Pierre Joffroy

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite. 
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire. 
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IMEC (Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

4 janvier 1947

Bar vert – Diatto – Gatti – Otero – Helmann.
Palex Tours 7 bd des Capucines – Voyage Palestine.

6 janvier 1947

Fin du service. Reprise Ancelot. Café pour Marceau.

13 janvier 1947

Histoire Breton revue
Vieux Colombier – conférence A. Artaud

16 janvier 1947

Gatti chez Breton
Diatto Gatti la revue

24 janvier 1947

Mort Bonnard – R.V. Helmann

25 janvier 1947

La respectueuse avoue qu’elle a une certaine excroissance sur la cuisse : « ça doit être, dit-elle, la sous-alimentation ». Je l’ai confirmée dans cette croissance.

26 janvier 1947

L’homme qui se fait rectifier le nez afin qu’on ne puisse savoir qu’il est juif.
Haganah

30 janvier 1947

Carbonate de sodium : 12 g – bicarbonate de soude : 8 g – sirop de fleurs d’oranger : 30 g – eau : 150 g.

1er février 1947

Femmes arabes – révolte 7 blessés. Les camps : on se donne des nouvelles Negev – Mabel

2 février 1947

Le Commandant – La fouille – Les gens sympathisants – Les lumières de Nicosie – Le trou dans la clôture – La quarantaine – la lampe manganèse.

3 février 1947

Le DDT – l’inspection – Les couvertures, le camion, le camp – Les oranges de Palestine – la disparition de Mister John – Le vent froid – les éclairs à Chypre. Les trompettes.

4 février 1947

La nuit : blessés
Le médecin : jamais je n’ai…
Le soldat : nous ne nous attendions pas à ça.
Les machines – la tempête – les gens malades – neuf glissent dans l’aube mouillée ; nous redescendons enfin sur Haïfa.

5 février 1947

Le déguisement de P.
Coup de masse dans la porte – plus de gouvernail
Les femmes passent les bouteilles.
Les pavillons que les Anglais porteront la nuit (en guise de vêtements)

6 février 1947

Reconstitution du viol de Rueil : une jeune fille se prête au rôle de victime.
Inconscience ? Sadisme ? Refoulement ?
Conférence explorateurs.

7 février 1947

La lune brillait doucement sur Tel-Aviv
P. pas reconnu par les journalistes
Nous passâmes dignement
B.V. les stylos

8 février 1947

Aventure en Méditerranée
De la vallée des larmes à la colline du Printemps
L’officier anglais voulant descendre le drapeau

12 février 1947

Ne plus fumer – En ai fumé 10

13 février 1947

Laennec – Sèvres-Babylone – service Pr Brouet – Consultation
Sur affiche à l’hosto : « La syphilis est curable » + un idyllique tableau de famille

21 février 1947

Claude Walter – Guy Dumur – Dir. Paris

22 février 1947

Téléphone direct Armorin : GUT 15-48.
Galerie Tanguy

24 février 1947

17 h – 14, rue Hamelin – Iéna.

25 février 1947

Office tunisien
Turpin. Préfecture de la Seine

27 février 1947

Chez Serge Desmets – bridge

28 février 1947

Troupe de mines amateur – Lamentable – rue Falguière, coin bd Pasteur, au Parot,
Lt P. Betlem Atsh 68 Camp Staff (special) Cyprus

1er mars 1947

Impasse Pierre-Albert restaurant YAB

2 mars 1947

Hypnotisme – Croizard et Jacqueline – guitare – Otero fête son anniversaire.

5 mars 1947

Avec Walter, métro Friedland. Téléphoner Galéa. Téléphoner Élysée P. et Armorin.

6 mars 1947

15 h Cézanne

7 mars 1947

Une journaliste me dit que : « Le Crédit du Nord faisait passer dans la Voix du Nord une liste précisant dans quel ordre devaient être citées les personnalités dudit Crédit ».

8 mars 1947

La Gazette de Lausanne.

9 mars 1947

Sarrelouis. Chez le maire Bloch.

10 mars 1947

Sarrebruck – Wang raconte ses premières impressions d’Europe. « À cause du camembert, l’Europe n’est pas favorable aux Asiatiques ». Chez le maire de Sarrebruck.

11 mars 1947

Maison du journaliste.

13 mars 1947

Villa de la Réunion – Mme Galéa

14 mars 1947

Allé 2 aux Indépendants. Directeur de l’affaire dans un hebdo. On a signé son nom, Atrabilaire. BV puis Diatto. 15 h : chez M. Cézanne.

15 mars 1947

Courtecuisse.

16 mars 1947

42 000 soldats – 2 000 payés
Depuis qu’elle était enfant, elle a quitté à 15 ans la Réunion – Compatriote.

17 mars 1947

M. de Galéa (lettres). 1924. Elle sélectionne les depuis 1940, la misère a commencé. Exposition à Cognacq-Jay – papiers anciens.

18 mars 1947

Soldats détenus. Fresnes – La nièce de Drieu la Rochelle, avocate, se donnait aux détenus de Fresnes, au parloir, avec la complicité d’un gardien. 5 000 F.

20 mars 1947

J’eus quelques appréhensions quant à savoir si ma vie suffirait pour toute la durée de ma vie. Kafka.

21 mars 1947

Lyon 22 h 20

24 mars 1947

Mont Thabor. Ruines du coton – Wang- Pearlmann.

25 mars 1947

B. Vert avec Danielle et Gatti.

26 mars 1947

Point de Vue, 1 bd Haussmann.

28 mars 1947

7, impasse Véron. – Ambassade – Nocturne Robert Charlot. Les 2 cocottes.

29 mars 1947

Chasseurs du Nocturne. Le flic, l’agent.
Avec Thérèse
Chez les Marceau –

30 mars 1947

Samedi, Pearlmann prévient que c’est imminent : Fargue accepte enfin 20 000 F de frais.
« La main dans la main à pas irrésolus et lents, ils suivirent, à travers l’Eden, leur route solitaire ». Milton

31 mars 1947

Ils jetèrent leurs regards en arrière et virent juste la partie orientale du paradis, naguère leur demeure fortunée, onduler sous le flamboyant
M.

Notes – Daniel Bernheim rentré de Colmar – Pouchard, professeur de lycée, collaborateur ; trois FFI le trouvent et lui disent : « Vous êtes arrêté » « Vous vous foutez de ma gueule ? Vous croyez qu’un commandant de l’armée française va se laisser arrêter par trois cons comme vous ? » – et il les tue tous les trois.

13 avril 1947

20 h 30 – abordage. 22 h 30 Union Jack.

14 avril 1947

Tempête.

15 avril 1947

Haïfa 10 h.

16 avril 1947

Chypre 12 h.

18 avril 1947

Chez les Français + Betar.

Noté par P.J. : Carnets avril, mai, juin… perdus ou confisqués lors des fouilles à Haïfa ou Chypre.

Mai/Juin/Juillet/Août/Septembre 1947

Noté par P.J. : Carnets avril, mai, juin… perdus ou confisqués lors des fouilles à Haïfa ou Chypre.

4 octobre 1947

Si ton indignité force en moi l’amour
Je suis d’autant plus digne d’être aimé. (Shakespeare)
Avec ses mères, C. est allée dîner à « l’Humanité ». J’étais avec eux. Après, le théâtre de l’Ambigu. Elle et moi derrière dans la loge. Marie Dubas. Au retour, m’a demandé de lui téléphoner.

5 octobre 1947

« En matière de traduction : il y a des exactitudes qui équivalent à des infidélités ». Liszt
J’ai trouvé, dit Joyce, le mot que je cherchais depuis ce matin
Et quel est-il ?
« Le » répondit-il
« Je désire presser dans mes bras la beauté qui n’a pas encore paru au monde. » Joyce (Dedalus)

6 octobre 1947

Rendre le téléphone – Voir Combat 24-25 août. Voir gérant.
Téléphoner C. La mère à l’appareil : « Vous savez que C. ne sera plus libre ; elle va suivre des cours de puériculture ! » !!!

7 octobre 1947

Rendez-vous à l’Etoile avec C. Il pleut, puis soleil. Descente de l’avenue d’Iéna jusqu’au Trocadéro – conversation : Strasbourg ou Paris
20 h 30 Chaillot Ballets russes.

8 octobre 1947

20 h palais des Sports

9 octobre 1947

Caillaud – Foire à la ferraille. Aller Complet moderne, 114 rue de Turenne.

14 octobre 1947

Léautaud : « La trahison est la seconde nature des femmes »
« Les femmes ne savent pas qu’avec une plume, de l’encre et du papier, on peut les oublier. »

15 octobre 1947

15, rue Feydeau –Conférence Stern-sionisme

16 octobre 1947

Egypte. Tazartès cité universitaire, Melle Danon Gisèle

18 octobre 1947

Le gala organisé par la fédération sioniste de France à Chaillot pour ce soir est remis à une date ultérieure.

19 octobre 1947

Ne faites pas tant d’histoires avec votre innocence, cela gâche l’impression plutôt bonne que vous produisez par ailleurs.
La plupart des accusés sont tellement sensibles !
Tu vois ça, Willem, il reconnaît qu’il ignore la loi, et il affirme en même temps qu’il n’est pas coupable : non, dit l’abbé, on n’est pas obligé de croire vrai tout ce qu’il dit, il suffit qu’on le tienne pour nécessaire.

20 octobre 1947

Dimanche : la grève continue les élections.
Avec C. dîner à Saint-Lazare, bu avec un ivrogne qui avait fêté ce grand jour, et puis promenade sur les boulevards en écoutant les résultats : RPF en tête. Au PL, Corvol est au micro. Nous revenons vers minuit à travers les Champs-Élysées.

23 octobre 1947

Emerson à Henry Thoreau, en prison pour avoir refusé l’impôt au gouvernement pendant la guerre du Mexique :
– Henry, que fais-tu donc là-dedans ?
– Et toi, que fais-tu là dehors ? répondit Thoreau.

25 octobre 1947

Dîner avec C. à l’Huma
Cinéma « Kitty » et le Globe, caf conc’ boulevard de Strasbourg.

27 octobre 1947

Corvol me dit que les S et lui m’ont attendu vainement pour dîner samedi et que finalement C. s’est éclipsée avant le repas et est rentrée à l’hôtel.

28 octobre 1947

C. 81, Bd Montmorency JAS 14 43
Suis allé chercher C. à son école de puériculture – je ne l’ai pas vue.
Le soir, manifestation des cocos salle Wagram. Au milieu de la bagarre, rencontré une « ancienne » Danielle. Quelle bagarre ! 10 journalistes et cinéastes blessés.

29 octobre 1947

Invité par Mme S et C – dîner dans le quartier Etoile, puis café à côté de la Radio.

30 octobre 1947

Reçu par le préfet de police avec la délégation des journalistes pour protester contre les violences des agents.

31 octobre 1947

France-Soir
1er novembre 1947 « Officiers allemands en URSS ». Paulus.

1er novembre 1947

Dispositif technique : une commission serait créée pour service de protection des instructions.
Conférence journalière sur les services envers les journalistes.
Avec C. dîner Fg Montmartre, puis
Notes :
Une commission doit vérifier les coupe-files.
Ils chargent la vérité. Causes : le climat général de la manifestation qui ne suffit pas à justifier, ni à expliquer la crainte. Le gradé qui a laissé matraquer sera sanctionné.

3 novembre 1947

Voir musée de Vienne au Petit Palais.
Nuit de la fourrure 7 novembre.
Voir : La Route au tabac
Folies Bergères
Le Corbeau
Overlanders
Vivre en p
Quai des orfèvres

4 novembre 1947

Musée d’Ennery 59, av. Foch. Jeudi et dimanche
19 h : téléphoner à C. Bien.

6 novembre 1947

Cambon à Nicolson (1914) : « Savez-vous quel sera le résultat de tout ceci ? Une improvisation ».

7 novembre 1947

Consulado general de Espana en Francia.
Ligotées – bâillonnées

8 novembre 1947

Mme Foudon 65 ans. Moitié paralysée, côté droit. Son mari, déjà tenté de se suicider au gaz. M. Foudon restaurant, plongeur. Rasoir.

9 novembre 1947

Samedi à 11 h 30. J’attendais C. devant le 81 Bd Montmorency. Elle sortit.
J’apprends que son fiancé vient aujourd’hui de Strasbourg. Elle paraît inquiète, malheureuse. « La fac de médecine rapplique »…
À midi 30 elle va au George V voir son cousin qui doit lui parler.

10 novembre 1947

Mussolini a pour ainsi dire une âme féminine ; il possède une timidité de vierge pudibonde, une sensibilité de musicien, un langage de mère supérieure. Farinacci.

11 novembre 1947

C. dîne ce soir avec l’autre.

12 novembre 1947

Sur les bords de l’Oise.
Chapiro, tueur de deux arméniens dans un taxi à Mourecourt, est recherché.

13 novembre 1947

Au Portugal, la liberté ne doit se limiter ni se discipliner elle-même ; si à la liberté de parole qui fut consentie s’était ajoutée une plus grande liberté d’action, l’ordre eût risqué d’être subverti. Salazar (discours le 23-2-1946)

14 novembre 1947

pariades
blondies
venussé
orgasme
achoppe

15 novembre 1947

M. Chasseigne, délégué à l’office des changes Friedland
10 000 lires, 3 mois
51, rue de la Verrerie. Consulat d’Italie. 3 photos

16 novembre 1947

Hier à 16 heures, Fournel : « Tu pars en Italie. Il y a des bagarres… ! !!
Je prends le train lundi. Armorin y sera mercredi. 40 000 F = 100 000 lires.

17 novembre 1947

lundi
Saccharine pour Fournel.
Train Paris-Rome. Visa 650, taxi 300. Repas Turin 4 000 lires – Départ pour Rome : 20 h 50

18 novembre 1947

Wagons-lits. Dans le train à Modane, rencontre de Dominique Pado de « l’Aurore ». M’arrête avec lui à Turin à 12 h 45. Après promenade sous la direction du guide Giuseppe Toro, prenons le train de Rome 19 h. Arrivée 11 h 45.

19 novembre 1947

11 h 45 Rome. Soleil « cigarette ! Cigarette »
Massimo d’A Zeglio 40646 place d’Espagne. Armorin arrive. Promenade à palais Chuzi, St Pierre à 24 h. La detto basta ! al communismo.
Troupes à Montevitorio. Gens devant les journaux. « Si les cocos sont écartés, gare !

20 novembre 1947

« Je n’ai aucune confiance quant à la situation actuelle et dans les intentions de mes adversaires ». Gazetta del Mezzogiorno. Togliatti : discours mussolinien ; l’avenir nous prépare des jours difficiles. Bonito Srabino, place Garibaldi.

21 novembre 1947

11 h 30 nous partons pour Bari.
Arrivée à 10 h. Fiacre – ville en état de siège – Hôtel l’Oriente – personnel en civil théoriquement en grève mais on sert à la dérobée au restaurant.

23 novembre 1947

Prenons le train à 8 h 30 pour Naples où nous arrivons à 14 h. Assaillis par les chasseurs d’hôtel. Finalement, nous allons via Parthenope, en face du « Castel dell’ Ovo » sur la mer à l’Excelsior un des palaces les plus chics… et chers (5 000 lires par jour pour un petit appartement à trois).
Mauvaises nouvelles de France : on rappelle des classes, grèves partout.

24 novembre 1947

Dîner hier soir chez « Zi Theresa » où nous rencontrons Jacques Becker, metteur en scène, qui nous invite à « prendre un verre avec lui ».
Avec un guide (un fasciste) visitons les vieux quartiers de Naples : extraordinaire ! Bruit, lumière, couleurs, injures, insolence, misère, gentillesse.
L’après-midi, travaillons à nos papiers que nous téléphonons le soir à Paris. Là-bas, cela va, paraît-il, moins mal que nous le pensions.
Envoyé cartes à C. – Quitté Naples à 16 h 20 pour Rome.

25 novembre 1947

Arrivée Rome hier soir 20 h 30. Négociations pour avoir place d’avion pour demain. C’est fait – Le soir, promenade via Avignonense : Roberta

26 novembre 1947

Départ Rome 9 h jusqu’à Nice (où Pado descend) tout va bien –
À Nice, 11 h, on attend 17 h pour repartir : le radio est malade le remplaçant doit arriver de Marseille. Une fois parti, c’est la nuit, la neige : le Bourget interdit d’atterrir, Lyon est impraticable et le givrage commence…
Sagement, on décide de retourner à Marseille : le mistral souffle, piste manquée, catastrophe frôlée ; finalement on nous emmène dormir à l’ABRUIS.

27 novembre 1947

Lever 6 h.
Départ pour Marignane mais le moteur gauche n’allait pas : révision. Départ réel midi 15. Neige et brouillard partout, à 15 h on tourne au-dessus du Bourget. À 16 h on atterrit à Cormeilles-en-Vexin à travers la neige. D’autres avions venant de Varsovie, Londres arrivent également. Il était temps. Un ¼ d’heure plus tard, il fallait retourner à Lyon !

28 novembre 1947

Arrivée 18 h en autocar de Cormeilles. À 20 h, Corvol téléphone à C. Il paraît que c’est fini avec le médecin… À 11 h 30, vu C. Bd Montmorency. Cadeaux de Naples. Il neige. Au retour, rencontre sœur de Chambeyron. Lui offre des œillets. Fait porter « Lacryma Christi » et marrons glacés au Claridge.

29 novembre 1947

18 h : la troupe cerne l’immeuble de l’Humanité et de « Ce soir » pour saisir les éditions spéciales : « La République en danger ! Coup d’Etat pour minuit ».

30 novembre 1947

Syndicat officiers de l’aviation marchande.
Dîné avec C., ses « mères » et les Corvol chez Mercier, rue Lincoln.
18 h 15 l’Huma occupé. 18 h 30 revendication du Livre. 18 h 45 on m’envoie carrefour de Châteaudun.

5 décembre 1947

Cependant plus de la moitié de la terre habitable est encore habitée d’animaux à deux pieds qui vivent dans cet horrible état qui approche de la pire nature, ayant à peine le vivre et le vêtir, jouissant à peine du don de la parole, s’apercevant à peine qu’ils sont malheureux, vivant et mourant à peine sans le savoir. (Voltaire) (Discours philosophiques).
Avec C. à Pleyel au récital Rex Stewart, trompette de jazz. C’est fini, bien fini avec le médecin.

6 décembre 1947

10 h : Musique
14 h : Avec Danielle G. à Amphitryon, théâtre Marigny. Mauvais. Retour avec Pierre Boulez, musicien de J.-L. Barrault, m’invite pour samedi à écouter ses compositions.

7 décembre 1947

Oiseaux
85 rue Rambuteau
Bernard D. 2e

8 décembre 1947

11, rue Bachaumont en voiture. Mme Miopowski fabrication de paletots, tricots, trouvée toute seule, ligotée, lunettes. 2 types descendent 3 valises – 110 000 F, 2 bagues, bijoux. Arrêtez-le. 2e grand, 1,80 m, blouson marron, cache-col beige, visage carré.

9 décembre 1947

Rue d’Aboukir 71 – Mme Myszkowski « renseignements publics »
Avec C. au cirque d’Hiver (jamais aussi abandonnée) – Retour en taxi – oui.

10 décembre 1947

Robert Wang, 33 ans. Licencié en droit (université franco-chinoise de Pékin). Diplômé d’études supérieures de droit public. Candidat au doctorat en droit.
Anglais français.

12 décembre 1947

Première nuit à Clichy.

13 décembre 1947

Etat juif. Bal Hanouca avec C. hôtel George V
1) Office religieux (avec mouchoir sur la tête)
2) Culotte en
L’après-midi chez Boulez qui nous joua à Gatti et moi, la sonate qu’il est en train de composer. Très bon.

14 décembre 1947

Echouer, succomber lorsque vous ne servez que vous-même peut être relativement véniel – bien qu’en fait ce soit loin d’être véniel ; mais succomber dans un cas où la Providence a jeté tout à coup en nos mains les ultimes intérêts d’autrui, d’un de nos semblables qui frissonne entre les portes de la vie et de la mort, cela, pour un homme d’une conscience inquiète ajoutera la désolation d’un crime atroce à la désolation d’une sanglante calamité. Th. De Quincey, la Malle anglaise.
Le soir, chez Gatti avec Wang.

15 décembre 1947

Cataplasme
Ventouses
Gouttes
Température.
2 500 F

18 décembre 1947

Bd Montmorency 12 h. C. dit que sa mère voudrait la voir sortir avec d’autres mais que, elle, etc.

19 décembre 1947

Téléphone de C. Me demande si je suis encore en colère.

22 décembre 1947

B. Y. rue de Villejuif
Odette Duflot, 64, rue du Boulevard
Élection Miss France (Miss Côte d’Azur), palais de Chaillot. Coulisses avec F.J. Pado Effel, puis derrière la façade du 129 av. des Champs-Élysées (Suisse, ancien gérant de Soldatine ( ?).
Prix Maurice de Waleffe (Eskenazi, Chapus, Effel, etc.).
Miss Lille : Maxim’s.

23 décembre 1947

Rentré à 6 heures du matin après soirée au cabaret. À midi 30 au Club des Cinq, remise du Prix M. de Waleffe aux lauréats. Puis, avec Miss Lille, chassés-croisés, télégrammes à ses parents…
Puis dîner avec Misses Lille, Lyon et Arles à Roger la Grenouille. Retour vertigineux sur la toiture de la Simca de Pado : 6 dessus.

24 décembre 1947

Réveillon avec C. venue me chercher au journal à 23 h 30. Sommes allés à la Grenouille où se trouvaient Armorin, Chapus, Ladevèze et Misses Arles et Lille.
Les flics ivres, l’incident avec les Tunisiens du Palais-Berlitz puis dans un bar de l’Opéra. Retour 3 heures.

26 décembre 1947

Téléphoné puis cherché C. Montmorency. « Le mien n’est pas encore là, mais le vôtre est arrivé » lui dit une fille. Promenade aux Champs-Élysées.

27 décembre 1947

Dîner au Claridge avec les S., les Corvol, d’autres gens et C. Rentré 1 heure.

28 décembre 1947

Après déjeuner chez les Meyer sorti avec C. au Petit Palais, puis au Globe, bd de Strasbourg. Elle ne viendra pas passer le réveillon avec moi le 31. Voilà.

29 décembre 1947

Cherché C. Acheté avec elle deux bouquins av. Victor-Hugo pour le professeur malade à Davos.

31 décembre 1947

Sorti du journal. Cl. vient bd Pereire. Réveillon avec Gatti, Danielle, Boulez, Frédi Helmann. Rentré 3 h.