement). Me demande de prêter ma machine. Cf à Cayatte : verrai son film demain et lui too.
21 janvier 1964
Avec B. rue Lauriston les deux films de Cayatte (la Vie conjugale) avec des curés. Rien de bouleversant. Déjeuner ensuite chez Mercier. De là chez Cayatte à Auteuil. Il défend avec vigueur son travail. Une sympathie purement personnelle m’engage à faire quand même un papier pour l’aider.
Rencontré J.P. sortant de voiture devant le journal : « Il y aura du travail pour vous. Nous allons faire de l’édition. Je ne vous vois pas souvent ! »
24 janvier 1964
Cf à Dante. Il dort. Parlé Benichou et Monloup. Sacco tapé et transmis à Spira (Athénée) ; écrit à Calder à Casa : il revient le 3.
26 janvier 1964
A 9 h chez Monloup. Vu Dante dînant. Parlé Chris et leurs démêlés. Après, lecture par Dante de Sacco. 2 h 45. Vu Chris, Hélène Châtelain, R. Blin, Rosner, Michaud, Monod, etc. C’était le 40e anniversaire de D. On ne le lui a pas souhaité.
27 janvier 1964
Livre envoyé de Pékin par Wang. Cf de Dante : la réunion s’est terminée à 6 h du matin. Je pars pour Nice (reportage Poggioli, cancer). Rencontré au WR du train bleu les Diwo qui vont à Monte Carlo (festival de TV). Passé la soirée au bar avec eux à manger du caviar et à boire de la vodka. Parlé de Danielle : Diwo la prendrait à Télé 7 Jours.
28 janvier 1964
Négresco, douche. Puis, chez Poggioli où arrive Serty un photographe. Poggioli, un être merveilleux qui parle de sa femme morte à bouleverser un mur de fer. Il est allé porter à manger à son chat, qui vit dans une maison d’Aspremont à 13 km de Nice. Delà, déjeuner à Aspremont avec lui et Serty. Ensuite, au cimetière de Caucade avec lui – qui baise la tombe à l’arrivée et au départ. Puis, Négresco où nous téléphonons à Paris pour avoir RV avec d’Astier – qui lance, poussé par Paggioli, l’idée d’un Institut international du cancer.
29 janvier 1964
Travaillé papier. Lettre de Bernard Saby – désabusé (un peu).
30 janvier 1964
Chez d’Astier (cancer). Terminé papier.
31 janvier 1964
Le papier ne passe pas. De la place pour l’affaire Nœssens, usée jusqu’à la trame – mais pas pour Poggioli.
De Gaulle, conférence de presse. Vu à la TV ; pour la 1ère fois, il butte sur des mots. Hésite quelquefois.
1er février 1964
Théo : mort il y a 20 ans.
3 février 1964
Cdf à Monloup. Dante invite à présenter sa dernière pièce au Prix Mazzetto – où siègent Piscator, J. Vilar…
4 février 1964
Cdf à Bernard chez Danielle. Parlé des ennuis fiscaux de D. dont je m’occupe. (Il me sort cette phrase stupéfiante : « Je suis parfaitement heureux ». Dessine plus qu’il ne peint.) Le travail futur sera préparé.
6 février 1964
Académie 15 h : réception de Jeff – accueilli par Chamson. Puis cocktail à la NRF à 17 h.
8 février 1964
J.J. seul à la maison. Parlé des expos qu’il a vues (Picasso, Hittites, Lurçat, etc.) de Moscou (d’où il revient), du communisme donc de la fin et des moyens (à travers l’esthétique de l’affreux : le « réalisme socialiste » !) de Cuba (unique espoir, suprême pensée ; une révolution pure aux mains propres, qui n’assassine pas la liberté).
9 février 1964
Dimanche seul à la Route.
11 février 1964
Cdf de Davidson. Gatti et Monloup en panne près d’Orléans. Benichou vient chercher ma voiture pour les conduire à Saché et les ramener à Paris. De Saché, Dante téléphone : TVB rentrent cette nuit.
14 février 1964
Au journal, convoqué par J.P. à 6 h 30. Il me voit à 8 h. Pas d’arrangement, mais si je veux des livres pour sa nouvelle critique d’édition…, Maquet lessivé, Croizard, J.P.
17 février 1964
PM. L’activité des lendemains de coups d’Etat. Seul Menant voit dans la même couleur que moi : noir. Diwo téléphone : il revient de vacances ; demande des tuyaux. Cdf de Croizard : le papier « Adoption » ne va pas. « Ce n’est pas du Joffroy ». (Ce que je sais.) Refusé de le refaire.
19 février 1964
Mis J.P. Sallat (Maufrais boy) en contact avec Camus. Il veut être cascadeur. Vu Croizard qui m’explique la réorganisation.
20 février 1964
Vu R. de Laborderie à PM (pour un papier jazzy commandé par Twenty ). Gaston dans son bureau : plutôt satisfait des derniers événements. Il s’achemine, croit-il, vers une vice-présidence.
21 février 1964
Donné papier sur journalistes à Diwo. Parlé de Danielle : il ne peut lui donner qu’un petit travail à domicile.
22 février 1964
Téléphoné Chaland pour le revigorer. Avec Diwo qui vient me prendre, à Colombes, mon 1er match de rugby sur le terrain. Angleterre bat France 6-3.
6 mars 1964
Journal. Vu Croizard et Thérond. Exprimé mon mécontentement – sans l’être réellement. A la TV, 5 colonnes à la une : un reportage sur Castro par Pic et Edith Sorel, qui m’a demandé de le regarder pour lui en parler.
14 mars 1964
Ruby condamné à mort.
16 mars 1964
Mort du père Comert : c’est Collin qui me l’annonce. 84 ans. Si discret qu’il faut une indiscrétion pour savoir qu’il n’est plus.
17 mars 1964
Pierre Comert sera enterré « dans la plus stricte intimité ». Quelques nécros dans les journaux : P. Comert, 84 ans, un fondateur de la SDN, adversaire de Munich, directeur de « France » à Londres pendant la guerre.
20 mars 1964
Vu Danielle chez Diwo. Il lui donne des lettres à faire.
21 mars 1964
Coup de fil de Dante à 11 h du soir. Demande des nouvelles du père. Prêt à affronter la bataille d’Auguste avec Planchon.
23 mars 1964
Lettre de Maufrais.
25 mars 1964
A 7 Jours, Danielle venue rendre les enveloppes et en prendre d’autres.
4 avril 1964
Gatti à déjeuner. Il prépare un film de commande pour Usinor – a fini sa dernière pièce. Congédie Calder. Repi, tortueuse histoire montée à Prague par Mme U qui l’a fait accuser d’espionnage par ses patrons de K Verlage ; gardénal, etc. Projet d’aller à Francfort en mai (Auschwitz, procès et Repi).
5 avril 1964
Usinor, service des relations extérieures. Avec Dante à Hellenvilliers, déjeuner chez les Diwo. Les a vus pour contact avec P.A. Touchais, influent à la TV.
9 avril 1964
Rêves – toujours à la lisière du cauchemar (occupation, KZ, Armorin, Dante). Cdf de Dante : nouvelles du papa, « La Remise » très mauvaise presse, dit-il, sauf le Dutourd inattendu ! Pour Auguste, le suspense demeure donc.
17 avril 1964
De Gaulle opéré de la prostate à Cochin.
23 avril 1964
A.P., visite d’Agathe – amoureuse. Un officier du France. Marié, 30 ans – mais elle en a 38. Ayant vu son âge sur le manifeste, il croyait à une erreur et le lui dit ingénument. Une histoire sans issue – ce qu’elle sait. Vu Christien, écrivain, qui veut faire une campagne contre les mœurs qui règnent dans l’édition. Lui ai conseillé de fonder plutôt une « bonne » maison d’édition.
25 avril 1964
Match France Hongrie à la TV. La Hongrie bat la France 3-1.
Coup de fil de Vialatte : à propos de mon papier sur Kafka ; veut que je parle de lui comme introducteur de K en France. Obsédé par Marthe Robert qui veut lui supprimer son gagne pain. A la fin, demande que je lui rembourse le prix de la communication (après l’avoir mentionnée sur ma note de frais).
28 avril 1964
Travaillé papier Kafka. Vu Vialatte – longue conversation sur Kafka. Castans ensuite : désabusé sur PM.
5 mai 1964
Première mention dans France-Soir d’Auguste G. Succès. Embrassades hier soir entre Dante et Rosner. Coup de fil de Dante après dîner. Heureux. L’embrassade s’imposait (ils étaient en froid depuis quelques jours). Me propose de venir vendredi ou bien samedi – quitte à donner mes billets à Gilbert ou à Croizard.
8 mai 1964
Odéon : Auguste G. Presse. Le plein. Tous là y compris Stéphane, Danielle, etc. Grands bravos, as a letter in the box et dans les loges, le D. se faisait embrasser. On avait R.V. après chez le Grec qu’on ne trouva pas, qu’on trouva puis qu’on quitta : trop petit pour les amis des grands soirs.
9 mai 1964
Rien dans les journaux ce matin. Critiques dans France-Soir et le Monde. Favorables. Téléphone à Dante. Pas là. Il dort. S’est couché à 11 h. Me rappelle vers 6 h : la voix lente, rugueuse. Sauvé, dit-il. Pas de complexe ni de dépression. Me charge d’une commission pour Pepi.
10 mai 1964
Train de 8 h pour Francfort. Arrivée caniculaire à 3 h 10. Carlton. Pepi pas là. En Grèce. Laissé un mot.
11 mai 1964
Procès, au diable, Frankenallee. Un témoin polonais – que le juge asticote comme un coupable. Ecœurant. Quant aux SS, une galerie Grévin ou Tussaud. Les têtes de l’emploi. Vu l’envoyé spécial de l’Huma. L’après-midi, même cinéma. Le président met en défaut le témoin. On en attend un autre. Les accusés mis en cause nient. On les voit dans la salle : contact spirituellement immonde (car leur tête est la nôtre). Visite de la maison de Goethe.
12 mai 1964
Bonn 10 h 26. Descendu par la belle vallée du Rhin. Soleil, péniches, automoteurs, plaisanciers, vapeurs. Kelber à la gare. Hôtel Koenigshof. Déjeuner avec Kelber au club américain.
13 mai 1964
Pluie : la Porsche de Kelber en panne et nous, mouillés comme des éponges. Déjeuner : club américain avec Cristin.
14 mai 1964
Couru tout Bonn et Bad Godesberg avec Kelber pour du vent. Ses femmes, ses drames. (L’épouse folle, la cavalière Elsa, la Lorelei, etc.) En aime deux, dont la cavalière, boudeuse et désagréable. R.V. demain avec Conrad.
15 mai 1964
Midi Bundestag – vu Konrad Adenauer ; le pari sur l’élection de Gaulle. Train à Bonn pour Cologne et Paris (à minuit).
20 mai 1964
Lettre ouverte Peyrefitte à Mauriac. Vitriol et pus.
21 mai 1964
Déjeuner Agathe. On a prédit que le « France » coulerait ce mois-ci. Les officiers en ont discuté très sérieusement, dit-elle.
Commission arbitrale des journalistes : mon affaire avec le P.L. Stibbe me dit : « C’est le plus vieux dossier de mon cabinet ». L’avocat du P.L., paraît en avoir assez. Rapinat dit que Sabathier est hospitalisé à Castres. Très gravement malade. Durieux envoyé là-bas parle d’un possible cancer à la gorge.
Coup de fil de Stibbe : Gagné ! Il n’y a même plus faute, mais erreur.
22 mai 1964
Mon papier Auschwitz refusé par J.P. : « On ne peut pas passer ça… c’est trop triste. Je veux un journal gai, jeune ». Journal : fièvre à propos de faits divers.
23 mai 1964
Enlèvement de la femme de Dassault par des gangsters.
24 mai 1964
Mme Dassault retrouvée.
25 mai 1964
Emmené Roger Buffet déjeuner rue Custine. Chassé du PL, il cherche du travail. Vais l’aider.
27 mai 1964
Mort de Nehru, malade depuis longtemps. Écrit à Sabathier à Castres.
28 mai 1964
Rapinat me dit que Gaston est allé voir Sabathier à l’hôpital de Castres.
29 mai 1964
Coup de fil de Bouise. Il part pour l’Espagne tourner le capitaine Haddock de Tintin. Me dit de venir voir le Tartuffe à l’Odéon.
1er juin 1964
Lettre de Sabathier, sorti de l’hôpital. Délire un peu à sa façon, puis annonce qu’il a une tumeur à la gorge et qu’il doit subir des rayons. Finit sur Selma Lagerlöf (le plus grand écrivain) qui est le cœur, Joyce qui est l’esprit.
2 juin 1964
Dîner chez Esther Guyot, rue Mouton-Duvernet 12. Il y avait Nicolas prêtre, les Mornand et leur fils, et Pablo de Marie-Claire. Parlé de PM évidemment, d’ Auguste G. et du théâtre moderne. Nicolas – toujours gai et ami des millésimes. Titre du film : « Friend – passions secrètes ».
3 juin 1964
Au journal. Vu Diwo – et Jacqueline Diwo rencontrée dans l’escalier, qui me dit : « Accompagnez-moi, je suis malade… au bord du nervous breakdown ». Elle sortait du cinéma où Diwo l’avait conduite. ½ heure lui avait suffi pour en avoir assez.
3 juin 1964
Au journal. Vu Diwo – et Jacqueline Diwo rencontrée dans l’escalier, qui me dit : « Accompagnez-moi, je suis malade… au bord du nervous breakdown ». Elle sortait du cinéma où Diwo l’avait conduite. ½ heure lui avait suffi pour en avoir assez.
4 juin 1964
A la Route. Le mur qui nous mure et nous rend murmurant est fini. Un petit rossignol des murailles éclos dans le sabot à droite de la porte.
20e anniversaire du Débarquement. Arrestation de Mengele au Pérou, annonce la radio.
8 juin 1964
Odéon-théâtre de France, la dernière de Tartuffe (M. Auclair, Anouck Ferjac, etc.).
17 juin 1964
Prix Armorin Interallié. Seuls présents : Garlon, Helsey (dont j’apprends le nom Lucien Coulon à propos d’une anecdote qu’il cite), Sevry, Secrétain et moi. A déjeuner les lauréats depuis la fondations, plus le lauréat d’aujourd’hui, Le Goff d’Ouest France et le premier de tous, Amouroux. Mort de Lemay d’Europe 1, un ami. Coup de fil de Cravenne qui veut me voir. Gaston m’informe qu’il s’agit d’une commande à propos du film prochain de Clouzot. Je dois, dit-il, demander au moins 3 briques.
18 juin 1964
Vu Cravenne. Effectivement, je dis trois briques. Il cille. Mais Clouzot serait d’accord sur mon nom – ce qui n’est pas sans m’étonner.
Maufrais disparu depuis trois jours, dit Europe1 ce matin. Au journal, fais envoyer un télégramme au préfet de Guyane.
19 juin 1964
Une semaine d’a-tabagie. Réponse préfet de Guyane : retard de Maufrais, sans plus. Durieux retour de Castres, dit Sabathier condamné : cancer de la gorge plus cirrhose. Voudrait me voir, disent Collin et Durieux. J’irai peut-être lundi.
Pas de nouvelles de Cravenne. Coup de fil d’Hervé Mille qui me met en rapport avec Georges Kessel à propos d’un livre sur la Résistance (la vieille histoire M. Oswald qui resurgit !)
20 juin 1964
Vu G. Kessel chez lui, rue de la Faisanderie. Il ferait le reportage, j’écrirais le livre. Jeff préfacerait le tout. Mais quel éditeur ? Plon, ou Presses de la Cité ? De toute façon, rien avant novembre ou décembre : je suis trop occupé.
Téléphoné à G. Bonheur sur Sabathier. Il confirme le pire. (Gaston avait organisé avec Vernon Bike l’achat par celui-ci d’une maison en Suisse : « La chance et le malheur se sont trouvés au-dessus de lui en même temps ». Étrange constatation.)
22 juin 1964
8 h 40 train pour Castres, via Toulouse. Castres 7 h 5. Sabathier sur le quai, lunettes noires, pull gris, col ouvert, figure lisse, reposée, rien d’alarmant. Hôtel de l’Envoyé (ch. 3, il y tient, la meilleure), puis café où il me présente Gabriel Sol, notabilité locale après avoir été membre de l’intelligentzia parisienne : il a connu tout le monde. De là, dîner à la Caravelle au bord de l’Agout, pleine de moustiques (une pluie de moucherons). Bu. Lui a peu mangé. Parlé de PM, de Thomas Harlan, de Bonheur, de Vernon Bike. De temps en temps, tristesse vague. Sujet non abordé : « Vous êtes trop intelligents ». Toux, larmes, orphelin, chants huguenots.
23 juin 1964
Déjeuner à la Caravelle. Taxi pour Toulouse. Il m’accompagne, heureux de filer dans la Mercedes 220 SE. Paris à minuit.
24 juin 1964
Rencontré Dubois qui me parle de l’enthousiasme de J.P. pour mes papiers. Je fais aussitôt ma demande écrite d’augmentation. Coup de fil de Gicquel : Grumbach veut me voir pour un « New York » en français. Diwo, Gaston se divertissent de l’affaire Martin (la bicyclette volante).
25 juin 1964
A 4 h, RV avec TSP rue du Bac. Projet Kessel de livre sur la Résistance. Dans son livre, P. de Boisdeffre qu’elle me présente et qui parle de ses amis à PM, dont R. de St-Jean.
29 juin 1964
A déjeuner rue Custine, Dante. Tout frais, cheveux courts (il se les coupe lui-même d’où des traces qui ressemblent à la pellagre). Dasté lui a commandé une pièce pour Saint-Etienne (« Un homme seul » ?). rien ne va : subventions réduites ; Sacco et Vanzetti repoussé à plus tard. Planchon lui-même se remet difficilement de son échec. « Remise » à Toulouse, Sarrazin montera le Poisson noir mais après bien des palinodies et difficultés.
Projet de travailler ensemble pour la T.V. (le livre des résistants – M. X dans son futur, avec Bouise acteur).
1er juillet 1964
Partis pour Barcelonnette.
9 juillet 1964
Cdf de Croizard : Sabathier venu à Paris, examiné par un grand crack. Diagnostic terrible : 1 mois ½ de vie. Il va partir pour A… avec Harlan et Bonheur. J’irai peut-être en revenant du Sauze.
Reçu lettre, photos et récit de voyage de Maufrais.
13 juillet 1964
Mort de Thorez, à Varna, sur un bateau.
14 juillet 1964
Tour de France : Anquetil vainqueur, 5e fois.
22 juillet 1964
Cdf de Mille à propos du livre sur la Résistance. RV le 3 août.
30 juillet 1964
Coup de fil à Stibbe : d’accord pour arrêter le procès P.L. avec les avantages déjà acquis. Tél. de Croizard. Meilleures nouvelles de Sabathier – qu’un prof de Berne déclare « sauvable ».
3 août 1964
Paris. 5 h : Maufrais à l’interphone. Il est en bas avec son frère. (Thérond n’a pas voulu qu’on dépense de l’argent à aller le chercher au Havre.) Très marqué, teint gris, toussotant. Il mange très peu, l’estomac resserré, dit-il, par la faim éprouvée lors de sa « disparition ». Téléphone à Thibault qui accepte de le voir demain matin à l’hôpital pour un examen général. La Pagode : « Les 7 samouraïs » de Kurosawa.
4 août 1964
Maufrais à déjeuner. « Je suis trop fatigué pour continuer, mais j’espère qu’il vit ». C’est ce qu’il veut qu’on dise – à cause de sa femme.
5 août 1964
Apéritif avec Maufrais, venu au journal.
Les Américains, attaqués par les N. vietnamiens dans le golfe du Tonkin, les attaquent à leur tour. Cela rappelle Haiphong – dans le climat préélectoral américain.
6 août 1964
Partir pour Champignolles dans le Jura, interviewer le chef des rescapés. (On a payé 12 millions pour cela, à la caisse des mineurs.) En voiture conduits par Coresa.
7 août 1964
Hôtel Repetot où Le Bailly a loué une chambre pour nous deux et pas pour coresa. Il a d’ailleurs disparu et on ne le verra plus. Réveil à 7 h. Sur le Mt Rivel, parmi les sauveteurs, un peuple et un matériel énormes. De là, à Ney, chez l’un des rescapés, Martinet contremaître qui raconte l’histoire. Déjeuner, puis écrit le papier de 3 h à 7 h (16 feuillets).
8 août 1964
Partis à 8 h après un dernier tour sur les lieux – où l’on démonte tout. On a renoncé à sauver les 5 manquants. Filé sur Paris.
La crise du Tonkin se calme – mais des Américains reconnaissent que leur navire de guerre attaqué en premier se trouvait dans les eaux N. vietnamiennes.
10 août 1964
Au journal, visite de Robillard, « écouteur de catastrophes » qui était à Champignolles. Entendu à 6 h à Monte Carlo avec Thérond et … ses enregistrements. Terrible ! Des coups frappés, une voix. Il y avait de la vie lundi dernier, ailleurs qu’à l’endroit d’où sont sortis les 9.
11 août 1964
Cdf. Hervé à la maison (voir J.J. Servan-Schreiber qui veut me prendre pour son nouvel Express). Convoqué par J.P. à 7 h 30. Dans le bureau, Hervé et Gaston. Il s’agit de papiers pour Marie-Claire sur Danton : « monstre » et bon époux. J.P. confirme augmentation et m’interdit de travailler à l’Express « Je suis un épicier ».
12 août 1964
Prévenu Mille de l’opposition de J.P. à toute collaboration avec l’Express. A 11 h 30 vu J.J.S.S. Il compte beaucoup sur moi, a l’air catastrophé par la nouvelle, propose alors que je demande un congé de 6 mois pour travailler à l’Express à salaire complet (le même qu’à PM). Vu Gaston qui me dit de travailler aussi à Marie-Claire. Bref, le délire à mon sujet. Les enchères montent.
13 août 1964
Vu Hervé et Gaston. Me déconseille d’accepter l’offre de JJSS.
19 août 1964
Cdf de Michel Clerc, pressenti pour des papiers au nouvel Express – et qui me demande si J.P. acceptera cette collaboration. Ne veut pas quitter PM qui paie assez pour qu’il y reste – et pas assez pour qu’il s’y sente heureux, dit-il.
21 août 1964
Mort de Togliatti à Yalta – comme Thorez.
23 août 1964
Vagabondé au Pont-Neuf, siège de la fête de la Libération pour aujourd’hui : orchestre et podium, guirlandes et lampions le long du pont. Une foule énorme.
40 000 personnes.
24 août 1964
avec Béi et Diwo, dîné au pavillon du Lac (parc Montsouris). De là, place de la Concorde pour la fête de la nuit – gâchée par des défauts pyrotechniques et une phraséologie surabondante. Du monde, 200 à 300 000 personnes. Vu un « Carrousel » à la mode des rois. De là, au Fouquet’s- assoifés tous les trois.
25 août 1964
Journée superbe, idéale.Vu JJSS à 3 h de relevée. Propose que je travaille 2 jours chez eux. J’accepte, en principe. Puis, je vois Hervé qui m’emmène chez lui (un appart du George V). Champagne et discussions sur l’Express. « L’enseignant » de la presse m’explique ce qu’il faut faire et pas. Puis, ayant oublié un R.V. avec Brisson, il s’enfuit. Plus tard, il s’excuse au téléphone.
Discours de De Gaulle à l’Hôtel de Ville, discours émouvant, juste, qui ramène mon gaullisme à éclipses.
31 août 1964
Carte de Dante (Pianceretto) avec une coupure gattesque. Cdf de JJSS. RV demain. Malentendu éclairci : c’est 1 000 par semaine.
1er septembre 1964
10 h vu JJSS rue de Berri dans les nouveaux locaux : un chantier. Demande d’écrire le grand article d’annonce de la nouvelle formule – qu’il signera. « Cela vaut 5 000 », dit-il.
2 septembre 1964
DE 10 h à 12 h avec JJSS rue de Berri, le point sur l’Express.
3 septembre 1964
Porté à 9 h 30 RG chez Flamand – en conférence. Rue de Berri, nouvel entretien avec JJSS. Vu Bruno Mounier – et Derogy. Déjeuner au Lancaster avec F. Giroud. Coup de fil de Flamand vers 3 h – content – qui lira ce soir. Cdf de J. Kessel. RDV semaine prochaine.
7 septembre 1964
De 9 h à 3 h, dicté papier rue de Berri. 50 feuillets de leur format. Pas vu JJSS : son 3e fils est né today – appelé Franklin. Nouvelles de J.M. Sabathier-Lévêque. Sera à Paris pour le vernissage de ses photosmontages. On essaie un médicament miracle,me dit J. Durieux.
8 septembre 1964
Cdf à JJSS qui s’estime satisfait.
9 septembre 1964
Vu Gaston pour Marie-Claire. Vu JJSS qui me montre les épreuves. Raccourci, adouci, moins chaud que la 1ère version. JJ me donne le chèque de 5 000. Je n’ai jamais touché tant- pour si peu. R.V. demain avec Françoise Giroud.
11 septembre 1964
Chez Georges Kessel. Me demande où en est le projet de collaboration pour le livre « Résistants ». A zéro – en attendant de voir TSP qui m’a appelé ce matin – mais je n’y étais pas. Nouvelles de Jeff, à Rongins, pour faiblesse consécutive à la décision de ne plus fumer. G. me suggère de lui écrire pour lui conseiller une méthode. Revu papier Serrou sur Antonioni, Lion d’Or à Venise.
14 septembre 1964
Canicule, toujours.
PM. Rencontré H. Mille furieux contre l’article de J.J. dans l’Express – faux, dit-il (les rapports Match – Express). Conférence de rédaction ensuite.
15 septembre 1964
Pneu de Flamand : un peu embarrassé. Il a « marché » mais… Me mettre en rapport avec Chodkiewicz. Cdf de Guyonnet – 2 papiers J. Roy (Chine) à arranger. Très bête, très court d’idées, peu généreux. C’est la 1ère et dernière fois que je touche à ça.
16 septembre 1964
Vu Guyonnet.
Vu Chodkiewicz.Quelques critiques entendues d’1 oreille distraite but bienveillante. RG sera publié début 65. OK.
Ritz. Réception pour les 1 500 000 ex. de Télé 7 jours. Steve Mc Queen vend sa carabine aux enchères (truquées). 1 500 000.
17 septembre 1964
Vu JJ(SS) et FG. Revoir texte Tournoux.
21 septembre 1964
L’Express 1, paru. Commentaires défavorables de O. Merlin, Thérond, Farran, etc. (pas intéressant, on ne retient rien etc; pas de documents). Apporté à J.J. première livraison de Tournoux. Très détendu, on fume un gros cigare en discutant. Il est content du découpage. Content aussi de la 1ère journée de l’Express. « Forcément faible encore », etc.
23 septembre 1964
PM puis l’E. On refond le I et le II en un seul pour un effet de choc. FG et JJ : « L’E. part comme des petits pains ».
24 septembre 1964
Lu ouvrages sur Apollinaire. Un cycliste m’apporte une boîte de 60 « claros » de la part de J.J.
30 septembre 1964
Chez Mme de Kostro, veuve d’Apollinaire. Resté 45’ à visiter l’appartement.
2 octobre 1964
Déjeuner Gaston chez Joseph avec Christine de Rivoyre. Parlé du découpage Danton, de Clarette Petacci – de de Gaulle, du rapport Warren sur l’assassinat de Kennedy (auquel personne ne croit, ici du moins).
3 octobre 1964
Cdf de Jacqueline Diwo toujours un peu désemparée. A proposé à Terzieff que je fasse le commentaire de son prochain film. Ai objecté manque de temps. A voir. Elle fait des papiers pour Combat (20 F !).
4 octobre 1964
Coup de fil de Chris, retour d’Orient – et qui repart jeudi pour Tokyo. Triste. Demande nouvelles de D., que je ne puis lui donner. Lui dis où j’en suis avec D.
5 octobre 1964
Fait papier Apollinaire matinée.
6 octobre 1964
PM l’aprèms. Aperçu Sabathier avec Mille. De là, L’Express. Vu JJ qui me donne à lire un docu : « Pie XII et Hitler » – pour une publication.
7 octobre 1964
Carte de D. « ça risque de ne pas être mal ». Toulouse.
5 h 30 galerie Reichenbach. Gaston, Hervé, Prévert, Mme Domenice Walter, Alix de Rothschild, Th. Harlan et Sabathier. Du monde. Une admiration nuancée de pitié. Vu Jean Martin-Chauffier, Croizart, Chabrun, etc.
10 octobre 1964
Travaillé Pacelli. Cdf de JJSS inquiet.
12 octobre 1964
Envoyé Pidouze à l’Express. Conférence PM : on y vitupère l’Express en disant que sans le Tournoux, il se serait écroulé. Puis vu J.J. qui passera Pidouze avec la suite de Tournoux. Pidouze préfacé par RP Avril. 3 soviétiques dans l’espace.
13 octobre 1964
Liste des ouvrages sur la Révolution pour le Danton de Marie-Claire. Plus on se penche sur Danton, plus on admire Robespierre.
14 octobre 1964
Travaillé Danton. Cdf de Sabathier de Berne. Demande quelle impression a faite son expo. Voudrait qu’on ne parle plus de ses « obsessions » (Bach, enfant naturel, etc.) mais sérieusement du peintre qu’il est. Si on fait un papier sur lui, que je l’écrive. Cdf de Michaud (Jean). Aznavour veut tourner un film sur Manouchian. On lui a parlé de Dante. Calomnie. Il faut agir, par l’impresario Bernheim, ami de Kessel et d’Aznavour.
15 octobre 1964
Carte du Japon, Chris. Tél. à Georges Kessel à propos de Gatti. Me dit qu’il veut faire le tour du monde à la recherche des derniers « paradis » (quelle idée). Lui ai parlé de Pittcairn et des Cocos. Khrouchtchev tombé.
22 octobre 1964
Prix Nobel à Sartre qui le refuse.
23 octobre 1964
Procès PL fini. Le chèque envoyé à Stibbe (6 684). Cdf de Danielle : que j’emmène Stéphane à Toulouse. Fait papier Sartre entre deux portes. Cdf à Helman qui veut aller à Toulouse aussi.
26 octobre 1964
L’Express : vu J.J. qui veut m’engager pour de bon – un contrat important.
28 octobre 1964
Annule voyage à Toulouse. Stéphane ira seul. Cdf de la clinique. J’arrive. Mon père est mort. Embolie vers 2 h 30.
30 octobre 1964
Enterrement. Pantin. Rabbin – Kaddich.
Cdf de Stéphane de Toulouse. Je dois prévenir Danielle qu’il ne rentrera que dimanche. La soirée a été bonne. Mais, dit-il, ce n’était pas le public que papa attendait ».
3 novembre 1964
Hayange.
7 novembre 1964
Cdf de Monloup puis de Dante : le PN a bien marché, sauf sur la presse. Il va à Essen assister à une représentation de Tatenberg. Lointain Gatti.
9 novembre 1964
Conférence – Repris J. Moulin. Sauf Croizart et Menant, personne ne savait que le Vater était mort.
14 novembre 1964
Montpellier. Grande Rue 21, dans l’hôtel de Melle Laure Moulin (72 ans). Accueillis très gentiment entre 9 h et 12 h.
15 novembre 1964
R.V. avec Melle Moulin à l’hôtel. De là, déjeuner chez Rimbaud, au bord de la Lez – qui ressemblait à la rivière de Castres devant la terrasse où je mangeais avec Sabathier. Rimbaud, c’est là que se rendait J. Moulin étudiant (mais je ne le savais pas). Reconduit L. Moulin, puis chez les Woignier.
18 novembre 1964
Papier Moulin. Lettre de Laure Moulin.
23 novembre 1964
Rendu 2e papier J.M. Revu le 1er sur épreuves. Téléphoné à Henri Michel, historien et J. Delarue (h. de la Gestapo) pour renseignements sur Barbie qu’ils ne m’ont pas donnés.
26 novembre 1964
Cdf de Dante. Revient d’Essen content de la lecture de Tatenberg. Travaille à un scénario sur Manouchian mais voudrait obtenir de le tourner. Cela dépend d’Aznavour.
27 novembre 1964
Dernier numéro de Libération – sabordé. Cdf de Katia Kaupp.
28 novembre 1964
Cdf de JJ qui me reproche de ne pas l’avoir averti de la mort de mon père. D. ne le sait pas encore. Cdf de Georges Kessel – qui me dit au revoir avant de partir pour Madagascar et la suite.
1er décembre 1964
Envoyé fric et lettres aux syndicats, ainsi qu’une recommandée à Bellanger PPC. Visite à Mme C. Dreyfus, secrétaire de J. Moulin en 1943, rue de l’Université.
3 décembre 1964
Lettre de remerciements du Secours confraternel des journalistes.
4 décembre 1964
Déjeuner avec Toussaint et F. Verny de chez Grasset, chez Calvet, bd St-Germain. Me proposent la direction d’une collection historique. Demandé délai.
6 décembre 1964
Emmené à 2 h Ariane chez Danielle où Anne-Laure fêtait ses 8 ans (Clarisse et d’autres enfants). Parlé avec Bernard et Danielle ; joué une partie d’échecs (nulle) ; il apprend le chinois, aura une expo chez Bernier, fait de jolies gouaches. Heureux.
9 décembre 1964
Cdf de Michelette, secrétaire de JJSS – pour la 1ère fois depuis 2 semaines.
10 décembre 1964
Vu JJSS qui me demande si je vais faire le saut. Temporisé. On verra l’an prochain.
11 décembre 1964
Grèves : métrobus, électricité, gaz, transports.
14 décembre 1964
Lettre de Dante – émue, très belle (mais belle pour sa justesse surtout, seulement).
15 décembre 1964
Dîner Toussaint avec Beï, Bernard, Danielle, Thibault, Yves et épisodiquement Isabelle. Vodka qui me conforta.
16 décembre 1964
Déjeuné chez Michel (remplacé par des gérants, mais pas dévalué par eux), avec B. Rapinat, Agathe et Hanoteau. Bavardages, cancans et révélations. Charmant déjeuner malgré tout.
22 décembre 1964
Les papiers Moulin : toujours de félicitations, y compris de Collin « tu as fait tes meilleurs de l’année ».
23 décembre 1964
A 6 h 30 chez Monloup où se trouvait Dante (après vint Stéphane, en quête d’un tripade pour son film). Le « Manouchian » en panne, faute d’argent. Parlé du film Jean Moulin (que va tourner Hunebelle, mais cela ne se fera pas).
27 décembre 1964
Cdf de Dante : Cotinet refusé comme conte de Noël par le Progrès – il part à Essen le 9 pour la 1ère de Tatenberg. Pense qu’il va avoir un théâtre.
30 décembre 1964
Cdf de Jean Daniel de F. O. (rédac. en chef). Me demande un rendez-vous. Le fais remettre à 8 jours. Nécessité d’aller à Hayange.