Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens rescapés des massacres nazis.
Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.
1er janvier 1991
Réveillé 9 h 30. Grand soleil. Ciel bleu.
91 : année Mozart ou année Saddam Hussein ? Cdf d’Ariane et des mouflets.
Poétisé (3 poèmes chinois).
2 janvier 1991
Toujours enrhumé –le nez déconfit. Repris « Gloire ».
3 janvier 1991
Pas mieux. Toujours enchiffonné. Cdf de Penent dans la soirée : il a vu le Grand Jour toujours en vente chez un marchand de journaux de Roissy.
Dans Libération : les islamistes de Sidi Bel Abbès s’étaient affrontés en novembre avec les amis de Kateb, voulaient empêcher une exposition sur son œuvre.
4 janvier 1991
Longue nuit. Rêve douloureux avec MHN. Retrouvailles et re-perte. Perte au sens propre : dans la foule qui sort d’un rassemblement. Et perte voulue par elle, toujours en guerre avec moi et sans espérance.
Belle journée, claire. Travaillé : révision manuscrit KG. Lettres de vœux : Clerc, etc.
5 janvier 1991
Levé 11 h. Abruti. Fini corrections KG. Mieux allant dans l’aprèms. Beï et Éric enrhumés à leur tour. Infectés.
6 janvier 1991
Beau, clair. Répondu aux vœux de Clerc. À dîner, Claire Eruyen.
7 janvier 1991
Médecin pour tout le monde ! Sorti aujourd’hui pour la 1ère fois. Le pharmacien : « Vous croyez qu’on aura la guerre ? ». Oui.
Dans Libération d’il y a quelques jours, Baudrillard : « La guerre du Golfe n’aura pas lieu ». Visite de Mme Léon pour quelques jours.
8 janvier 1991
Beau temps. Envoi par Peter Kunze d’une citation de J. Burckhardt : « Qu’elle vainque ou qu’elle meure, toujours c’est la minorité qui fait l’Histoire mondiale ». Et lettre aussi de Claude Grumbach, touchante quand on pense à ses difficultés. En fait, héroïque.
Cdf à Gatti (Avignon). Irai le voir avec Gilles et Georgio. Puis Marion Scali. Cdf à Kravetz : il part pour Bagdad quand tous les autres reviennent. Gilles dit que Chacha et les amis cherchent à le dissuader : bombardement, etc. à partir du 15. Ne peux entrer dans cette logique – mais seulement dans la logique d’une vie vouée à un certain désir. Téléphoner à Marc pour le lui laisser entendre.
9 janvier 1991
Reçu de Ph. Planchet un petit dessin (pour le Nouvel an). Cdf à Fournel : demandé qu’il me retourne « Gloire » (qu’il a confié à Zimmermann de « Nouvelles nouvelles »). Je l’enverrai à Marlène Deschamps (St-Quentin). Téléphoné à celle-ci. Rencontre Genève (Baker l’Américain et T. Aziz l’Irakien) : négative. Mitterrand réunira le parlement le 17. Lu Rufus (Textes de scène).
11 janvier 1991
Plombier WC 200 F. Pluie. Grisaille.
Envoyé un mot à Rufus. Avec Gilles, Georgio et Pascale (architecte), le TGV d’Avignon à 18 h 41. Bloqués à Valence par des manifestants anti TGV (Pierrelatte). Une atmosphère de guerre, réclamations, téléphonages, engueulades, protestations. 2 h 30 dans le convoi. Arrivée vers 1 h 30. Durupt à la gare d’Avignon. De là, à 20 Km, Fontvielle, le Mas, propriété de la « Maison de France ». Dîner en bas, devant la cheminée. Parlé du Golfe – et de la pièce. Couché 4 h 15.
12 janvier 1991
Gris. Dormi vers 5 h. Réveillé 9 h 30. Petit-déjeuner. Discussion sur Auschwitz et sur la pièce (surtout entre Dante et Georgio). Arrivée de Marion Scali. Déjeuner et la galette des rois, gagnée par Tao (le chien). Sieste. Vers 16 h conduits par Durupt au monastère de Montmajour, moulin de Daudet, les Baux, les Alpilles. Télévision, les infos. Dîner à 22 h. Logé chambre avec portrait de Henri IV.
13 janvier 1991
Grand vent (d’où venait sans doute la folie de V. Gogol – et pas de sa passion créatrice). Visite (intérieure) de Montmajour, puis du cimetière de Fontvielle ; Déjeuner. Le récit par Durupt de son séjour en Tunisie. Magnifique.
Pris le train à Avignon vers 18 h avec les 3. Arrivés 21 h 30. Ariane dort déjà en bas.
14 janvier 1991
Vu Ariane, ici depuis hier. Beau temps froid. Cdf de Rapinat, inquiète devant la guerre imminente. Me dit que les plombiers normands voient des clients annuler des commandes. Le mien (de plombier) achète du cuivre « pendant qu’il y en, pas trop cher ». Dîner avec les Gilbert à la fin. Champagne pour Ariane.
15 janvier 1991
Dernier jour avant. À Libération, pour y voir Marion Scali (sur le « théâtre » de Gatti, qu’elle prépare). Vu Géné, J.M. Helvig – tous remplis de la guerre. Un calme sous-tendu d’on ne sait quoi. RV vendredi avec Garraud (mon idée de reportage : Auschwitz-Hiroshima dont la couleur s’accorde avec celle du temps). Un pigeon mort près d’un arbre de la rue Custine (le 4e). (Appris que S. Daney a le Sida : reste chez lui, écrit.)
Fait mes yaourts. Cdf de Georgio : partent pour Auschwitz ce soir. Seront à A. demain. « Silo » entourant la statue de la République.
16 janvier 1991
Lever : rien. Des commentaires épuisés. Cdf pour le magasin d’Hayange (à vendre). Eu Krakover. Cdf à Espitalier pour son adresse (le Grand Jour) revenu, fausse adresse. Envoyé à Peter Kunze une citation de Nietzsche (sur l’historien écrevisse qui croit à reculons) en réponse à la citation de J. Burckhardt (la minorité l’emporte toujours).
Dentiste 15 h (les clients d’un de ses confrères ne viennent plus). Médecin : moins de monde depuis jeudi. Télévision FR3 : la séance au Sénat. Bondé.
Acheté correspondance Boulez-Cage (Stéphane m’a signalé que j’y figurais, abondamment). Message présidentiel et votes Assemblée et Sénat. Télévision.
Le médecin m’a trouvé des champignons au pied droit. Guerre aux champignons !
De minuit à 4 h, devant la télé : bombes sur Bagdad.
L’année Mozart a bien commencé.
17 janvier 1991
Beau temps. Pas d’attaque sur Israël : les Américains ont dû anéantir les bases irakiennes ?
14 h Cdf de Christo. Sort d’hôpital (pour « alcoolisme »). Me téléphonera lundi pour déjeuner. Radio : Bourse : Club Med’ en hausse.
18 janvier 1991
Réveil. Beï : « Israël bombardé ! ». Pas de réplique (je souhaite qu’il n’y en ait pas). À Libération : plus tendu et fatigué qu’il y a deux jours. Télés allumées avec toujours des spectateurs devant. Bonnes nouvelles de Kravetz – qui va rentrer, ne pouvant plus travailler. Déjeuner place de la République avec Garraud. « Trop dispersé, linéaire le journal ; il faudrait un regard froid. Une photo Polaroïd ». Puis parlé une heure du « Lac » et du « Grand Jour ».
17 h une caille s’ébroue dans la gouttière de chez les Meunier.
Vers 20 h, alerte à Jérusalem : missiles ? Non. La riposte irakienne en question. Vague de joie chez les Palestiniens, Jordaniens, etc., etc.
Fatigué, presque épuisé. Remise en question de ma position de résistance à tout prix (Gatti, etc.). Mais reprise et persistante. De toutes façons, ce voyou aurait attaqué Israël – mon souci, mon grand souci, ma fille… Rumeurs et fausses nouvelles : la famille de S. Hussein en fuite… 45 chars irakiens se rendent, etc.
19 janvier 1991
Réveil : missile sur Tel Aviv. Cette fois, Israël répliquera. Remue-ménage dans les pays arabes (surtout Algérie d’où l’on expulse des journalistes français avec des arguments à la Le Pen).
Avec Ariane, par le 85, au Louvre : la pyramide, les fondations du vieux château, la Mésopotamie (Our, Sumer, etc.). Très peu de monde. Peu dans la rue. Peu au magasin vers 17 h où nous passons prendre Beï. Beaucoup de gens baillent : télévision de nuit. Vers 20 h 30, conduit B. gare de Lyon, puis Ariane à Austerlitz. Salle d’attente fermée par mesure de sécurité. Avertissement par haut-parleur à propos de paquets suspects à signaler.
20 janvier 1991
Beau temps bleu. Soleil. Peu de nouveaux missiles sur Israël.
Du rangement : dans les boîtes à correspondance (d’amis).
21 janvier 1991
Gris. Des bombardements hier soir sur Dharan. Entendu sur Europe Kravetz – parti de Bagdad. Arrivé à Amman. Ôté les décorations de Noël. Cave. Le feuilleton de la guerre tous les soirs – et même le jour. Le plus passionnant.
22 janvier 1991
Mal à l’épaule droite. Muscle froissé ? Rhumatisme ? Cdf à Waintrop (pour le film de Thomas) et à Laurent Charpentier, retour de Californie. Me dit que M. Gille part pour la Thaïlande s’occuper de son « orphelinat ».
Un missile tombe vers 20 h sur Tel Aviv. Des dizaines de victimes. Toute la journée a été défaitiste – comme la 1ère était stupidement optimiste. Ah, Français…
Regardé télévision l’émission de Dechavanne avec Tapie. Contre la guerre d’abord, puis reconnaissant son erreur ; allusion à l’arme atomique qui aurait fait de S. Hussein un des maîtres du monde.
23 janvier 1991
Froid. 6°. Radio Com. (communauté juive) 10 h. « Bonne nouvelle : le niveau du lac de Tibériade a monté de 30 cm en un jour ». Recollé un vase de marbre (des Gilbert). Dentiste 13 h 30. Passé Prisunic : caissière enceinte « Je l’appellerai Jérémie ou Justine ». Magasin. Rev, la Mauricienne, injuriée dans le train de banlieue par deux lycéens : « Retournez chez vous, sales étrangers ! ». Allé à pied jusqu’au 87, rue de Rome où habitait Mallarmé. Façade repeinte, pas de plaque, heureusement.
Dr Vermandel 17 h : tendinite de l’épaule droite (maniement des dicos !).
Hier soir : trois morts, trois vieillards entre 75 et 85 ans (arrêt cardiaque). Branché surtout sur RFI et radio Chalom.
24 janvier 1991
Gris. À déjeuner en tête-à-tête Serge Lask (à Paris comme accessoiriste décorateur pour une pièce. Longue conversation sur les Juifs – sa mère, son père, le yiddish, etc., la guerre. 17 h Cdf de J.M. Espitalier à propos du « Grand Jour ». « Très marrant ».
Changements perso depuis la guerre : abus de télé jusqu’à ces deux derniers jours, à l’écoute de RFI et radio Chalom, difficultés de sommeil, fatigue générale, entretiens plus fréquents avec Gilbert (commentaires et encouragements). Toasts nombreux aux ancêtres, à Israël.
25 janvier 1991
3° balcon. Lettre de Strasbourg (M. Zink) pour me donner l’adresse du fils de Robert Wein (KG). Longue conversation téléphonique avec Muriel et Jacky Sapart : enfin des voix proches de la mienne. Le nationalisme arabe se fait seulement sur le dos d’Israël – les armes vendues à S. H. nous coûtent plus cher que le prix qu’il nous a payé. Sans l’intervention, l’Irak, prenant l’Arabie et finissant sa bombe, devenait la superpuissance (à la place de la Russie). Les Verts (Waechter) ont un discours semblable à celui de ce parlementarisme à tous crins – : le souvenir de Muriel est encore vivant.
Long rêve de sieste, à deux étages (rêve dans le rêve).
Téléphoné à J.P. Wein (KG). Absent, puis Poliakov (RV semaine prochaine).
Gilles Perrault menacé de poursuites pour avoir appelé « à la désertion et au sabotage ». Missile sur Tel Aviv : 1 mort, 60 blessés. Dîné chez les Gilbert avec les Remevey et un couple ami.
26 janvier 1991
Froid. 3°. Une bombe à Libération. Quelques dégâts. Radio Chalom se réserve de rompre le sabbat s’il y a des événements importants. Autrement, de la musique.
Rue du Château-d’Eau 29, soirée pour la sortie du livre « Non lieu de la mémoire, la cassure d’Auschwitz » (J. Hassoun, Mireille Nathan-Murat, Annie ? ). Vu les Hocquard, Peninou, Kravetz retour de Bagdad, Nicole Piantanida. Peu parlé de l’attentat avec Peninou, pense que ça n’a rien à faire avec le Golfe. Des « autonomes débiles ». Kravetz parle de la volonté américaine de faire la guerre – ce que S. Hussein ne cherchait pas à ce moment. Il ne s’agit plus que de la gagner, puisqu’elle est là. Rencontré Pierre Guidoni, l’ami de Penent. Sympathie réciproque. On se reverra.
Gatti par du « Petit Caporal » (Mitterrand), toujours à fond contre la guerre.
27 janvier 1991
Froid. 1° au balcon. Encore des missiles – arrêtés. Radio : du Mozart à la chaîne (anniversaire aujourd’hui). Dépouillé un troisième fourre-tout.
28 janvier 1991
3°. Dans Libération, interview de Vidal-Naquet : enfin quelqu’un qui pense comme moi – ou moi comme lui. Et sait de quoi il parle. Dr Vermandel.
29 janvier 1991
Froid et clair. Chevènement démissionne. Dentiste 14 h 15. Relu « Ici Poddema ».
Cdf de Georgio : me demande les coordonnées de Th. Harlan (l’article d’Ed. Waintrop a paru, un type d’AZ s’intéresse et veut voir TH). Lacombe et lui ont vu Auschwitz. RV dans la semaine.
Avec Beï, Olympia : Rufus (en 1ère partie, un groupe de clowns : les Nouveaux nez).
Vu Annette et André Baby, Lucien le cousin de JJ Lerrant.
30 janvier 1991
Levé 10 h 30. 0° balcon nord. Trié un fourre-tout. 18 h Cdf de Braudeau qui finit son roman. S’ennuie à faire le feuilleton du « Monde ». (Même avec l’Académie au bout.) RV dans deux semaines.
Petite attaque irakienne à la frontière du Koweït.
31 janvier 1991
Tas de choses à faire : finir les classements (fourre-tout), faire le poème sur mon Israël, la pièce de Fauderchon. Saddam Hussein. Tout lâché. Je commence une nouvelle sur le petit chié.
Fait un fourre-tout. Repris le chié. Cdf de Rapinat, inquiète et toujours aussi malheureuse de ne pouvoir bouger. Dans la surprise apeurée après les premiers combats, qui duraient encore ce matin.
1er février 1991
Brume. Théo mort il y a 47 ans. Terminé le fourre-tout. Abolition de certaines lois raciales en Afrique du sud. (La guerre du Golfe n’a pas que de mauvais effets.)
2 février 1991
1° balcon nord. Brume, puis soleil dans l’aprèms. Continué le travail de tri (des notes). Cherché Beï au magasin puis en voiture chez les Pays à Montreuil. Marie-Jo fête ses 40 ans. Vu Bozzolini (maintenant invalide à canne), Gendron, Claude Pfeiffer et les 3 mouflettes, dont Carole ma filleule qui m’accable de tendresse. On n’en a pas parlé… Rentré vers 3 h, après avoir déposé une amie de Pays et les Bozzolini.
3 février 1991
Levé trop tôt. 9 h 30. Travailloté. Lu surtout – des journaux, revues, hebdos dont je n’arrive pas à bout. Débordé.
Les Gilbert rentrés de Cannes. Grande fatigue.
4 février 1991
Levé 11 h. Reposé. De 14 h 30 à 18 h, visite de Georgio. K.G., la pièce de Gatti (me lit le récit de sa visite à Auschwitz : très beau), la guerre du Golfe. RV dans quelques jours. Ses soupirs : Aïe Aïe Aïe ou Ayayaye.
5 février 1991
– 2°. Clair. 16 h dentiste. Wiesel : « À mon grand regret, la guerre était nécessaire » (à cause de la bombe atomique que S. Hussein voulait fabriquer).
6 février 1991
Vertiges le matin. – 2°. Toits de neige. Peu. Elle continue de tomber dans la matinée. Asthénie. Impossible de travailler. Commencé (finalement) un poème à ? longtemps porté.
7 février 1991
Vertige. – 10° au balcon. Beau. Bleu. Visite à midi de Georgio. M’apporte son texte d’Auschwitz, tapé, à revoir. Donné photos d’œuvres de Lask – pour s’en faire une idée. 17 h chapelle Salpêtrière. Sculptures de J.C. Pigean, ami de Gilles. Un froid ! Vu Pigean et son commentateur Kerchache. Œuvres de méditation.
De là, au Forum des Halles, maison de la poésie. Louise Herlin (Lily Auclair) lit ses poèmes. Beaux. Mme Jules Renard. Vu ensuite Auclair. On se téléphone ?
Cdf de Gatti vers 22 h. Voir le déluge au plus près de l’hébreu (pour son travail). Penser à la possibilité de rédiger pour Seghers, un « Poète d’aujourd’hui », lui-même. Lecture : les Provinciales. Lavabo de l’atelier gelé.
8 février 1991
Vertige. Toujours beau et froid. 13,7/8,3. Pouls 103.
Visite de Truc vers 16 h 30 (un papier à lui donner pour le foyer : ma tutelle sur lui et son frère). RV jeudi chez le juge de Clichy. Pris du Ternaka (vertiges).
9 février 1991
Cette nuit de sabbat, un missile sur Israël. Détruit en vol. Il a neigé : 2 cm sur les toits et tenace. Cdf à Stéphane. Fini le poème (à Israël). Vu A2, reportage sur le Tibet. Bon. (Sauf que les Chinois y sont traités de sauterelles.)
À 17 h cherché au magasin Beï et Marie-Marguerite. Grand Palais : Nationale de Beaux-Arts où il y a trois tables de Claudy Evan. Beaucoup de monde. Meilleur que les Indépendants. Des Japonais en exposants, plutôt qu’en visiteurs. Dégel dans la soirée.
10 février 1991
Gris. Cdf à Roger Cahen (Strasbourg) pour répondre à Gatti sur le déluge. (Le vrai sens des mots : déluge, arche, colombe, etc.)
Visite de Georgio. Revu avec lui la traduction de son texte Auschwitz. Quelques flocons.
11 février 1991
Un peu de neige. Envoyé à Dante le déluge – et le poème (Missile).
Allé voir P. Fournel – Suggère plutôt novembre pour l’édition du « Grand Jour ».
19 h 30 Cdf de JJ Hocquard. Me dit qu’il est tout à fait question chez Seghers de faire un Gatti dans « les poètes d’aujourd’hui » (d’après Mme Pampuzac). Fournel m’avait dit qu’il ne savait rien.
12 février 1991
Neige à 9 h. Mardi-Gras. Allé à Montreuil voir Stéphane : pas là, couché, malade.
Sieste. Rêvé de voyages, de ciels autres avec nostalgie. J’aurais voulu m’asseoir par terre et pleurer.
16 h 30 Cdf de M.H. d’Ovidio (Grasset), puis Denis Bourgeois qu’elle me passe. Il va réfléchir.
13 février 1991
Clair. Beau. Fatigue.
14 février 1991
Gris. Bien et longtemps dormi, de minuit à 9 h. 15 h Clichy. Tribunal d’instance, la juge fixe le RV au jeudi 21 pour la constitution du conseil de famille. Vu les Truc et leur éducatrice, Liliane Fatia. Cdf à Châteauneu (pour lui dire qu’il n’en est pas). Longue conversation sur la guerre, l’avenir. « Je crois que nous allons entrer dans un monde nouveau et meilleur ».
15 février 1991
Neige. Classements. Lettre de Sapart qui parle de la fracture « entre les anciens du groupe Gatti (suite à la guerre). Gus est, paraît-il, « désespéré » de ne pouvoir vouloir la paix avec S. Hussein. Jacky voudrait créer une revue, un « observatoire » pour parler de tout ça. Vers midi, bruit de paix. À 12 h 30, Europe 1 et les autres : S. Hussein déclare qu’il va évacuer le Koweït. A2 a 10’ de retard, se cantonne dans les balivernes. S. Hussein propose de quitter le Koweït mais sous conditions. Rejet des coalisés.
16 février 1991
Dégel. On parle vacances et bouchons sur les routes.
Téléphoné fils de J.P. Weiss (KG). Aprèms : Georgio. Traduc des pièces KG, éclaircissements sur la pièce de Gatti, conduite à suivre vis-à-vis de l’archiviste de Potsdam.
Télé : « Histoire parallèle » (les actualités de 1941, allemandes et françaises). On y voit un Ct de SM fêté dans son village, dans son château : Von Stockhausen. C’est le père de Karlheinz qu’on voit sans doute aussi parmi les enfants joyeux et respectueux. Tout l’équipage du SM au château.
17 février 1991
Soleil. Ciel bleu. À La Route encore enneigée. Fuite d’eau au salon : un tuyau a éclaté par le gel. Fait venir Jean Gorny. Déjeuner dehors (et même un bain de soleil sur transat).
18 février 1991
Cherché à Courbevoie la machine à écrire, réparée. Avec Gilbert, à Maisons-Laffitte pour l’inauguration de la pizzeria de Frédéric, l’ancien directeur commercial de « Mouche ». Rentré minuit.
19 février 1991
Beau. Bleu. Saddam Hussein évacue le Koweït ou l’offensive terrestre commence ?
16 h Cdf de MH d’Ovidio qui me passe le cinéaste volontaire pour KG. RV dans une quinzaine. Cdf d’Anna, m’invitant ce soir chez elle pour l’anniversaire de Thomas. Presque refusé : demande à Braudeau s’il y va. Pas invité. Je n’irai pas.
Cdf de Rognoni m’invitant à son anniversaire (68 ans) dimanche. (Je serai à Vernet). M’annonce qu’il s’installe au Brésil : « J’ai trouvé là-bas une vraie famille… J’ai tout raté, je vais réussir à mon âge mûr… avec ma femme qui a 35 ans de moins que moi ».
20 février 1991
Encore doux. Mais gris. Puis bleu dans l’aprèms. Envoyé poèmes à Wang.
Invité au 50e anniversaire de JJ Hocquard le 2 mars. Une avalanche d’anniversaires.
Corrigé l’épreuve de « Gloire » (pour St-Quentin). Dîner avec Daniel Chalmel chez l’Argentin, rue du Baigneur. Parlé Golfe, Vietnam, football (France-Espagne ce soir : 3-1. Dehors, un aficionado criait « On a gagné ! »).
21 février 1991
Gris. Mal dormi. Trop d’idées en tête, de toutes sortes. À déjeuner, Ph. Delannoy et Stéphane Gatti. De là, tous avec Beï puis Danh et l’éducatrice Liliane Fatna, chez le juge des tutelles de Clichy à 15 h. Signature de la constitution du conseil de famille, de ma nomination comme tuteur et de Danh comme subrogé. Pris un verre ensuite au café du coin.
Cdf de Delarue : a reçu « le Grand Jour », s’est bien amusé – surtout à la vue de la photo de la 1ère page où l’on voit Armand Faivre, le bonapartiste.
Négociations, négociations.
22 février 1991
Beau. Fini de corriger la nouvelle de St-Quentin. Envoyée. Proposé à Joëlle pour son éditeur « Croquis ».
Ultimatum de la coalition (jusqu’à 18 h demain). Train pour Perpignan 21 h 45 (W.L.) Voyage avec un jeune informaticien, conversation intéressante (sur la cycloïde et la spirale : deux façons de se figurer le monde).
23 février 1991
Beau temps. Levé 5 h. Café dans une cabine vide. Pensé à « Croquis de l’éternité » (pour l’éditeur chez qui travaille Joëlle). Ariane et les piots à la gare. Plus tard : « Viens, j’ai quelque chose à te dire ». Porte close : elle a trouvé il y a quelques jours le flexible de frein de sa nouvelle voiture coupé. Un risque mortel, d’après le garagiste. Les gendarmes ont fait une enquête. Le doute sur Patrick. Elle pleure, accablée. Lui dis qu’elle ne pourra jamais rester à Vernet. Aller à Montpellier. Elle a revu Patrick « si tu me prives de mes enfants, il y a un chargeur pour toi et un pour moi ». À Prades, allé à la gendarmerie. Convient que ça peut être un défaut de fabrication, faire expertiser la pièce.
Le soir à 18 h (fin de l’ultimatum), des bruits, rien de sûr. Caroline, amie d’Ariane, habite à la maison. Dîner, télé un peu. Couché vers minuit.
24 février 1991
Levé 9 h. L’assaut terrestre déclenché cette nuit vers 2 h 30. Le guignol de Bagdad exhorte les troupes à se battre (pour lui sauver la peau). Beau soleil chaud. Dans l’aprèms, avec Caroline et les Alice, à la cascade des Anglais à travers bois, rochers, neige restante et glace à glissades. Ensuite, crêpes chez Alice.
25 février 1991
Démarches et courses. Gendarmerie. Le flexible. L’adjudant Taguet, paternel, conseille A. : « Il faut le voir, mettre tout au point. La garde, la maison. Mais avec quelqu’un, votre papa ou un ami de vous deux ». A. craque et pleure.
Mauvaise journée.
Débandade des Irakiens. Un missile tombe sur Dahram (A. saoudite). Des soldats tués. 12 ?
26 février 1991
Beau. Levé 9 h. Nouveau coup de S. Hussein. Dit qu’il évacue le Koweït et demande le cessez-le-feu. Manœuvre d’un perdant machiavélique : garder son armée, ses avions pour recommencer plus tard, garder le pouvoir.
Fait ma déclaration de revenus au milieu des mouflets. Performante.
Bush rejette l’offre irakienne. Cdf d’A. à P. : furieux de la plainte contre X pour le flexible (à cause de l’opinion qu’on pourrait avoir de lui à Casteil) et indifférent à l’angoisse de A. Il refuse de la voir c.à.d. de régler la garde des enfants, la vente de la maison, etc.
27 février 1991
Beau encore, puis gris. Les coalisés à Koweït Cité.
Avec Ariane, à Prades. Vu le notaire et le garagiste, tous deux fermes, l’un sur la nécessité d’obtenir par L.R., jugement, etc., les décisions nécessaires, l’autre sur la tentative criminelle de sectionnement du flexible. A. achète une arme : gaz lacrymogène. Pluie battante au retour… Allé reprendre les piots chez Alice.
Vers 21 h 15, Cdf à Patrick pour connaître ses intentions… Se dit blessé par l’accusation de meurtre, etc., etc. ». Ne veut pas voir Ariane. Comme je luis dis qu’il faudra de toute façon prendre des décisions, il répond à propos de la maison : « Elle pourrait prendre feu… une bouteille de gaz qui explose…! ». Je lui réponds que ce n’est pas un langage qu’on peut me tenir – et je coupe. Un fou. Et dangereux. Je préviendrai demain l’adjudant Taquet de cette menace.
28 février 1991
Gelée. Soleil. Cessez-le-feu dans le Golfe.
Allé avec Clément, à pied, faire les courses à Vernet. Envoyé à Penent un « Moulis » (fromage ariégeois). Lecture. 17 h 50 Cdf de Georgio (Berlin). M’annonce le document Himmler, certifié.
1er mars 1991
Cdf vers 6 h 30 d’Australie : quelqu’un cherche un M. Weil mais ce n’est pas nous. Essayé de redormir. Conduit au train de 10 h 53 pour Perpignan par A. et les piots. A. déprimée, fatiguée. Trouvé dans le train, encore en gare de Villefranche, le traitement de la nouvelle en plan (« Petit chié »). Pluie à Perpignan. Train de Paris 11 h 51. 10 heures de rail. Conversation avec un jeune « commercial » (balles de tennis), intelligent, sympathique et pas réac pour une balle. Arrivé sous la pluie. Taxi. Raconté Beï l’état des affaires à Vernet. Consternation. Difficulté à dormir.
2 mars 1991
Pluie, grisaille. À déjeuner, Georgio. L’archiviste n’a pas téléphoné de Berlin.
3 Cdf à Ariane. Lettre au chef de brigade de gendarmerie de Vernet.
21 h chez les Griset, bd Saint-Germain, pour les 50 ans de JJ Hocquard. Joëlle, Gus, Séonnet, Stéphane, Gilles, Reznik, Éveno, Davanture, Bouguereau et sa femme. Beau bavardage jusqu’à 3 h du matin. Rentré avec Marion Scali.
3 mars 1991
Beau. 14°. Fait une déclaration (de revenu). Je ne sais plus qui m’a dit hier soir que JJH était content : Gatti ne serait plus un défenseur inconditionnel d’Israël.
Télé : on ne parle que de Gainsbourg, mort.
4 mars 1991
Vidler : RV demain. Fournel : pousse les hauts cris : 40 000 pour le Grand Jour. Un livre à 300 F ! Téléphoné Stéphane qui rigole (ce Fournel !). Rappelé Fournel. En conférence. Coup de fil à l’avocat d’Ariane, Méjean.
5 mars 1991
17° au balcon. Hier soir Joëlle me dit que son éditeur (Bertoin) ne veut pas prendre « Croquis de l’éternité » ; il y a trop de livres sur le Tibet ou la Chine en ce moment. Reçu vers 15 h Steven Vidler, cinéaste qui veut tourner « L’Espion de Dieu ». Longue conversation sur le travail, les intentions, l’option.
Cdf à blanc vers 18 h/18 h 30 (sans doute du Patrick – sauf paranoïa de ma part). Beï partie pour Vernet. Chez les Gilbert, son anniversaire avec enfants, petits-enfants et les Josépha. Grande discussion, presque orageuse, avec Lucien et Yossi sur Israël et les Arabes.
6 mars 1991
18°. Cdf pour le G.J. (Fournel, Stéphane, Peninou) et menus travaux (révision des « poèmes de la main gauche »). Commandé pour Gilbert et Hocquard leurs journaux d’anniversaire.
Cdf de Thomas – à propos d’un certain Didier, ami de Georgio, qui lui paraît un peu faiseur, se prétendant mandaté par Gatti pour faire un film sur lui, etc. (tout ça à un festival en Afrique).
7 mars 1991
Téléphoné Fournel (G.J.). Cdf de Liliane, l’éducatrice des petits Truc. Nha, l’aîné des deux plus jeunes, à l’hôpital de Colombes : taches à la radio pulmonaire.
Beau temps. Oiso partout pépiant. Cdf de et à Vernet. RV gare de Villefranche.
8 mars 1991
Gris. Pluvieux. Allé à Austerlitz pour prendre le train de Montpellier. Erreur. C’était gare de Lyon. Arrivé Villefranche 18 h 13. À la gare, A., les enfants et Beï qui reprend vers 20 h le train pour Perpignan et Paris. Parlé avec Ariane. Refus énergique, nerveux, de s’en aller « d’un jour à l’autre ». Pour aller où ? « À La Route, je me flinguerais… J’aime ce pays… ». (Il faut laisser aller les choses.)
9 mars 1991
Bien et longtemps dormi. (J’étais crevé.) Cdf de Chantal, la sœur de Patrick ! Ariane absente. Causé avec elle. Au soleil une bonne heure (idées sur le « Chié »).
Cdf d’Eddie, un ami d’A. Illumination. Travaillé K.G. A. dîne en ville. Je couche les mouflets en leur racontant 3 histoires (tirées d’un petit livre).
10 mars 1991
Gris, parfois soleilleux. Après déjeuner avec Beï et Alice et les 4 mouflets, en promenade citerne de Vauban.
Clément – qui a 7 ans dans quelques jours – dort avec 3 ours, 1 mouton, 1 chien et la lampe de poche. Une peur – qui me rappelle la même, enfant, à Hayange.
Nerval (« Sylvie »).
11 mars 1991
Soleil. Gardé la maison. Travaillé, fait les courses : pain, fruits, pizza, tarte.
Au soleil vers 14 h. Cdf de Chevalier (à propos de l’Assaut, que je voudrais voir remonter). M’offre 10 000 F pour « m’aider ».
Ce matin au marché, le marchand de pizzas à qui je dis que c’est bien de voir travailler quelqu’un, répond, sans méchanceté : « Eh oui, je suppose que vous avez fait votre temps ». Réflexion qui me renvoie à mon âge – d’une façon très sartrienne. À côté, un marchand de tissus ambulant. Le pizza me dit « C’est un juif ». De plus en plus sartrien : « Est regardé comme juif… » (Vichy).
Nerval (Amélia).
12 mars 1991
Gris. Froid. Seul jusqu’à 19 h, travaillé sans relâche à « L’Espion de Dieu ».
Cdf le soir d’Éric qui revient avec Beï, me relayer samedi.
Cdf à Alain David pour la vente de la maison d’Hayange. Je baisse. Ça urge.
13 mars 1991
Gris encore. Déjeuner chez les Vilatta (plus son épouse Marie-Laure, Alice et enfants). Agréable. Le médecin racontant ses expériences des jours heureux en chirurgie thoracique, livre que je lui conseille d’écrire.
Fini la révision des manuscrits de Claude Pfeiffer.
14 mars 1991
Courses à Vernet. Mal fichu. Commencé la nouvelle du « Chié ».
15 mars 1991
Allé voir Vilatta (pour les pieds : champignons et ongle douloureux). Un peu de soleil. Allé chercher les piots à l’école. Déjeuner chez Alice. Grande conversation sur Patrick : en train d’apitoyer les gens avec succès. Fourbe !
Grand soleil dans l’aprèms. Parlé à Geneviève, gardienne des enfants à midi, venue à 17 h les ramener. P. l’a plus ou moins convaincue de son innocence, de son malheur. Essayé de refaire le chemin à l’envers.
16 mars 1991
Parti de Villefranche à 10 h 53. Grand soleil. Train : à droite sur la route, un fourgon de pompes funèbres, à gauche, plus loin, un hôtel « Le grand voyage ». Puis, près de Perpignan, de nouveau le fourgon.
Changé à Perpignan, Narbonne, Valence (dans la bousculade). Paris 20 h (1/4 d’h de retard, sonnette d’alarme tirée par un distrait). En arrivant, d’un train vide à ma droite, une vois : « Papa ! ». 20 h 30 gare d’Austerlitz. 20 h 45 Beï, qui part à son tour pour Vernet où se trouve déjà Éric.
Lettre de Wang, avec un poème. Beï me dit qu’Henriette Chandet nous a fait un legs, qu’une dame lui a annoncé par téléphone : une lampe. Reçu le document de l’archiviste de Berlin-Est (KG), des nouvelles de C. Lhomme, etc.
17 mars 1991
Cdf de Vernet : convoqués chez le juge. P. menace par téléphone.
Cdf de Rapinat – toujours plaintive et pessimiste. Tout y passe. Mme Rosenthal, amie de H. Chandet m’apporte la lampe léguée, marquée soigneusement « PJ et sa femme ». Morte le 8 juin 89 à 88 ans. Enterrée dans le cimetière du village près de l’abbaye à laquelle elle a tout légué, y compris sa maison de Villennes (en septembre 88, avait ramené chez elle ses meubles et objets de l’av. de Messine).
18 h début d’arc-en-ciel. Cdf à Lhomme. RV cette semaine. Cdf à Hocquard et Joëlle : pour recevoir la recette du Grand Jour (1 610 F). Eveno est nommé directeur des programmes de France-Culture. Abandonne Épinay.
18 mars 1991
Cdf de Françoise de Latour (l’adresse de Gatti). Cdf de Chevalier (RV mercredi). Cdf de Georgio, que le départ d’Eveno d’Épinay plonge dans des difficultés de tous ordres. RV demain. Dentiste 17 h 30. Long et ennuyeux (multiples radios).
Cdf à Vernet. Ariane : « il a fait une tentative de suicide exactement comme tu l’avais dit ». Au gaz – ou bien des comprimés… Pour un moment, elle aura la paix. Ne pas relâcher notre garde.
Cdf à 22 h de Penent. Va me donner le nom d’un avocat des P.O. – si Méjean se montre paresseux. Toujours fraternel, comme d’hab’.
19 mars 1991
Pluie. Levé 9 h 30. Déjeuner aux Négociants avec Georgio. Nous ne sommes gais ni l’un ni l’autre – mais on arrive quand même à s’extirper mutuellement de quoi sourire. Lui conseille de fonder sa compagnie et d’y inclure des amis riches, mais des amis (pas des financiers). Parlé du document de l’archiviste de RDA.
Cdf à Vernet. P. sortira tôt de la clinique. Ariane en a profité pour récupérer ses clés et aller chercher quelques affaires à Casteil.
20 mars 1991
Pluvieux. Allé prendre Chevalier 26 rue St-Sauveur (où il répétait avec une comédienne), puis chez Coral à « L’Émile », rue J.J.-Rousseau. Pot-au-feu, os à la moelle. Chevalier et Lhomme, enchantés.
Cdf à 17 h 30 à Fournel : sur le Grand Jour. Toujours le même cinéma. Utiliser les vrais exemplaires parce que ça ne coûterait rien.
Avec Cl. Eruyen et sa cousine, au New-Morning de 21 h à 1 h du matin. Concours d’ensembles de jazz – avec « Cos GB » (Georges Beckerich, le trompettiste) comme concurrent. Classé 2e – et 1er par le public (par bourrage d’urnes, opéré par nos soins).
21 mars 1991
Pluie encore. Courses : billets de train, etc. Travaillé l’aprèms au KG.
Cdf vers 18 h d’Ariane : le Patrick sort de clinique demain et part avec sa sœur Corinne pour Orléans. Il consent à vendre la maison. Un soulagement pour Ariane. Me dit de ne pas venir pour le moment. TVB.
Cdf de Penent. Me donne le nom d’une amie de 1968, retirée à Perpignan – et qui peut aider Ariane dans ses démarches. Cdf de Georgio. Très content de notre entrevue-déjeuner. Il s’est senti mieux, moi aussi.
22 mars 1991
Plus froid. Envoyé 200 M à l’archiviste de Potsdam. À Montreuil : parlé une heure des changements à apporter au G.J. Puis, déjeuner à la cantine. Soleil l’aprèms.
23 mars 1991
Pluie. Retour de Beï. Elle a voyagé dans le même train que Patrick et sa sœur Corinne. Cdf de Thomas Harlan. RV début avril. Envoyé 900 F pour l’achat de 10 « Otarie téméraire » – livre de Crunelle sur R. Maufrais.
Loué place pour Perpignan le 31-3. Fini la refonte du chapitre XII (KG).
24 mars 1991
Gris. Venteux. Repris la nouvelle du « Chié » au téléphone. Cdf de Daniel Dubois (le R.P. Schlaffon…). RV dans une histoire.
25 mars 1991
Grand vent. Courses le matin à St-Lazare (billets à prendre, réservation à rembourser). Tél. Boris (pour KG : le lieutenant Deschanel, dont il parle dans sa lettre à Weiss). Vers 18 h 30, Cdf à blanc, assez long (Patrick ? Préparant un nouveau coup tordu ?).
26 mars 1991
Gris. Moins de vent. Lettre de Karine (Vienne). Déjeuner chez Rognoni et I. ravie. Puis, avec lui appuyé sur sa canne et à travers le crachin, visite du cimetière Montparnasse : Dreyfus, Pigeon, Baudelaire, Beckett, Gainsbourg (whisky, chou-fleur, poèmes, cigarette et une affichette « G. à droite puis à gauche »).
Cdf de Fontano (éducateur de Clichy) : « le petit frère de Truc sera vraisemblablement opéré. Il est en très mauvaise condition médicale. On aura besoin de votre signature ». Cdf de Crist. Lhomme.
27 mars 1991
Assez beau l’aprèms. Vers midi, Cdf de Fontano, retour de l’hôpital où il est allé avec une de mes pupilles Truc. Dans un mois, le médecin décidera. Menace de cancer. Le tuteur devra donner son autorisation (je me ferai assister par Ph. Thibault). Cdf de Delannoy puis Georgio (le docu Gerstein n’est pas le bon, mais intéressant quand même). Puis Rapinat. Travaillé au chié.
28 mars 1991
Soleil. Cdf de Devayani. (RV samedi restau). Cdf de Christopher : Marie est à N.Y. Le film (Lung Ta) : le texte dit en anglais par Richard Gere. Monteuse : Marie-France. Irai le voir mardi, si pas à Vernet.
29 mars 1991
Sec, beau, clair et froid. Sieste plénière – fertile en rêves. À 16 h, Georgio m’apporte et traduit le docu de Berlin (archiviste RFA). Pas celui que j’espérais, mais intéressant. G. part pour la Grèce quelques jours avec un ami italien ; au retour, reprendra la quête pour la pièce Auschwitz (Gatti).
Dîner chez les Gilbert avec les M. et Truc (à qui j’explique notre Pâque et qui est arrivé en disant à Jacqueline : « Good Rosach ».
30 mars 1991
Clair et froid. Déjeuner chez Georges avec Deviyani qui semble quitter peu à peu son Inde.
31 mars 1991
À La Route, par un beau soleil. Déjeuner dehors. Planté des fleurs (pour le futur acquéreur).
1er avril 1991
Moins beau qu’hier. Mais beau. Fini le « Chié ». Lecture : La lettre volée (Poe).
2 avril 1991
Allé studio 32, rue Moret voir Christophe et Marie-France pour le montage anglais de « Long Ta ». Pas commencé. Déjeuner avec MF au restau d’en face. Me parle de sa sœur en proie à un « Patrick » dans le genre de celui d’Ariane, mais plus clair : celui-là a tiré sur elle à coups de fusil ! Il est en prison.
3 avril 1991
Soleil et pluie. Rédigé une note sur Mallarmé (Éloge d’un professeur).
Téléphoné notaire Chabre à Barcelonnette. D’accord pour acheter les parcelles de Lieutour à La Conche. 15 000 F + 6 780 F de frais. Dans la soirée, téléphoné à Lieutour qui, vu les frais, nous consent un rabais de 1 000 F. (Eu aussi Oliveiro, sur la valeur du terrain. Prix raisonnable.) Le Scarabée d’Or (Poe).
4 avril 1991
Gris, pluie. À 15 h, Delannoy. Revu son papier pour Marie-France (les voyageurs solitaires), jusqu’à 18 h.
5 avril 1991
Assez beau. Mal fichu. 15 h 30 dentiste.
La piote : maintenant, Patrick ne veut plus vendre la maison (bien qu’il y soit forcé).
6 avril 1991
Clair et beau. 17 h rue Moret : Christopher et Marie-France. Le film refondu en anglais. Demandé à Ch. que le nom d’Andrew Harvey passe avant le mien (aussi acte de bienveillance pour l’année du Tibet !).
19 h théâtre de la Bastille. Pièce sur Martin Luther King. Vu Xavier et fin de la soirée dans un café espagnol de la rue de Lappe avec guitare et ollé.
7 avril 1991
À La Route, par pluie et soleil. Déjeuner dehors entre deux bourrasques.
8 avril 1991
Cdf à blanc (Patrick ?). Commencé à taper le Chié. Visite de St. Vidler de 15 h à 19 30. Sur le KG, le film, etc. Fourni quelques idées, quelques images.
9 avril 1991
Brume tiède. Envoyé signature et chèque de garantie (1 500) à Chabre, Barcelo – vente terrain.
14 h Asnières. 9, Montesquieu. Aide sociale. Mme Boutin, Mme Lahoussine. Signé des papiers de prise en charge pour les deux petits Truc (Truc signalé comme buveur de bière par le foyer !). De là, chez le dentiste. Rencontré, rue La Boétie Viale, l’ancien secrétaire général de PM. Devisé autour d’un café des morts anciens et nouveaux (la fille de Bonheur, Matias mort du Sida, etc.). De là vers 17 h 30 rue Visconti : les sculptures suspendues de Christophe Loyer. Parlé avec lui et sa femme, lu ses petits textes excellents. Chaleur éprouvante.
Ariane : P. a interdit à sa mère et à ses sœurs de recevoir les enfants pour les vacances de Pâques (afin qu’A. soit tout le temps occupée…). Nous les prendrons.
10 avril 1991
Beau. Lumineux. 18° balcon, 25° atelier, 21° balcon 17 h.
Pédicure 14 h 40. Cdf de Rapinat, toujours bien languissante. Évité de lui parles des morts que j’ai apprises hier. Mais son jardin est en fleur.
11 avril 1991
20° au balcon à 9 h 30, 25 l’aprèms. Cdf de Lhomme, en stage à Libération (reportage sur le Pt chilien en visite. Idées à avoir).
Visite de Daniel Dubois (le RP Schlaffenmaier) de 15 h 30 à 19 h. Ses projets, son travail. Appris qu’il était bouddhiste – et pour la guerre du Golfe, contre ses amis. Cdf de Fontano (foyer Jean-Zay). RV 7 mai avec le médecin du petit Truc (Than).
12 avril 1991
Il y a trente ans, Gagarine. (J’étais à Jérusalem). Allé chez Pathé rue Francœur. P. Lary qui y annote un film. Visite des lieux – qui doivent disparaître. Fournaise. Déjeuner aux Négociants avec Lary, son monteur Jean-Yves Rousseau et Beï. 18 h visite de Truc, en chemise blanche (il fait chaud). S’explique sur l’incident des bières – me donne la bio médicale de son petit frère (d’après le père) à l’intention du médecin – et confirme qu’il veut aller dans un lycée fort. On fait la liste – dont Condorcet. Cdf de Penent : l’adresse de Maya Lavergne (Perpignan pour Ariane). L’ai entretenu des projets de Truc.
13 avril 1991
Toujours beau. Visite de Lask. Vidé une flasque de rhum et ½ bouteille. Parlé abondamment. Le judaïsme. Son projet d’expo (la croix et Compostelle). Téléphoné à Gus pour le mettre en rapport. Jusqu’à 14 h. Fini le tapage du « Chié » – avec la machine rétive, toujours en panne, par pure méchanceté.
Café espagnol près de chez Marion (Libération). Bougie.
14 avril 1991
Par un peu de grisaille, à La Route avec Beï et Vincent. Il a élagué, arraché, etc. J’en ai fait autant, électrisé par l’exemple. Le soleil est venu. De 10 h à 18 h.
15 avril 1991
Re-beau. Envoyé Ariane attestation pour son affaire – tapée d’un doigt, l’autre index gauche, pincé hier soir dans la fenêtre de la cuisine.
Cdf au foyer (pour la SS des petits Truc). Téléphoné hôpital Colombes pour décider RV du 7 au 14 mai (opération du plus petit Truc). Cdf de Vidler (KG) et Simone Desmaisons (renseignement sur le travail des journalistes indépendants).
Expulsé de ma table et du réduit en haut de l’escalier quantité de fourmis (d’Argentine). A.R. incessants. Le vieux chien noir du garage a disparu depuis quelques jours. Un tas de gens demandent « Où est Fioule ? ».
Beï rebutée par un galeriste. Déçue et ce qui s’ensuit.
16 avril 1991
Reçu le « Hemming, le beatnik des neiges » de Mirella Tanderini. Étonné qu’elle en soit venue à bout. Le titre italien est meilleur : « Vie et mort de G. H. Une histoire des années 60 ».
À discuter et à déjeuner Geoffroi Crunelle. Pour photos et couverture de son livre sur Maufrais. Cdf de Chevalier (le projet Simone Desmaisons), Gus (RV), Lhomme (St-Quentin). Dentiste 14 h 30. Reçu de St-Quentin la docu et le paquet de nouvelles imprimées (dont « Maintenant que tout est arrêté »-.
17 avril 1991
Revu et abondamment corrigé « Le Petit chié ». 11 h 59 Cdf à blanc (Patrick). Travaillé « petit chié » (ronchi et latin). Cdf de J.F. Mela (en partance pour le Canada avec son fils) sur l’expo de Christophe Loyer qu’il a vue. Y voit un rapport avec le principe de « moindre action ». Le lui dire.
Cdf à Ariane. Elle voulait récupérer des affaires à Casteil. Il a changé les serrures.
18 avril 1991
Dentiste 9 h 30. Temps froid, pluvieux, venteux. Train pour St-Quentin 16 h 40. Voyage avec Cl. Bourgeyx, écrivain bordelais, et John Taylor, Américain d’Angers (à qui je raconte l’histoire de Mallarmé traducteur d’anglais qui ne savait pas l’anglais). À l’arrivée, Martine Deschamps et le car. Hôtels. Hôtel Diamant pour moi en face de la basilique. Puis la bibliothèque municipale, expo Vian. Puis dîner buffet au foyer du théâtre par petites tables. Je suis avec des dames du festival, une petite fille (celle de M. Deschamps) et un écrivain canadien, Sylvain Rivière. Concert dans un coin. Au lit à 10 h. Cathédrale magnifiquement illuminée.
19 avril 1991
Levé 9 h. Vers 11 h 30, espace St-Jacques. Parlé avec P. Fournel : maintenant qu’il faut faire avec les 200 ex. restants du G.J. – mais si ça marche, il fait ce qu’il faut : une nouvelle impression. OK. Déjeuner collège La Ramée. Voisine de G., écrivaine de Lille « Je suis une femme entretenue » (mariée). Sympathique au demeurant. Puis avec Yves Megresson, adjoint à la culture (« l’adjoint aux roses » parce qu’il distribue, à chacune des femmes, une rose) au lycée H. Martin. Claque de mes 15 amis de « première préparatoire » (en fait des jeunes qui ont des difficultés). On dialogue sur ma nouvelle. J’explique, je philosophe, je signe. Dîner collectif au Napoli, restau italien. Arrivée de Lhomme (Libération). Retour hôtel minuit.
20 avril 1991
Levé 8 h 15. Visite de la cathédrale. Espace St-Jacques. Du monde. Parlé Beno, Sylvain Rivière, S. Aliosta (Argentine), Gibeau, l’adjoint aux roses. Déjeuner chez Le Riche. Sylvain, Bourgeyx. Transmis au Canadien Rivière la mnémotechnie des conciles de l’église : le Nicoé passera enfin l’Atlantique. Sieste. Un peu de soleil. Moins froid. Musée des Papillons, musée Quentin Latour (pastels bouches fermées). De là, à l’hôtel de Forvacques : remise du prix et grand dîner (260 couverts) aux bougies, musique, chanteuse canadienne (Pauline Julien). Voisins de table : le maire, un ami de Chevalier, un directeur de revue qui me demande la nouvelle que je suis en train de finir (Le chié). Ma voisine de droite – belle-sœur d’Edern Hallier, amie d’Anna et de Thomas !
21 avril 1991
Train 2 h 08 pour Paris. Brume et soleil. Cdf à Chevalier. Me raconte son entrevue avec Simone Desmaisons : ça ne marche pas pour Fontainebleau (sauf désistement d’Hossein) mais rattrapage sur « La Face de l’ogre » qu’il s’agirait de donner au théâtre. Cdf à Devayani qui repart pour Delhi mercredi. Pas de RV possible d’ici là.
22 avril 1991
Gris. Pluie. Travaillé au chié. Cdf de Cl. Eruyen et à Frédéric Hocquard (pour Truc et son lycée de Paris). Cdf de Caroline Tigué : « As-tu vu Pelgrand ? Il a disparu depuis 3 jours… Viré de « Jeune Afrique ». Je ne l’ai pas vu depuis 15 ans. Lui conseille Penent. « J’ai laissé un message. Est-ce qu’il répondra ? » Il répond quand on a besoin de lui.
Cdf de Laurent Charpentier (Rose Schiaffino). A déménagé. Voudrait partir quelque part avant moi. RV début mai. Cherché les enfants à Austerlitz 21 h 23. Téléphoné à Ariane qui dort chez Alice pour ne pas rester seule dans son appart. La petite après, réfugiée dans mon fauteuil, a éclaté d’un seul coup en sanglots : « Maman ». Télé. FR3. 22 h 40 « La Classe morte » de Kantor. Captivé.
23 avril 1991
Gris. L’animation des piots. Essayé de travailler. Ils regardent Paris (jumelles).
24 avril 1991
Clair et froid. Montré à Vincent (Soldevila), ancien de la Guerre d’Espagne (chez les anars) un film sur les « camps du silence ». Il n’a pas de magnétoscope. Cdf à Stéphane pour le G.J. (ce qui s’est passé à St-Quentin). Verdier ? Il n’y croit pas. V. Gilles. Déjeuner Négociants avec Dubois (Schlaffenmaier).
Lettre d’invitation de Cristina Lhomme à son mariage. Poème joint (d’un auteur chilien ?). Cdf d’Ariane : demain huissier et serrurier à Casteil pour faire l’inventaire. Les piots sont allés à la Tour Eiffel avec Beï.
25 avril 1991
Beau. Mal dormi. Un jouet électronique avait démarré dans sa boîte, se manifestait par intermittences. Pas trouvé la cause. Cru finalement à un effondrement prochain de la maison, de la colline.
Avec Beï, les piots et Jessica, au jardin d’Acclimatation à 15 h. Cirque Charles Pauwels (Marquis est en Belgique avec son propre cirque). Vu Charles et JP Vivier, de mieux en mieux en Loyal. Petit spectacle : 2 numéros congédiés hier, faute de public. Puis rivière enchantée, manège et petit train.
Cdf à Alice (Vernet), A. n’ayant pas téléphoné. Nouvelles peu rassurantes, elle couche parfois chez elle (Alice) mais aussi encore, malgré le danger, à son appart. Alice la trouve inquiète, nerveuse. Je vais y aller avant mai.
26 avril 1991
Refait par écrit l’attestation pour Ariane. Photocopie. À la poste : 122 F pour Chronopost ! Lettre de F. Vigouroux, directeur de « Textes et Marges », revue littéraire, rencontré à St-Quentin. Me demande « le Chié ». Cdf à Bouguereau et Béasse (pour Perpignan et pour Truc). Commandé fleurs pour le 28 (35e anniversaire de mariage). Merveille que je m’en sois souvenu. Mais ce jour est un jour de réussite. Tout marche.
Cdf à Alice : Ariane est bien allée avec l’huissier à la maison faire l’inventaire. Sitôt après, Cdf d’Ariane. L’ai sentie accrochée à son idée de ne pas quitter Vernet. Why ? « Je ne veux pas vivre une course-poursuite ». Cdf à blanc à 22 h 20.
27 avril 1991
Beï au magasin. Seul avec les mouflets. Les ai emmenés à la pizzeria avec Georgio (ses projets : la pièce de Dante et une autre de Michel Deutsch qu’il a traduite en allemand). Idée de faire en commun une pièce sur le Mur de Berlin à reconstruire (pour le café-théâtre. V. Rufus, etc.). Parti. Arrivée de Gilles, retour de Chine (depuis hier soir). A repris le projet René Leys. Eveno, qui est directeur à France-Culture, lui a demandé 5 h d’émission (« Carnets de voyage en Chine ») à faire cet hiver. Me demande si j’en suis. À voir. Gilles me donne une pièce chinoise de bronze – sapèque percée d’un trou carré avec l’image d’un homme sur un buffle (Lao Tseu ?). Acheté deux ballons à 10 F au bazar de l’Indien. Pluie vers 18 h.
Agité des idées de meurtre…
28 avril 1991
Assez clair et sec. Allé vers 14 h à La Villette. Visite du sous-marin, l’Argonaute (plus petit que mon Morse), puis toboggan et retour.
35e anniversaire. Teinture coulant sur l’épaule, recherche infructueuse du placard (« le lit est devant »), chute de la pendulette.
29 avril 1991
Envoyé à Mme Grenier (St-Quentin) photos tableaux de Beï pour prospection dans les galeries. Téléphoné à Boucher (Hayange) : qu’il vende 200 000.
Déjeuner au thaïlandais Custine avec Marie-Marguerite, Beï et les mouflets.
Cdf à Nicole Pérot (pour Truc). Lui envoyer un mot à l’attention de Kouchner. Fait par fax chez le photographe à 18 h. À 19 h jusqu’à 20 h, réunion du conseil des co-pro. Réparations et non-payeurs (pur formalisme).
30 avril 1991
Pluie. 15 h 30 Cdf de Nicole Pérot (Kouchner). Me demande le dossier scolaire de Truc. Ça devrait marcher.
Train de Perpignan avec les mouflets. Couchettes de 2e. Tête-bêche. Un brave prolo belge (31 ans de mine à Charleroi) s’occupe de remettre les couvertures aux piots. Une vieille constipée proteste contre le bruit.
1er mai 1991
Ariane à la gare. Gris et plutôt froid. Le nouvel appart au-dessous de l’ancien, plus heimlich (et plus froid). Allés au restau. Sieste de 14 à 17 h. Froid dans la maison. Transi.
2 mai 1991
Réveillé par la chute de la lampe de poche de Marion, du lit supérieur. 8 h. Ariane part pour l’hôpital. Seul avec les mouflets. Pluie intermittente. Fait à déjeuner, lavé la vaisselle, couché les deux pour la sieste, etc. L’aprèms, à Vernet courses. Travailloté. Trouvé à Vernet une carte avec un chien et sa « prière ». À peu près tout ce qu’il y a dans le « Chié ».
3 mai 1991
Mal dormi. Levé 9 h 30. A. partie. Levé la Marion, abreuvée de son biberon. Habillés. Fait le déjeuner sur un seul feu : chauffé le poulet, cuit coquillettes. Sieste générale. Puis, parc des Sports (toboggan, etc.), pain – consommation au café de la place, au soleil ou plutôt au vent. Rentrés. Goûter. Balayage.
Lecture des poèmes de Qian Lang, traduits par l’ami de Gilles. Cdf à blanc à 18 h 25 et une heure plus tard. (Mais sûrement pas P.). Conversation téléphonique avec Gilles : les poèmes chinois. Essayer d’en refaire une traduction (4 vers – poème « Lumières céleste et terrestre »).
4 mai 1991
Levé 9 h. Bien dormi. Remodelé une dizaine de poèmes de Qian Lang. Fini (une fois de plus) le « Chié ».
5 mai 1991
Ariane allée chercher à Villefranche Beï. Froid et humidité. Déjeuner avec tous au « Pommier ». Très bon. Sieste – sauf pour les mouflets, surtout l’impossible Clément. Eu Truc au téléphone : qu’il m’envoie son dossier scolaire.
Reçu pour K.G. la docu sur le militaire Deschanel tué en octobre 39 (lettre à Weiss) par les archives de Vincennes.
6 mai 1991
Frais. Orageux. Allé avec Beï faire les courses à Vernet (A. au travail, les piots à l’école).
7 mai 1991
Levé 7 h. Avec A et Beï à Perpignan. Palais de justice à 9 h 30. Attente dans une salle d’audience. A appelée avec P. dans le cabinet du juge Castaing vers 10 h 40. Fini à 11 h 10. Parlé avec l’avocat (Méjean) : ordonnance rendue dans quelques jours ; dépendra des examens du psy, etc. Nouvelle audience en septembre. A. déçue. P., en dimanche, maigri – et « doucereux » paraît-il.
Le soir, A. à bout : « Je n’ai plus un moment de joie depuis des années ». Ne veut pas qu’on s’occupe d’elle, qu’on lui suggère des lettres à faire, des actions à entreprendre… S’apaise peu à peu, tombe d’accord finalement.
8 mai 1991
Pluie. Froid. Ariane à l’hôpital, les enfants à la maison. Confection d’alexandrins chinois. A. profite de notre présence pour « sortir » – aller au cinéma avec des amis.
9 mai 1991
Neige à Vernet, suivie d’une pluie longue et serrée. Froid. A. dort. À 10 h 30, en voiture avec Beï et les piots à Vernet sous la pluie. Courses. L’onglée !
L’aprèms, Alice et ses enfants. A. rédige la lettre (garde et pension alimentaire). Me remet le flexible meurtrier (pour expertise). À la gare de Villefranche. La pluie toujours, continue, drue. La moyenne montagne pleine de neige. Train de Paris.
Dans Vernet, une folle se réjouissait sous la pluie en prophète : « C’est le commencement de la fin du monde ».
10 mai 1991
8 h à la maison. Gris et sec. Carte d’invitation à l’expo de Loren Hemming le 15 mai à Toulouse. Travail : remise en ordre, remise à jour. Cdf de Jacky Moro.
11 mai 1991
Plus clair (le ciel…).
Cdf à l’hôpital Louis-Mourier, de Colombes, pour l’opération éventuelle du petit frère de Truc. En parler à Thibault. Fait. Dit que le prof Olivier (une dame) est un médecin très sérieux.
12 mai 1991
À La Route jusqu’à 16 h. Frais puis tiède, un peu ensoleillé. Petits travaux rustiques. Dîner de 9 h à 11 h chez les Chevalier (et Baptiste, 8 mois, à sa 1ère maladie : on ne sait quel virus).
Fatigue. S’occuper en même temps de : Ariane (menaces contre sa vie, démêlés judicaires), Truc 1 (le faire passer à Louis-le-Grand), Truc 2 (accepter ou non l’opération chirurgicale prévue), Vendre Hayange et La Route (difficultés financières), Édition bis du Grand Jour. Réédition de K.G. Le roman à entamer, etc., etc.
13 mai 1991
Mal dormi. Matin ensoleillé. Dentiste 11 h 10.
Truc : eu Fontano puis le conseiller d’éducation de son lycée (obtenir que les profs fassent une note en faveur du changement de lycée). Revu le texte tapé de KG (Claude Pfeiffer).
14 mai 1991
Gris. Par le train et le bus, à l’hôpital Louis-Mourier (Colombes) pour Nha, avec Fontanaud. Vu le prof Olivier. Admission de Nha pour les examens prévus (angiographie, etc.). Un thymus fantôme sur l’écran. 14 h 30 à la maison. Informé Thibault.
15 mai 1991
Plutôt beau – après une nuit d’insomnie excitée, fantasmée à mort. Visite de Vidler (KG). Il déjeune rue Custine. Rocard s’en va. Envoyer, sans tarder, les notes de Truc au cabinet de Kouchner ! (Ne sera peut-être plus ministre dans deux ou trois jours.)
Cdf à Ariane : l’avocat s’est manifesté à la suite de la lettre : il a fait, dit-elle, les démarches demandées (pension alimentaire, vente de la maison).
16 mai 1991
Envoyé bulletin 2e trimestre de Truc à N. Péret (ministère des affaires ?). S’ils ont le temps de s’en occuper, avec le changement de Premier ministre.
15 h visite d’Anne Riquier (Auroville) pour me demander de l’aider (Maison du Tibet, à Auroville – manifestation-spectacle à Paris fin mai). Elle s’est séparée, mal, très mal, de son compagnon là-bas. Fait front avec un courage désolé.
Nouveau gouvernement. Immense bavardage médiatique.
17 mai 1991
15 h Cdf de Lask : « Mon père vient de mourir. Peut-être un suicide : après une opération (vésicule), il a arraché son drain… Je pars ce soir pour Paris. J’ai eu le besoin de t’en parler, à cause des « Petits chemins ». Merci de m’avoir écouté. »
18 mai 1991
Encore le « chié ». Beï partie le soir pour la Bretagne.
19 mai 1991
Gris. Fini le « Gary Hemming » de Mirella. Intéressant. Mais pas d’accord avec quelques-unes de ses vues sur Claude, Marie et Françoise, etc. Ni sur G. lui-même à plusieurs points de vue. Chinois av. Ledru-Rollin.
20 mai 1991
Beau. 20° balcon à 10 h. Fait une lettre de remerciement-critique à Mirella Tenderini (G.H.).
21 mai 1991
Reçu faire-part pour l’enterrement du père de Lask. Cdf de Serge. Lui dis que j’y vais. Prendre le car devant l’Holiday Inn, place de la République.
Cdf de Simone (Desmaisons). Me demande de faire partie de son comité d’honneur (château de Fontainebleau). Non (par égard pour Chevalier, écarté du projet).
Cdf de Berlin de Georgio. Son projet Gatti semble mieux avancer là-bas qu’ici. RV à Avignon en juillet. J’apprends par DDV la mort de Georges Wellers (du CDJC).
Allé 21 h Maison des Écrivains écouter lire Rufus. Parlé KG avec Rufus. Parti vers 11 h avant la fin. Réveil à 6 h 45 demain. Il a fait chaud toute la journée.
22 mai 1991
Levé 7 h (réveil fautif). Taxi République. Car pour Bagneux avec les vieux du quartier. 40 personnes à l’enterrement du père Lask. Rabbin. Retour car et métro. Mme Tennenbaum. Rencontré, en revenant, rue Custine Penent. Café. Me parle de ses difficultés avec le CNRS, suite à la chute Chevènement. Explication sur le Golfe. Physiquement, il m’inquiète : il a de la peine à marcher droit, semble vaciller. Rajiv Gandhi assassiné. Rêvé.
23 mai 1991
Cdf de Fontanaud, l’éducateur de Clichy : Nha a du BK, peut-être une ? Opération projetée pour la tache suspecte. RV 11 juin avec le Pr Olivier.
18 h 40 Cdf à blanc (du voyou sans doute). Prévenu Ariane. Travaillé KG. Rêvé.
24 mai 1991
Beau. Cdf de Mme Tanenbaum m’invitant à dîner chez eux samedi. Accepté.
Travaillé KG. Dentiste 18-20 h. Me demande un paiement plus rapproché. Difficile. Cdf à Ariane. TVB. Elle a obtenu une aide exceptionnelle de 4 000 F de son hôpital (comme je dis mon inquiétude constante, elle répond que, s’il lui arrivait quelque chose le légiste de là-bas ferait son autopsie, il le lui a promis… Elle m’avait déjà dit qu’elle voulait, tout au début au moment de la tentative d’assassinat, faire son testament).
25 mai 1991
Entamer la campagne ! Cdf vers midi de Mme Charré, prof d’anglais de Truc. Elle appuiera pour Louis-le-Grand et en parlera à ses collègues.
Cdf de Renée Henry (voir ses peintures rue de Seine). Cdf à Vivienne, pas là. Eu
J.-F., qui, allant à Marseille, allumera un cierge à St Expédit pour aider Ariane.
Serge Lask à la maison. De là, vers 8 h, chez ses cousins Tanenbaum rue de Turenne. Dîner quasi familial – et métaphysique à tous points de vue.
26 mai 1991
Grande fatigue interne. Un peu travaillé quand même. Conversation de la semaine : les pit-bull ( ?), chiens domestiques mais tueurs.
27 mai 1991
Dentiste à 9 h 45. K.G. À 16 h, Clichy. Foyer. Entretien avec Brood, le directeur, Boucher le secrétaire, Fontanaud l’éducateur sur l’opération de Nha et le changement de lycée de Truc. Puis Fontanaud et Truc.
28 mai 1991
Dans ma boîte, cadeau de « Penent l’invisible à Joffroy l’invincible ». Une tête de bois coloré, très africaine. Ressemble à la tête figurant sur une invitation vernissage de la part de Baby. Lettre du not aire Chabre, Barcelonnette pour la signature de l’acte de vente Lieu Taraud. 10 h 18 Cdf à Montigny : mairie la « journaliste », l’a quittée depuis longtemps. Donne deux faux numéro, mal lus. Le 3e est un répondeur sans nom.
29 mai 1991
Encore Montigny – et fini. Travaillé K.G. (la lettre de Weiss à KG, à retraduire et à taper). Cdf à J.P. Ribes (Express Tibet) pour les amis d’Ariane.
Grand choc émotionnel : Marseille (l’OM) battu en finale de la coupe d’Europe (tirs au but).
30 mai 1991
Dernier envoi du manuscrit. Tapé KG. Pédicure 12 h 30. Dentiste 16 h 45.
30° au grenier à 18 h 30.
31 mai 1991
Retour de Beï (de Bretagne). Grève RA.P. Allé mettre La Route en vente rue Hermel (office des particuliers).
1er juin 1991
Envoyé Grand Jour à Mulhouse. Seconde fin du roman.
Allé 11 h chez F. de Latour. De là en voiture à St-Nom-la-Bretèche chez Segalen (Yvon), le fils de Victor. Une maison improbable, en pleine forêt (louée à l’ONF). Revu Anne Segalen (Parents). Garden-party, barbecue, etc. Parlé sous un arbre avec Yvon (les voyages de son père, Lhassa, etc.). Rentré vers 18 h.
2 juin 1991
Très beau. Ciel bleu, sans nuages. À La Route. Photos polaroïd (pour l’agence). Le nouveau jardinier, Nicolas – qui veut être paysagiste – a bien travaillé.
Rentré vers 16 h. Cdf de Rapinat. Cdf d’Olivier de Féral qui m’amène demain Glenn Mullin (Dharamsala). Torturé par des dents provisoires (fil de fer éraflant la langue).
3 juin 1991
Nuageux, frais. Passé une heure à faire le bulletin de salaire de Friquet, et la déclaration trimestrielle (CSG, remise, etc.). Dentiste avec Beï 14 h 30/16 h.
16 h 30 visite attendue de Glenn H. Mullin et Olivier de Féral. Glenn fait une conférence ce soir. Cheveux gris ramenés sur la nuque en catogan. Yeux bleus. Gai comme je l’avais vu il y a dix ans à Dharamsala. Me parle de l’assistance de la médecine tibétaine aux irradiés de Tchernobyl (résultats presque meilleurs que la chimiothérapie des Américains – et moins cher). Projet commun éventuel d’aller à Tchernobyl l’an prochain (mars). Me répète que mon premier papier sur le Tibet (le DL in Express) a été très important : c’est à cause de lui que le DL a pu aller en France.
Deux coups de fil à blanc 18 h 39/19 h.
Halles : « Mots d’Elles » pièce montée par Chevalier. Allé avec Beï et Eruyen. Vu Vivienne, Cristina, Sappart, Moreau.
4 juin 1991
Tapé la lettre de Weiss à KG. Cdf à JP Ribes – à propos de la traduc du livre de Norbu (Dzogchen). Je dois le mettre en contact avec le traducteur Bruno Lispaze.
Dentiste 17 h – 19 h.
Télé : mort de Mme Mao. Suicide (je ne le verrai pas…). Truc téléphone : veut trouver un travail pendant ses vacances (pour envoyer de l’argent à ses parents au Vietnam). Me dit que son bulletin de 3e trimestre est moins bon.
5 juin 1991
Clair et froid. La mort de Mme Mao pas confirmée. 15 h 10 : Cdf de l’assassin, à blanc. Cdf à Bouguereau : il avait oublié ma demande (Maryse Lapeyre, Perpignan. S’en occupera sans faute.
6 juin 1991
Pluie cette nuit. Déjeuner chez les Argentins rue du Baigneur avec Vivienne Méla.
7 juin 1991
Toujours gris et pluvieux. A. me dit que le voyou lui téléphone la nuit, 20 fois sans décrocher juste pour la persécuter. Réfléchir à ça. Voir Delarue ? Le soir, Beï pleurant parce qu’il n’y a presque plus d’argent à la banque !!
8 juin 1991
Cdf à Thierry le jardinier pour demander les clés de La Route. Brave type finalement. Allé 15 h rue de Ménilmontant voir dans son atelier François Darin, peintre et auteur d’un projet pour Brocéliande (forêt brûlée, arbre d’or). Dit à Cristina Lhomme de venir pour Libération. Me dit qu’elle attend un enfant, mais n’en dira rien au journal.
À 20 h 45 Novotel La Défense, dîné avec J.P. Weiss (KG) et sa femme. Montré le dossier qui accompagne la lettre de KG à son père. Promet de me fournir des photocopies des lettres de Schweitzer audit père. On se verra peut-être en juillet à Barcelonnette (il a ses aises à l’aérodrome de Talland).
9 juin 1991
Gris. À La Route vers 11 h. Rentré vers 15 h – après un détour par le « Centre d’information Eurodisney », bâtiment d’une hideur incroyable, entrée 10 F, plus le racket habituel des boutiques de souvenirs, bar, etc. Pas entré. Travaillé KG.
10 juin 1991
Nombreux Cdf infructueux. Cdf de Rufus. Sa pièce passe le 22 sur France-Culture 20 h 45. Me dit que Jean Yanne y est extraordinaire.
Cdf de Penent : une charge en règle contre l’invitation à la rencontre Gatti de Bobigny (le 17), la façon « mode », dit-il, dont elle est rédigée. « C’est honteux… Une photo de Gatti d’il y a 20 ans… Gatti vent du vent… Il ressemble de plus en plus à Rainier de Monaco, etc. ». Il s’amuse.
Cdf de Rognoni qui part le 29 pour le Brésil (2 mois). Cdf de Jacky Moreau qui veut l’adresse de Cristina Lhomme. Cdf de Gilles. RV demain 15 h.
11 juin 1991
Bleu. Cdf de Vivienne : Chevalier trouve sa pièce trop noire.
Bus, train et re-bus pour l’hôpital de Colombes (Nha) avec Beï, puis Fontanaud. Vu le Pr Olivier à 11 h. La myasthénie écartée. Opération au thymus fin juin.
Droits d’auteur du Seuil : on a vendu Alcatraz.
Dans l’aprèms, Gilles. Lui ai donné les poèmes chinois ranimés. Parlé de Segalen, de scénario de Hu Ben qui est en fait son scénariste. RV avec Segalen après le 17. Parlé aussi d’Ariane (un enregistreur qui donne le n° de l’appelant).
Dîné le soir avec Daniel (Schlaffenmaier), Éric un de ses amis, jeune photographe féru d’astrologie, et Vanessa Mobio, esthéticienne, la copine de Daniel, notre hôtesse. Parlé surtout magie noire, autre réalité : bouddhisme. Rentré après 2 h.
12 juin 1991
Gris, pluvieux. Cdf de la secrétaire de Péninou : elle a le Grand Jour dans son bureau : 100 ou 150 ex., dit-elle.
Dentiste de 14 h à 16 h. Long et douloureux. Cdf à Mme Charré, prof d’anglais de Truc. A écrit une lettre que Truc m’envoie mais les autres profs sont réticents.
Cdf à Ariane : ordonnance rendue. Elle conduit à une enquête sociale par des psychologues pour les deux ex.
Cdf à André Gilles (Le Mary) : s’il connaît des gens à l’éducation nationale (pour KG). Non.
13 juin 1991
Gris – Pluie un peu.
Cdf à Fournel : me dit qu’il est informé des 150 G.J. à Libération. « Le problème est que nous n’avons pas de coursier… ».
Mal fichu. Enrhumé, refroidi. Bouche dolente.
14 juin 1991
Cdf à Penent. RV semaine prochaine. Cdf de Vidler. Allé chercher à Montreuil le brouillon de K.G. (inserts et livre annoté).
Gigantesque incendie du côté de St-Ouen. Dépôt de carburant. Le Koweït à domicile.
Cdf à Nicole Perret (Kouchner). Dossier Truc parti. J’envoie de mon côté la lettre du professeur d’anglais Mme Charré au proviseur de Louis-le-Grand.
Lecture : « La Femme changée en renard » (Lady into Fox) de David Garnett, prêté par Lacombe.
15 juin 1991
Gris. Cdf de Truc : Louis-le-Grand le refuse. (Mais ce n’est pas fini. Le canal Nicole Perret est toujours en cours.)
Plombier sur le toit du grenier. 1 h à goudronner.
16 juin 1991
À La Route. Invité à l’apéritif les deux voisins de droite et de gauche.
Lecture : le manuscrit de Bidenboyle « Le Chemin ». Gros.
17 juin 1991
Fin de l’apartheid.
Avec Gilbert, église de Bois-Colombes. Obsèques de Paul Bargis, le mari de Fleurette Nemarq. Puis cimetière de Bois-Colombes. Vu Roger et Yvonne Nemarq, bien vieillis (lui, embarrassé devant la table, se fait aider par l’agent des Pompes qui lui fait faire de signe de croix avec le goupillon) – Monique et son mari. Des cousins et cousines. Générations mêlées et confuses. Le bal masque de Proust.
Déjeuner Libération. Marion et Garraud. Vu Kravetz – amer, presqu’haineux vis-à-vis de Libération (la guerre du Golfe). « On a honte d’être journaliste ». (…)
Remis à Garraud l’interview du D.L. par Glenn (Mullin).
18 h 30 Bobigny Bourse du travail. « Rencontre avec Gatti ». Tribune : Gatti, Séonnet, Marc et Léonardini. Ensuite, buffet abondant. Puis film de Stéphane sur l’expérience de Marseille. Vu Marion, Joëlle, Claude Peiffer, Gus, Jean-Pierre, les Pays, Cristina, etc.
18 juin 1991
Froid. Cdf à Fournel. Tine me dit que les 150/200 ex. sont là. Dentiste 15 h-16 h 40.
Difficulté de trouver du boulot pour Truc.
Le soir, Cdf de Penent : si ça ne marche pas du côté Kouchner, il fera agir Guidoni ou un camarade de jeunesse (Monchablon). Guidoni lui doit bien ça : il l’a laissé tomber après l’affaire Chevènement, tous l’ont laissé tomber. « Je ne sais pas ce que je vais faire après le 30… ». Congé de maladie par un docteur « ami », spécialiste de la tête. RV jeudi soir.
19 juin 1991
Cdf du prof d’espagnol de Truc. Elle m’envoie une lettre pour le proviseur de Louis-le-Grand. Lettre de Georgio : il a trouvé le poème de Goethe (Qu’il soit noble, l’homme…) au cimetière juif de Berlin, sur une tombe.
Cdf à Maurice Croizard. Tombé sur la femme de ménage (portugaise). Il est à l’hôpital A. Paré. Difficile de déjeuner avec lui demain, comme nous en avions fait le projet avec Penent.
Le merle noir a pris ses habitudes dans un pot de la terrasse.
20 juin 1991
Pluvieux. Courses diverses. Cdf de Georgio. Me demande si je veux participer à un colloque. On verra. Envoyé Louis-le-Grand lettre du prof d’espagnol (Melle Paché). Cdf à Croizard à l’hôpital. Semble sorti d’affaire. Me rappellera à sa sortie, la semaine prochaine. Cdf de Lacombe : les poèmes revus sont beaux – et importants (projet français de réhabiliter le Palais d’été pillé par les Européens).
Dans le métro, plein de guitaristes, venus d’ailleurs pour la fête de la musique demain, l’été. Annonce parue dans la Centrale des particuliers (La route).
21 juin 1991
Déjeuner Neuilly avec Lombroso. Elle y monte son film sur Stanislavski.
19 h 30 Penent à la maison. Beï lui offre un petit tableau. Allé dîner avec Coral dans son restau. Fête de la musique. Des carrefours bloqués. La pluie ne tombe pas.
Penent : malade, marchant difficilement, s’insérant lentement dans la voiture. Déçu, violent contre les socialistes. Jamais vu dans cet état d’esprit. Approuvant même la phrase de Chirac (Immigrés avec 50 000 d’allocations, 3 femmes, 20 enfants, leur odeur, etc.).
22 juin 1991
Lettre à Peter Kunze pour vérifier si les docus de Potsdam sont bien inédits (par les archives de Bielefeld).
Allé 18 h place St-Sulpice. 8e marché de la poésie. Vu le stand de Java avec Espitalier, puis Sopinphage G. Desmée et Davidov, le second du « Rose », pas revu depuis deux ou trois ans. Pris un verre avec eux. Cherché le visage poétique – sans le trouver.
23 juin 1991
Lourd et gris. À La Route de 10 h 30 à 14 h. Très beau feu d’artifice au-dessus de la basilique. Tout s’explique par le feu d’artifice.
24 juin 1991
Enlèvement des bagages vers 10 h (Barcelonnette). Cdf de Delannoy. N’est pas assez avancé dans son livre pour me le montrer. RV rentrée. Acheté des bidis. 20 paquets de ganesh (160 F). Carte de Karine K. Visite impromptue de J.A. Penent, embarrassé par une affaire de lettre (d’Amsterdam). Discuté. Me rappellera demain. Cdf vers 22 h de Devayani. En panne. Son organisation londonienne a disparu. N’a plus d’argent. Va quitter l’hôtel pour aller chez des amis en banlieue. Va passer une annonce dans France-Soir pour un petit boulot d’hôtesse pendant quelques semaines.
25 juin 1991
Cdf de Devayani. Son annonce. Je la modifie. Dr Ethinger, successeur de Gelin. 1ère visite : « Vous êtes en bonne santé ».
Déjeuner M. et Mme Moriot. Cdf de P. Kechichian (le Monde). Sur le conseil de Braudeau, me demande un papier sur les « Œuvres théâtrales » de Gatti parues chez Verdier. Oui. Téléphoner dimanche l’article. M’envoie les trois volumes de Verdier plus le Kravetz : « La Parole errante ».
Cdf à N. Perrot (cabinet Kouchner). Pas de réponse de l’éducation nationale. Va les rappeler. Cdf puis visite de Penent sur le même sujet (lui donne le dossier Truc). À dîner, le neveu Thierry Woignier, venu tester un dispositif (pour son laboratoire).
26 juin 1991
Cdf à Braudeau. Merci pour le papier commandé (personne ne voulait le faire au Monde). Fini le manuscrit de Bidenboyle, presque 600 pages. Il y parle de l’œil qui l’observait sur le « Rose » : celui de Davidov – que j’ai rencontré samedi au marché de la poésie, place St-Sulpice. Téléphoné à Bidenboyle ; À temps. Il part demain. Lui ai parlé du livre – du f ait indubitable que c’est une œuvre (et lui un écrivain), qu’il ne faut pas l’envoyer à des éditeurs sans y avoir encore travaillé (répétitions, titre, etc.). Il y est prêt. Il a déjà commencé. RV fin août.
Dîné avec Thierry et Beï à « la Petite Alsace » (à la place de l’Alighieri). Offert par Thierry – qui repart demain pour Nîmes.
27 juin 1991
Départ de Thierry. Gilbert me prête 10 000 F pour boucler les vacances (achat de la parcelle Lieutaud). Cdf à Fontanaud (foyer Clichy) : Nha est opéré demain, restera 1 mois à l’hôpital. Pluie violente vers 11 h. Déjà, la nuit.
Papier Gatti pour le Monde. Travaillé dessus.
Cdf de Rufus – à propos d’un projet catho de film enquête sur Gerstein (partiellement). Il les a aiguillés sur moi. Lauzun et Levinstein. Pas emballé, Joffroy. Dit à R. de leur donner mon numéro à Barcelonnette. Train pour Gap 9 h 32.
28 juin 1991
Bonne nuit. 8 bagages dans le car de Barcelonnette. Rencontre de Claude Van Quin, ami de Gilles Lacombe, qui a voyagé avec nous. Café à Gap. Car. Soleil. Taxi. Bergerie. Manœuvre le matin. Journaliste l’aprèms. Commencé papier Gatti.
29 juin 1991
Travaillé. Pas bougé. Cdf le matin à Kechichian – pour la télécopie du papier.
30 juin 1991
Fini papier dans l’aprèms. Lettre de Peter Kunze (pour K.G.). Téléphoné papier vers 20 h.
1er juillet 1991
Descendu à Barcelonnette : achats. Grand soleil. Cdf du Monde. Allé chercher le fax du papier à la poste (70 F). Téléphoné corrections vers 17 h. (Structure fractale était devenu sculpture fractable).
Télé : reportage. On ouvre en URSS des agences pour l’emploi. Beautés de l’économie de marché.
2 juillet 1991
Courses. Arrangé le chemin, déplacé des coquelicots du tournant de Serre à la fontaine de la Bergerie. Cdf à Joëlle Hocquard. JJ à Avignon. Sera là demain. Verdier lui a dit que c’était moi qui fais le papier du Monde. Dommage. Parution le 5, me dit-elle. Me suis piqué deux fois : avec une aiguille, comme la Belle au Bois Dormant ; avec une écharde, en fermant le volet de la cuisine, comme n’importe quel imbécile.
3 juillet 1991
Très beau. Dîné à la maison avec Sarrazin le kiné et les deux protégés bulgares dudit (Marguerite et Emmanuel).
4 juillet 1991
Pas très bien dormi. Vidé à la décharge sur la route de Jansiers le vieux frigo. Visite à Mme Oliviero mère et à Claude. Apéritif. Vu l’ancien maire Honoré Souteau place de la Poste. Marche lente, heurtée ; un vieil homme qui fait ses commissions avec le sac d’usage. Aprèms, travaux divers. Cdf à Fontanaud (Clichy). Nham n’a pas encore été opéré, faute de place en réanimation.
Vers 22/23 h, Cdf de Hocquard : le journal est paru avec l’article – qu’ils trouvent bon (sauf la photo de Gatti, « un clown »).
5 juillet 1991
Acheté le Monde. Dans le même journal, on annonce le départ de Boulez de l’IRCAM. Gatti ressemble à Fernandel (photo). Arrivée d’Éric le soir vers minuit.
6 juillet 1991
Écrit à Karine, en réponse à sa carte. À déjeuner, Mme Léon et Éliane. Orage faible, quoique désiré, dans l’aprèms. Une rose a fleuri.
7 juillet 1991
Parti 7 h pour Avignon. 235 Km. Arrivé vers 11 h 30. Déjeuner avec les Hocquard et l’attachée de presse de Verdier Colette. Repos hôtel Régina, cours Jean-Jaurès à 3 pas du musée Lapidaire où se joue la pièce. Mal aux reins. Cachets doliprane, aspirine, etc. Vu le médecin venu soigner 2 ou 3 aphones. Repos ! Déjeuner avec les Hocquard. Sieste difficile. Chaleur et fatigue. 9 h 30 – Minuit : la pièce sans entracte. Soupé ensuite place de l’Horloge avec les Hocquard, Marion Scali. Vu Lurcel aussi. 25° à 2 h du matin.
8 juillet 1991
Toujours mal. Essayé d’avoir Boulez au téléphone (St-Michel-l’ ?). Pas là. Son beau-frère est mort samedi. Musardé. Passé au musée. Déjeuner J.J., Joëlle, Colette (Verdier), Gilles Durupt ; Décidé de partir. Attendu de voir Gatti qui débarque vers 15 h au Musée. S’assoit au café. Me montre son petit doigt bandé, en échange sans doute de mon lumbago. Je lui dis que boulez viendra pour la mort de son beauf. Intéressé. Me dit que je devais le faire venir. Me dit aussi que Montreuil est en train de s’arranger – et que je lui ai fait une promesse (1 pièce à écrire pour la nouvelle maison Gatti).
Départ vers 16 h. Toujours mal en point, torturé dans la Méhari. À La Route (la Bergerie ?) à 21 h 15. Ariane est là avec les mouflets.
9 juillet 1991
Repris forte du lumbago. Visite du médecin (Benedetti). Piqûre. La nouvelle sur le petit Chié m’est revenue. Refusée (Textes et Marges, M. Vigouroux).
10 juillet 1991
Toujours mal. Répondu à Textes et Marges. Vers 17 h Cdf de Gilbert Lauzun (de la part de Rufus). J’étais sous les ondes bienfaisaintes du sèche-cheveux qui m’inondaient l’arrière-train. Rappellera dans quelques jours.
Essayé d’avoir Boulez à St-Michel. Pas là. Ne sera pas là. (Impossible de l’inviter à voir la pièce de Gatti.)
11 juillet 1991
Bien dormi. Moins bien qu’hier soir. Douleurs après la piqûre.
12 juillet 1991
Abruti et fatigué. Parlé avec Ariane de sa situation (vente maison, décision future du juge). À 15 h chez le notaire. Reçu par de Gasquet – sorte de Dufilho en plus vif. Signé l’achat de la parcelle Lieutaud). Orage et pluie. Allé au Sauze, Soleil des Neiges. Rencontré Joëlle Couttolenc, enceinte et contente enfin. Accompagné Beï qui garde l’expo et rentrés vers 17 h.
20 h dîner chez les Oliviero avec les piots et Éric. Retour 24 h.
13 juillet 1991
Beau. Mieux, moi. Le mal dont j’ai souffert…
Cdf vers 14 h 30 de Mme Boucher, la secrétaire du foyer de Clichy : Nham a été opéré, est sorti de réanimation, restera quelques jours à Bichat puis Louis-Mourier. La tache suspecte semble bégnine.
Commencé la correction du K.G. (texte définitif à donner à l’éditeur). Lettre de Peter Kunze, à propos des doc K.G. de Potsdam (vérification aux archives K.G.).
14 juillet 1991
Grand vent. 11 h Cdf de Colette (Verdier). Me demande de tâter Boulez : viendrait-il en octobre à Toulouse pour des lectures de Gatti (« La fureur de lire »).
Continué KG. Chap. II. Dîné avec la smala chez Mme Léon avec Sarrazin, le garçon bulgare et son professeur de lycée, Geneviève. Vers 22 h 30 feu d’artifice sur Barcelo. Regardé avec Ariane « Les Enfants du paradis » jusqu’à 2 h.
Cdf dans la journée de Joëlle Hocquard : elle a cru remettre à Georgio une lettre et une docu de ma part, c’est un autre qui est parti avec.
15 juillet 1991
Beau. Éric et Beï ont conduit le Clément au Sauze pour une randonnée escalade (avec moniteur). Allé, sur l’invitation d’Oliviero, à la mairie d’Enchastayes pour la remise de la croix du mérite à la championne de ski Carole Merle. Discours d’Oliviero, du Dr Duby, du sous-préfet. Apéritif aux 2 Magots et déjeuner.
Cdf de Georgio vers 17 h 30. Sera à Avignon mercredi. Prévenir JJ – et surtout Gatti pour qu’il le reçoive un moment (le projet de la pièce Auschwitz).
Écouté à minuit France-Inter, le Pop Club : Gatti. Insomniaque. Écrit des sentences (insomnie philosophique).
16 juillet 1991
Peu dormi. Beau. Téléphoné à Avignon (Clarisse) pour Georgio. Vers 17 h, jeté la vieille télé à la décharge, puis allé au Sauze, vernissage de l’expo. Vu Mme Rossetto et sa fille, Mme Léon, Marie-Françoise, Éliane, M. et Mme Ousty, etc. Allocution par Ousty, délégué par le maire qui arrive ensuite.
Endormi tôt. Réveillé à 1 h par Ariane : Gatti. Lui dis ce qu’il devrait faire pour Georgio (mais A. l’avait déjà abreuvé d’injures, le prenant pour Patrick, spécialiste des appels nocturnes à blanc).
17 juillet 1991
Nuageux, orageux. Cdf vers 17 h de G. Lauzun, « vieux journaliste » qui projette de faire un film télé sur KG (avec Nat Lilenstein) pour « Caméras Continentales » : il ne sait pas grand chose de K.G. Le vrai sujet est l’église catho pendant la guerre (KG comme épisode). Me suis montré évasif. Lui ai conseillé de lire « L’Espion de Dieu ». RV à la rentrée.
18 juillet 1991
Plus frais. Allé avec Éliane déjeuner à Méolans, « La Tortue bleue ». Pas très bon. Un peu travaillé au KG. Le soir, après dîner, altercation avec Éric – pour une futilité. Excuses réciproques.
19 juillet 1991
Très chaud. Pique-nique au bord de l’Ubaye. Rapporté un arbre mort qui remplacera le totem cassé.
20 juillet 1991
Départ avant 6 h des Ariane dans la Lada bourrée. Cdf à 10 h 30 de Robert Martel. Est allé dans son avion à Tallard pour me rapporter le n° de J.P. Weiss (KG).
La piote arrivée à Vernet à 15 h. Route encombrée. Chaleur.
18 h 30 vernissage de l’expo. La mairesse, les Martel, Nicky Lauda, Beï 2e prix amateur. Martel, 1er prix peinture à l’huile : « C’est du népotisme ! » (Parlant de lui). Dîner chez les Arnaud – eux deux, la belle-sœur, le beau-frère et les enfants en nombre. Raconté des histoires. C’est mon lectorat. Rentré 23 h.
21 juillet 1991
Écrit une carte à Peter Kunze. Travaillé. Orageux.
22 juillet 1991
Très chaud. Travailloté. Oliviero nous envoie deux ouvriers pour amener de la terre dans l’enclos. Ils me dressent l’arbre mort, le totem, calé avec des pierres. Demain, je le cimenterai. Bourré fissures fontaine.
Cdf d’Ariane : le voyou ne s’est pas présenté à la réunion avec les psy. Remis début août. Cdf de Jacqueline : elle a vu Nha à Bichat. TVB.
À FR3, film de Sangla : « les 3 projets d’A. Gatti ». (Fait à Fleury-Mérogis et av. Leclerc.)
23 juillet 1991
Cimenté le totem. Arrosé le petit frêne. Parlé avec Bernard Jouffrey, à propos des moutons qui passent chez nous (possible servitude ? Envoyer une lettre recommandée avec AR, dit le notaire. L’ai prévenu.)
Gros orage vers 15 h. La pluie tout l’aprèms. Gilly, le menuisier de Thuiles, venu prendre des mesures. Commandé des moustiquaires pour l’été prochain.
24 juillet 1991
Il a plu la nuit. Chloraté derrière la barrière. Cdf vers 11 h de Georgio (d’Avignon). Projetait, en allant en Italie, de passer me voir. Mais je m’en vais demain. RV en août à Paris. Travaillé. Trois chapitres revus. Dîné chez les Ousty à l’Arpillon avec les Oliviero, Mme Léon, les peintresses Muiret et Benamou (plus le mari Muret).
Dans l’aprèms, des cerfs-volants dans le pré du four.
25 juillet 1991
Très beau. Brûlé le tas d’herbes et branches derrière le four. Relevé le compteur d’eau. En 15 jours d’aspersion, consommé moins de 50 M3. Déjeuner chez Mme Léon. Fermeture. Train de Gap.
26 juillet 1991
Bien dormi. Paris, humide et frais. Classé courrier. Écrit des lettres. Reçu un manuscrit à lire. Plus tard. Trop occupé.
Cdf de Crunelle. RV mardi. Cdf à Georges (Samarkos). Pas là. Vicky, sa maîtresse d’hôtel me dit que le fils de Georges a eu un accident de voiture vers le 5 ; sa femme est morte, un fils gravement blessé. Me rappelle ensuite sans me dire un mot de tout ça !
27 juillet 1991
Ciel gris. Mal aux reins. Chronique ? Déprimé. Pas envie de bosser. M’y suis mis quand même.
28 juillet 1991
Chaleur. À La Route vers 12 h 30. Arrosage (pour ne pas changer). Repos au soleil.
29 juillet 1991
Cdf de Truc. A besoin d’une attestation de travail (que Lacombe lui fournit) et d’un chèque à montrer au foyer pour obtenir une bourse de vacances. Arrangé ça avec Claude (Reznik). Marie-France en convalescence pour une maladie. Téléphoné à Fontanaud (foyer Clichy) : pas de tumeur chez Nha mais découverte d’une malformation cardiaque (péricarde). Nouvelle opération ? Le rappeler mercredi. À déjeuner, Truc qui repart récupérer le chèque.
Travaillé dans la chaleur. Ventilateur. 17 h Cdf à l’Ircam, pour avoir Boulez. Pas là. Passera demain. On fera la commission. Cdf de Peter (Kunze). RV demain. D’Oliviero (mise au point de la lettre à B. Jouffret, assurances).
30 juillet 1991
Il a plu cette nuit. Plus frais. Gris. À déjeuner, Peter Kunze. Vidé l’abcès de Leipzig. 14 h 30 dentiste.
17 h Crunelle m’apporte les 10 ex commandés de son livre sur R. Maufrais. Appelé Nicole Peyrot (cabinet Kouchner) pour Truc. Me rappellera demain après s’être renseignée.
Mort de Guy Dumur (aux Baléares). 22 h Cdf du Petrus. « Je savais que tu avais téléphoné à St-Michel ». Je lui dis que c’était pour l’emmener voir la pièce de Dante à Avignon. Il est bien allé là-bas mais juste pour un soir, « aux Chartreux ». Obligé de repartir le lendemain. RV le 6 août.
31 juillet 1991
Vu la voisine, Marie-Pierre, le bébé dans les bras. 3 semaines. Il n’a pas les yeux bleus comme Paul et sa mère, mais sombres comme le père – et lui-même, Gabriel. Cdf à Mme Gély (assurance Barcelonnette) pour une proposition de sa compagnie (l’assurance Doux me paraît chère : 3 700 F).
Discussion à propos de Claire Eruyen qui a besoin d’une caution pour l’appartement qu’elle veut louer (chassée de chez elle en septembre). Beï rétive, à cause de nos dettes. Pleure. Eruyen au téléphone, pleure, etc.
1er août 1991
Demandé à Eruyen de venir – décidé de lui donner la caution. Elle l’a trouvée. M’apporte sa machine à écrire (lettre à Bernard Jauffret, La Conche).
Cdf à Gatti. Viendra déjeuner mardi avec Boulez et moi du côté de l’Ircam. Content de ça. Cdf de Georgio. RV cet aprèms. Écrit lettre (R avec AR) à Jauffret, La Conche, pour lui interdire de mettre ses moutons au Serre (on s’est entendu là-dessus). Cdf à N. Peyrot (Kouchner) pour Truc : a téléphoné, pas de réponse avant le 20. Mais le ministère de l’Ed. a fait l’intervention. 15 h Georgio jusqu’à 19 h. On a fini au Balto avec des cafés. Parlé de (…) (me remet son projet), et puis de tout, de Kateb, du bouddhisme, etc. Téléphoné à Katthage (KG) qui, merveilleux hasard, sera demain à Paris. Cdf entretemps de Gilles, retour de Chine, et partant pour la Bretagne. Nuit : nombreuses idées pour Le Lac.
2 août 1991
Chaud. Téléphoné au Crédit agricole de Barcelonnette.
K.G. toute la journée. Vers 20 h, Cdf de Katthage. RV à 20 h 45-21 h, plus Georgio. Petit homme de 75 ans, plus grande femme. Allé au Wepler, tout près. Georgio traduit. Beaucoup parlé de KG mais aussi d’art. On les raccompagne. Ils sont heureux de cette première soirée parisienne. Aves Georgio, allé boire une bière sur le bon côté du bd de Clichy. Puis marché jusqu’à la rue Custine en devisant – au pas de gymnastique. Georgio retourne à Berlin demain.
3 août 1991
Cdf à Lhomme. Doit me lire son article sur Brocéliande. Me le lit. Corrections. K.G. toute la journée.
4 août 1991
Chaud, lourd.
La Route. Petits travaux. Visite vers 13 h d’un couple candidat à l’achat. Il travaille au golf de G. et habite Paris. Fixé à 82. Réponse dans quelques jours.
Rentrés vers 19 h 30/20 h. Carte de Thomas (Harlan) et Anne qui sont en Russie. Parlent d’un film à faire – et vitupèrent Pliouchtch (Leningrad). Lettre et carte de Klaus Gerstein, le neveu avocat au sujet de Mme Gerstein.
5 août 1991
Lourd. Gris. Envoyé autorisation de transfert et d’opération là où se trouve Nha après Bichat. 16 h vu Fournel, rue Falguière. Rien de neuf, hélas. 33° 5 au grenier à 17 h 30.
6 août 1991
Très chaud. La météo annonce 32°. À la radio, l’Orfeo de Montreux – le jour où l’on se rencontre pour la première fois depuis longtemps Petrus, Dante et moi.
Ircam, puis au restau italien du quartier. Conversation d’anciens combattants (Helmann ? Verroust ? Les morts : Otero, S. Tézenas, Souvt., Bernard, etc.). Offre de Dante à Boulez d’un opéra qu’il fera pour lui. On le reconduit à l’Ircam. RV prochain. Dehors, 33°. Au grenier, à la maison, à 17 h, 35°.
Cdf d’Ariane. Elle et le voyou ont vu hier les psy. Il a refusé de prendre les enfants sous prétexte de travail. Remis à septembre. Hélène (Châtelain) me l’a dit ce matin (elle connaît la question pour s’en être occupée) qu’il fallait qu’Ariane s’éloigne pendant 6 mois – sous prétexte d’un stage de spécialisation par exemple.
Cdf de JJH pour savoir ce qui s’est passé au déjeuner.
7 août 1991
Moins chaud, à midi 26 au balcon. 29 au grenier.
Annulé par téléphone mon compte au Crédit agricole de Barcelo. Paperasse à remplir.
Ariane vers 19 h. Ne veut pas en faire plus qu’il ne faut (selon elle). Ne veut pas, maintenant qu’il se calme peu à peu, souffler sur le feu. Bon.
8 août 1991
Pluie. Lettre de St. Vidler, de Rome. Cdf de Mme Viard. K.G. toute la journée.
9 août 1991
Beau de nouveau. KG. Cdf de Xintian, de passage en France avec son mari. RV pour dîner gare de l’Est. Demande que sa « tante » (Marie-Claude) vienne.
Allé chercher Beï au magasin.
10 août 1991
23° vers 13 h. 27 là-haut.
Cdf de Gatti vers midi. Dans sa pièce, tous les présents deviennent juifs. Il voudrait un chant juif – celui que je préfère. Pensé au chant du Sabbat, l’arrivée de la princesse. Consulter David et Cohen.
11 août 1991
Très beau. Cdf du rabbi Avram (pour Gatti). M’enverra le « Lekhah Dodi » (Viens, ma fiancée, au Sabbat) de Salomon Halevi Alkabez (1530).
À La Route. Les voisins de gauche nous invitent à l’apéritif. Des deux côtés du hameau, la moisson : grosse moissonneuse-batteuse, poussière. Rentré vers 18 h.
À 19 h 30 Terminus hôtel gare de l’Est. Les Postel. Allé dîner dans un chinois à droite de la gare avec eux et un jeune journaliste de « Nouvelles d’Europe », Liu Chang. Parlé Wang, Xintian et son mari vont en Chine en septembre. Parlé Mao, Mme Mao, peinture. Xintian nous a rapporté des cadeaux de Bombay : serviettes brodées et bloc de papier-notes. Rentré minuit.
Relu (commencé) « Les Petits chemins » pour y retrouver – si je l’ai mis – le chant du sabbat Leha Dodi.
12 août 1991
Rafraîchi. Gris. K.G.
Trouvé le cantique dans la « ? » bleue. Donné à Gatti quelques éléments. Enchanté. « Tu m’as sauvé… Et c’est tellement juste… Je voulais mettre le kaddish !… C’était chrétien, pas juif… C’est ça la grandeur d’un peuple : la joie même dans les temps de misère, au K.Z. ».
13 août 1991
Beau. K.G.
18 h Cdf de Glenn Mullin : m’envoie par fax le double de son interview Dalai Lama que Garraud, malade, a emporté et que je veux re-proposer pour l’arrivée de S.S. en France.
14 août 1991
Lourd. Téléphoné à Bullin – où est Nha en convalescence. Lui ai parlé, ainsi qu’à l’infirmière et au médecin. TVB.
K.G. 3 pages à peine. À 18 h chez le rabbin Avram cours de Vincennes (pour la musique du cantique Lekhah Dodi, et sa traduction littérale – für Gatti).
15 août 1991
À La Route vers 10 h 30. Visite du couple de candidats. Vite fait. Ne semblent pas très intéressés. Bricoles. Rentré vers 18 h. Cdf de Berlin de Georgio (demande de précisions sur K.G. : il écrit un article). Mis au propre la traduction du cantique, pour Gatti.
16 août 1991
Brumeux. Fatigué, enrhumé, ventre malade.
Cdf à Marion Scali pour l’interview du D.L. Me rappellera. Me rappelle. Rien de possible avant dimanche. K.G.
17 août 1991
K.G. plus vite. À 15 h chez Gatti. Ai montré et expliqué les passages du cantique d’Alkabez. Me montre la place qu’il occupera dans la pièce d’Avignon. Pas la suite, bavardage sur les critiques (vendus, dont Sandier), les directeurs de théâtre qui les achètent (dont Dasté, mais eux, c’est grave !). Les tilleuls de la cour sont malades. Hélène me reconduit vers 17 h 30 : elle va à Roissy chercher un ami de l’Est.
18 août 1991
À La Route, déjeuner chez les Potin avec le voisin de gauche. Très agréable. De 13 h à 18 h. 5 h de table ! Rentrés vers 19 h sans encombrement. Cdf d’Ariane. Les mouflets sont revenus de leurs vacances. Vers 20 h, Truc nous apporte 9 épis de maïs (qu’il a cueillis).
19 août 1991
Coup d’État à Moscou. Gorbatchev écarté, destitué. Parmi les putschistes, les antisémites.
K.G. Cdf de Lhomme, retour de Belle-Île. Lui dis deux mots de « Mort d’un passage » (du Havre). Elle le fera. Garraud de retour – mais avec le ramdam de Moscou, le Dalaï Lama ne pèse pas lourd.
20 août 1991
K.G.
Lettre de Juliet Reynolds (Delhi) me recommandant des amis. Commencé à lire le manuscrit de Serge Cabrol, ami de Davidson et Desmée (Pyramide d’Argino). Fini dans la soirée. Pas trop mal. Mangé les maïs de Truc.
21 août 1991
Arrivée de Gilbert pour quelques jours. Va bientôt vendre. Axa (assurances) augmente son offre. Très chaud.
Effondrement du putsch (approuve, le putsch, par les inévitables : Irak, Lybie, OLP – et Le Pen : « Gorbatchev est un dictateur ! ». Ce qui lui plaisait dans le putsch, c’est les antisémites de ?).
17 h 30 Cdf de Garraud (Libé). Promet de lire l’interview du D.L. dès qu’il trouve un moment. Dépêche-toi ! Gilbert à dîner. Toasts à Gorbatchev.
22 août 1991
Lourd. Il a plu cette nuit. 31° au grenier. K.G. de nouveau lentement.
16 h Cdf de Nicole Perrot (cabinet de Kouchner) : l’intervention a été faite auprès de Louis-le-Grand et St-Louis. On attend la réponse qui sera tardive.
Cdf de Lhomme qui m’informe sur le papier Glenn Mullin à Libération : Romain Franklin s’en occupe. Cdf avec lui. Papier accepté en « Société ». Dois lui envoyer le double. L’original s’est perdu.
23 août 1991
Orage pendant la nuit. Au courrier, documents envoyés par un ami de Katthage.
Envoyé le texte Dalaï Lama à Franklin (Libération). Allé au journal vers 17 h. Mise au point avec F. Reynaert (Société).
Cdf de Gatti. Me dit qu’en 1934 Himmler a employé pour qualifier le futur traitement des juifs le mot « auschwitzen » (nous devons les transpirer…). Auschwitz…
24 août 1991
Lourd encore. K.G. encore. Par Chophel et Bruno Espaze, quelques renseignements sur le sens des termes bouddhistes (kalachakra, mandalas, etc.).
Gorbatchev démissionne du secrétariat général du PC. Fini. Et au profit d’un drôle d’Eltsine. Pas confiance dans ce personnage. Cdf à blanc à 1 h 36.
25 août 1991
À La Route. Beau soleil. Cdf de Bruno Espaze. Me donne ses définitions bouddhistes. Attendu en vain les candidats acheteurs. Parti 16 h.
Passé à Libération. Travaillé avec F. Reynaert sur l’interview. Puis R. Franklin à qui je suggère de faire le transsibérien 1991. Finalement, Cdf de Reynaert : ça ne passe pas. Ils ne comprennent pas.
26 août 1991
Beau. Fait passer une annonce pour La Route dans F.S. et Le Monde.
À 15 h, chez Gatti – et Hélène. On parle Russie et URSS. Comment parler d’autre chose ? Sommes du même avis : danger du côté d’Eltsine. (Pour moi, une tête de soulard pogromiste.) Il vendra sa « Russie » à l’Amérique, comme Walesa. Me dit en marchant qu’il faudrait monter Mme Noël. Surprise. « C’est le moment, t’es prêt ? ». Oui. Y songe-t-il pour sa future maison.
Fini les « Plaisirs et les jours » (Proust). Le meilleur est à la fin : le portrait d’une Mme Verdurin, la peinture de la jalousie.
27 août 1991
K.G. le dernier chapitre fini. Cdf de Gatti : renseignements sur l’aleph, le yod, etc.
15 h 45 dentiste. Pas très bon, je crois.
Trois avis à donner sur des manuscrits : la Pyramide (S. Cabrol), Comment le dire (Bidenboyle) et Gavotte de Martine Morisse, amie de La Thou.
28 août 1991
K.G. Dentiste. Vers 21 h, Truc nous apporte des maïs. Dîner à la maison.
Lecture. Valéry (Parque, etc.). Grippé.
29 août 1991
Mal fichu. Peu et mal travaillé. Téléphoné Gatti l’histoire du yod (Talmud).
30 août 1991
Passé deux heures à remplir la déclaration Urssaf, le bulletin de salaire de Mme Friquet – sans calculette – m’embrouillant à plaisir.
Cdf de Vidler, revenu de Rome. S’occupe de son petit-fils, pas encore du K.G.
Visite après dîner de Cl. Eruyen qui quitte le 48 bis après 14 ans de présence. Va dans le 14e. Triste, un peu. Cdf de N. Perrot (cabinet Kouchner). Louis-le-Grand répondra jusqu’au vendredi pour l’admission des Truc.
1er septembre 1991
La Route. 1 visite individuelle et un agent immobilier. Pluie. Rentrée mouillée. Aidé Cl. Eruyen à finir son déménagement au XIVe.
2 septembre 1991
Gris. Pluvieux. Travaillé avec Peter Kunze sur K.G. (sa fille, Julia, 10 ans, faisait des bateaux en papier en bas). Déjeuner avec eux aux Négociants. Elle faisait la gueule parce que je fumais. Intolérante. Elle me dénoue mes lacets.
17 h 30 Cdf de Monaco. Francine Diato qui a besoin de parler à quelqu’un. A bu sans doute, mais assez cohérente. Parle de la publication qu’elle souhaite des poèmes d’Albert. Viendra à Paris « pour la fête du Prince ». Et un « gros, gros baiser à Gatti ». Long coup de fil de Rognoni, retour du Brésil (après 45 ans).
3 septembre 1991
Beau. K.G. Dentiste.
4 septembre 1991
K.G. sans arrêt. Retour des Gilbert (de Cannes).
5 septembre 1991
Dentiste. Presque 2 heures. À déjeuner, Xintian et Michel Postel en partance pour la Chine. (Lettres et cadeaux pour Wang.)
Cdf de Gilles Lacombe. Me demande le K.G. pour Bourgadier mercredi 11. Lui part bientôt pour Cuba rejoindre Georgio. « Nous faisons les derniers pays communistes. Faut se dépêcher ».
6 septembre 1991
Gris et chaud. K.G. Dentiste. Feuille de soins. Pas loin de 50 000.
Cdf de Nicole Perret (Kouchner) : refus de Louis-le-Grand, déjà signifié, paraît-il, en juin.
7 septembre 1991
Frais à présent. Beau. Passé nouvelle annonce dans le Particulier (Minitel).
À déjeuner, Jacky Moreau. M’apporte sa pièce : « Neige et carbone ». Paraît désemparé. Pas d’argent, peu de réussite avec la musique et les pièces. Voudrait monter une structure ou s’intégrer dans quelque chose qui lui assure le quotidien. Parlé de Chevalier.
Cdf à la piote. « J’ai des ennuis… Rien ne marche ». Changement d’horaire au travail, ne pouvait garder les enfants si elle l’acceptait, va chercher un autre boulot. « J’ai pus d’sous ». Enverrons demain 45 000 F. J’irai la voir plus tôt que prévu.
8 septembre 1991
Cdf de Liliane Fatia (foyer). Le directeur mécontent que Truc ne soit pas rentré. Il doit être au foyer ce soir sans faute. Allé chercher tableaux de Beï rue d’Allovoy. De là, à La Route. Soleil. Bricole. Rentrés 17 h.
9 septembre 1991
Bleu. SNCF (Perpignan). Cdf à Truc. Impossible de joindre le lycée (panne de téléphone). Lu la pièce de J. Moreau « Neige et carbone ». Me laisse un peu sur ma faim. Dentiste 17 h 30. « J’ai parcouru votre journal. Je pense que vous êtes à mi-chemin entre Kafka et Ionesco. »
10 septembre 1991
Coup de fil de Liliane Fatia (Foyer de Clichy) : Truc malade. Alité – angine le jour de la rentrée. Elle me demande s’il est inscrit à Charlemagne…! Demandé qu’on envoie un télégramme d’excuse. Su par Brodel qu’il a eu une angine blanche.
Fait photocopier K.G. – 568 pages pour Bourgadier (Gilles Lacombe).
11 septembre 1991
Envoyé lettre à J. Reynolds (Inde) en réponse à la sienne. À 14 h au Morvan, rue de l’Odéon. Vu Gilles (Lacombe) et Bourgadier. Remis le manuscrit à celui-ci, assez excité.
12 septembre 1991
Levé 6 h. Avec Gilbert à 7 h 30 à Neuilly. Bar-mitsva d’un des petits-fils d’Yvonne et Roger Nemarq. Belle cérémonie suivie d’un « chocolat » au drugstore de la place du Marché. Petit-déjeuner en fait. Vu Monique et sa fille, Denise Simon (des bateaux-mouches), Gui vieilli, a l’air d’un ancien bel homme. De là, au magasin : la secrétaire de Gilbert me tape quelques dernières pages du K.G. Déjeuner avec les Gilbert. Lhomme vient interviewer Gilbert.
Appris par Roger Nemarq quelques détails sur la famille Nemarq.
Cdf à Devayani, employé chez Publicis l’aprèms et attendant que se concrétise un engagement quelconque dans la danse.
18 h 30 Cdf de Gatti : « la Tour de Babel est une ziggurat, celle de Breughel ». Il fallait le dire dans ce temps de médiocrité. M’annonce la mort de Flinker, et le projet d’aller voir Boulez ensemble.
13 septembre 1991
Cdf de Truc. Est allé à H-IV malgré son angine. Il est inscrit et le lycée lui paraît bien mieux que St-Louis. Cdf de Vidler, de Lask. Dentiste 16 h. Rencontré au tabac St-Philippe Viale devant son café : conversation sur Match et ses morts.
Libération et expulsion du Maroc d’Abraham Serfaty.
Lu le manuscrit de Davidov (L’Impératrice centrale).
14 septembre 1991
Mal dormi. Répondu à Davidov à propos de son livre.
15 septembre 1991
Levé 6 h. Avec Beï, gare sous la pluie, légère. Gare de Lyon (train pour Avignon). Beï gare Montparnasse. Peu de monde. Un groupe de Japonais (15). Lecture de « l’Amérique de Mingus ». 14 h 43 Perpignan. Ariane là avec les piots. De là, à Calle pour y voir Maryse Lapergue. Pas là. Attendu 1 h 30. Repartis. Lecture « L’Amérique de Mingus ».
16 septembre 1991
Bien dormi. Avec Ariane, à Prades : notaire 10 h. (Conseille la vente par licitation.) Assurances (remboursement de la lunette arrière), gare (pour mon retour) et « Champion » (achats). Grand soleil. Journée magnifique. Sieste dans le hamac de Roncoujennas sous le frêne. Belouet prend les enfants (comme convenu avec les psy). Lecture : L’écriture poétique chinoise (F. Cheng).
17 septembre 1991
Bien dormi. À Prades, avec Ariane. Garage. Allocations familiales. Marché de Prades. Hamac. Hippogramme – Nazigramme.
18 septembre 1991
Long rêve. Je tue une femme dans la rue, à ma porte, m’échappe. Soupçonné, angoissé, je reste impuni. (Déjà fait un rêve ou un cauchemar de ce type : l’assassinat d’une vieille enterrée dans ma cave.)
Parti avec Ariane et les piots à Collioure – où je n’étais pas revenu depuis l’époque Sabathier-L’Évêque. Déjeuner vers 13 h dans un restau au bord de route, sans vue sur la mer. À 14 h, à la plage. Les militaires faisaient des manœuvres en Zodiac et gilet de survie. Repris la route à 16 h. Soleil toute la journée.
19 septembre 1991
Bien dormi. Cdf de Maryse Lapergue. Vaste série de contretemps qui expliquent son absence : maladie, accident de voiture, etc. R.V. demain au Vauban à Perpignan pour déjeuner.
Cdf d’une candidate à La Route. À Prades l’aprèms : garage, visite à Pauline, la compagne d’Olivier de Féral : sur le D.L., le général (Roques) dont elle occupe la maison et le jardin négligé (avec des catalpas). Retour. Détour par Sirach (à cause de l’ancien testament : Jésus, fils de Sirach). Lecture : Quartier perdu (Modiano).
20 septembre 1991
À Perpignan. Cherché réservation à la gare. Vu l’avocat. Déjeuner au Vauban. Excellent – surtout les anchois. Retour 16 h 30. Le soir, A. sort, après le sommeil des piots.
21 septembre 1991
Rentrée 1 h. Travailloté – dans le vide et une espèce de tristesse (sans visage).
22 septembre 1991
Allé à Dorrès par la route (Olette, Montlouis, Font-Romeu). Restaurant de Marguerite Marty « qui défraya la chronique il y a … 40 ans ». Bien déjeuné dans son très bel établissement (par où sont passés les traqués de 40). La grand-mère et le gendre aux fourneaux, la belle-fille aux commandes. Les petits-enfants, dont Marguerite tient le plus petit dans les bras. Vers 14 h aux bains d’eau chaude sulfureux. On s’y trempe les pieds.
23 septembre 1991
Plus frais. Emmené par Ariane à Villefranche 10 h 43. Idée de conte pour enfants. Grand vent sur les quais de Perpignan (tramontane ? ou marin ?). Lu dans le TGV de Paris une ou deux chemises du Lac. Les ¾ à jeter.
24 septembre 1991
Pluvieux. Lettre de J.P. Campagne (Kenya). Répondu. Cdf de Bourgadier. « C’est superbe, mais Gallimard n’en veut pas. » (Trop gros – et déjà paru.) Dentiste.
Envoi de livres de S. Tastet (pourrais-je faire quelque chose dans Le Monde ?). Non. Voir Thomas Harlan. Cdf du journaliste chinois ami de Xintian : il m’envoie son journal hebdo en français « La route de la soie », n° zéro. Lui donner mon avis. Lettre de René Tardini (Hayange) me réclamant des livres prêtés. Ce sera fait. (Mais sa lettre est d’un homme si content de lui, si vain, que ça me met en rage.) On découvre en Autriche un corps gelé – qui aurait 4 000 ans. Rêverie.
25 septembre 1991
Pluie. Dentiste : fin des grands travaux. Proposition de vente de La Route à 700. En parler à Beï.
26 septembre 1991
Gris. Pluvieux. Cdf de Marquis Pauwels. En dépôt de bilan. Le voir.
Cdf de Lask. Se voir fin octobre. Cdf à Fontanaud (foyer) : Truc encore pâlot, a manqué plusieurs jours à H-IV. Nha revenu, toujours fatigué de son opération. Lui et l’autre petit frère en 5e. L’aîné, Dang à Villetaneuse en 2e année de Deug (bourse accordée, mais difficultés d’argent).
27 septembre 1991
Clair. Sec. Cdf à Gatti. RV demain. Il a été invité à monter une pièce à Tel Aviv. Me propose d’y participer. Au moins, de venir.
J’étais débordé depuis plusieurs mois (KG, lectures de manuscrits, etc.). Je ne le suis plus. Liquidé la majorité des tâches. Visite de Mme Mariote.
Cdf de Rapinat – toujours plaignarde. Retour de Beï, avec Mme Léon. Cdf de l’agence immobilière (M. Thomas) : vendu pour 730.
28 septembre 1991
Pluvieux. Mal dormi, tard. Visite de Jacky Moreau. Mon avis sur sa pièce (Neige et carbone). Quelques remarques et conseils.
15 h chez Gatti : le voyage en Israël. Va essayer de le placer cet hiver à la place d’un projet à Marseille, avant un projet à Valence qui occuperait 92. Conversation sur Heiner Muller, les communistes. Allé chez Magne où un « autocrate habitant un H.M.» et royaliste s’intéresse à Tao, le barbet. Dante le décrit comme rare (40 seulement), chien des rois de France, à l’origine de l’appellation barbette des bateaux.
29 septembre 1991
Lumineux. Croisé en allant à La Route des centaines de cars (manif paysanne cet aprèms). Soleil et nuages. En dessert : le raisin de la treille.
30 septembre 1991
Pluie. K.G. petits instants. Deux coups de fil à blanc à 16 h 30 (le voyou de Casteil ?)
18 h 30 vaccination antigrippe.
1er octobre 1991
Gris. Départ de Mme Léon pour La Conche ou Vierzon ! Dormi jusqu’à 11 h.
2 octobre 1991
Beau. KG ajouts. La fin. Négociations sans fin sur La Route. Coup de fil à blanc vers 11 h 30.
3 octobre 1991
Très beau. Clair.
Cdf de Gatti. Me demande toujours ce que c’est que la « mise en abymes » et l’incompréhensible définition de paradigmatique dans le Robert. On s’amuse. Me passe Stéphane qui pense aller dans la vallée de la Fensch avec moi, dès qu’il aura une voiture. Écrit à Glenn Mullin (Toronto) pour lui dire que son interview du D.L. n’est pas passée. Envoyé livre à Nicole Perrot (Kouchner) en remerciement (pour Truc). Cdf à Gilles Lacombe. K.G. et Bourgadier. Me demande de continuer avec lui la traduction des poèmes chinois.
Vernissage de l’expo Marie-Marguerite, 98 rue Lepic. Allé voir au 54 la maison de Van Gogh. Au tournant, maison bourgeoise, moche, 4 étages.
Cdf à Tessier (Bergerie). Vidange avant la Toussaint.
4 octobre 1991
Écrit à R. Göder (pour KG). Cdf de Braudeau. RV la semaine prochaine.
5 octobre 1991
Assez beau. Cdf pour La Route. 11 h Cdf de Michaud (Maillan). A besoin d’un coup de main pour un court synopsis destiné à la télé. RV ce soir.
15 h 30 visite de Martine Morant, amie de F. de Latour. Elle a écrit un petit texte. Donné quelques avis et conseils. Pluie à la fin de l’aprèms.
Jean Michaud à 21 h 30 jusqu’à 0,30 : son synopsis. Défini l’histoire à présenter (pour A2). Me donne la date de son mariage avec Anna (17-4-71).
6 octobre 1991
À La Route vers midi. Vu Pothier. Deux candidats venus ce matin. Repris la route vers 1 h 30. Directement à la choule de la place des Vosges : mariage du fils de Jean Z. et de Rachel. Vu tout le monde. Jour frais, automnal. Le soir, dans un hôtel de Sèvres, bal et dîner. Christiane Abitault : son fils Cédric, veut être juif ; elle doit prouver qu’elle est juive elle-même, etc. Me demande mon aide en cas de besoin.
7 octobre 1991
Beau, clair. Allé rue L.N. Nordmann assister à la pose d’une plaque sur la maison de Vialatte. Discours d’un Allary insistant sur le patriotisme et le conservatisme de V., puis du maire Toubon. Salué Pierre V. Rencontré l’ancienne femme de Teisseire qui était à Match – et m’a rappelé un voyage fait en Suisse (affaire Jacquoud) avec Beï. Visite de Liu Chang. Je lui fais la critique de son journal (La route de la soie). Téléphoné à Thomas (Avis) pour lui donner notre accord pour La Route (700). Grandes scènes – de plus en plus habituelles.
Cdf de Fournel : RV l’autre lundi pour apporter le K.G.
8 octobre 1991
Gris. Cdf à Pottecher : a reçu la carte de Marguerite Marty. On se verra pour les fêtes, Noël ou nouvel an. Cdf de Cristina Lhomme (retour d’Égypte – travail sur le passage du Havre). Cdf à Fontanaud – son avis pour les élections des parents d’élèves à H-IV. Me dit que Truc déraille, n’aide pas, méprise un peu les autres. Le voir. Visite de Ph. Delannoy. Livre à faire sur la violence dans les lycées, pour Fixot-conseils.
9 octobre 1991
K.G. encore. Petits inserts. Cdf à Jacqueline Grumbach : rentre de la clinique. Opération importante, dit-elle. N’a pas visité Cl. depuis des semaines.
18 h Cdf de Georgio. RV demain ou après-demain. Le Deutsches Theater (de Berlin-Est) prendrait la pièce de Gatti sur Auschwitz.
10 octobre 1991
Lettre à F. Gessiert (Gassenheim) sur K.G. Au Foyer de Clichy, 17 h. Vu Fontanaud puis Brood, puis Liliane au café. Comment aider Truc à évacuer son orgueil. Santé de Nha et de Truc. Vu Truc : RV à la maison un de ces jours.
11 octobre 1991
Pédicure 9 h. Mutualité. Puis Bourgadier (Fournel ?), rue de Condé. Reprendre le KG. Refusé. Vu Bourgadier, toujours chaleureux (on parle justement du livre et du climat actuel dans l’édition et les média). Rencontré le petit photographe de « Elle ». Pluie vers 11 h.
Lettre de Wang qui a vu Xintian, reçu nos cadeaux. Recopié sur l’exemplaire Bourgadier les corrections de l’autre. Cdf à Jean Michaud. Eu Anna, un peu déprimée par l’insuccès de la pièce qu’elle joue chez Barrault-Renaud.
Cdf à Gatti. Pessimiste sur l’état du monde (le racisme en Allemagne), les méta- langages. Garde, dit-il, Barcelonnette pour que je puisse m’y réfugier. Voir Boulez qui est malade paraît-il. Dîné chez l’Argentin avec Georgio et Malika (de Filiforme). Pessimisme sur le monde et son avenir.
12 octobre 1991
Pluie. Cdf de Kristo – qui ne boit plus, enfin, se met à un doctorat de 3e cycle, prépare une thèse sur les handicapés. Conseils. Report des corrections KG.
Allé prendre la voiture au magasin pour demain.
13 octobre 1991
À La Route. Soleil sur la rosée. À déjeuner, dehors, les Pothier.
14 octobre 1991
Bien dormi – et redormi (à la sieste).
17 h chez Fournel. Le RV. Manifeste du contentement en recevant le manuscrit (700 pages). Aucune remarque sur son volume. Va le lire à St-Etienne. Me demande (sur ma demande) quelle date de parution me conviendrait. Je dis dès mars. Songé à coupler la sortie de l’Espion avec la 2e sortie du GJ (emboîté).
15 octobre 1991
Assez beau. Cdf de l’Ircam : le Petrus, pas si malade, se repose à Baden. Revient vers le 15-XI pour repartir à Chicago.
Cdf à Gatti. On téléphonera au Petrus le 15 pour lui remettre son œuvre Verdier. Dante vit, dit-il, depuis quelques semaines « dans l’amertume et l’angoisse ». « Qu’est-ce que je fais ici-bas ? » Les ratonnades en Allemagne, les manœuvres de l’avocat Vergès pour salir les Aubrac, l’audition pestilentielle d’un juge noir, proposé pour la Cour suprême, accusé par une femme noire elle aussi, d’un tas de saletés, etc. Seule éclaircie : le congrès indien du Guatemala et le commencement du soutien des latinos à Cuba.
Cdf à Rognoni. Question de parler. Vu à ? Cristina Lhomme, son mari Stéphane. Incident à propos du Mexique qui accorde de l’aide à Cuba : « Je trouve ça mauvais » disent deux relations de Cristina.
Le soir, pensé à comment faire avec ce monde si triste ? Inventer quelque chose.
16 octobre 1991
Rêvassé. Plongée dans les psaumes en hébreu et français.
Cdf à Lazarus. Nouvelles de la sortie de Jacqueline, sa mère. RV dans deux semaines pour aller voir Claude Grumbach.
Télé : un homme entre dans une cafète du Texas et tue 29 personnes.
17 octobre 1991
Cdf à Ariane 9 h. Paraît et se dit fatiguée (trop de harcèlement, plus de goût pour les enfants, la procédure négligée, lente). Renouvelé l’annonce dans la Centrale des particuliers. Carte de Thomas, Cdf de Christopher. La version américaine des « Cavaliers du vent » ira dans 50 villes. La version française passera dans 7 mois à Canal +. F. Mitterrand, le président, a vu le film et « beaucoup aimé » le commentaire. Voyage en Mongolie en perspective. Reçu de Bidenboyle son livre remanié. Rangé des photos.
18 octobre 1991
Pluie et froidure. Lettre à Peter Kunze revenue « sans laisser d’adresse ». Tél. : eu Chantal, étonnée. Le bordel dans les postes allemandes.
Cdf à Georgio (Berlin). Détail K.G. Visite de Christopher. M’apporte les deux cassettes, anglaise et française, de Lung Ta. Va s’enquérir d’un commentaire à faire, pour me sortir du « rouge ».
Cdf à Penent (En jeu ou Enjeu pour la République). Maryse Lapergue (Perpignan). RV un de ces 4. Cdf une heure après. RV chez Patrick Grandperret (autour d’un film à finir) demain 11 h.
Cdf à Neumann dentiste. Arrangement pour le paiement. Cdf à Robert Tendini (Lyon). Parlé de l’enfance à Hayange et de la retraite dans nos villes.
19 octobre 1991
Beau, froid, clair, presque bleu. RV Christopher remis à demain. Rangé des photos (pour les descendre à la cave).
Quelques idées pendant la nuit pour Le Lac.
20 octobre 1991
À La Route midi, véhiculés par Marie-Marguerite et Alain Kalken. Rentrés 17 h. Froid. Vers 18 h 30, avec Christopher, à Joinville chez Patrick Grandperret, cinéaste. Montre des bouts. Paraît dans l’impasse. RV pour la projection complète et on verra. Mercredi, jeudi.
21 octobre 1991
Cdf vers 10 h de Fournel. Semble décidé. Vérifie qu’il n’y ait que 350 pages. Parlé de la couverture du livre.
À 16 h cours de Vincennes chez le rab. Avram. Porte close. Venu deux fois, sonné et resonné. Remis finalement le bouquin de chants que je lui rendais à la gardienne. Plus tard, je lui téléphone : me dit qu’il était là. « Je dois vous avouer que j’ai un défaut : je suis dur d’oreilles ». Entretien téléphonique sur la pomme de l’Eden, mais il ne sait rien de bien précis sur les commentaires qu’on a pu en faire.
22 octobre 1991
Brouillard au réveil, épais. Dissipé dans la matinée.
Terminé rangement de mes photos. Descendre les boîtes à la cave.
15 h 30 Cdf de JJ Lerrant. Me rappellera à son prochain passage à Paris. Juré.
À dîner, Thierry Woignier, le neveu. Récits de famille.
23 octobre 1991
Gris.
Métro Châtelet. De là, Christopher m’amène à Joinville, avec Marie Rocheville. Le film de Patrick Grandperret. Dans la salle, Marie-France qui a participé au montage du film. Patrick m’enverra la cassette et le script. Trouvé le film assez beau. De là, à Bastille rue St-Sabin avec Christopher et Marie. Vu l’expo Christophe Loyer. Hélène, J.J. Hocquard, Ringard, la camerawoman de Lung Ta.
24 octobre 1991
Gris, grèves. Cdf de Gilles Lacombe. Sur l’Auschwitz de Gatti qui va être monté à Berlin Deutsches Theater ; il y travaille, me demandera un coup de main – pour ça et les poèmes chinois. RV lundi pour parler de l’édition du K.G.
Dîner chez Marie et Christopher, rue du Bac avec un Italien de passage, professeur de technologie (d’où un curry confectionné par Christopher), une actrice-auteur Ivonne Daoudi, une organisatrice de festival (La Plagne), un animateur de radio philosophe et farceur. Proposé de réfléchir à l’utopie future, à partir de l’écologie, le bouddhisme, et ?
En rentrant, « Genèse 7,8 et 15 ».
25 octobre 1991
Gris. Cdf à Gatti vers midi. Partira en Israël en novembre pour les premiers contacts (Juliette Salzmann). 3, 4 jours. Irai avec lui, si je me trouve un journal pour commanditer le papier. La pièce sera celle d’Avignon, jouée par juifs et Arabes de là-bas. Les répétitions commenceront le 15 octobre 1992. G. enrage contre l’antisémitisme à l’œuvre en France : acquittement de fascistes, réintégration dans leurs postes de « révisionnistes », article de Ph. Tesson sur l’influence juive, etc. « Il faut faire quelque chose » – voudrait aussi que le Petrus s’occupe de la musique (Schönberg « Moïse et Aaron »).
Cdf d’une assistante de Grandperret. M’apportera la cassette et la continuité du film africain. (D. m’a rappelé que la maison de Pianceretto sera à ma disposition si les événements l’exigeaient…)
Lecture : Milena (Buber-Neumann).
26 octobre 1991
Clair.
11 h Truc. Veut quitter le foyer, il a 18 ans. La Ddass devrait lui donner une bourse (1 700) et il habiterait dans le XIIIe, moins loin du lycée. Parlé ensuite religion, marxisme, utopie, Dalaï Lama.
Cdf de Delannoy. A trouvé la solution pour son roman (L’Assistant du chroniqueur mondain). Difficultés du côté de son livre enquête sur la violence dans les lycées.
Film africain : noté des proverbes dans le Larousse proverbial. Lecture : « Esperanza de Israël » (Menasieh ben Israël). Beï prend le train pour Perpignan.
27 octobre 1991
Beau.
Cdf à Thierry W. (Montpellier). Qu’il parle à Ariane des possibilités de ?
Cdf à Jacky Sapart. Organiser un RV avec Liliane Fatna (Foyer Clichy). Il a un projet « Christophe Colomb » pour A2, aussi vaste que le Soulier de satin, sur les 3 continents et la rencontre des cultures.
À 13 h avec les Gilbert, au funérarium de l’Ile-St-Louis : cérémonie autour du corps du père de Lucien. Rabbin, prières longues. Un fils veut l’abréger. Le frère du défunt apostrophe le fils : « Tu la fermes ! ». La veuve s’en évanouit presque. Mais le mort, sous son drap blanc, s’est peut-être réjoui de ce surplus de vie.
17 h Carmen, l’assistante de P. Grandperret, m’apporte cassette et découpage du film. Cdf à Vernet. Ariane et Beï.
Ai trouvé l’idée pour le film.
28 octobre 1991
Pluie. Mal de ventre. Renoncé à aller pour les tableaux de Beï au Grand-Palais. Allé voir Gilles Lacombe (impasse Mousset) avec le manuscrit. Discuté de l’édition. L’amener chez Fournel, quand Fournel me fera signe. Déjeuner au Stenville avec lui, Claude et Marie-France. Sachant que j’ai besoin d’argent, Gilles m’engage, si je suis d’accord, pour son travail en avril sur les Tuileries. Parlé du film africain. Patrick Grandperret est un ami de Gilles et des autres. Le film a déjà coûté 60 M. Un gros budget. Se faire payer – et les droits d’auteur.
17 h Cdf à la Ddass pour Truc qui sera majeur – et veut quitter le foyer. Faisable. Il sera convoqué. Dit à Truc.
Revu le film sur magnétoscope (Gilles très pessimiste : Je m’exile si Le Pen vient au pouvoir… Il faudrait le tuer ».)
29 octobre 1991
Clair. Bleu et blanc. Porté aux Indépendants les tableaux de Beï.
Rue Custine, la grande échelle de pompiers pour aller débloquer une vieille dame malade (dont la porte blindée empêche le sauvetage).
Avec Gilbert 18 h 30 à la choule. Toujours peu de schnorrer hélas. La communauté trop riche ? Ou les schnorrer trop bien secourus. Allocution inhabituelle, bien que très courte, d’un rabbin sur le texte du jour, le sacrifice d’Abraham (Il écoute, il obéit, il agit surtout : le judaïsme, c’est l’action).
Montré à Cristina Lhomme la cassette du film africain. Remarques utiles.
30 octobre 1991
Pluie. Douceur. Allumé veilleuse Vater. Visite à 13 h de Claire Eruyen. Lui fournit un crochet pour prendre son courrier. Elle a été opérée de l’appendicite, à un jour de la péritonite, selon le chirurgien.
15 h 30 Patrick Grandperret jusqu’à 17 h. J’expose critiques et idées. Dit qu’il a envie de travailler avec moi. « Il paraît que tu es très cher ? » – Oui, dis-je à tout hasard. Ce que je demande, 60 000 plus un pourcentage sur le film, n’a pas l’air de l’émouvoir. En tout cas, ce serait la fin de mes difficultés.
Avec Gilbert, à la choule. Deux fois plus de monde qu’hier (ce qui ne fait quand même pas une foule). On en cherche la raison. Est-il mort plus de gens dans les mercredis d’octobre ? ou est-ce la conférence de la paix ouverte ce matin à Madrid ? Cdf à Isabelle Rognoni (pour ma bible et mes cassettes). Elle n’osait plus nous téléphoner.
31 octobre 1991
Réveillé avant 5 h. Levé. Brouillard. J’attends la réponse de Grandperret, celle de Fournel, le retour de Gatti (pour décider d’aller en Israël ou pas), les choses de Vernet, etc., etc. 18 h Cdf de Grandperret. Son producteur veut y réfléchir pendant le week-end. Il trouve que mon projet est risqué. Il a semé le doute chez Grandperret. Cuit ! Cdf d’Ariane. Le voyou n’est pas venu chercher les enfants. C’est son jeu. Trouver une parade.
1er novembre 1991
Beau. Relu le manuscrit de Bidenboyle. Lui téléphone. Pas là. Cdf à Serge Cabrol. Autre manuscrit. RV à 15 h 30. Cdf Penent. Pas là. Cdf Gatti. Sera là lundi. Voisine Marie-Pierre (pour Ariane) : pas là. Cdf Ariane. Pas là. Eu Beï. Rappelé 13 h : conseillé à A. de téléphoner aux Sources et aux Thermes pour montrer qu’elle veut lui confier les enfants et qu’il se dévoile (en parler aux standardistes).
15 h 30 Serge Cabrol. Parlé de son manuscrit « La Pyramide d’Argie » (?). Reparti heureux. Cdf de Beï. Est allée à Perpignan en taxi : pas de train (supprimé ce jour-là). Lecture : Contes de Tang.
2 novembre 1991
Retour de Beï. Beau, clair, bleu. Mal fichu. Pas travaillé. Lu Hardellet : « Le Seuil du jardin » (prêté par Gilles).
20 h chez les Sapart avec Liliane Fatma (Foyer Clichy). Dîné légèrement. Je crois que j’ai une crise de foie. Parlé de ce monde cassé, et comment le réparer.
3 novembre 1991
Gris. Pas allé à La Route. Pluie.
Lecture : Hardellet (œuvre I).
4 novembre 1991
J’attends toujours : Fournel, Grandperret, la maison de La route, etc. Orage vers 10 h 30. Grêle violente. Puis la pluie, la buée sur les carreaux, lumière d’hiver. Vers 11 h 30, ciel plus serein. Je me donne congé. Lecture.
Cdf au foyer : Truc sera opéré des amygdales. Eu Fontanaud : RV mercredi au foyer pour Nha et l’hôpital. Cdf à Gatti. Triste. Le Tao a été transporté hier soir à la clinique, on le donnait comme perdu. Le train arrière paralysé. Une autre clinique à Montmartre. Panne de chauffage.
5 novembre 1991
Froid. Arc-en-ciel à 10 h 30 (décalé sur la gauche vers Clichy par rapport à tous ceux que j’ai vus ici). Il y a un ? qui traîne depuis des mois chez nous, sans que personne ne l’ai apporté. Sorcière ?
Cdf à 13 h de Fournel. A lu. Est convaincu. Y voit même un grand film. Ce serait pour avril.
20 h 30, 53, bd Belleville, « Le Slip d’argent », pièce de L. Barbant, mise en scène par Alexis (Chevalier). Assez drôle – entre les gauloiseries d’Europe 1 (Roucas) et Godot. Puis un verre ensuite avec les Chevalier, Jacky, Marie (amie de Christine) et Fatma (camarade de Jacky Moreau) qui est quelqu’un…
6 novembre 1991
Clair, bleu, froid. Avec Fontanaud à l’hôpital de Colombes pour Nha. Parti à 9 h 30. Rentré à 14 h 45 !
Lecture : Drancy 1941 (N. Calef).
7 novembre 1991
Gris. Cdf de J. Moreau, encore furieux de la pièce de mardi. (« Ça entretient la déliquescence ».) Dîner avec Beï chez les Hocquard (et avec Marion Scali). J.J. cherche une maison pour Gatti dans la Manche. Rentrés 2 h du matin.
8 novembre 1991
Gris. Cdf vers 14 h de l’amie de Jacky (Fatima). M’invite à une pièce dans la banlieue demain. Pas possible. Rappellerai. Cdf vers 16 h 30 de Liliana (pour Truc). Cdf de Truc (RV dimanche 17 h). Cdf de Rapinat dont le pessimisme pour une fois se rencontre avec le mien. Cdf de Penent (conseils pour Ariane) et Ariane elle-même qui confirme l’audience de mardi.
Lecture : Le monde concave (partie de la Parole errante).
9 novembre 1991
Brouillon de la « Sommation interpellatrice » dont m’a parlé Penent.
Mort de Montand.
10 novembre 1991
Bleu. Fatigué. Accablé même. Truc, qui devait venir me voir, ne peut pas. Au téléphone, je lui répète de bien réfléchir avant de quitter le foyer. Il doit donner sa réponse mercredi à la Ddass.
11 novembre 1991
Gare de Lyon, TGV pour Montpellier 1 h 40. 2 h 50 en gare, chassé dans le buffet par les machines à sous, les juke-boxes, les bébés. Train de Villefranche 17 h 19. Il faisait doux sur le quai dans le couchant. Villefranche 18 h 06. Car 18 h 16 qui me lâche à la gendarmerie. Trouvé la clé sous le paillasson. Message d’Ariane qui ne rentre qu’à 21 h avec les enfants. « Fais nous à manger ! ». Dormi tôt 22 h 30…
12 novembre 1991
jusqu’à 7 h. Un froid vif dans la maison comme à Hayange, autrefois. Amené les piots chez Alice. Ensuite, Perpignan. 9 h 30 Palais de Justice. 20 affaires, 5 à 10’ chaque. A. et le voyou passent à 11 h 53. Sortie 8’ après. Méjean l’avocat, nous parle 2’, appelé par d’autres tâches. Déjeuner à la pizza devant le palais. Rentrés à 15 h. Cdf de Penent (de Paris) vers 22 h. Conseils à Ariane.
13 novembre 1991
Assez bien dormi. Ariane en plein harassement : les avocats, huissiers, l’hôpital…
Cdf à Maryse Lapergue – pour qu’elle recommande Ariane à son ami avocat (Codognas). Tél. à l’avocat (Méjean), poli mais désagréable. N’a pas à s’occuper, dit-il, de la sommation ; c’est à Ariane de le faire, etc. Allé faire des courses à Vernet. Promenade dans le vent – et triste avec ça ! Enfants ramenés à 20 h 30. Ariane 9 h 30. Tristesse totale du grand-père et démoralisation consécutive.
14 novembre 1991
Beau. Bien dormi malgré tout. Ariane me conduit à la gare (10 h 30 pour Perpignan). On s’est un peu expliqué (il y a une raison affective à sa volonté de rester à Vernet). Changement à Montpellier. Bavardages sur la plate-forme où l’on fume. Un jeune anar (marqué A) répète qu’il a mangé une omelette aux champignons hallucinogènes, etc. 18 h 40 Paris, 19 h 20 Custine.
Fini le Céline. Pas changé d’idée : le talent y est, le faiseur aussi.
15 novembre 1991
Demandé à Oliveiro la vignette 92. Cdf à l’Ircam (Boulez toujours à Baden, sera à Chicago en décembre). Cdf à Gatti : L’université de Tel Aviv le « commandite avec un certain enthousiasme ». 1er voyage fin décembre. J’irai. On a commandé à Gatti un film pour le 100e anniversaire du cinéma. Sur Méliès, « l’homme de Montreuil », dit Gatti, auteur de films aussi sur l’affaire Dreyfus.
Visite de Crunelle, venu prendre des documents pour l’expo Maufrais en janvier, à Toulon. Lettres de Gödecke et de Kunze (sur KG).
16 novembre 1991
Beau jour d’automne. Allé ciné Christine, 4 rue Christine, voir le film de J.-P. Duret : « Les Nuits (Jours) de la lune », court récit (40’) à la Tchékhov sur la mort d’un village (à travers l’histoire d’une veuve, de sa fille parisienne et d’un innocent). Vu les Hocquard, Marie-France, Fatima, etc. Stéphane me reparle d’un voyage à Hayange en décembre. D’ac. Déjeuner sur les quais, petit restau. Projets d’écriture de F.
17 novembre 1991
Assez beau. Froid. À La Route. Mise en scène habituelle pour les visites : fleurs, table dehors, balayage, etc. 3 visites jusqu’à 17 h. Rentrés à 18 h 30 à la nuit avec l’autoroute encombrée. Mal aux reins : j’ai eu froid là-bas.
Cdf de Gatti : le n° berlinois de Georgio ? Heinz est là, dit-il, et comme les choses ont l’air d’avancer avec Georgio.
Lecture : Les amers font le philosophe.
18 novembre 1991
Mal de reins. Quelques ajouts au K.G. Cdf de Fournel. Combien Grasset a-t-il tiré le livre ? Téléphoné à la secrétaire de Boulez. Chicago. Impossible de le joindre. Posé la question de « Moïse et Aron » pour la pièce de Dante.
Visite de Truc. Décidé à quitter le foyer. Aura 3 600 F de la Ddass. Habitera avec un copain (Lé Ngoc Son). Va se faire naturaliser. Me demande mon avis. Oui.
Cdf de Penent, de plus en plus désabusé face au PS, à la politique, etc. Mini krach à Wall Street. 3 ou 4 forbans remuent le monde.
19 novembre 1991
Pluie, froid. À déjeuner rue Custine, Marquis Pauwels, le Cohen. Les ennuis du cirque (1 M de dettes, dépôt de bilan si le ministère n’éponge pas). Suggéré une alliance avec Chevalier, un théâtre-cirque (le chariot antique avec bêtes et baladins). RV prochain avec Chevalier. Cdf à Chevalier. Récit de l’entrevue. Conseils d’exhortation générale ! Commencé nouvelle (Je est 2 autres).
Lecture : Médiologie (Debray) – indiqué par Gatti.
20 novembre 1991
Pluie, froid. À déjeuner rue Custine, Marquis Pauwels, le Cohen. Les ennuis du cirque (1 M de dettes, dépôt de bilan si le ministère n’éponge pas). Suggéré une alliance avec Chevalier, un théâtre-cirque (le chariot antique avec bêtes et baladins). RV prochain avec Chevalier. Cdf à Chevalier. Récit de l’entrevue. Conseils d’exhortation générale ! Commencé nouvelle (Je est 2 autres).
Lecture : Médiologie (Debray) – indiqué par Gatti.
22 novembre 1991
Clair. Soleilleux. 4°. 12 h : maison vendue (Cdf de Frédérique Lansieu, l’acheteuse). Cdf à Fournel. M’appellera la semaine prochaine pour signature du contrat.
Prévenu A de la vente. Le juge de Prades a remis l’affaire au 13 décembre.
Longue conversation téléphonique avec Rognoni. Le point. S’aveugle sur Le Pen – en qui il voit un non-danger.
23 novembre 1991
Gris. Cdf pour la vente : prévenu les autres candidats et agences.
Cdf de Penent, Ariane (pour le changement d’avocat).
Revu le merle, disparu depuis l’été : au coin du treillage, toujours magnifique d’indépendance. Et gras. Cdf de Georgio.
À dîner, Liliane Fatna et Fontassaud (foyer de Clichy) pour fêter la majorité (dépassée) de Truc. Parlé de tout et de Le Pen.
Lecture : Saison en enfer.
24 novembre 1991
Jour d’hiver, lumineux. Et gentiment froid. À La Route. 2 visites. Retour vers 16 h.
25 novembre 1991
Téléphoné : Melun (commissaire priseur pour l’évaluation des meubles de La Route), notaire pour jeudi, pour la choule ce soir, à Verdier, etc.
Lu surtout. À la choule à 18 h 30 pour la Mutter (décidé par oubli).
Avec les Gilbert et Beï, chez les Josépha à Maisons-Laffitte. Grande chère.
26 novembre 1991
Clair à longues traînées grises et blanches. Cdf de Fatima (Jacky Moreau). Cdf de Frédéric Hocquard : RV samedi.
20 h 30 CNC rue de Lubeck, les films d’Hélène et de Stéphane sur Marseille. À l’entrée, le personnel qui fait signer contre la « délocalisation » du CNC à Lyon. Je signe bêtement. Vu Kravetz, les Hocquard, Bellour, Dante, Stéphane, Hélène, etc. Un bordeaux excellent – celui de la délocalisation.
27 novembre 1991
Clair toujours. 11°. Ariane m’envoie son appareil photo à réparer.
La nouvelle (« Injures »).
28 novembre 1991
Train pour Tournon, gare de l’Est 12 h 52-13 h 48. Avec les acheteurs chez le notaire Mordchay, un amuseur amusé. Signé. Réalisation en mars. Re-train à 17 h 46. Paris 18 h 32.
29 novembre 1991
Brouillard froid. Allé à FNAC Ternes pour l’appareil photo d’Ariane (en bout de garantie). Travailloté nouvelles (canon bouddhiste). Cdf vers 17 h de Marthe Chateauneu : regarder dimanche soir une émission de la 5 sur l’antisémitisme forcené dans un lycée de Graz (Autriche). Parlé longuement avec Château : « Il n’y a pas de jour où je ne sois pas indigné ».
30 novembre 1991
Monté de la cave les noëlleries. Cdf de Chevalier. RV le 10 au cirque Pauwels. Il a vu Marquis, mais peu parlé avec lui.
À déjeuner, Frédéric Hocquard, mon filleul. Il habite maintenant bd de la Chapelle. Fait son année de licence (en histoire) puis ce sera la maîtrise (2 ans). L’incite à faire de l’archéo, de la recherche.
17 h Cdf de Penent. Voix faible, fatiguée. Angine, dit-il. Me demande le n° d’en face (le photographe) ; s’y fera adresser réponse à mon nom. Quand c’est livré, je m’aperçois qu’il s’agit d’un envoi de Penent lui-même : copie de sa lettre au CNRS et lettre personnelle exprimant sa solitude.
1er décembre 1991
Brouillard. À La Route à 11 h 45, par les brouillards (45’). Fouillé le grenier – pour la visite du Cre priseur mardi.
La France gagne la Coupe Davis contre les E.U. Le Pen pas content (le capitaine Noah est noir).
2 décembre 1991
69 ans.
Allé Asnières faire réparer la machine à écrire. Zéro.
Cdf de Jacky Moreau, persécuté par des anonymes qui l’insultent (résultats de sa brouille avec une fille, droguée et dealer). Se fait installer un répondeur.
Cdf de St. Vidler (KG). RV après le 8. Cdf au Foyer de Clichy : Truc est rentré de l’hôpital (amygdales). TVB. Pris RV avec Verdier (K.G.). Regardé à la télé « Amadeus ». Songé à demain, à l’abandon de bien des choses.
3 décembre 1991
À La Route à 9 h 30. Visite du Cre priseur Yves Pérone (de Melun). Estimation des meubles (30 à 35 000). Revenus à 13 h 45. Cdf de Truc : reprend le lycée demain. Cdf de Xintian : retour en France, avec Wang alité. RV jeudi. Logée à l’ambassade.
Pays amène les trois filles, dont on garde Carole laquelle commence à tomber dans l’escalier (sans mal). En regardant le film du soir sur Canal + (« Princesse Bride »), elle produit un commentaire saisissant d’intelligence et de finesse naïve. Un personnage.
4 décembre 1991
Gris. Beï avec Carole au petit train de Montmartre. 13 h 30 Cdf de Penent – RV vendredi. Cdf de Krysto qui m’envoie un manuscrit.
18 h apporté le KG chez Verdier. Bob effrayé par le poids du manuscrit – la cherté du livre futur. Il va lire, et voir. Se donne 1 mois pour lire.
5 décembre 1991
Travailloté – à peine.
16 h visite de Xintian avec des petits cadeaux chinois. Écrit une lettre à Wang qu’elle fera partir demain. Parlé de la Chine que Michel (Postel) ne connaissait pas : l’a trouvée mieux que ce qu’il croyait. Parlé de l’Inde aussi : Xintian ne s’y habitue pas (saleté, pollution, mendicité, etc.). Ne souhaite pas y rester.
6 décembre 1991
Soleil froid. Travaillotage. Réflexions notées.
18 h 30 Cdf de Gatti. RV dimanche soir à dîner, avec Georgio. 18 h 30. Penent à la maison. N’a pas encore joint Maryse Lapargue pour ses affaires (sa recommandation à Lalonde pour une situation, après les désagréments subis).
7 décembre 1991
Toujours clair et froid. À 15 h Dominique Bidenboyle. Observations sur la 2e version de son manuscrit (le Milliard). Grasset l’a rejeté. Il s’y remet – et s’en remet.
8 décembre 1991
Froid. À La Route. Apéritif aux voisins. Retour 16 h Paris.
À 20 h chez Gatti. Commencé à examiner les quelques fautes du livre (Le Monde concave). Avec Georgio puis Hélène et le chié Tao chez le thaïlandais du coin. Questions de Georgio, réponses et souvenirs de Gatti. « Regarde le visible, tu trouveras l’invisible ». Sa méthode de travail. Rentré minuit, raccompagné par Georgio content de sa soirée.
9 décembre 1991
Froid et clair. Crise de démangeaisons depuis huit jours. 17 h chez le médecin (Vermandel). La gale ! Un galeux…
Cdf à Mme Boutin (Aide sociale d’Asnières) pour Truc. Appuyer sa demande d’indépendance, loin du foyer.
Dégalisé ma personne, Beï et les vêtements.
Idée des six Dalaï Lama (nouvelles, Caprice sur le canon bouddhiste).
10 décembre 1991
Combat contre la gale (poudre et aérosol). Travailloté (les 6 Dalaï lama).
À 21 h avec Chevalier au cirque Pauwels (square porte Maillot). Soirée : leur nouveau spectacle. Vu Vivier, Gilles, Georgio, Nelly, Pascale l’architecte. Convenu entre Chevalier, Marquis, Gilles, Vivier d’un RV vendredi 20 – pour édifier une nouvelle structure (le cirque théâtre).
11 décembre 1991
Nuit de démangeaisons.
Visite d’André Le Floch, lieutenant du « Rose Schiaffino » : veut sauver les 1 000 bateaux de pêche condamnés à mort par la réglementation européenne et qu’on casse déjà. Les donner aux humanitaires, aux pays pauvres, etc. Le mets en cheville avec Libération (F. Reynaert).
Avec Beï, chez Abimélec, dermato successeur de Dylan. Ne croit pas à la gale mais à l’allergie due à une absorption de comprimés (mais lesquels ?). En tout cas, médics, analyses et tout le saint frusquin.
Cdf de Penent fin de l’après-midi. Me demande si je connais P. Kessel (ne me dit pas pourquoi). Déçu par son Cdf à Maryse Lapergue qui ne peut agir, dit-elle, parce qu’elle est à Perpignan. Cdf de Truc : Mme Bouttin (Aide sociale) l’aidera à quitter le foyer).
12 décembre 1991
Ni mieux, ni plus mal. Avancé un peu dans le « Panchen ».
13 décembre 1991
Prise de sang. Grand Palais. Expo : sculptures de Christophe Loyer. Bavardé avec Georgio. De 15 h à 18 h, revu avec lui les points difficiles ou douteux de la pièce de Gatti, crayon à la main. M’apporte Libération : édifiante revue d’un monde en pleine implosion ou folie. On chasse Gorbatchev, on applaudit le diable, et tout le St frusquin. Vendredi 13… Chateauneu (au téléphone) : « L’homo sapiens sapiens est unique ! ». Est-ce une consolation ? N’y en a-t-il pas un de rechange ?
14 décembre 1991
Froid. Froid. J’ai froid. (Et je suis pessimiste).
Allé acheter vers 14 h 30 des biddies rue de la Montagne-Ste-Geneviève. À côté : le retour de Kunsang Chophel le « Pemathong » (champ de lotus). Il en est le gérant. Très pessimiste lui aussi sur le départ de Gorbatchev, le nucléaire à l’encan, etc. De là, cour du Commerce-St-André-des-Arts : chez VIA, expo des 12 chaises en sucre par Boris Tissot. Bavardé avec lui. Rentré 16 h.
15 décembre 1991
Pas bougé. Commencé les « sextuplés » (Tibet).
16 décembre 1991
Pluie. Puis le beau froid. Travaillé sur les livres du D.L. et de son frère, Thubten Jigme Norbu.
17 décembre 1991
Cdf de Stéphane : le travail sur Hayange. Janvier. Mais RV avant le 30.
Cdf de Gilles ; RV vendredi (poèmes chinois : 7 500 F). Tuileries, Pauwels : on verra vendredi. Cdf de Mme Moinot : les oignons n’ont presque pas de peaux, l’hiver sera doux.
18 décembre 1991
Beau ciel, brusquement. Fin des grattements – de la gale ?
Cdf à JJ Lerrant. Pas là. Bernadette pressentie pour la chronique théâtrale du Monde. Hésite. La presse d’accepter.
Cdf de Fournel : RV le 23. 19 h Institut du monde arabe. Pièce « Jérusalem photo » par une troupe de Longjumeau. Avec Jacky Moreau. Dans la pièce, Fatima (avec un œil au beurre noir, venu de l’affection de son père).
19 décembre 1991
Gris, pluvieux. Deux faire-part : la mère de Peter et Katthage. Glas dans le XVIIIe. Lettre d’ ? « Chemin des Âmes du purgatoire », etc. Cerné !
17 h vu Dr Vermandel. Maintient la gale. À propos des analyses, en conseille une nouvelle après les fêtes (si le sang persiste dans les urines). Rien à voir avec la gale.
Cdf à JJ pour le cirque-théâtre (marche à suivre).
19 h-21 h réunion des co-pros. Comme toujours.
20 décembre 1991
Grisaille, humidité, nuages – et les vieux corps qui s’écoutent.
Cdf 11 h de Fournel : le livre (KG) sortira le 3 avril. Contrat suit. Midi : à Filiforme. Gilles (qui confirme qu’il s’occupera du KG, couverture, etc.). Marquis pas là, ni Chevalier (Baptiste a une otite double). Ipso facto, plus de réunion sur le cirque-théâtre. Parlé de mes quintuplés tibétains où Gilles voit tout de suite un film (moi aussi). Emmené les poèmes chinois à traduire. RV dimanche avec Georgio pour une lecture des « écritures d’Auschwitz ». Karina s’offre pour un couscous ce jour-là.
21 décembre 1991
Gris. Grand vent. Volets grondants, claquant. Rien fait. Orly par la navette Orly val. 15’ de retard pour l’avion de Perpignan. 1er voyage des piots. Revenus Custine 20 h 30. Ils sont fatigués, pas impressionnés. Plus intéressés par la navette sans pilote d’Orly val.
22 décembre 1991
Gris. Avec Beï et les piots, à l’impasse Mousset. Couscous de Karine. Gilles, Georgio, Jean-Louis Leibovitch, hôtesse, Pascale l’architecte. Un moment JJ Hocquard passé. Sortis de table 17 h. Beï et les mouflets vont se balader. Lecture des « Alphabets » autour de la table. 20 pages chacun en tournant. Intéressant point de vue.
23 décembre 1991
Écrit à Mme Katthage et à Peter Kunze. Travailloté.
24 décembre 1991
Beau. Bleu. Travaillé pendant que les piots peignent de conserve.
Envoyé signature à pétition (appel des journalistes contre l’extrême droite).
À dîner, réveillon improvisé. Les Gilbert, Béa et Paul (le médecin qui a remplacé Yossi), les piots. À 11 h, fini.
25 décembre 1991
Levé à 10 h au milieu des cadeaux déballés : ordinateur pour Clément, grande poupée pour Manon (laquelle ne lui jette même pas un regard, amoureuse plutôt des minuscules, bruyants en plastique, tandis que Clément ne quitte pas une seconde le clavier de sa merveille parlante). À déjeuner, chez Gilbert avec Truc (Lucien, Béa et Paul, les 4 enfants). Truc : 500 F, un livre, des chocolats.
Gorbatchev s’en va. Le pire est maintenant devant. 92 ! 92 ! Clément rêve du ITT qui l’attend au Vernet. Il en pleure presque.
26 décembre 1991
Réveillé 11 h. Envoyé cartes de vœux Mme Gerstein et Wang. Les piots au cirque. Essayé de travailler. Abandonné (les quintuplés). Plombier pour la chasse au studio.
27 décembre 1991
Travaillé poèmes chinois, avec les piots jouant derrière moi. Plus facile que si j’étais sur la nouvelle (les quintuplés) ou les thèmes anti-Le Pen que Lack m’a demandés hier soir.
28 décembre 1991
Arrivée d’Éric. Avec lui, à Orly pour amener Marion et Clément à l’avion de Perpignan 15 h 15.
29 décembre 1991
Très beau, très clair. À La Route avec Éric (qui prendra le lit et le vieux thermo-baromètre, de Rognoni). 11 h/15 h 30.
30 décembre 1991
Traduction chinoise à tout va. Seghers demande un argumentaire. Forcé d’abandonner les nouvelles jusqu’à ce que tout ça se termine.
31 décembre 1991
Chine. Cdf à Delannoy – les vœux. Cdf de Lumbroso et Th. Harlan : les leurs.
Fini l’alexandrinisation des 40 poèmes de l’empereur.
Dîner : les Pottecher, les Woignier, Éric et nous. Reconduit après minuit les Pottecher. Trouvé la rue moins gaie, moins chaude.